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Intervention occidentale en Syrie


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Les radars russes ont enregistré mardi le tir de deux missiles balistiques depuis le centre de la mer Méditerranée en direction de l'est, a appris RIA Novosti auprès du ministère russe de la Défense.

"Le tir a été détecté à 10h16 heure de Moscou (6h16 UTC) par le radar d'Armavir", dans le sud de la Russie, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense.

Selon la source, la trajectoire de ces missiles passait "de la partie centrale de la Méditerranée en direction du littoral oriental".

 

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Russian radar detected two ballistic "objects" that were fired towards the eastern Mediterranean from the central part of the sea on Tuesday, state-run news agency RIA quoted the Defense Ministry as saying.

 

http://www.reuters.com/article/2013/09/03/us-syria-crisis-russia-defence-idUSBRE9820AC20130903?feedType=RSS&feedName=topNews&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter&dlvrit=992637

 

Les vols d'oiseaux migrateurs affolent les radars russes apparemment...

Modifié par Neptune
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De qui? Qui est capable de tirer depuis la méditerranée centrale?

Et puis si la défense antimissile israélienne en état d'alerte est incapable de détecter un missile balistique qui s'ecrase en pleine mer en méditerranée orientale, c'est qu'elle est vraiment mal barrée.

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Je ne sais plus quoi penser de cette affaire syrienne.

Attaquer ou non? Avec quels objectifs et quelles conséquences?

 

Faire chuter Assad? Illusoire à court terme. Et que se passera t il ensuite? Libye, Tunisie, Egypte, ...ça tangue après la chute du tyran.

Le laisser pour transformer la Syrie en paratonnerre qui attirera les extrêmistes religieux désoeuvrés? Sinaï, Yemen, Sahara,... ils ont déjà de quoi faire pourtant

Lui taper sur les doigts pour l'empêcher d'utiliser (à nouveau?) des gazs? Il est prêt à tout pour sauver sa tête et son régime.

 

 

Les hésitations occidentales et l'oppostion russe sapent par avance la détermination de notre diplomatie. 1 mort, 1 avion descendu... et le retour à la maison sera envisagé.

Ca ressemble à du "one shot". On vient, on casse un maximum et on laisse tout en plan.

 

PS1: Copé qui demande à Hollande de ne pas être à la remorque des USA... il connait la situation de notre armée/diplomatie ou il se moque du monde? Il veut faire en Syrie ce qu'on a  fait au Mali?

PS2: Cameron se fait planter par les Communes. Lui et Obama paient les mensonges de Blair et Bush, du camp politique opposé. Cynisme de l'Histoire.

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Mystère résolu, le tir était celui d'un missile-cible israélien. Test de détection apparemment. La question maintenant c'est qui (américains?) et comment est ce qu'il est tiré depuis la méditerranée centrale? Par un avion décollant depuis l'Italie?

Modifié par Joab
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Je sais, le telegraph, c'est pas terrible, mais "marrant". le point de vue. Les anglois se sont fait éjectés par les ricains .ils le digèrent assez mal.

 

‘Unreliable’ British officers left out of US meetings on Syria British military chiefs are being ejected from US meetings about Syria as they are seen as “unreliable” following David Cameron’s refusal to join military action.

 

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/10282460/Unreliable-British-officers-left-out-of-US-meetings-on-Syria.html

 

The news will be a blow to the pride of the Armed Forces, whose role alongside American troops has been usurped by the French, who John Kerry, the US Secretary of State, praised as America’s “oldest ally” last week.

 

Modifié par zx
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12h30 - Israël dit avoir réalisé un test balistique

L'Etat hébreu dit avoir réalisé ces essais de tirs de missiles conjointement avec les Etats-Unis, selon Reuters.

12h05 - Les missiles pourraient avoir été tirés depuis un navire américain

Les missiles en Méditerranée pourraient avoir été tirés par un navire américain selon une source russe. Ils sont tombés dans la mer selon une autre source.

11h30 - L'armée israélienne "pas au courant" de tirs de missiles en Méditerranée

L'armée israélienne n'est pas au courant de tirs de missiles en Méditerranée, après la détection mardi matin par la Russie du lancement de deux missiles balistiques dans la zone.

