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  1. Dernière heure
  2. 1. J'avais l'impression que c'est l'AS qui a demande un devis a Dassault. Ceci n'est pas une reconnaissance officielle d'un interet? 2. J'ai du loupe un chapitre car je n'etais pas au courant que la Pologne avait l'intention d'acheter du F15 quand ils ont deja des F16 et F35. Est ce que c'est l'idee de refourguer leurs F16 a l'Ukraine et les remplacer par des F15, et j'imagine que c'est Bruxelles qui paye?
  3. Une analyse assez détaillée par un des comptes twitter participant aux comptages des matériels en stock, avec Naalsio et high_Marsed, bien connus depuis le temps pour le sérieux de leurs travaux. D'abord pour rappel, le dernier comptage APC/IFV (que j'avais partagé il y a quelques jours) sur la base d'un ensemble de photos prises entre fin 2023 et début 2024. Suivi d'une estimation des stocks à aujourd'hui, estimation proposée par l'expérience de l'auteur et les dernières tendances en matières de pertes documentées Et un état des productions russes en cours, neufs et modernisation / réparation (plus loin dans le fil, je partage ici que le tableau). Je recommande chaudement les fils de l'auteur, toujours très instructifs et bien documentés.
  4. Tout réacteur utilisant du sodium est forcément un réacteur à neutrons rapides. Et ils courent pas les rue...
  5. pascal

    [Mirage F1] Refonte

    Le bureau d'étude avait reçu comme consigne: faire un Mirage III qui atterrirait comme un Falcon ... "vous avez 4 heures" Prudence car, de mémoire, la cellule de l'avion au stade du proto ou de la présérie dut être renforcée car les contraintes liées à la poussée du 9K50 étaient déjà particulièrement fortes ...
  6. F-15EX ‘Dogfights’ Eurofighter, Rafale Aircraft For Big, Fat Saudi Deal; Can Boeing Outdo Airbus & Dassault? Traduit avec DeepL.com (version gratuite) Le F-15EX se bat contre l'Eurofighter et le Rafale pour le gros contrat saoudien ; Boeing peut-il surpasser Airbus et Dassault ? Alors que l'Arabie saoudite cherche à acquérir des chasseurs de génération 4,5 pour son armée de l'air, des constructeurs de premier plan comme Boeing, Airbus et Dassault Aviation se sont alignés avec leurs appareils de pointe, mettant le royaume dans l'embarras. L'Arabie saoudite était intéressée par l'achat de l'avion de combat américain F-35 Lightning II. Toutefois, le gouvernement américain n'aurait approuvé cette vente que si l'Arabie saoudite acceptait d'établir des relations diplomatiques avec Israël. En outre, on craignait qu'Israël ne soutienne pas la vente d'avions de cinquième génération à l'Arabie saoudite, de peur de perdre sa supériorité militaire dans la région. Le royaume riche en pétrole a donc demandé des avions de quatrième et cinquième génération pour renforcer ses défenses et contrer les menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité de la région. Des rapports récents suggèrent que Boeing a l'intention de capitaliser sur l'intérêt croissant pour l'exportation du F-15EX Eagle II, en se concentrant particulièrement sur l'Arabie saoudite, un opérateur de longue date de l'Eagle. Une confirmation ouverte intervient quelques jours après la publication sur X, à la fin du mois dernier, d'une photo de l'ambassadeur des États-Unis auprès du Royaume d'Arabie saoudite, Michael Ratney, assis dans l'un des simulateurs F-15EX de Boeing Moyen-Orient. La photo a été prise lors de la célébration de la fête nationale américaine, qui s'est déroulée à l'ambassade de la capitale saoudienne à Riyad. Dans ce qui apparaît aujourd'hui comme un message énigmatique, la filiale de Boeing au Moyen-Orient a décrit l'événement comme une manifestation qui "mettait en évidence la profonde collaboration, la technologie de pointe et la croissance mutuelle des relations entre les États-Unis et l'Arabie saoudite". Outre le F-15EX, le royaume s'est également vu proposer l'Eurofighter Typhoon du consortium européen Airbus et le Rafale du fabricant français Dassault Aviation. À la fin de l'année dernière, des rapports indiquaient que l'Arabie saoudite souhaitait acheter davantage d'Eurofighter. L'Arabie saoudite possède déjà l'avion et la maintenance serait donc aisée. Cependant, l'Allemagne est restée longtemps sourde à une vente potentielle, invoquant des préoccupations en matière de droits de l'homme. Ce n'est qu'en février de cette année que Berlin a levé les restrictions et que l'avion a de nouveau été proposé à l'Arabie saoudite. Cependant, alors que l'Allemagne bloquait la vente, la société française Dassault Aviation est intervenue avec ses chasseurs Rafale, qui avaient déjà pris d'assaut la région du Moyen-Orient. Depuis le mois d'août de l'année dernière, des rapports indiquent qu'un accord historique pour les chasseurs français pourrait être conclu. Le Rafale, qui signifie "la rafale de vent", constituerait un puissant atout pour l'armée de l'air saoudienne, qui dispose d'une gamme de chasseurs composée d'Eurofighter Typhoons européens et de F-15 américains. Il marquerait également une rupture avec la pratique traditionnelle consistant à n'acheter que des F-15 et des Eurofighter Typhoon. Malgré cela, Airbus reste optimiste quant à l'éventualité d'un contrat. Un rapport d'évaluation de l'impact économique de l'Eurofighter récemment publié prévoit que des centaines de ces avions de combat multirôles pourraient être vendus à des pays exportateurs et partenaires. Bien que le rapport ne cite pas l'Arabie saoudite, le royaume est considéré comme un candidat probable. Avec trois options