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1 hour ago, Berezech said:

J'avoue que j'ai ri :
 



Surtout parce que ça montre bien le fait que le gars aligne les sentences les unes derrière les autres sans aucunes cohérences ou moindre notion de réalité. Juste des combos de mots clés / éléments de langages.

Un journaliste s'est enfin décidé ce matin à employer publiquement le terme de "word salad" pour qualifier le discours de Trump, passant au moins une minute entière à démonter quelques exemples de propos dans ce discours.... Avant de vite vite revenir au commentaire de la course et des querelles entre candidats.... Oufff! Pendant une minute, on aurait presque cru qu'il allait commencer à faire du journalisme; c'est pas passé loin! S'il avait été sur Fox, il aurait été viré dans l'heure. Chez Roger Ayles et Rupert Murdoch, on n'est pas si coulants (enfin, en fait si, ils sont si coulants: autant qu'une diarrhée bien fraîche). 

Modifié par Tancrède
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il y a 8 minutes, Tancrède a dit :

Chez Roger Ayles et Rupert Murdoch, on n'est pas si coulants (enfin, en fait si, ils sont si coulants: autant qu'une diarrhée bien fraîche). 

Il y a quelques mois, je me plaignais de ce que les discours politiques étaient devenus trop lénifiants, et que l'art de l'insulte, dont la IIIème République était friande, et Clemenceau par exemple un ardent pratiquant, était pratiquement perdu.

Je vois que tu fais ton possible pour remettre les bonnes vieilles traditions au goût du jour :happy:

 

Sinon, un sujet dont on pourrait croire qu'il s'agit de politique française - mais non, c'est bien de la politique américaine.

Fox News a interviewé la jeune Marion Maréchal Le Pen... et le résultat est hallucinant.

C'est que la traduction est totalement fantaisiste par rapport aux propos de Maréchal. Cette politicienne considérée représentative de l'aile droite du FN avait un discours qui ne devait pas convenir aux dirigeants de Faux News - trop lisse - qui n'ont pas hésité à le traduire de façon parfaitement fantaisiste, si bien qu'elle sonne comme la fille de Donald Trump. Qu'on en juge : voici la vidéo sur le site du Figaro qui compare des extraits de ce que dit Maréchal à la traduction qui en est donnée.

Et voici l'émission originale sur le site de l'émission. Les paroles de la députée sont audibles par dessous leur traduction en anglais...

On ne parle pas de faux sens. On ne parle pas d'erreurs. On parle d'invention totale !

Ce n'est pas que des journalistes puissent mentir qui me surprend évidemment. C'est à quel point le mensonge est flagrant et éhonté :blink:

===> Sur un sujet où nous francophones pouvons facilement vérifier, ne voyons-nous pas à l'oeuvre une stratégie tout à fait déterminée de la part de la Fox News de soutenir Donald Trump ?

 

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Lol lol, géniale ta vidéo Berezech. C'est la meilleure parodie de trump que je connaisse. je ne pense pas que ça lui donne une si mauvaise image en plus lol.

 

PS : bon ok je me suis planté, c'est le super Tuesday, pas Thrusday... vous avez pas le courage de pronostiquer la plupart d'entre vous : p

Modifié par gerole
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si c'est exact, ca peut amener une partie l'electorat noir à voter pour lui, qui est pro clinton

Primaires américaines : les images de l'arrestation de Bernie Sanders qui pourraient servir sa campagne

http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/primaires-americaines-les-images-de-l-arrestation-de-bernie-sanders-qui-pourraient-servir-sa-campagne_1326567.html#xtor=AL-79-%5Barticle%5D-%5Bconnexe%5D

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Une interview de la future First Lady la bourgeoise de Trump.... J'avoue halluciner qu'elle ait été 20 ans dans le pays (et dans une famille américaine) et qu'elle soit toujours pas foutue de parler un anglais correct. La note de l'interview, cependant, est le ton général: une pure "puff piece", quasiment du publi-reportage.

http://www.msnbc.com/morning-joe/watch/melania-trump-on-her-life-marriage-and-2016-630301251580

On notera aussi la "splendide" déco de chez les Trumps :destabilisec: (il manque un émoji qui gerbe). 

