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Il n'existe que deux solutions connus pour réduire une dette publique : la croissance et son surplus de recettes fiscales ou l'inflation dévaluant la valeur réelle de la dette sans toucher au nominal. la première à pris le large, la seconde se fait toujours attendre malgré l’injection de tombeaux de dollars par la FED.

 

Il y à aussi la découverte d'une ressource miracle pourvoyeuse de cash, genre pétrole. Mais c'est aléatoire/anecdotique comme situation.

Tu oublies la baisse des dépenses.
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Je n’ai pas oublié, je me suis abstenu  car c’est très complexe à considérer : quelle est la vitesse des réductions ? Quelles dépenses on coupe ? Son ampleur ? Cette baisse est-elle concomitante d’une baisse ou du moins une stabilisation du déficit, ou laisse-t-on filer celui-ci quelques exercices ? A-t-elle un effet récessif ou pas ? L’économie est-elle suffisamment souple pour réorienter ses flux et en combien de temps ? Ladite économie a-t-elle des gisements de productivités et où? Qu’elle est le niveau des prélèvements fiscaux dans ce pays  et l’efficacité des dépenses publics comparés au privé pour le même euros/dollars dépensé? Qu’elle est la conjoncture mondiale et qu’elle est le niveau de dépendances à celle-ci ? …etc .

 

J’ai voulu éviter de longs développements, et surtout n’ai considéré que les cas historiquement constatés. La fin de ce genre de crise c’est presque systématiquement terminé par le redémarrage de la croissance, ou plus souvent par l’inflation, voir l’hyperinflation, très rarement par la baisse de la dépense publique*

 

* Qui quand elle réussie est à mettre dans la case croissance, la première n'étant que l'un des moyens de la seconde qui  est une conséquence. Ma typologie n'est donc pas si incomplète que ça si l'on différentie fins et moyens.

 

Je renvoie à l'histoire des crises financière et de la dette publics par le très bon livre (malgré la coquille qui pronostiquait des défauts à 80% de dettes sur PIB et a provoqué une polémique un temps) de Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart et leur Cette fois, c'est différent: hit siècles de folie financière

http://www.pearson.fr/livre/?GCOI=27440100810530

Modifié par Shorr kan
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Pour répondre, je situerais deux points :

- le recentrage vers les fonctions régaliennes. Celles-ci n'ont pas à être touchées. Il faut alors définir des priorités.

- mettre fin au programme Obamacare pour de nombreuses raisons. Ce dispositif est un frein à l'embauche car il va interdire le dépassement d'un volume horaire pour les employés (32h/semaines). Ce fut expliqué par Ph. Bechade. Il augmente la charge des médecins aussi les privés refusent son application envoyant les patients vers le publique. Et puis, si ce projet d'Obama n'est pas le sien, pourquoi le soutenir? Moi, je n'ais jamais défendu une idée qui n'était pas la mienne. C'est dangereux.

Petit rappel : la baisse de la pression fiscale américaine sous Bush avait augmenté les recettes fiscales fédérales. La hausse des prélèvements ne sont donc pas la solution.

L'économie américaine est à genoux. Elle ne donne l'impression de puissance que par la place particulière qu'occupe le dollar. À cause des subprimes et de la politique de la FED, tout est pourri. Il va falloir stériliser tout cela quoi qu'on en pense et cela fera alors très très mal. Cela a été refusé en 2008, cela sera pire maintenant car depuis nous avons eu les QE qui ont fait exploser la base monétaire américaine comme jamais dans l'histoire.

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Ce bouquin est largement à relativiser, sinon même à mettre au rencart: d'autres économistes et historiens ont largement souligné la particularité de chaque cas, et inversé le postulat en soulignant que la dette publique pouvait aussi bien (et même plus certainement) être prouvée comme découlant d'une faible croissance, et non l'inverse. Sans même parler de leur méthode de calcul foireuse démontée par un étudiant, qui reste le seul élément chiffré sur lequel ils axaient leur postulat, la faiblesse de leur méthodologie historique a été pointée du doigt. Trop de cas différents, pas assez de place accordée à la structure et à la spécificité de chaque économie étudiée.... Largement à relativiser.

 

Pour la réduction des déficits, c'est un axiome trop catégorique: c'est la charge de la dette relative à l'économie qu'il convient plus d'examiner, et l'impact du mode de réduction adopté qu'il faut envisager sérieusement. Le fait est que l'impact pour une économie développée (et non pour les économies primitives sur lesquelles les postulats néoclassiques reposent encore en arrière fond) de l'action de l'Etat dans une multitude de domaines est aujourd'hui mal mesurée et appréciée, en partie parce qu'elle recouvre des activités peu facilement monétisables et/ou dont l'utilité et la pertinence économique ne se mesurent pas sur une période de temps courte (la seule qui compte pour les acteurs privée, et ce de plus en plus: le "long terme" s'est largement réduit dans l'esprit des acteurs surtout financier, au fil du temps, si bien que pour nombre d'entre eux, 2 ans c'est du long terme). La richesse moderne et le principe d'une économie de classes moyennes massives, résultent d'une action étatique importante, mécanismes de redistribution/arbitrage compris, créant des perspectives de création de richesses plus importantes (à marges plus faibles) sur de plus longues périodes de temps. C'est ce mécanisme qui a été mis à mal depuis plusieurs décennies, et qui étrangement revient dans les faits et les débats aux USA, particulièrement dans les Etats retrouvant plus de "vraie" croissance moins liée au domaine énergétique et plus à l'industrie et aux NTIC (le modèle de croissance américain qui se dessine semble reposer sur un couple Energie/NTIC). Tous ces Etats ont, à contre courant, réinvesti dans les domaines publics condamnés par le dogme conservateurs, et.... Augmenté leurs impôts.