 

 

LoL .........

http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20130903.OBS5260/direct-syrie-moscou-detecte-deux-tirs-de-missiles-en-mediterrannee.html

Modifié par 2020
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PS1: Copé qui demande à Hollande de ne pas être à la remorque des USA... il connait la situation de notre armée/diplomatie ou il se moque du monde? Il veut faire en Syrie ce qu'on a  fait au Mali?

 

 

Techniquement parlant: il n'y a pas besoin d'être à la remorque de qui que ce soit, ni de faire une coalition de la moitié de l'ONU pour balancer 60 Scalp.

 

Après est-ce que c'est souhaitable ou pas? c'est une autre question, politique celle-là.

 

Personnellement je pense qu'il y a un fenêtre d'opportunité géo-stratégique (pas moins...) en y allant seul sans rien demander a qui que ce soit sauf éventuellement à des pays du Golfe ayant un compte en banque bien remplis pour acheter de l'armement... et des protecteurs fiables.

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...

the French, who John Kerry, the US Secretary of State, praised as America’s “oldest ally” last week.

...

 

Etre vieux est parfois un compliment. C'est Washington qui en décide

Y a eu la "vieille Europe" qui ne voulait pas venir en Irak: beurk!!!

Maintenant, Kerry (francophile) rappelle que l'Amérique a pris son indépendance avec l'aide déterminante de la France, devenu donc son plus vieil allié.

 

Quand tout va mal entre Paris et Washington, les rednecks font des concours de cassage de bouteilles de vin français. ("In the name of 'Murica!")

Verrons nous un jour la même chose avec du whisky ou du thé? J'en doute.

Modifié par artyparis
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12h30 - Israël dit avoir réalisé un test balistique

L'Etat hébreu dit avoir réalisé ces essais de tirs de missiles conjointement avec les Etats-Unis, selon Reuters.

12h05 - Les missiles pourraient avoir été tirés depuis un navire américain

Les missiles en Méditerranée pourraient avoir été tirés par un navire américain selon une source russe. Ils sont tombés dans la mer selon une autre source.

11h30 - L'armée israélienne "pas au courant" de tirs de missiles en Méditerranée

L'armée israélienne n'est pas au courant de tirs de missiles en Méditerranée, après la détection mardi matin par la Russie du lancement de deux missiles balistiques dans la zone.

 

 

LoL .........

http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20130903.OBS5260/direct-syrie-moscou-detecte-deux-tirs-de-missiles-en-mediterrannee.html

Oh les petits coquins ils ont essayé de cacher ça !

Debka (ok ok!) annonce à présent que Obama et Netanyahu se préparent à une guerre régionale inévitable et que ce test entrait dans la préparation aux attaques syriennes et iraniennes qui ne manqueront pas d'arriver. Plus question d'opération de punition limitée, c'est une vaste campagne contre la Syrie qui se préparerait...

http://www.debka.com/article/23253/Israel-conducts-joint-missile-interception-test-with-US-in-Mediterranean

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Et c'est quoi les sources de Debka pour prétendre cela ? Vérifier ces systèmes ne veut pas dire forcément qu'on pense que la guerre régional est inévitable. Ca fait parti aussi d'une attitude prudente normal dans une situation de tension.

Modifié par Dino
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Je sais, le telegraph, c'est pas terrible, mais "marrant". le point de vue. Les anglois se sont fait éjectés par les ricains .ils le digèrent assez mal.

 

‘Unreliable’ British officers left out of US meetings on Syria British military chiefs are being ejected from US meetings about Syria as they are seen as “unreliable” following David Cameron’s refusal to join military action.

 

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/10282460/Unreliable-British-officers-left-out-of-US-meetings-on-Syria.html

 

Les administrations changent mais les pratiques restent les mêmes : l'inclination des États-Unis à déconsidérer et mépriser ses alliés lorsqu'ils ne les suivent pas sagement est toujours aussi fascinante... On peut aisément comprendre leur dégoût, mais au moins les Brits, qui n'ont pas été les moins virulents à notre égard en 2003, savent désormais ce que ça fait.. ^-^

 

C'est fou comme tout à coup, la France revient dans les petits papiers américains. Ces mêmes services de renseignement français qui étaient un repaire d'amateurs irresponsables lors de la crise irakienne donnent aujourd'hui des leçons aux services américains sur la rédaction de rapports, selon Foreign Policy :

 

 

France, the United States' only remaining potential partner for military intervention in Syria, agrees in broad strokes with the White House's view of the attack. Both governments present evidence that the Syrian regime launched chemical weapons on rebel-held neighborhoods, likely killing over 1,000 people. But in terms of its level of detail, the French report puts the U.S. intelligence assessment to shame.