sur la table, on peut également supposer que le royaume pourrait suivre la voie du Qatar et diversifier sa flotte en ajoutant des Rafale à sa flotte existante composée de F-15SA et d'Eurofighter Typhoon. Bien que les responsables du royaume n'aient pas officiellement reconnu leur intérêt pour le Rafale français ou l'Eurofighter d'Airbus, l'acquisition potentielle de l'un ou l'autre de ces chasseurs pourrait constituer un nouveau revers pour l'industrie américaine de l'armement, qui perdrait régulièrement du terrain face aux fabricants d'armes européens, voire chinois et russes, dans la région du Moyen-Orient. Boeing met l'accent sur le F-15EX L'Arabie saoudite utilise plusieurs variantes du Boeing F-15. C'est pourquoi Boeing garde l'espoir que le royaume puisse opter pour une variante de jet plus avancée que le pays connaît déjà. L'armée de l'air royale saoudienne (RSAF) exploite 84 nouveaux F-15SA. En outre, la flotte saoudienne de 68 appareils, composée d'anciens F-15S, a été transformée en F-15SR (Saudi Retrofit). À la lumière du récent accord avec l'Indonésie et d'un accord potentiel avec Israël, qui a demandé l'avion, Boeing semble optimiste quant à un accord potentiel avec l'Arabie saoudite. En outre, la Pologne aurait également exprimé son intérêt pour la dernière variante du F-15, dotée d'une technologie de pointe. Le Boeing F-15EX Eagle II a été approuvé par le lieutenant-général Michael A Loh, directeur de la Garde nationale aérienne américaine, pour sa capacité à transporter plus d'armes et à voler sur de plus longues distances. Plus important encore, l'avion a été loué pour sa facilité d'intégration dans le service par rapport au F-35A furtif. Avec des décennies d'expertise dans l'utilisation des F-15 et une solide infrastructure de soutien, y compris des améliorations locales, la RSAF n'aurait aucun mal à intégrer le F-15EX. L'optimisme et l'offre de Boeing reposent sur le fait que le royaume n'a aucune expérience avec le Rafale. En outre, l'achat de l'Eurofighter Typhoon pourrait ne pas être de bon augure, car les partenaires européens limitent souvent les ventes. Boeing estime donc que le F-15EX serait le mieux adapté sur le plan militaire et qu'il conviendrait parfaitement à l'évolution de l'environnement politique. Le F-15EX peut utiliser n'importe quelle arme à longue portée, y compris les JASSM-ER (Joint Air-to-Surface Standoff Missile - Extended Range) et d'autres missiles à longue portée. Il peut parcourir de grandes distances grâce à ses réservoirs de carburant conformes, ce qui permet à l'armée de l'air d'assurer la supériorité aérienne sur de plus grandes distances. Auparavant, le F-15EX a effectué avec succès un essai de missiles qui a permis à l'avion de transporter plus de missiles air-air que tout autre chasseur de l'armée de l'air américaine (USAF), y compris le F-16 Fighting Falcon, le F-35 et le F-22 Raptor.
  7. hadriel

    Armée Allemande

    KNDS Allemagne a développé un kit antidrone pour le Puma et son 30mm : https://www.hartpunkt.de/drohnenabwehr-kit-fuer-puma-turm-ermoeglicht-bekaempfung-von-drohnenschwaermen/
  8. 1-on parle de vitesses de l'ordre de M3.5 donc il y compression dans le temps de la notion de distance et on peut effectivement envisager que le booster se détache quelques instants avant l'impact car la distance de l'interception est relativement proche de celle automatique du largage du booster ( si c'est bien le dit booster qu'on voit se détacher). 2-quant à la trajectoire il ne vous est pas venu à l'idée que le missile adopte une trajectoire destinée à offrir une surface radar cible maximale (par le haut) afin d'optimiser les chances d'impact direct. En clair le système de navigation relié à l'AD du missile amène l'ASTER à frapper sous un angle offrant la plus grande SER possible ...ASTER est optimisé pour l'impact direct ... Si c'est ça 1 c'est génial et 2 cette vidéo montre bien plus qu'il n'y paraît.
  9. Encore une fois et comme indiqué précédemment: tu pars de ce dont tu disposes pour construire ce que tu peux selon tes moyens. Les russes disposent de deux usines: UVZ (T-72B3/T-90M) et Omsktransmash (T-80BV) et ils ont besoin de chars maintenant. Donc quelles sont les options les plus simples? 1/ UVZ modernise (T-72B3 et T-90A) et produit (T-90M). C'est disponible maintenant. 2/ Omsktransmash modernise (T-80BV). C'est disponible maintenant. Quelles sont les options à très court terme? 1/ Augmenter la capacité d'UVZ en virant les modernisations/révisions de T-72B3 => disponible rapidement. 2/ Augmenter la capacité d'UVZ pour augmenter la priorité accordée au T-90M neufs => disponible rapidement (modernisation production de châssis + deuxième ligne de production). 3/ Exploiter la capacité d'Omsktransmash pour produire des T-80BV => disponible +/- rapidement. Principale problématique: la motorisation. "Réglé" dixit les russes (crédible, IMHO). Reste la question de la production de tourelles neuves. Quelle est la seule option à plus long-terme? 1/ Le T-14. Peu importe sa forme finale qui sera adaptée selon les RETEX ukrainiens et avec une motorisation fiabilisée => nécessitera encore du temps. En fait le "débat" sur les chars russes est à mettre en parallèle avec le Su-57 (ou le Tu-160M). "Non, ils ne le feront jamais", "il est trop cher", "sont incapables de le produire", etc... mais au final, il est quand même en production et le nombre d'appareils produits annuellement augmente régulièrement dans le contexte industriel qui est le leur. In fine, chacun se fera son opinion sur la question.