 

Le vrai blocage est politique: l'ambition des réformes les plus structurelles, particulièrement pour les "poids lourds" du budget (Social Security, Medicare et la Défense), s'est largement réduite tant les marges de négociations sont faibles. Résultat, ça ajuste d'une année sur l'autre, jouant sur les curseurs de la dépense, voire y tronçonnant brutalement sans réenvisager l'ensemble du secteur concerné, ou augmentant brutalement sans avoir de politique générale (cf le secteur défense/sécurité/renseignement dans les années 2000), avec pour résultat des problèmes de gestion, de la gabegie à certains endroits et des insuffisances à d'autres, et une efficacité plus que discutable de chaque dollar public dépensé dans de nombreux postes. Cumulez ce fonctionnement sur des années, et le résultat peut être lourd.

Une coupe budgétaire de même montant, et dans le même secteur, peut être dévastatrice pour une économie à court, moyen et/ou long terme, ou salutaire, suivant la façon dont elle est faite. Or, aux USA, pour bien en faire, il faudrait réenvisager la globalité de la dépense concernée: la santé est sans doute le premier exemple. Mais pour réformer ainsi, il faut un niveau de coopération politique qui n'a pas été vu depuis très longtemps, et qui est hors de portée de l'actuelle scène politique, ultra polarisée par l'extrême droite idéologique.

L'autre problème particulier à la situation américaine est que cette baisse de certaines dépenses est en fait à contrebalancer par les immenses besoins de nombreuses autres, qui doivent être augmentées si la croissance est l'objectif visé (infrastructures et éducation sont les priorités). Et ça ramène à la question fiscale: au niveau fédéral, les USA sont largement sous-taxés, et ce sont les coupes injustifiées dans la taxation des 5% les plus riches (même des seuls "one percenters") qui ont créé l'essentiel de la situation actuelle. Pour illustrer, il faut souligner que, comme en France, pour compenser cela, les Etats et villes/Comtés ont généralement augmenté leurs impôts (sauf quelques-uns disposant d'une "manne" particulière et liée à l'endroit: pétrole/gaz, Wall Street....).

 

mettre fin au programme Obamacare pour de nombreuses raisons. Ce dispositif est un frein à l'embauche car il va interdire le dépassement d'un volume horaire pour les employés (32h/semaines). Ce fut expliqué par Ph. Bechade. Il augmente la charge des médecins aussi les privés refusent son application envoyant les patients vers le publique. Et puis, si ce projet d'Obama n'est pas le sien, pourquoi le soutenir? Moi, je n'ais jamais défendu une idée qui n'était pas la mienne. C'est dangereux.
 

 

Ca prouve juste que ce monsieur n'a puisé qu'au bréviaire des organismes tea partiers pour alimenter sa réflexion, étant donné que cet argument a été démonté, chiffres à l'appui, par le CBO et à peu près tous les instituts économiques privés et publics ayant abordé la question. Mais bon, faut pas compter sur des analystes français pour savoir ce qui se passe dans le monde extérieur. Il recrache une ligne éditoriale dont les mots se retrouvent dans des communiqués issus d'organismes très spécifiques. Il n'y a aucune indication chiffrée prouvant ce point (c'est en fait le contraire) dans des dimensions autres qu'anecdotiques.

 

Obama a poursuivi dans cette politique pour une raison simple: il est dans le monde réel et est aux affaires. Il faut de la politique d'adulte, cad qu'il ne peut pas jouer, comme les tea partiers, à obtenir exactement ce qu'il veut ou bouder et menacer de faire péter la maison. Ca se passe comme ça dans le monde des grands: on fait des compromis, et si on bloque sur une position catégorique, c'est qu'il faut vraiment être poussé très loin dans ses retranchements. Il a pris le contre plan républicain à son plan santé initial, et tout d'un coup les républicains, piraté par le tea party, ont commencé à déclamer que c'était le pire plan du monde et le mal absolu.... Et ils n'en sont pas sortis.

Modifié par Tancrède
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la baisse de la pression fiscale américaine sous Bush avait augmenté les recettes fiscales fédérales. La hausse des prélèvements ne sont donc pas la solution.

 

Toujours obsédé par les impôts à ce que je vois. Dans la situation actuelle, même le FMI pense que la hausse des prélévements pour les plus fortunés est la meilleure solution : voici venu le Taxing Times

Le FMI plaide pour des impôts plus progressifs

http://www.lemonde.fr/argent/article/2013/10/09/le-fmi-juge-possible-d-augmenter-les-impots-et-de-taxer-davantage-les-plus-riches_3492848_1657007.html

La montée des inégalités remet l'Etat à l'honneur

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/12/la-montee-des-inegalites-remet-l-etat-a-l-honneur_3494686_3232.html

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C'est marrant comme les soi disant libertaires sont en fait juste des anti-Etats: ça me fascine toujours aux USA de voir les soi-disant "Jeffersoniens", libertariens et autres essayer de raisonner, parce qu'il n'y arrivent au final jamais avec des arguments chiffrés, et se retranchent finalement toujours dans une rhétorique abstraite et auto-alimentée pour décrire un monde idéal où la vertu règne et tout s'équilibre "naturellement", puisant aux mêmes délires issus de la physiocratie, invoquant des "lois naturelles" connues d'eux seuls et tirées de nulle part (genre "la propriété est sacrée", il y a des "fonctions régaliennes" qui sont un "périmètre naturel" de l'Etat, le "privé" est par nature efficace, l'entité abstraite et monolithique appelée "marché" résout tout, toujours et en tout lieu....). Et au final fuyant la raison concrète tout en le niant.

