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4 minutes ago, Marcus said:

La dernière péripétie de Trump sur son université:

https://www.washingtonpost.com/politics/trump-denies-he-talked-with-florida-attorney-general-about-donation/2016/09/05/e15d62e0-73b8-11e6-8149-b8d05321db62_story.html

https://img.washingtonpost.com/rf/image_1484w/2010-2019/WashingtonPost/2016/09/06/National-Politics/Images/Campaign_2016_Trump-22b28-2967.jpg?uuid=F3Qe-HPKEea3hhnQyx7QbA

Trump est accusé d’avoir donné  25 000 $ à une procureuse de Floride, Pam Bondi (la femme à gauche) pour qu’elle laisse tomber dans son état les poursuites sur la Trump University.

La fondation Trump qui a fait le don, s’est excusée de l’erreur. Elle n’avait pas le droit le droit de faire des dons politiques. Elle s’est excusée en expliquant qu’elle a confondu le nom de la procureuse avec celui d‘un mouvement de charité.

 

Ce qui est un des biais de financement politique: on crée une fondation (ou autre statut) dans un autre Etat que le sien, avec un nom très similaire à une fondation légitime, voire le même (ce qui est possible si l'organisation n'existe que dans un Etat: tous n'ont pas de dispositifs spécifiques pour empêcher la chose), et la dite fondation se met à financer la personne voulue. Vu l'imbroglio des règles de chaque Etat et du niveau fédéral, à moins d'un niveau d'examen extrêmement approfondi (comme pour une présidentielle.... Et encore, il faut vraiment le vouloir pour trouver), ça passe tout le temps, et c'est autant un schéma de financement presque anonyme de partis ou candidats politiques que de blanchiment d'argent.... Et un auquel Mme Clinton a aussi eu recours, notamment, via d'autres biais, pour "reconvertir" les fonds récoltés par elle soit-disant "pour le parti" et ses candidats au Congrès ou à des élections locales/d'Etat, qui sont en fait retournés à 99% dans les poches de sa campagne. 

C'est étonnant de constater à quel point le parti républicain, mais surtout la campagne Trump sont extrêmement nuls, incapables qu'ils sont de parvenir à soulever les casseroles de Clinton efficacement, alors que bien souvent, ils n'auraient même pas besoin d'enquêter dessus eux-mêmes, n'ayant qu'à profiter de la manne que l'actualité et plusieurs décennies d'examen approfondi du couple Clinton leur fournissent. Le narcissisme de Trump, l'amateurisme de sa candidature et de sa campagne sous-développée, jouent-ils à ce point? Il a préféré parler de son nombril (ni de son adversaire -en tout cas pas comme il faut pas de ce qu'il faut et pas avec l'intensité qu'il faut-, ni de l'électorat ou du peuple ou même de SON électorat) et s'enferrer dans les twitter wars permanentes et microbiennes, créer des scandales inutiles et dommageables qui ont fait fuir l'électorat suburbain (surtout blanc) qui lui était quasiment garanti, dégoûter les indépendants.... Maintenant, il a beaucoup trop à faire, avec trop peu de moyens pour le faire. Et encore peut-il s'estimer heureux d'être encore un peu dans la course uniquement parce que Clinton est une mauvaise candidate (malgré tout le fric du monde et le soutien d'un establishment trans-parti) et se trouve être particulièrement peu aimée.

Aucun de ces deux là n'aurait la moindre chance de l'emporter face à n'importe quel autre candidat, aussi "classique" fut-il: ils se méritent l'un l'autre, franchement. Deux versions de l'absolument indésirable, dans des modalités aussi opposées que possibles (et n'ayant rien à voir avec le contenu théorique de leurs programmes ou partis). Je serais américain, j'aurais envie de gerber. 

Pour revenir sur l'article initial: regardez le "bilan" de Pam Bondi.... Dans le genre incompétente et/ou ultra-idéologique au point de corrompre son métier par un mélange d'ambition personnelle et de choix orientés, on fait difficilement mieux. Elle illustre merveilleusement la réputation de la scène politique de Floride (et particulièrement le parti républicain de cet Etat): tarée et corrompue jusqu'à la moëlle. Avec les deux Carolines, on a le sommet. 