 

Modifié par Tancrède
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La primaire démocrate de Caroline du Sud sera gagnée par H Clinton, et Sanders semble avoir anticipé le fait: sa campagne semble entériner le fait qu'ils partent de trop loin derrière Clinton dans un Etat où elle a une image trop forte et trop de relais d'opinions de tous échelons, avec trop peu de temps pour combler la différence.... Du coup, "The Bern" tourne dans les Etats du SuperTesday depuis le début de la semaine: Massachussets, Virginie, Oklahoma et Missouri ont vu le sénateur depuis lundi, dans des salles combles (dans les deux derniers Etats, ultra-conservateurs, il a parlé devant 7000 personnes, avec 2 à 3000 de plus attendant devant les bâtiments pleins à craquer), et il va continuer avec l'Ohio, le Michigan et l'Illinois, soient des Etats qui vont voter entre le 1er et le 15 mars. H Clinton est en tête des sondages dans 8-9 des 11 Etats qui vont voter le 1er mars, avec une marge faible dans la plupart d'entre eux, mais encore 20 points d'avance dans ceux de Caroline du Sud: la stratégie générale fait donc sens, le temps disponible du candidat étant par essence limité. Plus généralement, l'avantage le plus net de Clinton est dans le sud "traditionnel", particulièrement des Etats très peuplés avec de fortes populations issues des minorités, surtout noires (Texas, Georgie, Virginie), soient des Etats pouvant fournir un nombre considérable de délégués. Sanders semble porter sa stratégie sur le midwest et le nord, où son avantage est plus grand et où, plus crûment, la proportion d'électeurs blancs est plus écrasante, plus précisément même, celle de classes moyennes/classe ouvrière blanche (un électorat historiquement clintonien, mais qui semble avoir déserté l'ex-Première Dame). 

 

Modifié par Tancrède
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Sinon, beaucoup d'enquêtes et études commencent à s'accumuler sur l'électorat trumpiste, et s'il semble réellement difficile d'établir un profil individuel, socio-économique, culturel, sociologique, religieux.... De l'électeur trumpiste, ou des groupes qui composent l'électorat trumpiste (j'aime bien ce mot; ça sonne comme une version handicapée de "trompettiste": bruyant et insupportable et sans rien pour atténuer ou compenser le son agressif), certains traits semblent cependant commun à une partie majoritaire de cet ensemble, bien au-delà de la colère ou de l'envie de voter avec le majeur (cad des motifs "négatifs", ou "antagonistes" vis-à-vis des élites en place et du paradigme politique en vigueur, soit le vote protestataire).... Mais ces traits sont en eux-mêmes peu aisément mesurables et d'ordinaire pas pris en compte, même s'ils font comprendre pourquoi ce vote se tourne plus vers Trump que vers Sanders (même si une partie significative de l'électorat trumpiste n'aurait pas de problème à aller vers Sanders, et si une GRANDE partie a beaucoup en commun avec celui de Sanders). Quels traits? Une plus grande propension aux réflexes liés à l'intolérance raciale, sociale et/ou religieuse (j'utilise des termes plus vagues parce que recouvrant un large spectre de tels réflexes en terme d'intensité de leur ressenti et de leurs manifestations, des plus modérés aux plus radicaux) et, chose qu'on regarde et mesure peu, une plus grande tendance à rechercher la force et un caractère autoritaire dans un candidat (comportement, méthodes, traits de caractère personnels....) et dans la façon dont on veut voir la politique fonctionner. Ce dernier trait est en général beaucoup plus développé dans l'électorat républicain et se définit (selon les chercheurs définissant la chose) comme l'insistance sur la conformité et l'ordre (entendu au sens surtout répressif), la protection des normes sociales (évidemment dites dans l'absolu, mais celles prises en référence, sont le plus souvent celles d'une certaine époque qui se termine dans les années 50-60.... Donc qui favorisent outrageusement des hommes blancs) et la méfiance vis-à-vis de tout ce qui est étranger au "système" souhaité (le terme "outsiders" semble souvent utilisé, ce qui implique une définition vague). 