Le seul résultat auquel leurs délires amène immanquablement, dès qu'on essaie concrètement de faire des simulations ou projections de ces "modèles", c'est une polarisation toujours plus importante des richesses et la réduction d'une communauté humaine à une très petite partie "utile", donc une société profondément instable par ce même fait, et assez peu apte au développement. Pour compenser ce défaut dans le calcul et équilibrer l'équation, ça ramène un nombre étonnant (ceux qui essaient de calculer, en fait) de ces "amoureux de la liberté" et ennemis de "l'Etat maman" à préconiser l'octroi d'une allocation universelle pour chaque individu (par quel mécanisme crédible, on se demande).... Des monétaristes aux plus enragés anarcho-capitalistes, on trouve cette mesure.... Une contradiction dans les termes, mais bon.

On constate juste chez eux un refus assez obsessionnel de comprendre la complexité d'une économie et d'une société développée, celles des interactions infinies qu'elles requièrent entre des sphères "publiques" et "privées" très peu monolithiques et présentes à tous les échelons et dans tous les domaines, les limites extrêmes des capacités du "secteur privé" à chaque époque et dans des domaines d'activité multiples (et nécessaires), selon la temporalité particulière des dits domaines.... Assez vite, quand confrontés à la réalité, ils répondent à ces problèmes par l'abstraction, la généralité et le discours de principe. Ou, évidemment, les arguments bidonnés, quand on a des politiciens en campagne dans la discussion.

 

Pour ceux qui ont suivi l'actualité américaine, c'est le schéma suivi depuis le début de la présente crise: écoutez le chef de file des enragés, Ted Cruz, et vous n'entendrez que de la théorie abstraite, des principes creux qui sonnent bien à l'oreille d'un certain électorat (qui se trouve être, chose amusante, l'électorat le plus dépendant aux allocations et systèmes de "l'Etat maman"), et des faux chiffres et exemples (quand il a eu le culot de citer des exemples individuels.... Les individus en question se sont ouvert aux médias pour signaler l'imposture). Rand Paul donne dans le même registre, dans la droite file de son père qui n'a jamais été foutu d'avoir un discours fondé en raison (cad en réalité mesurable; pas que ce soit la vérité absolue et certaine, mais juste qu'on a rien trouvé de mieux).

Modifié par Tancrède
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Cela concerne aussi des USA donc je dédouble mon post.
 

 

Un billet de Sting sur la compétitivité européenne comparée à celle des Etats-Unis. Il me semble logique d'inclure les dépenses et exportations de défense dans la colonne "public administration".

 

http://europeansting.com/2013/10/11/why-europe-is-more-competitive-than-the-us/

 

 

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Les grandes entreprises commencent à être touchés par les conséquences du "Shutdown"

Boeing menace de mettre des salariés en congés sans solde.

L'avionneur américain a affirmé samedi qu'il pourrait renvoyer des salariés chez eux sans les payer si la crise sur la dette et le budget aux Etats-Unis se prolongeait. Les salariés visés pour le moment seraient ceux de la branche défense, espace et sécurité, Boeing Defense, Space & Security. "Alors que l'entreprise s'efforce de limiter les conséquences négatives de la fermeture (d'une partie des administrations fédérales, ndlr) sur ses clients et ses employés, nous nous attendons à voir des conséquences dans les jours prochains, y compris des mises en congés sans solde limitées de salariés dans certains secteurs", a indiqué le groupe dans un email.

"Pour le moment, nous prévoyons que ces congés sans solde se limitent aux employés de Boeing Defense, Space & Security", ajoute-t-il. Des centaines de milliers de fonctionnaires des administrations centrales américaines sont en congés en solde depuis le 1er octobre. Cette paralysie perturbe notamment les contrats d'armement, car le Pentagone n'a pas d'argent pour financer les inspections et les audits. Selon Boeing, ces congés sans solde résulteraient "de clients qui ont eux-même interrompu leur travail, d'une limitation de l'accès aux installations fédérales où travaillent des employés de Boeing, d'une réduction des inspections gouvernementales ou d'un manque de financement pour continuer les activités".

Boeing souligne aussi que la paralysie des administrations fédérales a un impact négatif sur des activités comme celles de l'agence spatiale américaine (Nasa) ou d'autres clients gouvernementaux.

 

 

http://www.challenges.fr/entreprise/20131012.CHA5568/shutdowwn-boeing-menace-de-mettre-des-salaries-en-conges-sans-solde.html

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Toujours obsédé par les impôts à ce que je vois. Dans la situation actuelle, même le FMI pense que la hausse des prélévements pour les plus fortunés est la meilleure solution : voici venu le Taxing Times

Le FMI plaide pour des impôts plus progressifs

http://www.lemonde.fr/argent/article/2013/10/09/le-fmi-juge-possible-d-augmenter-les-impots-et-de-taxer-davantage-les-plus-riches_3492848_1657007.html

La montée des inégalités remet l'Etat à l'honneur

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/12/la-montee-des-inegalites-remet-l-etat-a-l-honneur_3494686_3232.html

Oui. Je suis obsédé par les impôts et ce pour deux raisons, l'une générale l'autre propre aux américains.