  10. RFI : Le 16 janvier 2024, lors d’une conférence de presse, le chef de l’État Emmanuel Macron annonçait de nouvelles livraisons d'armes à Kiev. Pour la première fois, le président donnait un chiffre précis : « Quarante missiles Scalp » pour Kiev. C’est la seconde fois que Paris procède à la cession de telles armes aux forces ukrainiennes. Mais d’où proviennent ces missiles considérés comme stratégiques ? Le programme a été baptisé « Chrysalide », en référence à la métamorphose de la chenille en papillon. La France a identifié plusieurs lots de missiles de croisières Scalp, placés sous « cocons » dans ses arsenaux. Un cocon est un emballage étanche qui sert à protéger et conserver les matériels en vue d’une possible remise en service. Deux types de stocks sont apparus : d’un côté, des vieux missiles arrivés en fin de vie mais intacts. De l’autre, des cocons contenant des missiles plus du tout en état de servir, car cannibalisés : c’est-à-dire qu’un certain nombre de pièces ou de composants avaient été retirés pour maintenir en état de marche d'autres Scalp déployés au sein des escadrilles de l’armée de l’air. Ils doivent donc repasser dans les usines où ils ont été assemblés, en France. Plus précisément à Bourges, sur l’un des sites de l’industriel MBDA d’où ces engins sont sortis à partir des années 2000. [...]
  11. Dissous! Enfin ils ont peut être déjà des mœurs dissolues mais ceci ne nous regarde pas
  12. Il me semblait que justement il y avait une commande d'annoncée, si je retrouve je mettrai le lien
  13. 20 000 français dans une division à deux brigades FR + éventuellement une brigade alliée, potentiellement dans le cadre d'un corps d'armées commandé par la France mais intégrant des divisions alliées.
  14. Il conduit des partenariats dans la sous région mais l’essentiel de son activité consiste à protéger Kourou et la lutte contre l’orpaillage illégal. On pourrait imaginer en théorie un engagement opérationnel mais du niveau section, et pas longtemps, sauf à remettre en cause ses missions principales, pas anecdotiques…
  15. Aujourd’hui
  16. La légion la légion la légion ! Le point Godwin du milporn. Attend un peu le jour où on va vraiment envoyer des troupes en Ukraine: ça va commencer par les tringlots pour préparer les popottes et le SSA pour installer les perfusions, les trolls et propagandistes vont sacrément débander... Je n'ai pas la télé, mais ça pue le Jacques Baud à plein nez. Lecornu a annoncé la livraison de 40 SCALP pour l'Ukraine, nuance. Je ne sais pas dire d'où sortent ces SCALP, à part que si on les avait commandé flambant neuf (en recomplètement de nos stocks ou directement pour l'Ukraine), il y a fort à parier que le MinArm l'aurait annoncé en ce sens. Comme ce fut le cas pour les CAESAR livrés à l'Ukraine ou les Rafales recomplétés, suite aux dernières ventes à l'argus de l'AAE.
  17. (suite) Depuis lors, les troupes et les armes russes ont franchi la frontière en grand nombre et la guerre s'est aggravée. Dans un discours prononcé en Australie la semaine dernière, Mme Merkel a mis en garde contre le risque d'extension de l'agression russe et a appelé à la patience dans cette longue lutte : « Qui aurait pensé que vingt-cinq ans après la chute du Mur [...] une telle chose pouvait se produire au cœur même de l'Europe ? Le jour même de son discours, l'Union européenne n'est pas parvenue à adopter une nouvelle série de sanctions à l'encontre de la Russie. M. Guttenberg, l'ancien ministre de la défense, a déclaré : « Nous nous contentons de maintenir le statu quo, de donner un coup de pied dans la boîte de conserve, et elle continue de nous retomber sur les pieds ". L'étroite collaboration en coulisses entre Washington et Berlin coïncide avec une période d'éloignement public. Des Allemands m'ont dit que l'anti-américanisme en Allemagne est plus puissant aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été depuis la controverse sur les missiles de croisière au début des années quatre-vingt. La cause immédiate est la révélation, à l'automne dernier, sur la base de documents divulgués par Edward Snowden à Der Spiegel, que l'Agence nationale de sécurité enregistrait les appels des téléphones portables de Mme Merkel depuis une dizaine d'années. Mme Merkel, toujours impassible, a exprimé plus de contrariété que d'indignation, mais le sentiment de trahison était profond au sein de l'opinion publique allemande. Il ne s'est pas apaisé - les transgressions des États-Unis ont été évoquées dans presque toutes les conversations que j'ai eues à Berlin - en particulier parce qu'Obama, tout en promettant que les écoutes avaient cessé, n'a jamais présenté d'excuses publiques. (Il a fait part de ses regrets à Mme Merkel en privé. « Mettre son téléphone sur écoute est plus qu'impoli », a déclaré Rainer Eppelmann, ancien dissident est-allemand. « C'est quelque chose que l'on ne fait pas. Les amis n'espionnent pas leurs amis ». (Les fonctionnaires américains avec lesquels je me suis entretenu, bien que troublés par les effets de la violation, ont roulé des yeux devant la naïveté et l'hypocrisie allemandes, puisque l'espionnage va dans les deux sens). D'une certaine manière, l'antiaméricanisme allemand ne demande qu'à être exploité. Il existe une tendance anticapitaliste de gauche qui remonte aux années soixante, et une version antidémocratique de droite qui est encore plus ancienne. Au centre, là où se joue aujourd'hui la politique allemande, de nombreux Allemands, en particulier les plus âgés, considéraient autrefois les États-Unis comme le père de leur démocratie - un rôle qui place l'Amérique en position de décevoir. Peter Schneider, romancier et journaliste, a exprimé cette attitude de la manière suivante : « Vous avez créé un modèle de sauveur, et maintenant nous découvrons en vous regardant que vous n'êtes pas parfaits du tout - et encore moins, que vous êtes en fait corrompus, que vous êtes de terribles hommes d'affaires, que vous