Les personnes ainsi inclinées vers "l'autoritarisme" ou des traits autoritaires tendent à afficher une gamme de réactions assez similaires, essentiellement viscérales, quand, pour une raison ou une autre, elles se sentent menacées: le recours à un leader et à des politiques aggressives est ainsi, sans doute à divers degrés, plébiscité. Cela repose beaucoup sur les traits de caractère personnels (du moins qu'il affiche et/ou qu'on perçoit) du dit leader, et repose infiniment plus sur une lecture viscérale de la scène politique, souvent plus liée à la période d'une élection (niveau de menace/insécurité perçue, qu'il s'agisse de sécurité physique, nationale, sociale, économique, spirituelle....) qu'à une stupidité générique (avec ou sans lecture sociale/sociétale de cette "stupidité", même si ce caractère viscéral sera plus présent chez les moins éduqués en moyenne) de l'électeur observé. 
Et parce que c'est viscéral, et surtout, parce que c'est un rapport personnel au candidat (attachement, recherche de certains traits de caractère), le discours lui-même compte peu: beaucoup de supporters de Trump ne sont pas d'accord avec tout ou partie de ce qu'il proclame (que les migrants mexicains sont des violeurs, qu'il va torturer et tuer les terroristes et toutes leurs familles....) ou ne le croient pas, mais ils s'en foutent parce que la question pour eux est de choisir un leader, un certain type de caractère dont on croit que le candidat l'a. Le reste est du détail, et il semble souvent accepté chez les Trumpistes que la campagne de Trump est du pur show business (qu'on apprécie parce que c'est marrant, mais on y croit pas) pour attirer du monde, et qu'il se comportera différemment au pouvoir. Au final, le mot clé est la CONFIANCE: les électeurs de Trump lui font confiance et se foutent du reste. Il a su la trouver, ou ils font plus confiance à son personnage, souvent en grande partie parce que le reste de la scène politique (Sanders excepté) inspire un niveau de méfiance rarement égalé (et on note que c'est le principal défaut récurrent de la candidature Clinton: "untrustworthy" est le point le plus constant et important lié à son nom). L'idée est que le dit "homme fort" protègera l'électeur aussi contre les politiciens traditionnels qui sont désormais perçus comme un ennemi actif, complice du "système" qui les gruge.  

Je trouve cette approche fascinante étant donné qu'il s'agit d'une grille de lecture cherchant d'autres critères que ceux sur lesquels on se focalise d'habitude, souvent parce que de tels critères sont plus durs à définir, moins aisés à quantifier simplement. Ils permettent en revanche d'observer, ici en temps réel, des réflexes collectifs et des structurations de l'opinion qui sortent des modèles habituels, mais qui surtout renvoient à d'autres époques (et oui, pas dur de dire lesquelles) et permettent de mieux expliquer ce qui dans les livres d'histoire semble souvent stupide, illogique ou purement haineux. La scène politique américaine actuelle, aidée de la manie de la statistique que les Américains ont à un degré inégalé (y consacrant des moyens hallucinants), nous aide donc à mieux voir et comprendr aussi bien ce qui a pu arriver à d'autres époques que ce qui se passe actuellement en Europe et ailleurs, voire nous menace: comment des électorats qu'on voit d'habitude comme séparés, voire incompatibles, en tout cas pas évidemment réunissables, se réunissent autour d'une cause, d'un homme.... Il n'y a pas que des motifs "négatifs" ou protestataires, et en terme de contenu de programmes politiques ou de politiques souhaitées, il peut y avoir d'énormes différences, et aucune croyance dans ceux qu'affiche le dit "homme providentiel", mais cela compte moins parce que l'essentiel n'est pas forcément là pour beaucoup d'entre eux: l'autoritarisme est en soi un critère de vote et de définition d'un électorat, au moins à certains moments, et un trait qui peut se retrouver comme point commun pas souvent étudié d'un électorat (ici les républicains et assimilables). Souvent évoqué parmi d'autres intuitions souvent théoriques, c'est quelque chose qu'on commence à chiffrer, en termes de proportion d'une population. Est-ce un des points qui différencierait à un niveau fondamental les électorats en colère et anti-système de Trump et Sanders, les rendant de ce fait pas aussi compatibles/comparables qu'on a voulu le dire? 