- de façon général, comme tout autrichien, je suis pour la capitalisation, l'accumulation de richesse. C'est le seul mécanisme stable sur le long terme et qui permet de se prémunir des accidents de la vie. L'autre méthode est l'emprunt or nous en voyons les limites et la dangereusité. Quand la situation le peut être rétabli, non seulement on perd ses ressources mais pauvre on est endetté. L'impôt par nature limite la capacité d'acumulation des individus. Voilà pourquoi c'est un problème et qu'il doit être maintenu à des taux très bas.

- les EUA ont une particularité par rapport à la France. Le taux de salariat est bien plus bas. Nous sommes face à beaucoup plus d'indépendants que chez nous. Ceux-ci sont des travailleurs qui ont la capacité de décider exactement de la quantité de travail qu'ils veulent faire sur l'année. Ils peuvent rester au lit mais ils ne seront pas payé dans ce cas. Le résultat est une plus grande sensibilité au taux d'imposition. C'est pour cela que la hausse des taux, que nous jugeons minime, a provoqué une baisse de l'activité donc des recettes fédérales. Un fonctionnaire est insensible au taux de prélèvement. Il viendra toujours travailler sinon il sera viré. Un indépendant ajustera lui exactement son activité à l'imposition.

Pour ce qui est du FMI, quand ça arrange, on les traite de hyper-turbo-super-néo-libéraux, de tocards qui accumulent les erreurs d'appréciation. Et quand ils appliquent les projets funestes du manifeste du partie communiste, c'est à dire la taxation avec taux progressif (outil de spoliation revandiqué par Marx lui-même.) progressif, on applaudi. Il faudrait choisir.

Édit: pour info.

On en parle jamais (car c'est pas bien) mais en 2006 Bercy avait fait des simulations de l'effet d'une flat-taxe sur l'économie française. Le résultat était simple à 11% les recettes étaient identiques et à 15% le budget devenait systématiquement excédentaire. Avec un autre effet, la chute du nombre de fonctionnaires nécessaires d'où des économies très importantes. Sans compter les nombreux autres avantages...

Modifié par Serge
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Pour avoir quelques chiffres sur la création monétaires aux États-unis depuis 2007 :

http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/lhumeur-philippe-bechade/cedric-chaboud-vs-philippe-bechade-marches-ne-financent-pas-leconomie-reelle-integrale-placements-09-10-1-2-151204/

http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/lhumeur-philippe-bechade/cedric-chaboud-vs-philippe-bechade-marches-ne-financent-pas-leconomie-reelle-integrale-placements-09-10-2-2-151206/

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Vous pouvez pas cesser de raconter des histoires de mômes. Les plans com' à la Obama ça va bien 10minutes.

Ils vont être indemnisés mais avec du retard. C'est tout. Les lois et règlements s'exercent toujours que je sache.

 

Et en attendant, faute de trésorerie, ils font quoi ? ils bouffent de la neige ? ils empruntent à des taux usuriers ?

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Ils vont être indemnisés mais avec du retard. C'est tout. Les lois et règlements s'exercent toujours que je sache.          

 

C'est comme les fonctionnaires qui vont toucher leur paie en retard: en attendant, leurs emprunts courent, leur loyer court, ils doivent manger tous les jours, payer les factures.... Toucher leur paie après ces échéances, pour ceux qui n'ont que peu de réserves, voire aucune, ça n'empêche pas de voir tout s'effondrer entre temps, et leur paie leur fait une belle jambe quand elle arrive. De fait, ils auront au mieux des coûts supplémentaires qui ne sont pas dans les moyens de beaucoup d'entre eux: retrouver un logement/déménager, payer des pénalités, voir leur crédit dégradé (auprès de la banque, de l'assurance.... Aucunement de leur faute, mais c'est égal), payer des crédits consommation souscrits par nécessité pendant la coupure.... C'est d'autant plus vrai que beaucoup de fonctionnaires (surtout dans la vague mis en inactivité) sont pas parmi les personnes les mieux payées des USA.

Pour les contractants indépendants et entreprises sous-traitantes de l'Etat, c'est pire encore: la tréso, c'est pas un luxe. Et en attendant, ça fait des gens licenciés ou mis en congé sans solde, des petites boîtes qui ferment....

Plus encore que l'impact effectif, le coût de l'incertitude et de l'opacité sur l'issue du problème (plus la crainte de la répétition) pèsent lourd.

 

C'est ça le monde réel: c'est pas parce que les montants sont réglés après coup que l'impact est annulé. A l'arrivée, l'impact sur l'économie est lourd, cumulatif et exponentiel. Et le coût pour le budget (outre un éventuel manque à gagner plus ou moins important découlant de l'impact sur le PIB) ne sera pas non plus nul: le rattrapage des paiements et la remise en route de la machine coûteront plus que si le budget avait continué à être géré en continu.

 

Si on avait privatisé le blizzard il aurait gagné en efficacité et alors tuer bien plus de 75.000 bêtes

 

Nan, il aurait adopté trois tactiques possibles:

- négocier sous la menace avec les éleveurs, pour obtenir rançon afin de ne pas souffler sur leur cheptel

- se focaliser sur la partie du dit cheptel à la plus forte rentabilité marginale pour lui (critères à définir par les actionnaires), et s'acharner dessus comme un enfoiré qui se fait plaisir en se payant littéralement.... Sur la bête

- se focaliser sur une zone particulière des Dakotas, trucider tous les élevages dedans, mais aussi l'infrastructure, afin de faire baisser la valeur de l'hectare et pouvoir ensuite, dans un second mouvement, investir pour s'y établir durablement

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Édit: pour info.