n'avez plus d'idéaux. » Avec la guerre d'Irak, Guantánamo, les drones, les attentes non satisfaites de la présidence Obama, et maintenant l'espionnage, « vous avez en fait agi à l'encontre de vos propres promesses, et nous nous sentons donc très trompés ». Derrière la montée de l'anti-américanisme et la sympathie des Allemands pour la Russie, quelque chose de plus profond pourrait être à l'œuvre. Pendant la Première Guerre mondiale, Thomas Mann a mis de côté l'écriture de « La montagne magique » et a commencé à composer une série d'essais étranges et passionnés sur l'Allemagne et la guerre. Ces essais ont été publiés en 1918, juste avant l'armistice, sous le titre « Réflexions d'un homme non politique ». Mann y embrasse la cause allemande en termes de caractère national et de philosophie. En tant qu'artiste, il s'allie à l'Allemagne - « culture, âme, liberté, art » - contre la civilisation libérale de la France et de l'Angleterre que soutenait son frère aîné Heinrich, où l'intellect était toujours politisé. La tradition allemande est autoritaire, conservatrice et « apolitique », plus proche de l'esprit russe que du matérialisme superficiel de l'Europe démocratique. La guerre représente la rébellion séculaire de l'Allemagne contre l'Occident. L'Allemagne impériale refuse d'accepter sous la menace d'une arme les principes universels d'égalité et de droits de l'homme. Bien que Mann soit devenu un fervent défenseur des valeurs démocratiques en exil pendant les années nazies, il n'a jamais répudié les « Réflexions ». Plusieurs personnes à Berlin ont suggéré que ce livre difficile et oublié avait quelque chose à dire sur l'Allemagne à l'ère de Merkel. La réunification pacifique du pays et sa résistance à la crise de l'euro pourraient ramener l'Allemagne à une identité plus ancienne que la République fédérale d'après-guerre, dont la loi fondamentale a été rédigée sous forte influence américaine. « L'Allemagne de l'Ouest était un bon pays », m'a dit Georg Diez, chroniqueur et auteur. « Elle était jeune, sexy, audacieuse, américano-occidentale. Mais ce n'était peut-être qu'une peau de chagrin. L'Allemagne devient plus allemande, moins occidentale. L'Allemagne a découvert ses racines nationales ». Diez ne voulait pas dire que c'était une bonne chose. Il voulait dire que l'Allemagne devient moins démocratique, parce que ce que les Allemands veulent fondamentalement, c'est la stabilité, la sécurité, la croissance économique - par-dessus tout, être laissés en paix pendant que quelqu'un d'autre surveille leur argent et maintient leur pays à l'écart des guerres. Ils ont exactement la chancelière qu'ils veulent. « Merkel a supprimé la politique de la politique », a déclaré M. Diez. Joschka Fischer a décrit l'Allemagne sous Merkel comme un retour à la période Biedermeier, les années entre la fin des guerres napoléoniennes, en 1815, et les révolutions libérales de 1848, lorsque l'Europe centrale était en paix et que la classe moyenne se concentrait sur sa richesse croissante et son style décoratif. « Elle gouverne l'Allemagne à une époque où le soleil brille tous les jours, et c'est le rêve de tout homme politique démocratiquement élu », a déclaré M. Fischer, mais « il n'y a pas de débat intellectuel ». J'ai suggéré que tout Biedermeier devait avoir une fin. « Oui », a-t-il répondu. « Généralement par un affrontement ».
  18. (suite) « Mme Merkel se caractérise par son manque de sentimentalisme à l'égard de la Russie. Alexander Lambsdorff, membre allemand du Parlement européen, a déclaré : « Elle considère la Russie comme une puissance hégémonique traditionnelle qui a été soumise pendant un certain temps et qui a maintenant refait surface ». L'Ukraine a contraint Mme Merkel à un numéro de jonglage digne de Bismarck, et elle a commencé à consacrer deux ou trois heures par jour à la crise. En public, elle ne dit pas grand-chose, attendant que l'inconduite de la Russie fasse changer d'avis l'opinion publique allemande. Elle doit s'assurer du soutien de sa coalition au Bundestag, y compris des sociaux-démocrates les plus favorables à la Russie. Et elle devait maintenir l'unité de l'Europe, ce qui impliquait de rester en contact étroit avec vingt-sept autres dirigeants et de comprendre les contraintes de chacun : comment les sanctions contre la Russie affecteraient les marchés financiers de Londres ; si les Français accepteraient de suspendre la livraison de navires d'assaut amphibies déjà vendus aux Russes ; si la Pologne et les États baltes se sentaient assurés du soutien de l'OTAN ; l'influence de la propagande russe en Grèce ; la dépendance de la Bulgarie à l'égard du gaz russe. Pour que les sanctions soient efficaces, l'Europe doit rester unie. Mme Merkel devait également maintenir ouvert son canal avec Poutine. Même après l'adoption par l'Union européenne de sa première série de sanctions, en mars, l'Allemagne n'a pas pour politique d'isoler la Russie, les deux pays étant trop imbriqués l'un dans l'autre. Mme Merkel est l'interlocuteur le plus important de M. Poutine en Occident ; ils se parlent toutes les semaines, voire plus souvent. « Elle a parlé à Poutine plus qu'Obama, Hollande et Cameron réunis au cours de ces derniers mois », a déclaré le haut fonctionnaire. « Elle a une façon de lui parler que personne n'a. Cameron et Hollande l'appellent pour pouvoir dire qu'ils sont des leaders mondiaux et qu'ils ont eu une conversation. Mme Merkel peut se montrer dure au point d'être désagréable, tout en offrant à M. Poutine des moyens de se sortir de son propre pétrin. Surtout, elle essaie de comprendre sa façon de penser. « Avec la Russie maintenant, lorsque l'on se sent très en colère, je me force à parler sans tenir compte de mes sentiments », a-t-elle déclaré au Musée historique allemand. « Chaque fois que je le fais, je suis surprise de voir combien d'autres points de vue peuvent être exprimés sur une question qui me paraît tout à fait claire. Je dois alors faire face