 

http://blog.foreignpolicy.com/posts/2013/09/03/french_spies_provide_new_details_on_assads_chemical_weapons_program

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Et c'est quoi les sources de Debka pour prétendre cela ? Vérifier ces systèmes ne veut pas dire forcément qu'on pense que la guerre régional est inévitable. Ca fait parti aussi d'une attitude prudente normal dans une situation de tension.

Source de sécurité israeliennes (armée, services,...) et pas mal d'intox.

Et puis en general ce genre de tests d'interception sont annoncés et à ma connaissance on ne s'amuse pas tres souvent à lancer des missiles balistiques qui traversent la moitié de la mediterannée.

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http://nationalinterest.org/commentary/obamas-syria-dilemma-8983 (30 août 2013)

Intéressant petit article écrit à deux plumes. Résumé :

Il y a deux principes à mettre en oeuvre pour qu'une dissuasion soit efficace. Le premier est que la souffrance infligée doit être supérieure aux bénéfices escomptés d'une transgression de la limite imposée. Le second est que l'acteur que l'on dissuade doit avoir l'assurance que la punition ne sera pas infligée s'il respecte la limite imposée. Dans le cas de la Syrie, l'Occident a tellement insisté pour que Bachar quitte le pouvoir indépendemment de son respect ou non d'une ligne rouge sur les armes chimiques, que la réalisation du second principe est compromise, obérant l'efficacité d'une dissuasion d'une utilisation des armes chimiques par le régime syrien.

http://ecfr.eu/content/entry/commentary_eight_things_to_consider_before_intervening_in_syria (28 août 2013)

Aucun scoop, que des choses qui me paraissent évidentes et aller sans dire, mais je traduis quand même cet article (après en avoir traduit la conclusion hier : http://www.air-defense.net/forum/topic/17538-intervention-occidentale-en-syrie/?view=findpost&p=693468 ), lequel constitue une sorte de note de synthèse à poser sur le bureau de Laurent Fabius :
 

Huit choses à considérer avant d'intervenir en Syrie, par Anthony Dworkin, Daniel Levy et Julien Barnes-Dacey.

1 - Quels sont les buts de l'intervention ?

§ Toutes les déclarations faites par les dirigeants occidentaux les plus susceptibles d'entreprendre une action militaire (EU, RU et France) suggèrent une focalisation étroite sur les armes chimiques (AC), plutôt qu'une action conçue pour influencer la trajectoire générale du conflit syrien. Le premier ministre Cameron a été jusqu'à dire « ceci n'a rien à voir avec le conflit syrien, cela concerne l'utilisation d'armes chimiques ». Quant au conflit en général, tous continuent de suggérer qu'au final une solution politique sera nécessaire.

§ Au-delà de la perception du besoin de « faire quelque chose », l'intention semble être d'envoyer un signal sur les AC pour dissuader toute utilisation supplémentaire sur le théâtre syrien et renforcer une norme internationale parallèlement à un but apparent de restaurer la crédibilité occidentale. Washington en particulier semble convaincu que l'inaction face au franchissement de sa propre ligne rouge signifierait une présidence remplaçant la fleur au fusil par la peur du canon à un point où cela pourrait saper les calculs mondiaux quant au consentement des Américains à déployer leurs forces, et générer des critiques au sein du microcosme de Washington DC.

§ Étant donné la domination du prisme AC dans le message occidental, on n'accorde pas une attention suffisante aux conséquences potentielles d'une action militaire sur le conflit syrien et sur une région polarisée et déstabilisée. Moins d'un pour cent des pertes en Syrie sont ne serait-ce qu'attribuées aux allégations d'AC : s'il y avait un plan impliquant une action militaire pour réduire la souffrance des Syriens et améliorer la situation, on peut présumer qu'il serait mis sur la table indépendamment de la preuve de l'utilisation d'AC. Notre hypothèse est donc forcément qu'il n'existe pas de bon plan. Néanmoins, et comme les dirigeants le savent, toute action militaire aura des conséquences bien au-delà de la question des AC, donc toute action proposée devrait être mesurée à l'aune de critères plus larges quant aux implications prévisibles pour la Syrie et les questions régionales plus larges (y compris l'escalade interconfessionnelle, les flux de réfugiés, et l'instabilité en Irak et au Liban, la radicalisation et la diplomatie avec l'Iran).