On en parle jamais (car c'est pas bien) mais en 2006 Bercy avait fait des simulations de l'effet d'une flat-taxe sur l'économie française. Le résultat était simple à 11% les recettes étaient identiques et à 15% le budget devenait systématiquement excédentaire. Avec un autre effet, la chute du nombre de fonctionnaires nécessaires d'où des économies très importantes. Sans compter les nombreux autres avantages...

 

Pour info, cette flat taxe ne devait que compenser les impôts personnels ( IR, CSG ( c'est une flat-taxe, ISF etc) mais elle ne compensait ni la TVA, ni les impôts locaux, ni l'IS ni les prélèvements sociaux etc

 

"Je suis un grand défenseur de la flat tax. En 2006, sous l’impulsion de Dominique de Villepin et Jean-François Copé, Il avait été demandé à des universitaires de travailler sur une simplification de la fiscalité, dont Christian Saint-Étienne. Il avait eu accès aux chiffres de Bercy et avait simulé le taux d’impôt qui, appliqué à tous les revenus et en supprimant toutes les niches, donnerait le même rendement que la foule d’impôts personnels actuels  (CSG, IRPP, CRDS, ISF, Droits de mutation, prélèvement libératoire, etc.). Ce n’était que 11%"

 

source : http://www.contrepoints.org/2012/10/08/99087-exclusif-charles-beigbeder

"La réforme de la fiscalité directe préconisée par le rapport

Le rapport du CAE propose une réforme des principales impositions directes, représentant globalement 12 points de PIB, soit l'impôt sur le revenu (IR), l'impôt proportionnel sur les plus-values, la CSG, l'ISF, les droits de mutation à titre gratuit (DMTG) et l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IS). Il n'englobe pas en revanche dans le champ de l'étude une éventuelle réforme de la TVA"

......

On l'a vu, la réforme repose sur l'allégement de l'IS, pour un coût d'environ 1 point de PIB. Le CAE distingue deux cas de figure :

- dans un premier scénario (scénario A), cette charge serait reportée sur les ménages : ce sont les classes moyennes qui financeraient l'allégement de la fiscalité des entreprises, le système étant cependant conçu de manière à ce qu'aucun décile de revenus ne voie ses revenus diminuer de plus de 5 % ;

- dans un second scénario (scénario B), cette diminution de recettes fiscales ne serait pas compensée : aucun ménage ne verrait ses revenus diminuer du fait de la réforme, mais, à croissance du PIB inchangée, les prélèvements obligatoires diminueraient, ce qui aurait des conséquences dommageables sur le solde public si le supplément de croissance attendu n'avait pas lieu ou était insuffisant pour compenser ce phénomène, et si les dépenses publiques n'étaient pas réduites.

Dans les deux cas, les individus situés dans les deux déciles extrêmes de la distribution des niveaux de vie initiaux gagneraient en moyenne à la réforme.

 

source :http://www.senat.fr/rap/r05-033/r05-03310.html

 

 

 

Pour compenser la TVA en plus ( qui représente environ la moitié des recettes fiscales et pèse sur les consommateurs ), il faudrait un taux bien supérieur à 11%  ( tu peux doubler ce taux sans problème ) 

Modifié par loki
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Un phénomène qui passe moins visiblement, mais peut jouer à terme sur l'activité littéralement située autour du Congrès: aujourd'hui 13 octobre, les réserves de la ville de Washington arrivent à sec, sans qu'aucune solution n'existe pour l'instant pour la suite. Washington, en fait théoriquement le district of Columbia, n'est pas un territoire américain comme les autres: le maire ne dispose pas de son propre budget, dont l'allocation (et la politique fiscale) dépend du Congrès, de fait l'assemblée dominant la ville (système très dysfonctionnel et une patate chaude politique) qui est un territoire directement fédéral. Depuis le début du shutdown, la ville fonctionnait déjà à capacité moindre, ayant mis en congé une partie de son personnel, une autre partie opérant sans paie. Mais malgré les démarches du maire auprès du président et du Congrès, aucune solution n'a été établie.... Et à partir de demain, les personnels encore en opération devront travailler sans paie.

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Article intéressant des Echos sur les frères Koch, soutien financier essentiel du Tea Party américain

 

Leur nom, que l’on prononce « Kok », est pratiquement inconnu en France. A respectivement soixante-treize et soixante-dix- sept ans, David et Charles affichent pourtant une fortune de 36 milliards de dollars chacun, qui les situe dans le classement très convoité des dix plus riches au monde – et même dans le trio de tête, si l’on additionne leurs actifs. (...) « C’est la plus grande entreprise dont personne n’a jamais entendu parler », a l’habitude de plaisanter le plus jeune des deux, David Koch.

(...)

Convaincus que l’influence n’est jamais si grande qu’en coulisse, les frères Koch préfèrent, eux, défendre leurs idées via des centres de réflexion. Ils en financent pas moins d’une vingtaine. Leur ascendant est tel que les observateurs politiques ont baptisé leur réseau « Kochtopus ». Au total, ils ont déjà consacré plus de 100 millions de dollars au mouvement libertarien, ce courant de pensée qui prône un laisser-faire absolu en matière d’économie et qui effraie la plupart des grands patrons du pays. Ils soutiennent toutes les causes conservatrices, de l’interdiction de l’avortement à la lutte antisyndicale, en passant bien évidemment par le fameux « Obamacare », cette réforme de la santé qui synthétise, selon eux, tous les excès de l’assistanat et du socialisme.