à ces points de vue, ce qui peut également déclencher quelque chose de nouveau ». Peu après l'annexion de la Crimée, Mme Merkel aurait dit à M. Obama que M. Poutine vivait « dans un autre monde ». Elle a entrepris de le ramener à la réalité. Un fonctionnaire allemand m'a dit : « La chancelière pense que Poutine croit que nous sommes décadents, que nous sommes gays, que nous avons des femmes avec des barbes » - une référence à Conchita Wurst, une drag queen autrichienne qui a remporté le concours de chansons de l'Eurovision en 2014. C'est une Russie forte de vrais hommes contre l'Occident décadent qui est trop choyé, trop gâté, pour défendre ses convictions si cela lui coûte un pour cent de son niveau de vie ». C'est son pari. Nous devons prouver que ce n'est pas vrai ». C'est suffisamment vrai pour que, si Mme Merkel lançait un appel retentissant à défendre les valeurs occidentales contre l'agression russe, son soutien interne s'évaporerait. Lorsque huit membres d'un groupe d'observateurs européens, dont quatre Allemands, ont été pris en otage par des séparatistes pro-russes en avril - ce qui aurait constitué un casus belli s'il s'était agi d'Américains -, le gouvernement allemand a simplement demandé à Poutine d'œuvrer à leur libération. Mme Merkel jouait le jeu qui lui avait réussi dans la politique allemande : attendre que son adversaire s'autodétruise. Lors d'au moins un appel téléphonique, M. Poutine a menti à Mme Merkel, ce qu'il n'avait jamais fait par le passé. En mai, après l'organisation par les séparatistes ukrainiens d'un référendum largement dénoncé, la déclaration officielle de la Russie était plus positive que la position sur laquelle Merkel pensait que Poutine et elle s'étaient mis d'accord à l'avance. Elle a annulé leur appel pour la semaine suivante - elle avait été trompée et voulait qu'il ressente sa colère. « Les Russes ont été stupéfaits », a déclaré le haut fonctionnaire. « Comment a-t-elle pu couper le lien ? L'Allemagne était le seul pays que la Russie ne pouvait pas se permettre de perdre. Karl-Georg Wellmann, député du parti de Mme Merkel et membre de la commission des affaires étrangères, a déclaré qu'à mesure que la crise s'aggravait et que les Allemands commençaient à retirer leurs capitaux de Russie, les fonctionnaires du Kremlin ont dit en privé à leurs homologues allemands qu'ils voulaient une porte de sortie : « Nous sommes allés trop loin, que pouvons-nous faire ? Dans les restaurants moscovites, après la troisième vodka, les Russes évoquaient les fantômes de 1939 : « Si nous nous réunissions, l'Allemagne et la Russie, nous serions la plus grande puissance du monde. Le 6 juin, en Normandie, Merkel et Poutine se sont rencontrés pour la première fois depuis le début de la crise, aux côtés d'Obama, de Hollande, de Cameron et de Petro Porochenko, le président ukrainien nouvellement élu, pour commémorer le soixante-dixième anniversaire du jour J. Les photos de presse ont montré Merkel accueillant Poutine comme une hôtesse désapprobatrice - lèvres pincées, sourcils arqués - tandis que les traits durs de Poutine se rapprochaient le plus possible de l'ingratitude. Dans l'optique du pouvoir, elle était en train de gagner. « Cet isolement politique lui fait mal », a déclaré son principal collaborateur. « Il n'aime pas être mis à l'écart. (Plus tard, avant le déjeuner, Mme Merkel a orchestré une brève conversation entre Poutine et Porochenko. En ce jour anniversaire du D Day, la dirigeante allemande était au centre de tout. Comme le dit Kurbjuweit, « c'était étonnant de voir tous les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, et de voir la perdante et le pays qui est responsable de tout cela - et c'est la dirigeante, tout le monde veut lui parler ! C'est très, très étrange. Et cela n'est possible, je pense, que parce qu'il s'agit de Merkel, parce qu'elle est si gentille et si calme ». Pendant la crise ukrainienne, [Mme Merkel et Obama] se sont fréquemment consultés sur le calendrier des annonces et ont veillé à ce que les positions américaine et européenne restent proches. M. Obama est l'antithèse des dirigeants fanfarons que Mme Merkel a l'habitude de manger au petit déjeuner. Lors d'un voyage à Washington, elle a rencontré plusieurs sénateurs, dont les républicains John McCain, de l'Arizona, et Jeff Sessions, de l'Alabama. Elle les a trouvés plus préoccupés par la nécessité de faire preuve de fermeté à l'égard de l'ancien adversaire américain de la guerre froide que par les événements en Ukraine. (M. McCain a qualifié l'approche de Mme Merkel de « molassonne »). Pour Mme Merkel, l'Ukraine est un problème pratique à résoudre. Ce point de vue reflète celui d'Obama. Le jour où je me suis entretenu avec M. Rhodes, le 17 juillet, la télévision de son bureau, dans le sous-sol de la Maison Blanche, montrait les débris du vol 17 de la Malaysia Airlines éparpillés dans un champ de l'est de l'Ukraine. La cause du crash n'était pas encore claire, mais M. Rhodes a déclaré : « Si l'avion a été abattu par les Russes et que des Américains et des Européens se trouvaient à bord, cela va tout changer ». En Allemagne, le changement a été immédiat. Le spectacle de combattants séparatistes pillant les effets personnels des passagers morts après avoir été abattus a touché les Allemands plus personnellement que ne l'avaient fait des mois d'horribles combats entre Ukrainiens. Un avion de ligne civil, des victimes néerlandaises : « Les gens ont réalisé que l'attitude sentimentale à l'égard de Poutine et de la Russie était fondée sur de fausses hypothèses », a déclaré un diplomate allemand. L'idée de maintenir une équidistance entre la Russie et l'Occident sur l'Ukraine s'est évanouie. Bien que la crise commence à nuire à l'économie allemande, Mme Merkel bénéficie désormais du soutien des trois quarts de l'opinion publique. Fin juillet, l'Union européenne s'est mise d'accord sur une nouvelle série de sanctions financières et énergétiques.