§ L'Occident va consciemment essayer d'affecter l'équilibre militaire syrien en cas de frappe, mais il y a un danger que les options envisagées puissent faire empirer la situation en Syrie, dans la région et pour la perspective de la diplomatie de gestion de crise. Le chef d'état-major des armées Martin Dempsey a fait état de ses réserves quant à l'action militaire au sénateur Levin le 19 juillet ici http://www.levin.senate.gov/download/?id=f3dce1d1-a4ba-4ad1-a8d2-c47d943b1db6 et au représentant Engel le 19 août ici http://democrats.foreignaffairs.house.gov/113/Letter_for_Rep_Engel_19_Aug_13.pdf (avant l'incident de Ghouta). Rien n'a changé militairement depuis Ghouta et les lettres de Dempsey restent l'évaluation de source non couverte par le secret faisant le plus autorité, mettant en garde contre un engagement militaire occidental.

2 - Le dilemme des armes chimiques

§ Si les AC ont été utilisées en Syrie, empêcher leur utilisation supplémentaire ne suggère aucunement que les pertes et les souffrances syriennes seront réduites, étant donné qu'au moins 99% des morts ne sont pas attribuables aux AC. Il paraitrait donc légitime de se demander si la préservation de la norme sur les AC doit être dans la conduite de nos politiques l'atout maître dominant toutes les autres considérations quant à l'impact sur la Syrie et la région.

§ Il y a deux options pour faire face aux AC dans le contexte syrien : la dissuasion ou la maîtrise des stocks d'AC. Dans la lettre du général Dempsey au sénateur Levin du 19 juillet, il consacre un paragraphe au prix à payer pour « maîtriser les armes chimiques » (on peut le télécharger ici http://www.levin.senate.gov/download/?id=f3dce1d1-a4ba-4ad1-a8d2-c47d943b1db6 ). La conclusion étant le nécessaire déploiement d'une zone d'interdiction aérienne, de frappes de missiles, et « des milliers de forces spéciales et d'autres forces terrestres seraient nécessaire pour l'assaut et pour la sécurisation des sites critiques ». Nous sommes conduits à penser qu'une telle option n'est pas envisagée ; par conséquent les AC ne seront pas maîtrisées.

§ Reste la dissuasion, justification la plus proche d'une éventuelle frappe et argument qui se défend dans un sens étroit. Mais il n'y a pas de garantie qu'Assad sera dissuadé, qu'il n'y a pas de meilleures options pour accomplir la disuasion, que les inconvénients d'une frappe ne surpasseront pas les avantages potentiels, ou que la dissuasion sur les AC soit ce qui doit focaliser l'attention étant donné que 99% des pertes sont sans lien avec les AC. Ces points sont explorés plus en détail dans le reste de cette note.

§ Un autre danger des AC sur le théâtre syrien est probablement le scénario où ces armes tombent entre les mains de groupes irréguliers, notamment les djihadistes salafistes affiliés à Al-Qaeda ou s'en inspirant. Alors qu'il y a de bonnes raisons pour lesquelles l'Occident a tenté d'empêcher un effondrement total de l'État syrien, une option militaire mal pensée pourrait saper cet objectif et accentuer le danger que l'accès aux capacités d'AC s'ouvre à des utilisateurs multiples.

3 - Le problème des preuves

§ Nous pourrions être convaincu au-delà du doute raisonnable que le régime Assad a déployé des armes chimiques. Pourtant cette détermination n'a pas été faite d'une façon suffisamment robuste. Nous devons au minimum prendre au sérieux et reconnaître qu'il y a un degré de conviction permettant à certains acteurs non-occidentaux de présenter une contre-argumentation, que ce soit la Russie, la Chine, l'Iran ou qui que ce soit d'autre dans la région et dans le monde, notamment sur le fondement du « cui bono » (à qui profite le crime ?).