(...)

L’idée de provoquer le « shutdown » de l’Etat circule dans les milieux libéraux depuis plusieurs mois. La validation de l’Obamacare par la Cour suprême et la réélection de Barack Obama un peu plus tard, les ont convaincus qu’il s’agissait de leur dernier espoir de faire abroger la réforme d’assurance-maladie. En février, une quarantaine de lobbys conservateurs ont ainsi signé une lettre commune, dans laquelle ils appelaient les parlementaires à conditionner l’adoption du budget à un report de l’Obamacare. « Le budget représente l’un des meilleurs leviers possibles pour obtenir un délai de la réforme », pouvait-on y lire. La lettre n’avait pas fait grand bruit à l’époque. Elle permet de mieux comprendre, aujourd’hui, comment le Parti républicain a pu se laisser convaincre de paralyser les services de l’Etat.

Modifié par Alexis
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Et ils ont écrit en début de semaine (via leur "banque" de financement de la vie politique, que j'ai mentionné quelques articles plus haut) pour euphémiser pompeusement qu'ils n'avaient rien contre une reprise des opérations et le replafonnement de la dette.... Avec d'autres poids lourds de Wall Street. Comme quoi, dès que leur porterfeuille risque d'être un peu touché, les convictions disparaissent. Après avoir consacré près de 250 millions de dollars cette année à la campagne contre Obamacare, ils se rétractent. Mais pour voir d'autres de leurs actions, on peut aller se renseigner sur ce qui se passe en Caroline du Nord où ils font partie des partenaires de fait d'un autre milliardaire, Art Pope, qui a tout simplement entrepris d'acheter l'Etat en tout sinon en droit.

Les 2 frères sont par ailleurs de très loin le principal soutien financier du Tea Party et de la sphère d'organisations qui s'y rattachent (FreedomWorks et compagnie): le Tea Party est essentiellement leur création.

 

Les opérateurs et poids lourds de Wall Street (de la finance en général), qui ont radicalement changé d'avis cette semaine sous la pression de l'incertitude croissante, se voient ainsi mordus par le monstre (la droite radicale) qu'ils ont créé, essentiellement pour payer toujours moins d'impôts d'une année sur l'autre et ne subir aucune régulation.

Ce monstre, malgré de nouveaux oripeaux soi disant "issus de la base" (grassroots) est au final pleinement identifié avec le "southern caucus" du parti républicain, ce réseau d'organisations et d'élus qui n'a jamais changé d'opinion depuis la guerre de sécession, avec les "dixiecrats" à sa tête. Ils ont rendu la vie intérieure du parti démocrate impossible entre les années 1930 et 1960, puis, leur changement de bord dans les années 60 les a amené au sein du parti républicain dont ils ont commencé à compliquer la vie et changer le centre de gravité après Nixon. Un temps tenus en sourdine par Reagan, ils sont devenus dans les années 90, quoique minoritaires, la force contraignant la ligne du parti chez les républicains.

Les frères Koch ont, avec le tripatouillage électoral, donné à ces élus du sud une impunité totale au sein de la droite: indélogeables via des circonscriptions faites pour les faire gagner, ils ne dépendent en plus d'aucun autre financement du parti, ce qui leur permet de refuser tout compromis.... Donc de gouverner.

La crise actuelle, longtemps retardée, est le retour de bâton contre ce retranchement.

Modifié par Tancrède
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Pour avoir quelques chiffres sur la création monétaires aux États-unis depuis 2007 :

http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/lhumeur-philippe-bechade/cedric-chaboud-vs-philippe-bechade-marches-ne-financent-pas-leconomie-reelle-integrale-placements-09-10-1-2-151204/

http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/lhumeur-philippe-bechade/cedric-chaboud-vs-philippe-bechade-marches-ne-financent-pas-leconomie-reelle-integrale-placements-09-10-2-2-151206/

 

On peut aussi se référer à ce graphe tiré des données de la Fed

 

Bilan_de_la_Banque_federale_americaine.P

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Article intéressant des Echos sur les frères Koch, soutien financier essentiel du Tea Party américain

 

[...] Au total, ils ont déjà consacré plus de 100 millions de dollars au mouvement libertarien, ce courant de pensée qui prône un laisser-faire absolu en matière d’économie et qui effraie la plupart des grands patrons du pays. Ils soutiennent toutes les causes conservatrices, de l’interdiction de l’avortement à la lutte antisyndicale, en passant bien évidemment par le fameux « Obamacare », cette réforme de la santé qui synthétise, selon eux, tous les excès de l’assistanat et du socialisme. [...]

 

Ca, c'est tout bonnement génial. Je ne le découvre pas maintenant, mais à chaque fois que je l'entends, ça me fait marrer. Les mecs se font les chantres du laisser-faire absolu, se qualifient de libertariens et s'opposent simultanément au syndicalisme. Autrement dit, on prône d'un côté la liberté individuelle en tant que droit naturel ainsi que le libre-associationisme (idée d'une coopération libre et volontaire entre individus) considéré comme un prolongement de cette liberté individuelle. Mais, de l'autre côté, on s'oppose aux syndicats de salariés.