  19. Le texte dit que la DÉTECTION est lointaine. Pas nécessairement le tir. Et si une fremm DA était sur zone il y a peu avec watt-mille Aster 30, elle a peut-être été relevée par une ASM aperçue à Suez aussi. Avec few Aster 15 à tirer à 20 ou 3 bornes
  20. (suite) Lorsque Poutine et Merkel se rencontrent, ils parlent parfois en allemand (il est meilleur en allemand qu'elle en russe), et Poutine corrige son propre interprète pour faire savoir à Merkel que rien ne lui échappe. Le machisme de Poutine suscite chez Merkel une sorte d'empathie scientifique. En 2007, lors de discussions sur l'approvisionnement en énergie à la résidence du président russe à Sochi, Poutine a convoqué son labrador noir, Koni, dans la pièce où Merkel et lui étaient assis. Lorsque le chien s'est approché d'elle et l'a reniflée, Mme Merkel s'est figée, visiblement effrayée. Elle avait été mordue une fois, en 1995, et sa peur des chiens n'a pas échappé à Poutine, qui s'est assis et a profité du moment, les jambes écartées. « Je suis sûr qu'il se comportera bien », a-t-il déclaré. Mme Merkel a eu la présence d'esprit de répondre, en russe : « Après tout, il ne mange pas les journalistes ». La presse allemande était furieuse, « prête à frapper Poutine », selon un journaliste présent. Plus tard, Angela Merkel a interprété le comportement de Poutine. « Je comprends pourquoi il doit faire cela - pour prouver qu'il est un homme », a-t-elle déclaré à un groupe de journalistes. « Il a peur de sa propre faiblesse. La Russie n'a rien, pas de politique ou d'économie performante. Tout ce qu'ils ont, c'est ça ». Début 2008, lorsque le président George W. Bush a cherché à faire entrer l'Ukraine et la Géorgie dans l'OTAN, Mme Merkel a bloqué cette initiative par crainte de la réaction de la Russie et parce qu'elle risquait de déstabiliser la frontière orientale de l'Europe. Plus tard dans l'année, après l'invasion par la Russie de deux régions de la Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, Mme Merkel a changé de position et s'est montrée ouverte à l'adhésion de la Géorgie à l'OTAN. Elle a veillé à trouver un équilibre entre l'unité européenne, l'alliance avec les États-Unis, les intérêts commerciaux allemands et la poursuite de l'engagement avec la Russie. L'empereur Guillaume Ier aurait fait remarquer que seul Bismarck, qui avait lié l'Allemagne à un ensemble d'alliances compensatoires, pouvait jongler avec quatre ou cinq balles. Le successeur de Bismarck, Leo von Caprivi, s'est plaint qu'il pouvait à peine en gérer deux et, en 1890, il a mis fin au traité entre l'Allemagne et la Russie, contribuant ainsi à préparer le terrain pour la Première Guerre mondiale. Lorsque, en mars dernier, la Russie a annexé la Crimée et déclenché une guerre séparatiste dans l'est de l'Ukraine, c'est à Mme Merkel qu'il est revenu de réussir là où les précédents dirigeants allemands avaient catastrophiquement échoué. L'agression russe en Ukraine a stupéfié les Allemands, férus d'histoire et respectueux des règles. « Poutine a surpris tout le monde », y compris Mme Merkel, m'a dit son principal collaborateur. « La rapidité, la brutalité, la froideur. C'est tellement le vingtième siècle - les chars, la propagande, les agents provocateurs ». Soudain, tout le monde à Berlin a lu « Les somnambules » de Christopher Clark, qui raconte les origines de la Première Guerre mondiale. La morale que beaucoup d'Allemands en tirent est qu'il faut être prudent, car les petits incendies peuvent rapidement devenir des conflagrations. Lors d'une discussion sur la Première Guerre mondiale avec des étudiants au Musée historique allemand, Angela Merkel a déclaré : « Je suis parfois considérée comme un retardateur permanent, mais je pense qu'il est essentiel et extrêmement important d'emmener les gens avec soi et de les écouter vraiment dans les discussions politiques. Mme Merkel a exclu toute option militaire, tout en déclarant que les actions de la Russie étaient inacceptables - l'intégrité territoriale étant un élément inviolable de l'ordre européen d'après-guerre - et nécessitaient une réponse sérieuse de l'Occident. Pour la première fois depuis le début de son mandat de chancelière, elle n'a pas pu compter sur le soutien de l'opinion publique. Dans les premiers sondages, une majorité d'Allemands souhaitaient que Mme Merkel adopte une position intermédiaire entre l'Occident et la Russie. Une minorité substantielle - en particulier dans l'ancien Est - sympathisait avec la Russie qui affirmait que l'expansion de l'OTAN avait poussé Poutine à agir de manière défensive et que les dirigeants ukrainiens de Kiev étaient des voyous fascistes. Helmut Schmidt, l'ancien chancelier social-démocrate, a exprimé certaines de ces opinions, tout comme Gerhard Schröder, qui était devenu un lobbyiste rémunéré pour une société contrôlée par le géant russe du pétrole et du gaz Gazprom, et qui a célébré son soixante-dixième anniversaire avec Poutine, à Saint-Pétersbourg, un mois après l'annexion de la