§ L'irréfutabilité prétendue des allégations occidentales est sapée par l'impression d'urgence et de précipitation à tirer des conclusions, et par l'impression que nous avons décidé le résultat à l'avance avant la fin des inspections de l'ONU en cours, en ne leur donnant pas assez de temps. Il est utile de se souvenir que les inspecteurs de l'ONU sur le terrain, qui est un mécanisme pour lequel les Occidentaux ont milité durement à l'ONU, sont officiellement en Syrie pour examiner les allégations d'utilisation d'AC il y a cinq mois. Les dirigeants occidentaux sembleraient par conséquent être en terrain glissant lorsqu'ils prétendent qu'une enquête sur l'utilisation d'AC il y a cinq jours est trop peu, trop tard.

§ Étant donné que les soutiens du gouvernement Assad à Moscou et Téhéran se sont précipités à condamner l'utilisation d'AC, une meilleure stratégie pourrait consister à rechercher une base de preuves plus large. Il ne sera pas aisé pour Assad d'utiliser ou de réutiliser les AC à une échelle de masse et par des façons qui les rendent encore plus détectables dans ces circonstances.

§ Une telle approche des missions d'inspection, qui change la règle du jeu en cours de match, comporte aussi le danger d'envoyer un mauvais message à l'Iran dans ce moment délicat et potentiellement porteur d'espoir des efforts diplomatiques vis à vis de l'Iran.

4 - Le défi de la légalité

§ La légalité des frappes militaires contre la Syrie en l'absence d'autorisation par le Conseil de Sécurité de l'ONU est au mieux discutable. Il ne semble pas exister de fondement pour prétendre que l'action militaire est entreprise en légitime défense. Alors que l'utilisation des armes chimiques viole indubitablement le droit international, cela ne signifie pas qu'une coalition de pays ait le droit d'entreprendre une action punitive sans l'autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU. Par conséquent, le seul fondement juridique possible pour agir réside dans la notion contestée d'intervention humanitaire.

§ Il y a des précédents d'action militaire sans autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU pour prévenir les souffrances des civils (notamment l'intervention de l'OTAN au Kosovo et la création de havres de sécurité pour les réfugiés en Irak en 1991-1992, qui sont les deux exemples les plus récents). Cependant peu d'États ont explicitement prétendu qu'une intervention militaire à but humanitaire peut être légale et un grand nombre d'États ont rejeté cette notion. Tandis que le Royaume-Uni a affirmé un droit d'intervention humanitaire au Kosovo, les États-Unis ont adopté une approche plus prudente en décrivant l'action comme étant justifiée comme un cas unique. De plus, au moins un des facteurs justifiant l'intervention au Kosovo (le soutien d'une organisation régionale pertinente) parait manquer dans le cas présent, puisque la Ligue Arabe ne soutient pas une intervention militaire, malgré sa condamnation de l'utilisation d'armes chimiques.

§ Quels que soient les arguments juridiques mis en avant, une attaque de la Syrie alimentera inéluctablement la perception dans la communauté internationale que les puissances occidentales ont l'intention d'agir hors du Conseil de Sécurité de l'ONU quand elles le souhaitent. L'action militaire aiderait à renforcer la norme internationale contre l'utilisation des AC, mais vraisemblablement elle saperait la norme interdisant l'usage de la force sans autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU. À chaque fois que les pays occidentaux contournent ou agissent en dehors du Conseil de Sécurité de l'ONU, nous sapons la légalité internationale et la sécurité collective, ce qui n'est pas notre intéret à long terme.

5 - La dynamique militaire d'une intervention occidentale

§ Tous les signes émis par les dirigeants occidentaux indiquent une action militaire qui serait limitée en ampleur et en durée. C'est facile à dire et est renforcé par le manque d'appétit affiché par les sondages d'opinion, par les militaires occidentaux, et même par des dirigeants politiques pour la perspective d'être coincé dans un nouvel engagement militaire prolongé au Proche-Orient.

§ Mais comme le cite le général Dempsey dans sa lettre : « Dès le moment où l'on entreprend une action, nous devrions être prêts pour la suite. Une implication plus profonde est difficile à éviter  ». Que faire si émergent des preuves de nouvelles utilisations d'AC ? Nous serions certainement incitatifs pour l'opposition syrienne dont le principal but depuis longtemps est de d'attirer une intervention militaire occidentale. Ils feraient tout pour alléguer de nouvelles atrocités et pour provoquer le gouvernement. Que faire si les soutiens régionaux et autres d'Assad répondent en escaladant leur propre implication ? Il y aura une tentation compréhensible de transformer la prohibition des AC en une prohibition générale de « tuer trop d'innocents en une fois ».