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J'interromps le fil de discussion pour répondre à une série de posts issus de la discussion sur le fil Russie mais qui y sont HS car concernant la politique américaine

Il y a 4 heures, nemo a dit :

@Bat

L'impérialisme est-il le projet politique dominant dans l'administration tazu? Est-elle la composante majeure des politiques étrangères des principales puissances de ce monde?

La difficulté de la question que tu poses tient au flou du concept d'impérialisme. Tu vas encore dire que je botte en touche en relativisant en fonction de la définition, mais c'est particulièrement nécessaire dans une question comme la tienne: qu'est-ce qu'exactement que "l'impérialisme", américain notamment?

C'est un concept large et parfois polysémique voire fourre-tout (impérialisme soft, impérialisme culturel, etc.) qui est avant tout utilisé (depuis les années 1960) par les adversaires de la (des) politique(s) américaine(s), que ce soit à l'intérieur (pensons à des intellectuels comme Chomsky) ou à l'extérieur (notamment par l'URSS durant la guerre froide) visant à la fois à désigner et dénoncer une gamme extrêmement large de conceptions et de comportements (notamment en matière de politique étrangère) des gouvernements américains successifs. Cela englobe, entre autres choses, différentes interventions militaires ou paramilitaires (guerre du Vietnam, renversement de Mossadegh, etc.), le poids gépolitique global des USA dans des instances internationales ou vis-à-vis de celles-ci, le poids économique sur certains marchés ou certains comportements de négociation, la part des productions américaines dans un marché culturel mondialisé, etc. En clair, l'idée est avant tout une grille de lecture construite a posteriori pour essayer de rendre compte du poids pris par les USA dans le monde à partir de la sortie de la seconde guerre mondiale, et de certains mécanismes qui ont contribué à le construire ou le renforcer, dans une perspective critique (dans les deux sens du terme: à la fois analytique et engagé dans une démarche d'opposition/dénonciation). Cet impérialisme est supposé expliquer l'agression d'autres pays, les relations avec les alliés des Etats-Unis ou encore la politique étrangère et commerciale générale.

Si les Etats-Unis ont, assurément, mené et mènent encore des politiques qu'on peut par certains aspects qualifier "d'impériales" voire "impérialistes" (et cherchent et/ou justifient une certaine hégémonie), il est par contre très difficile de considérer que cet impérialisme serait le "projet politique dominant de l'administration [étasunienne]", simplement parce cette idée est en réalité très peu théorisée. Rares sont les auteurs, et encore plus les présidents et leurs administrations, qui ont défini un projet politique consistant à dire quelque chose comme "notre projet politique principal est de développer et maintenir à tout prix l'hégémonie américaine dans tous les domaines sur le monde entier", simplement parce que cela entre assez peu dans leur rapport principal au politique et leur conception du monde (le projet politique dominant des administrations américaines est de mettre en œuvre un programme intérieur, caractérisé par le rapports entre états fédérés ou l'articulation entre état fédéral et libertés locales, de répondre aux attentes de telle ou telle catégorie d'électeurs). Si quelques courants de pensée s'y sont effectivement essayé (le dernier et sans doute le plus connu étant le Project for the New American Century des néoconservateurs Kristol et Kagan au tournant des années 2000), on ne peut réduire uniquement à cela la politique de "l'administration américain". D'abord parce que les administrations se succèdent (il y a des continuités mais aussi  des ruptures), parce que selon les administrations les différents départements ne partagent pas nécessairement les mêmes visions (oppositions classiques entre le Pentagone et le Département d'Etat, voire au sein du Département d'Etat où des "notes dissidentes" sont prévues par les procédures et régulièrement publiées), et surtout parce que la classe politique américaine et les milieux intellectuels qui la conseillent/élaborent les projets en amont sont traversés par des débats constants et parfois assez vifs, entre isolationnistes et interventionnistes, entre unilatéralistes et multilatéralistes, entre internationalistes libéraux et nationalistes libéraux, etc. (Il suffit de regarder les différences entre les projets de Hillary Clinton et Donald Trump pour s'en rendre compte.) Il y a bien évidemment des constantes (culturelles, liées à la structure des organes décisionnels ou du jeu politique, ou encore liées à des personnes qui passent plus ou moins de temps dans les administrations), la principale étant sans doute celle selon laquelle les USA privilégient en toutes circonstances ce qu'ils considèrent comme étant leur intérêt (ce qui n'est, du reste, pas particulièrement original), mais aussi toute une série de revirements, remises en cause d'orientations centrales, définition d'axes nouveaux, etc., qui rend difficile l'affirmation selon laquelle il y aurait un impérialisme volontaire, pensé, théorisé qui serait sciemment mis en œuvre sur le temps long. Cela a existé et existera sans doute encore à l'avenir, mais pour des périodes finalement assez courtes, entre lesquelles les administrations ont détricoté ce qu'avaient fat les précédents, ont voulu faire autre chose, ou ont simplement géré un acquis (voire un passif) sans idée très claire sur ce qu'ils voulaient faire. De ce point de vue là, je m'inscris en faux contre l'idée selon laquelle l'impérialisme est le "projet politique dominant" des administrations américaines, et donc contre l'idée selon laquelle les actions américaines sur le temps long s'expliqueraient par ce projet (alors que cela tient la route —et est établi— pour le temps court).