Modifié par Tancrède
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Concernant Sanders - surtout - ce petit sondage sur le respect que les jeunes Américains portent à telle ou telle figure politique

Sanders-Intercept.png

Parmi les grandes figures politiques d'aujourd'hui, laquelle aimez-vous et respectez-vous le plus ?

Si le droit de vote était retiré aux croulants suspects de démence sénile - par exemple, à partir de 27 ans :tongue: - le prochain président américain serait vite trouvé :laugh: ! Faudrait retirer le droit de vote aux plus de 26 ans, mais leur conserver le droit d'être élu cependant :laugh:

 

Sur l'interprétation du vote Trump, je crois que ce texte de Paul Jorion commentant un article de Michael Dougherty va à l'essentiel

Donald Trump et Marine Le Pen : Le Peuple abandonné réclame au fond du désespoir le retour de l’État !

Citation

La similarité entre les termes utilisés par Donald Trump aux États-Unis et ceux utilisés par Marine Le Pen en France, ainsi que du profil des électeurs qui les soutiennent (salariés laissés pour compte), suggère de prendre au sérieux l’analyse de Dougherty : l’extrême-droite que représentent Trump et Le Pen est radicalement différente de l’extrême-droite ultralibérale des milieux d’affaires car elle déteste le chacun pour soi du prétendu « marché omniscient » et appelle au contraire l’État au secours pour la protéger contre l’annihilation. Il s’agit du corporatisme du prolétaire dont le marché exige que son salaire s’aligne sur ceux pratiqués au Bangladesh, contre le libertarianisme (encore appelé « liberté du renard dans le poulailler ») d’une élite transnationale. Ce prolétaire aujourd’hui déclassé comptait sur « le code du travail, les prêts au logement, l’éducation nationale, le budget de la défense, la sécurité sociale et l’assurance-maladie », que les gouvernements dits « de gauche » jettent aujourd’hui aux orties avec le même enthousiasme exactement que les gouvernements de droite.

(...) La popularité inattendue d’un aspirant-despote tel Poutine dans une large frange des populations résiderait selon Dougherty dans le fait que son « nationalisme populiste a pris possession de l’appareil d’État, dans le but précisément d’une revanche contre les chantres du marché-tout-puissant ».

« Promettez-moi que vous empêcherez que mon salaire soit aligné sur ceux que l’on pratique au Bangladesh ! Que l’on vous qualifie d’« extrême-droite », je n’en ai rien à cirer : je votais autrefois pour un parti dit « de gauche », mais il affirme lui aujourd’hui que la compétitivité exige cela parce que le marché omniscient le veut ainsi. Il me tue et je ne me laisserai pas assassiner ! Ce n’est pas pour moi – je suis déjà mort de toute manière ! – mais pour mes enfants ! »

Donald Trump propose avant tout la protection contre la mondialisation (ce qui ne veut pas dire qu'il a vraiment ça en stock, hein... c'est là une toute autre question)

Les différences avec la situation française me semblent être :

- D'abord, que la demande de protection semble nettement plus stridente là-bas. Les choses sont plus avancées, la volonté de changement et l'appel à l'Etat sont plus forts aux Etats-Unis - peut-être parce que leur système économique est plus dur aux faibles et la protection de l'Etat moindre qu'en France précisément ?

- Ensuite et peut-être surtout, que les Américains appellent l'Etat sur les deux rives de la vie politique. Tandis que la France n'a pas (encore ?...) d'équivalent de Bernard Sanders. Lequel soit dit en passant n'a pas nécessairement lui non plus en stock le produit qu'il propose... l'a-t-il ou non, la chose se discute

Que l'un de ces deux hommes, Trump ou Sanders, soit élu ou non - et si c'est le cas il faut reconnaître que Trump reste le plus probable à ce jour, ce que beaucoup certainement déploreront chez nous - je ne pense pas que ce besoin, cet appel, faut-il dire ce cri disparaîtra. Si une Clinton, un Rubio ou un Cruz était élu, elle ou il devrait en tenir compte d'une manière ou d'une autre.