§ Rester ferme sur le principe que toute frappe est un cas unique est non seulement difficile, mais aussi cela peut se retourner contre l'Occident si le but est la dissuasion et la restauration de la crédibilité : cela peut finalement donner une impression de faiblesse.

6 - L'impact sur la trajectoire du conflit syrien

§ Malgré les protestations occidentales que tout cela est limité, proportionnel et focalisé sur les AC, les cibles seront indubitablement des moyens militaires gouvernementaux, donc il y aura un impact direct sur la trajectoire des combats en syrie et sur l'équilibre des forces. Mais pas d'une façon décisive : pour cela il eût fallu une attaque massive et assumer la crise syrienne avec son après-guerre, toutes choses auxquelles s'opposent la plupart des hommes politiques occidentaux.

§ Dans ce contexte, c'est difficile  à imaginer mais nous devons prendre en compte que les choses peuvent empirer pour les Syriens, être déstabilisatrices pour la région et créer de nouvelles menaces pour la sécurité occidentale.

§ Il y a une grande imprévisibilité quant à la façon dont le régime, les diverses factions rebelles et les acteurs régionaux répondront à une frappe occidentale. Le régime n'a par encore laché la laisse de toute la puissance de feu dont il dispose. Les rebelles vont indubitablement voir cela comme le début d'une intervention occidentale plus extensive, et dimensionneront leurs actions et leurs efforts de sensibilisation du public en conséquence.

§ En termes d'opinion publique en Syrie, ce qui est encore aujourd'hui un facteur pertinent, il est difficile de penser que le régime n'en retirera pas un bénéfice si - et lorsque - des missiles américains lancés depuis des sites de lancements maritimes apparaissent dans le ciel, surtout s'ils font des victimes civiles.

§ Finalement et c'est crucial, comment cela affectera-t-il le flux de réfugiés ? Il ya déjà des compte-rendus indiquant une augmentation significative des réfugiés passant la frontière, y compris un départ accéléré de la classe des hommes d'affaires dont la présence permet au moins à une partie de l'économie de tourner au ralenti. Ceci s'ajouterait à une crise de réfugiés dévastatrice et dramatique qui menace de faire craquer les mécanismes de résilience des États voisins et qui a déjà été marquée par une accélération du nombre de réfugiés kurdes en Irak ces dernières semaines. L'impact possible sur la situation des réfugiés ne peut pas être une considération secondaire.

7 - L'impact sur la région

§ La crédibilité compte pour l'occident autant que pour n'importe qui d'autre, y compris l'adhésion aux lignes rouges. Il se pourrait que le régime Assad soit dissuadé et effectue de nouveaux calculs quant à la la trajectoire globale du conflit en réponse à l'action occidentale. Même chose pour l'Iran et même la Russie, mais cela est loin d'être garanti et doit être rangé dans la catégorie "incertain".

§ Le conflit syrien est l'épicentre d'un conflit régional mais le débat occidental actuel sur la Syrie et sur une frappe éventuelle a lieu sans une conversation stratégique plus large sur l'ordre des priorités des intérets occidentaux au Proche Orient. La position par défaut est de continuer de voir l'émasculation de l'Iran comme une priorité en dépit des preuves qui s'accumulent en indiquant que la plus grande menace pour la région est un cycle d'escalade interconfessionnelle ayant la Syrie pour centre, que ceci alimente la radicalisation, laquelle génère un chaos à un niveau sans précédent et de nouveaux espaces ingouvernés, et que ceci menace de pousser le Liban et l'Irak plus au fond de l'abyme et de créer un nouvel élan de djihadisme anti-occidental.

§ Une tentative de repenser la région devrait se focaliser sur une stratégie dont le centre est la désescalade régionale, ce qui réclame plus - non pas moins - de diplomatie avec ceux avec qui nous sommes en désaccord dans la région et au-delà, notamment l'Iran et la Russie. Une telle stratégie pousserait notamment à toute ouverture en vue du rapprochement ou du dialogue entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, plutôt qu'à encourager le maximalisme d'une partie ou de l'autre. Il est difficile de voir comment une escalade peut servir ce dessein ; il est par contre facile de voir comment elle peut rétrécir encore plus l'espace de la désescalade interconfessionnelle.