Crimée par la Russie. L'attitude de Schmidt et Schröder a profondément embarrassé les sociaux-démocrates. Un fossé s'est creusé entre l'élite et l'opinion populaire : les journaux qui prônaient une ligne dure à l'égard de la Russie ont été inondés de lettres critiques. Angela Merkel, fidèle à elle-même, n'a rien fait pour tenter de combler ce fossé. Pour la plupart des Allemands, la crise a suscité un mélange d'indifférence et d'anxiété. On parlait de l'Ukraine, si tant est qu'on en parlait, comme d'un endroit lointain, faisant à peine partie de l'Europe (et non comme la victime d'énormes crimes allemands pendant la Seconde Guerre mondiale). Les Allemands n'apprécient pas que l'on vienne troubler leur beau sommeil. « La majorité des gens veulent la paix et une vie confortable », a déclaré Alexander Rahr, un expert russe en énergie qui conseille la société allemande de pétrole et de gaz Wintershall. « Ils ne veulent pas de conflit ni d'une nouvelle guerre froide. Pour cela, ils souhaitent que les États-Unis se tiennent à l'écart de l'Europe. Si la Russie veut l'Ukraine, que peu de gens apprécient, qu'elle la prenne ». D'une certaine manière, la culpabilité historique de l'Allemagne - qui comprend plus de vingt millions de Soviétiques morts pendant la Seconde Guerre mondiale - contribue à la passivité du pays. Le sentiment de responsabilité à l'égard du passé exige que l'Allemagne ne fasse rien dans le présent. Ulrich, de Die Zeit, a exprimé ce point de vue de manière brutale : « Nous avons déjà tant tué, c'est pourquoi nous ne pouvons pas mourir aujourd'hui ». Les Allemands et les Russes sont liés par des souvenirs si terribles que toute idée de conflit mène tout droit à l'impensable. Michael Naumann a replacé la crise ukrainienne dans le contexte de « cet énorme lien émotionnel entre l'auteur et la victime », qui fait que les Allemands sont toujours en position de faiblesse. En 1999, M. Naumann, alors ministre de la culture de M. Schröder, a tenté de négocier le retour de cinq millions d'objets sortis d'Allemagne de l'Est par les Russes après la Seconde Guerre mondiale. Au cours des négociations, lui et son homologue russe, Nikolai Gubenko, ont échangé leurs histoires. Naumann, qui est né en 1941, a perdu son père un an plus tard, lors de la bataille de Stalingrad. Gubenko est également né en 1941 et son père a également été tué au combat. Cinq mois plus tard, la mère de Gubenko a été pendue par les Allemands. « Échec et mat », dit le Russe à l'Allemand. Les deux hommes pleurent. « Il n'y avait rien à négocier », se souvient M. Naumann. Il a dit : « Nous ne rendrons rien, tant que je vivrai ».
  21. Je m'étais intéressé à cette article pour son aspect biographique, plongeant dans la jeunesse et la psychologie d'Angela Merkel. Aujourd'hui, je m'y replonge pour son aspect historique, au sens où il donne un aperçu de ce que les Allemands pensaient de la Russie et de l'Ukraine en 2014 : « En tant que gouvernement fédéral, nous menons une triple politique depuis le début de la crise ukrainienne », déclare Mme Merkel en scrutant le classeur. Elle s'exprime sans tonalité, comme si elle essayait d'inciter son auditoire à porter son attention ailleurs. « Outre la première partie de cette triade, le soutien ciblé à l'Ukraine, il y a, deuxièmement, l'effort incessant pour trouver une solution diplomatique à la crise dans le cadre du dialogue avec la Russie ». Lors de la reconstruction du Reichstag [dans les années 1990], des ouvriers ont découvert des graffitis, en écriture cyrillique, griffonnés par des soldats de l'Armée rouge sur les murs du deuxième étage. Après un nouveau débat, certains d'entre eux ont été conservés pour servir de rappel historique : noms de soldats, « Moscou à Berlin 9/5/45 », et même « J'encule Hitler ». Au pupitre, Angela Merkel continue de s'adresser au Parlement, racontant une réunion, à Bruxelles, du Groupe des Sept, qui vient d'expulser son huitième membre, la Russie, en raison de la guerre en Ukraine. « Nous serons très tenaces lorsqu'il s'agira d'imposer la liberté, la justice et l'autodétermination sur le continent européen », a-t-elle déclaré. « Notre tâche consiste à protéger l'Ukraine sur la voie de l'autodétermination et à confronter les idées démodées sur les sphères d'influence des XIXe et XXe siècles aux réponses du XXIe siècle, marqué par la mondialisation ». Sahra Wagenknecht, une marxiste orthodoxe vêtue d'un brillant costume rouge, s'avance derrière le pupitre et reproche à Mme Merkel ses politiques économiques et étrangères qui, selon elle, ramènent le fascisme en Europe. « Nous devons cesser d'abuser d'une position très dangereuse, à moitié hégémonique, dans laquelle l'Allemagne a glissé, dans le style impitoyable de l'ancienne Allemagne », déclare Mme Wagenknecht. Elle cite ensuite l'historien français Emmanuel Todd : « Sans le savoir, les Allemands sont en train de reprendre leur rôle de faiseurs de malheurs pour les autres peuples européens, et plus tard pour eux-mêmes ». Merkel