 

D'une part, ces partisans/proches du Tea-Party entrent fréquemment en contraction avec l'idée de libertarianisme à laquelle nombre d'entre eux se disent adhérer. D'autre part, ils entrent en contradiction avec les fondements de la démocratie américaine dans laquelle le concept d'association a toujours eu une place prépondérante (lire par exemple Tocqueville, parmi de nombreux autres auteurs ayant traité la question), tout en se référant volontiers à cette période originelle de la démocratie américaine et en expliquant parfois vouloir la faire renaître.

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Les infos de l'article datent: ils ont investi 236 millons de dollars (recensés) cette année dans la seule campagne contre Obamacare, en plus du financement "usuel" des organismes (souvent les mêmes qui font la dite campagne) et formations soi-disant "indépendants" qui composent la galaxie de leurs vassaux politiques, et évidemment le financement parfois plus direct de campagnes électorales et PACs et SuperPACs. En 2012, l'investissement fut évidemment nettement plus conséquent, année électorale oblige: ils furent de loin les premiers financiers de la politique américaine cette année, directement et indirectement, n'étant "coiffés" que dans le financement de l'organisme de campagne ("hard" money) de Mitt Romney par un autre milliardaire, le très louche Sheldon Addelson. A eux seuls, ils seraient responsables de l'énorme inflation du coût des campagnes électorales, nationales et surtout locales, non seulement dans les branches exécutives et législatives, mais aussi, grande nouveauté, judiciaires (les campagnes de juges et divers "attorneys" avaient jusqu'ici été épargnées par une évolution trop politicienne et des coûts de campagne élevés); tout comme ils sont largement incriminés dans l'effort qui a mené au passage de l'arrêt Citizens United et l'actuel "épisode 2" de ce sujet, en ce moment même à la Cour Suprême, qui vise à ouvrir encore plus grand les vannes à l'afflux d'argent dans la vie politique, au nom de la "liberté".

Cette évolution est l'une des premières causes, sinon la première, de l'actuel blocage de la vie politique, de la poussée radicale, du piratage du processus interne de primaires républicaines, de l'impunité de l'extrême droite parasitaire (pourtant très minoritaire) et de la faible représentativité des élus (plus d'un côté que de l'autre d'ailleurs), tout comme de leur faible réactivité aux tendances lourdes de l'électorat.

Modifié par Tancrède
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Amarito,

 

Tu parles au sujet de ce que j'écris de "pseudo-raisonnement", "incompréhension profonde", "pas logique", "sans la moindre fondation rationnelle" : je ne répondrai pas là-dessus, parce que ce ne sont que des mots, sans appui sur des raisonnements ni des faits.

Il ne suffit pas de disqualifier les arguments d'un contradicteur. Il faut encore les contrer  :)

 

Votre analyse est elle réellement objective ou y-a-t-il comme je le soupçonne un mélange de volonté de faire payer "le système" et le voir échouer ?

 

C'est l'attitude : "si mon contradicteur n'est pas d'accord avec moi, c'est qu'il est irrationnel. Je vais le mettre sur le divan et lui demander quel est son problème".

Penses-tu qu'elle fait avancer le schmilblick ?

 

L'attitude en miroir serait de te demander si tu n'es pas motivé par une crainte de faire face à la réalité et de t'accuser de mettre volontairement la tête dans le sable. Ce n'est pas ce que je pense, l'existence du débat sur ce sujet n'a rien de surprenant, et surtout ça n'a rien à faire dans une discussion qui doit être basée sur des faits et des arguments, pas un échange d'accusations qui ne peut être que stérile.

 

 

En passant : tu as fait plusieurs fois référence à une "science" économique. L'économie n'est pas une science, du moins absolument pas dans le même sens où par exemple la physique ou la biologie sont des sciences. Le débat entre les partisans de Ptolémée et de Copernic est tranché depuis belle lurette, tandis que les débats par exemple entre keynésiens et autrichiens, ou libre-échangistes et protectionnistes, continuent... Cela ne veut pas dire qu'un côté est composé de gens raisonnables l'autre d'attardés voire de primates –j'ai bien noté que tu n'as pas dit cela, mais certains commentateurs et analystes n'ont pas cette pudeur  ;) . Ça signe seulement la difficulté intrinsèque d'atteindre des certitudes sur le comportement en groupe de l'être humain et la complexité de l'objet "économie" toujours changeant, toujours surprenant...

 

mes arguments et la facon remarquable dont ils ont été prouvés ces dernières années (...) pourquoi les investisseurs les plus froids et les plus attachés à leur argent, assistés des esprits les plus brillants de la planète risqueraient ils leur argent dans les bons du trésors US pour des taux proches de zéro alors que l'hyperinflation guette ?

 

Tu penses que tes arguments ont été prouvés "d'une façon remarquable" ces dernières années. Ça oui, c'est un bon sujet de discussion :

 

"les investisseurs (...) assistés des esprits les plus brillants de la planète"

 

Là franchement je ne peux que sourire :

 

- Sur le plan général, les "best and brightest" ne peuvent-ils donc pas se tromper ? Quelle est l'origine de cette expression, d'ailleurs…

 

- Sur le plan particulier : n'y avait-il pas en 2006 un quasi-consensus sur l'immobilier qui monte toujours ? Et en 1999 sur les actions Internet qui ne peuvent que grimper jusqu'au ciel ? Le consensus comme quoi les obligations US – et quelques autres, dont les françaises… ont une valeur très élevée dure depuis cinq ans en effet. Ce genre de consensus dure quelque temps… jusqu'au moment où il cesse.