A condition bien sûr de le pouvoir... Peut-on se retourner contre ses sponsors et les <<<censuré>>> à sec, ce qui serait nécessaire pour ne serait-ce que répondre en partie à l'appel d'une grande partie des Américains, lorsqu'on a accepté tant d'argent de leur part ? Est-ce que les grands donateurs sont de tels amateurs qu'ils se laissent "doubler" de la sorte, ou est-ce qu'ils ont - bien sûr, Padrino, bien sûr... - les moyens de rappeler les bénéficiaires de leur largesses à leurs devoirs ? En pratique, les preuves de leurs compromissions.

 

L'événement Tanders, ou faut-il dire Srump, car en un certain sens c'est le même événement, a aussi le caractère d'une apocalypse, au sens premier c'est-à-dire la révélation d'une vérité cachée. Bernie Trump tout autant que Donald Sanders répètent en effet sur tous les tons que les autres candidats sont achetés par les donateurs, milliardaires et autres lobbys, ce en quoi ils ont évidemment entièrement raison. Et ils sont sauf erreur les premiers à le dire aussi clairement, et en tout cas les premiers à avoir un tel impact en le disant.

Un bon 40% des Américains qui s'expriment dans les sondages (un gros tiers des Reps, une petite moitié des Dems) les suit tout à fait là-dessus. Même une bonne partie des autres a probablement compris le message.

Cette vérité de la corruption généralisée d'une grande partie des élites politiques américaines, maintenant qu'elle est sur la place publique, ne manquera sans doute pas d'avoir des conséquences, à court, moyen et long terme. Encore une fois, même si la jacquerie est repoussée aux portes du château et si le prochain président s'appelle Clinton ou Rubio.

 

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il y a 8 minutes, Alexis a dit :

Sur l'interprétation du vote Trump, je crois que ce texte de Paul Jorion commentant un article de Michael Dougherty va à l'essentiel

Pour compléter, voici l'essentiel de l'article de Dougherty en question... ou comment un conseiller républicain, intellectuel adepte de Gramsci, préfigurait dès 1996 la stratégie générale de Trump.

Citation

Tôt ou tard, lorsque les élites mondialistes chercheront à entraîner le pays à des guerres et des engagements dans le monde entier, présideront la pasteuralisation de l'économie américaine, géreront la délégitimation de leur propre culture et la dépossession de notre peuple, et négligeront ou délaisseront nos intérêts nationaux et notre souveraineté, une réaction nationaliste est à peu près inévitable, probablement sous une forme populiste. Et le plus tôt sera le mieux... (Samuel Francis)

Imaginez donner ce conseil à un candidat républicain à la présidence : et si vous arrêtiez de vous définir comme conservateur et promettiez plutôt de restaurer la grandeur de l'Amérique ?

Et si vous abandonniez toute ce discours pieux très 19ème siècle sur le marché libre et promettiez de combattre les élites qui vendent les emplois des Américains ?

Si vous arrêtiez de parler de réformer Medicare et la Sécurité sociale pour dire que les élites échouaient à fournir une meilleure santé à un prix raisonnable ?

Et si, plutôt que de parler de restaurer la place de la religion dans la société - ce qui n'intéresse qu'un segment étroit de l'Amérique moyenne - vous promettiez juste de redonner à la classe moyenne américaine - les perdants économiques et culturels de la mondialisation - sa juste place en Amérique ?

Si vous disiez que vous ferez d'eux à nouveau le public de référence de l'Etat américain, ceux dont on soigne les intérêts quand il s'agit de réguler l'économie ou de négocier des traités commerciaux ?

C'est à peu près l'avis que l'essayiste Samuel Francis donna à Pat Buchanan dans un livre de 1996 "Du Foyer à la Nation" dans le magazine Chronicles. Samuel Francis était un intellectuel paléo-conservateur qui mourut en 2005.

Pour paraphraser Marx, on pourrait dire qu'un spectre hante le monde occidental, c'est le spectre du nationalisme. Qu'il hante l'Europe, c'est suffisamment clair depuis assez longtemps maintenant.