La limite du concept d'impérialisme (américain) ou l'idée selon laquelle il serait le moteur principal de la politique des USA est que, faute de définition très claire, plus ou moins "tout" peut potentiellement relever de cet impérialisme dès lors que cela contribue d'une manière ou d'une autre à l'élaboration ou la diffusion de représentations ou de façons de faire étiquetées comme "américaines", avec une quasi-impossibilité de distinguer ce qui relèverait d'un impérialisme (conçu comme un projet politique) et la culture (conçue comme un ensemble de normes floues communément admises dans un groupe social donné).

Modifié par Bat
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il y a une heure, Bat a dit :

 

La limite du concept d'impérialisme (américain) ou l'idée selon laquelle il serait le moteur principal de la politique des USA est que, faute de définition très claire, plus ou moins "tout" peut potentiellement relever de cet impérialisme dès lors que cela contribue d'une manière ou d'une autre à l'élaboration ou la diffusion de représentations ou de façons de faire étiquetées comme "américaines", avec une quasi-impossibilité de distinguer ce qui relèverait d'un impérialisme (conçu comme un projet politique) et la culture (conçue comme un ensemble de normes floues communément admises dans un groupe social donné).

En partie d'accord mais la notion n'a pas été inventé pour qualifier les politique tazus comme ça a été rappelé avec ironie : la notion date de la fin du 19éme (Lenine tout ça...) et est un des concepts utiliser par les marxistes pour qualifier les politiques des états capitalistes. L'utilisation par des idéologues globalement anti-tazu change pas grand chose, aujourd'hui c'est une notion en perte de vitesse justement parce que les intellectuels en question n'ont plus l'influence qu'ils avaient à une autre époque. Mais le problème c'est qu'on a pas de concept de remplacement sinon des notions encore plus flous de "gouvernance" ou de "choc de civilisation" ou encore l'idée dont je parlais auparavant d'une sorte de consensus international pour un ordre mondial dont les tazus serait la tête.

Comme la notion de "choc de civilisation" est manifestement à coté de la plaque, que celle de "gouvernance" n'explique rien et que celle de consensus ignore la quasi totalité des conflits/concurrences que l'on rencontre dans les relations internationales nous devons utiliser cette notion ou renoncer à comprendre les relations internationales. Je t'invite à lire des spécialistes en géopolitique/stratégie internationale tu verras (si tu ne l'a pas déjà fait) que si la notion d'impérialisme n'est que rarement utilisé tel que elle recouvre bien la description qui est faites des enjeu tels qu'il les décrivent. Sinon on s'interdit de penser les relations internationales comme ce qu'elles sont (et c'est bien ce que font et veulent que nous fassions un paquet de gens...) : un espace de conflit entre puissance.