l'ignore. Elle rit de quelque chose avec son ministre de l'économie, Sigmar Gabriel, et son ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, tous deux sociaux-démocrates. Alors que Wagenknecht accuse le gouvernement de soutenir les fascistes à Kiev, Merkel se lève pour discuter avec ses ministres au dernier rang. Elle retourne s'asseoir et fouille dans un sac à main en cuir rouge-orange qui jure avec sa veste [fuchsia]. Lorsqu'elle lève les yeux vers Wagenknecht, c'est avec un mélange d'ennui et de mépris. L'un après l'autre, les parlementaires sociaux-démocrates et verts prennent la défense de Mme Merkel. « Comment pouvez-vous nous relier, nous les Allemands, aux fascistes ? » demande Katrin Göring-Eckardt, une dirigeante des Verts, sous les applaudissements. Une autre femme de Die Linke lui lance une citation de Bertolt Brecht : « Celui qui ne connaît pas la vérité est tout simplement un imbécile, mais celui qui connaît la vérité et la qualifie de mensonge est un criminel ». Göring-Eckardt est indignée. Le vice-président du Bundestag ordonne à la femme de Die Linke de respecter le protocole. Alors que la majeure partie de l'Europe stagne, l'Allemagne est une puissance économique, avec un faible taux de chômage et une base manufacturière solide. La crise monétaire actuelle de la zone euro a fait de l'Allemagne, premier pays créancier de l'Europe, une superpuissance régionale - l'un des biographes d'Angela Merkel l'appelle « la chancelière de l'Europe ». Alors que l'Amérique s'enfonce dans des inégalités de plus en plus profondes, l'Allemagne conserve sa classe moyenne et un niveau élevé de solidarité sociale. Les jeunes manifestants en colère remplissent les places publiques des pays du monde entier, mais les foules allemandes se rassemblent pour des concerts en plein air et des célébrations de la Coupe du monde de football. Aujourd'hui presque pacifiste après son histoire militariste, l'Allemagne est restée à l'écart de la plupart des guerres récentes qui se sont révélées pénibles et peu concluantes pour les autres pays occidentaux. Les dernières élections européennes, en mai, ont vu les partis d'extrême gauche et d'extrême droite gagner en popularité sur le continent, à l'exception de l'Allemagne, où les centristes sont sortis vainqueurs. Lors de la chute du Mur, Poutine était major du KGB en poste à Dresde. Grâce à sa maîtrise de l'allemand et à son pistolet, il a empêché une foule d'Allemands de l'Est de prendre d'assaut le bureau du KGB et de piller les dossiers secrets, qu'il a ensuite détruits. Douze ans après, un Poutine beaucoup plus conciliant, alors président de la Russie, s'est adressé au Bundestag « dans la langue de Goethe, Schiller et Kant », déclarant que « la Russie est un pays européen à l'esprit amical » dont « l'objectif principal est une paix stable sur ce continent ». M. Poutine a fait l'éloge de la démocratie et dénoncé le totalitarisme, recevant une ovation de la part d'un public où figurait Mme Merkel. Après des décennies de guerre, de destruction et d'occupation, les relations germano-russes ont retrouvé la dynamique plus amicale qui prévalait avant le XXe siècle. Les responsables politiques allemands ont parlé d'un « partenariat stratégique » et d'un « rapprochement par le biais de l'imbrication économique ». En 2005, Schröder a approuvé la construction d'un gazoduc traversant la mer Baltique pour rejoindre la Russie. Il s'est lié d'amitié avec M. Poutine, que M. Schröder a qualifié de « démocrate irréprochable ». Au cours de la dernière décennie, l'Allemagne est devenue l'un des principaux partenaires commerciaux de la Russie, qui lui fournit désormais 40 % de son gaz. Deux cent mille citoyens russes vivent en Allemagne, et la Russie a de nombreux contacts dans les milieux d'affaires allemands et au sein du parti social-démocrate. En tant que russophone ayant parcouru les républiques soviétiques en auto-stop dans sa jeunesse, Mme Merkel a une perception des aspirations et des ressentiments de la Russie que les hommes politiques occidentaux n'ont pas. Dans son bureau se trouve un portrait encadré de la Grande Catherine, l'impératrice d'origine prussienne qui a dirigé la Russie pendant l'âge d'or du XVIIIe siècle. Mais en tant qu'ancienne Allemande de l'Est, Mme Merkel ne se fait guère d'illusions sur Poutine. Après le discours de M. Poutine au Bundestag, elle a déclaré à un collègue : « C'est un discours typique du KGB. Il ne faut jamais faire confiance à ce type ». Ulrich, de Die Zeit, a déclaré : « Elle a toujours été sceptique à l'égard de Poutine, mais elle ne le déteste pas. Le détester serait trop émotionnel ».
  22. Ronfly

    Luftwaffe

    Dans ce cas là, il y a peu de chance qu'il reste à 35 appareils en commande... Mais il faudrait qu'ils les commandent rapidement par contre, en 2025 dernier carat.
  23. A mon sens c'est une imcompréhension dd l'auteur. Ce sont des ADM-160 qui servent de leurre lors des missions Scalp.
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