§ En réfléchissant aux options de réponse, un poids significatif doit être donné aux conséquences sur les nouvelles ouvertures diplomatiques envers l'Iran, et comment cela peut affecter les phases formatrices de la présidence Rouhani.

8 - Une alternative diplomatique ?

§ Il y a une spéculation sur le fait qu'une action militaire occidentale limitée pourrait servir de pivot pour renouveler l'effort diplomatique http://backchannel.al-monitor.com/index.php/2013/08/6064/beyond-us-strikes-signs-of-intensifying-un-diplomacy-on-syria/ . Pour l'instant une telle spéculation semble optimiste. Mais une poussée diplomatique serait une bonne approche avant une frappe, et tandis que cela la rend plus difficile, cela serait une bonne chose à faire après une telle action. Si l'intention est de redoubler l'effort diplomatique après la frappe, cela nous parait être d'une logique discutable, mais nous espérons que la composante diplomatique sera poursuivie avec une plus de vigueur et de courage que dans le passé.

§ Comme nous l'avons expliqué précédemment, la majeure partie des débats de la politique occidentale ont navigué jusqu'à présent entre l'option militaire limitée et l'option diplomatique limitée. L'option militaire limitée est envisagée maintenant. L'option diplomatique limitée se refuse à avaler la pillule de l'acceptation d'un rôle pour le gouvernement Assad durant toute transistion, ou de la nécessité d'inclure l'Iran. Jouer à fond la carte diplomatique est ce que nous devrions faire. Cela avait été suggéré en mai 2013 lorsque Kerry et Lavrov ont annoncé une réunion Genève 2, mais cela est resté en suspens depuis. Une partie de cet échec diplomatique peut être attribuée à l'inefficacité des occidentaux avec leurs propres alliés dans la région et avec l'opposition syrienne (qui est en partie une créature des Occidentaux). Une réunion prévue cette semaine entre les États-Unis et la Russie a déjà été reportée et l'envoyé de l'ONU Lkhdar Barhimi a été marginalisé. Cela doit changer et un effort diplomatique concerté et sans tabou doit être fait http://ecfr.eu/page/-/ECFR80_SYRIA_BRIEF_AW.pdf , ce qui comprend d'ammener l'opposition à la table des négociations et d'engager la négociation avec l'Iran sur la Syrie, et non seulement sur le dossier nucléaire. Il est difficile de voir comment une frappe militaire peut améliorer les perspectives de la diplomatie.

§ Dans l'immédiat, s'il y a une alternative diplomatique, elle pourrait inclure :
 
(a.) Travailler avec l'ONU pour étendre le mandat des inspecteurs vis à vis des allégations d'utilisation d'armes chimiques ; Pousser la Russie sur cette question revient à jouer dans une zone où elle est sur la défensive, plutôt que là où elle est plus forte, à savoir la force militaire opposée.
 
(b.) Chercher ainsi à établir une base de pièces à convictions plus claire, préalablement à la reprise des discussions au Conseil de Sécurité ;
 
(c.) Ceci s'appuierait sur les positions que la Russie, la Chine et l'Iran ont prises contre l'utilisation des armes chimiques et pour de meilleures pièces à conviction, dans le but de pousser Assad sur la question des inspecteurs et d'une surveillance plus large des armes chimiques.
 
(d.) Une seconde phase de cette approche, qui s'appuierait sur un accord sur les armes chimiques, pourrait ensuite consister en un effort diplomatique plus large où les acteurs clés internationaux et régionaux accepteraient de pousser les deux parties vers un accord de partage du pouvoir à une table de négociations et possiblement, au retour des observateurs internationaux pour tenter de mettre en place et de sécuriser des cessez-le-feu localisés.

Modifié par Wallaby
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Quand tout va mal entre Paris et Washington, les rednecks font des concours de cassage de bouteilles de vin français. ("In the name of 'Murica!")

Verrons nous un jour la même chose avec du whisky ou du thé? J'en doute.

 

Les relations de l'Amérique avec la France sont plus passionnelles qu'avec Grande-Bretagne, Allemagne ou Japon.

 

Perso, ça n'est pas pour me déplaire : Tout mais pas l'indifférence !  :lol:

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