Mais ce que prouve le phénomène Trump, et qui est nouveau, c'est que c'est aux Etats-Unis qu'il est le plus fort.

 

(NB : il s'agit ici du type de nationalisme que décrivait Samuel Francis. Pas le nationalisme du "allons casser la gueule aux bou... aux autres". Le nationalisme dans ce sens-là, c'est George W Bush et Tony Blair qui en étaient les plus grands praticiens récents, et ils ne rejoignaient nullement le reste de la position politique définie par Francis, et adoptée par Trump)

 

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39 minutes ago, Alexis said:

 

A condition bien sûr de le pouvoir... Peut-on se retourner contre ses sponsors et les <<<censuré>>> à sec, ce qui serait nécessaire pour ne serait-ce que répondre en partie à l'appel d'une grande partie des Américains, lorsqu'on a accepté tant d'argent de leur part ? Est-ce que les grands donateurs sont de tels amateurs qu'ils se laissent "doubler" de la sorte, ou est-ce qu'ils ont - bien sûr, Padrino, bien sûr... - les moyens de rappeler les bénéficiaires de leur largesses à leurs devoirs ? En pratique, les preuves de leurs compromissions.

 

Il faut reconnaître que ça, c'est une des limites du système (du point de vue des donateurs), en tout cas pour ce qui concerne l'élection présidentielle, beaucoup plus médiatisée et "identifiante" que les autres à un niveau personnel: une vieille phrase politique de Washington dit que si vous n'êtes pas capables de prendre l'argent de quelqu'un en le regardant dans les yeux pour lui dire ensuite que vous ne pouvez rien pour lui, et refaire ça à l'élection suivante.... Vous n'avez pas votre place dans ce métier. C'est plus ou moins vrai selon les cas, mais ça, les contributeurs professionnels le savent très bien: la politique est un investissement constant qui ne paie occasionnellement que si on maintient la constance (mais quand ça paie, c'est le jackpot). Le problème est plus dans l'accumulation: accumulation de contributions de toutes formes, accumulation des mille et un mode d'interpénétration des mondes corporate et idéologiques/associatifs/religieux avec la politique, et, surtout, accumulation de tout ceci sur plusieurs décennies. Le tout aboutit à un système caricatural qui crée des déséquilibres d'une ampleur démentielle. Dans l'ensemble cependant, faut pas non plus voir les donations politiques à un candidat systématiquement comme une option d'achat proportionnelle à la donation, surtout si le candidat politique est bon et/ou puissant (de diverses façons): c'est une négociation permanente, et les donateurs recherchent des candidats puissants (donc plus en position de leur dire "merci pour le fric, mais aussi je vous dis un peu merde") parce que ce sont eux qui seront en position d'obtenir quelque chose. Quand on arrive à créer une idéologie grâce à son fric (exemple: le Tea Party), on peut y fourrer des élus débiles qui ne sont rien par eux-mêmes (sauf qu'ils sont bons pour soulever leur électorat particulier et se faire élire) mais existent politiquement par leur groupe. C'est cependant un exercice rarement réussi. Un donateur ne devient cependant pas, en général, un actionnaire du politique qu'il finance: la dialectique soutenant/soutenu obéit à bien plus de logiques que ça (à commencer par la concurrence entre donateurs d'un même élu), même s'il est clair que les contributeurs aux USA en sont venus à peser bien trop lourd, et leurs intérêts convergents (notamment le toujours moins en termes d'impôts et réglementations) à dominer absolument la scène. 