 

- Soit dit en passant ce genre de consensus est facilité par la socialisation des pertes qui a eu lieu en 2008-2009 : non seulement les banques centrales prêtent de l'argent aux banques quasi gratuitement, mais encore les banques "trop grosses pour faire faillite" savent qu'elles jouent à "pile je gagne, face l'Etat perd". Le risque moral à l'état pur…

 

- Deux indications qu'il ne durera pas toujours :

- Le taux sur les obligations américaines jusqu'à une durée de 5 ans incluse est inférieur à l'inflation ! Comment peux-tu expliquer ça autrement que par une bulle ?

- Il n'est d'ailleurs pas exact que les "best and brightest" risquent sans sourciller leur argent dans les T-Bonds… ils le font de moins en moins ! La Fed a monétisé environ 2 trillions de dollars de dette publique fédérale depuis 5 ans, ce qui correspond à 25-30% de l'augmentation de la dette sur cette période. Avant 2008, cette proportion était de 0%. Actuellement elle atteint les 50%. Bref, elle augmente en tendance… ce qui signifie que les investisseurs privés se détournent de plus en plus des T-Bonds !

 

Mesurer l'augmentation de cette proportion, c'est mesurer la progression vers le moment où les investisseurs privés se détourneraient entièrement des T-Bonds, dont le prix ne dépendrait que des achats de la banque centrale. Bref, la bulle sur les obligations d'Etat ne serait soutenue que par la monétisation. Ce qui est effectivement le mécanisme qui a conduit à l'hyperinflation en Allemagne, au Zimbabwe... et autres lieux – je recommande de vérifier.

 

J'ai une question pour toi : si la proportion de nouvelle dette monétisée par la banque centrale continue à l'avenir d'augmenter… se dirige vers les 100%... voire passe au-delà (la monétisation s'étendant aux anciennes dettes arrivant à échéance), y a-t-il un moment où tu peux imaginer admettre qu'il y a un problème ?

Si oui, quel serait ton "seuil d'inquiétude" ?  :)

 

Les taux ne remontent pas sans raison comme tu sembles le penser

 

Il y en a toujours une effectivement. Je ne crois pas que ce soit nécessairement toujours la même.

 

Mais voici un exemple de remontée des taux… provoquée par le simple discours sur une baisse à venir du rythme de la planche à billets !

(en l'occurrence, c'est le taux des obligations américaines à 10 ans)

T-Bond_rate_10y_Oct_12_-_Oct_13.JPG

 

 

Quand les investisseurs anticipent ne serait-ce qu'une diminution des achats d'obligations par la banque centrale, ils anticipent une baisse de la valeur du T-Bond suffisante pour augmenter le taux à 10 ans de 1%... Donc pour alourdir le service de la dette. Et qu'en serait-il si la banque centrale diminuait vraiment ses achats plutôt que de juste en parler ? Et si elle les réduisait à zéro ?

 

Ce serait l'explosion du service de la dette dont j'ai parlé dans mon post précédent, menant probablement à la faillite de l'Etat – voir les taux espagnol et italien fin 2011, avant que la BCE ne parle de LTRO – ce qui est bien le piège que je décrivais : si la Fed arrête la monétisation, l'Etat fédéral ira vers la faillite, si elle la continue, à doses de plus en plus intenses... le dollar finira par s'écrouler.

 

Vous hyperventilez en parlant d'inflation galopante mais aucune trace. Ca va faire sept ans que Bernanke a commencé à injecter et imprimer comme un enragé (selon vous) des trillions de dollars, elle où l'inflation ?

 

Tu dis que depuis sept ans (en fait c'est cinq mais ça ne change pas le fond de l'argument) la Fed imprime – tout comme la Banque d'Angleterre d'ailleurs – et que l'inflation n'est pas là :

 

- L'inflation n'est pas au supermarché non… mais l'inflation est dans le cours des actions et dans celui des obligations. Il était possible d'imaginer qu'elle arriverait directement dans le cours des produits de base – pour être transparent c'était mon cas il y a cinq ans – et ça ne s'est pas produit, mais elle est bien là cependant

 

- L'historique des hyperinflations ne permet guère de dégager de critère permettant de deviner à quel moment elle commence. Il s'agit avant tout d'un phénomène de confiance, qui ne se modélise guère, confiance dans la solidité de l'Etat – raison pour laquelle elle peut être déclenchée par une guerre ou des troubles civils comme le rappelait Tancrède – et dans celle de la monnaie. Pour la même raison la fin d'une bulle – le début d'un krach – ne se prévoit pas précisément.

 

Tout ce que l'on sait c'est qu'un krach est prévisible, ce qui était clair il y a six / sept ans pour l'immobilier, et qui est clair aujourd'hui pour les obligations d'Etat.

 

La politique qui consiste à continuer d'imprimer de l'argent et de monétiser de la dette, parce qu'effectivement refuser de le faire serait provoquer une crise économique, une série de faillites bancaires et le défaut sur certaines dettes privées et qu'effectivement il n'est rien arrivé de grave jusqu'ici – l'augmentation des cours de bourse, ça ne déplaît pas tant que ça ! – c'est un peu comme rouler de nuit dans le brouillard à 150 tous feux éteints sur une départementale, et répondre à qui s'inquiète des risques "Mais il n'y a pas eu d'accident jusqu'ici, alors votre théorie est réfutée !".

Modifié par Alexis
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