L'élection présidentielle est une caricature de tout ce qui fout le bourdon et donne de l'espoir dans le système, parce qu'elle est unique, et en soi offre une plate-forme médiatique et populaire avec un attrait inégalé, qui équivaut par sa seule existence à des centaines de millions de dollars dans l'attention. Ca et les prérogatives de l'exécutif, ainsi que le caractère unique de la position, font que c'est une élection infiniment plus concurrentielle que n'importe quelle autre, qui amoindrit par sa nature et son fonctionnement l'emprise que peuvent avoir des intérêts particuliers précis sur la personne élue (beaucoup trop de gens se font concurrence pour l'attention et les faveurs d'une seule personne), lui donnant une plus grande marge de manoeuvre (variable selon les individus, mais aussi en gardant à l'esprit que cet individu doit avoir une majorité voulant bosser avec lui.... C'est là que ça se corse). Cette marge est d'autant plus grande que le personnage lui-même est incontournable et apporte quelque chose dans le processus électoral, assimilable à une image forte par elle-même, et/ou un accès plus grand à l'attention générale (sous forme télévisée ou médiatique au sens large) qui n'a pas à être acheté par des contributions ( ce que Trump et Sanders ont pu se créer, ce que Clinton a par son personnage façonné depuis plus de 20 ans). 

Mais évidemment c'est la présidence (et l'exécutif en général: à moindre niveau et force, les gouverneurs bénéficient du même effet): c'est particulier. Au niveau des représentants et sénateurs, mais aussi des juges et élus locaux en tous genre, l'argent parle beaucoup plus fort, surtout s'il y en a une avalanche par rapport à l'échelle du "système" politique concerné, et les moyens de contrer le poids de l'argent doivent être singulièrement forts pour éviter d'être totalement submergés, et de nature exceptionnelle (une personne et/ou une organisation qui réussit un tel niveau de popularité/pertinence qu'elle peut gagner quelque chose) pour espérer l'emporter une fois ou plus. Avec le temps, cette personne et/ou ce groupe exceptionnel sont juste une parenthèse par rapport à la norme qui fait gagner le "big money" telle la constance de l'érosion. On ne peut se fonder sur un système qui repose sur l'occasionnel pour dire qu'il est un peu "juste". Inverser une tendance générale demande beaucoup plus. 

Modifié par Tancrède
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Dans un registre différent, je signalais sur le sujet des séries télé une nouvelle biopic sur Bernie l'homme de Brooklyn..... Qui n'est pas sur Bernie Sanders mais sur l'autre: un juif de Brooklyn venu d'un milieu très modeste (oups, ça ressemble à Sanders), vieux et rondouillard avec une demi-coupe mal foutue de cheveux blancs et des costumes qui ont toujours l'air frippés et/ou mal portés (décidément, c'est troublant) et qui s'appelle Madoff (pas le même style). 
Cette biopic s'inscrit dans un paysage audiovisuel général qui parle beaucoup plus de ce qui se trouvait rarement jusqu'ici dans les scripts envisagés pour un passage à l'écran (quel que soit l'écran), la finance: Wall Street 2, The Big Short, Equity, Inside Job, Margin Call, Money Monster, The Wolf of Wall Street, Billions, Madoff ne sont que les dernières itérations d'un type de sujets qui, jusqu'à une période très récente, ne trouvait aucun preneur du côté des productions. Au mieux, la finance avait 3-4 films par décennie (ayant de près ou de loin la finance comme focus), et certainement pas de série (sauf accident). Dans ma liste rapide (et très incomplète), je n'ai pris que des trucs faits depuis 2011; rien qu'entre la crise financière et 2011, il y en a autant. Mais depuis 2010-2011, on vise désormais plus large: le ton n'est plus à l'examen de la crise elle-même et de ses causes et conséquences, quel qu'en soit le type, c'est bien le sujet de la finance elle-même telle qu'elle fonctionne et qu'elle est perçue qui est devenu un sujet en soi ayant l'attention du public et/ou l'intérêt des producteurs. Et le tableau est désormais rarement "équilibré" ou flatteur. Une image d'un changement des Américains, vers un spectre d'opinions nettement moins diverses? 

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Je suis pas super fan de Kimmel (un des poids lourds des talk shows noctures, avec Colbert, Fallon, O'Brien et Meyers, la "jeune génération" remplaçant Letterman et consorts), d'ordinaire, mais là il s'est bien lâché après la remarque de Trump sur les différentes catégories démographiques qui lui ont fait gagner le Nevada.... Les "poorly educated"!!! Le passage de Trump sur le sujet est inclus dans la vidéo:

 

Paid for by this guy.... Mffffffffffff! 

 

Modifié par Tancrède
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