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Il y a 11 heures, nemo a dit :

En partie d'accord mais la notion n'a pas été inventé pour qualifier les politique tazus comme ça a été rappelé avec ironie : la notion date de la fin du 19éme (Lenine tout ça...) et est un des concepts utiliser par les marxistes pour qualifier les politiques des états capitalistes. L'utilisation par des idéologues globalement anti-tazu change pas grand chose, aujourd'hui c'est une notion en perte de vitesse justement parce que les intellectuels en question n'ont plus l'influence qu'ils avaient à une autre époque. Mais le problème c'est qu'on a pas de concept de remplacement sinon des notions encore plus flous de "gouvernance" ou de "choc de civilisation" ou encore l'idée dont je parlais auparavant d'une sorte de consensus international pour un ordre mondial dont les tazus serait la tête.

Comme la notion de "choc de civilisation" est manifestement à coté de la plaque, que celle de "gouvernance" n'explique rien et que celle de consensus ignore la quasi totalité des conflits/concurrences que l'on rencontre dans les relations internationales nous devons utiliser cette notion ou renoncer à comprendre les relations internationales. Je t'invite à lire des spécialistes en géopolitique/stratégie internationale tu verras (si tu ne l'a pas déjà fait) que si la notion d'impérialisme n'est que rarement utilisé tel que elle recouvre bien la description qui est faites des enjeu tels qu'il les décrivent. Sinon on s'interdit de penser les relations internationales comme ce qu'elles sont (et c'est bien ce que font et veulent que nous fassions un paquet de gens...) : un espace de conflit entre puissance.

Je pense que tu assimiles un peu vite trois choses différentes, quoique parfois liées: l'impérialisme au sens (notamment) de Lénine, l'impérialisme américain en tant que "projet politique" qui expliquerait l'évolution des USA, et enfin les concepts nécessaires à la compréhension de relations internationales. Je les redéfinis un par un, puis je chercherai à montrer leur interaction.

1. Impérialisme, stade ultime du capitalisme (Lénine): chez Lénine et les marxistes, l'impérialisme n'est pas un "projet politique", mais un stade d'évolution histirique inévitable du capitalisme dès lors qu'il présente certaines caractéristiques. Il n'est, par ailleurs, pas national (au sens d'impérialisme américain, français, allemand ou russe qui répondrait à un projet national(iste)), mais d'abord lié aux grands trusts qui ont émergé du système concurrentiel (qu'ils auront tué) et intérieur (dès lors qu'il aura réussi à rallier ou aliéner les différentes classes sociales). De manière plus générale, cette idée est en réalité presque confondue avec l'idée même de capitalisme voire de culture occidentale: l'extension de l'impérialisme correspond à une extension de la conception occidentale du monde.

2. L'impérialisme (par exemple américain) comme projet politique dominant: c'est une chose différente, qui existe ou a existé, et qui se caractérise par une théorisation et une mise en place volontaire dans le cadre d'un plan stratégique à plus ou moins long terme articulé à une vision du monde "à atteindre". Comme je le disais hier soir, certains courants de pensée aux Etats-Unis ont pu développer de telles visions, mais les mises en œuvres ont généralement été courtes, et l'idée que ce serait un projet transversal (dans les courants politiques et dans le temps) correspond assez peu à la réalité politique et sociologiques des USA, dont les projets politiques se déploient aussi (et surtout) sur d'autres dimensions. Tout au plus existe-t-il une sorte de "tendance de fond", mais qui est bien plus culturelle ou inconsciente que répondant à un projet politique explicite qui devrait être mis en œuvre dans une stratégie politique de long terme (ce qui nous renvoie à la première acception du terme, ci-dessus, bien plus qu'à l'idée d'une idéologie).

3. L'impérialisme en tant que moteur des relations internationales: c'est une conception relativement classique qui consiste à expliquer les relations entre états par des rapports d'alliance, de sujétion et de domination entre pays plus ou moins puissants souhaitant se ménager un "pré carré" ou l'étendre, pour diverses raisons. Cette conception fonctionne assez bien, mais doit être distinguée des deux précédentes dans la mesure où celle-ci ne caractérise  pas les moteurs de cet impérialisme (sauf dans une perspective marxiste), mais se contente d'observer les mouvements de long terme (qui peuvent être dûs à de multiples facteurs, parfois contradictoires), permettant de définir (aussi) un impérialisme russe ou chinois très nets (deux nations qui ont historiquement rejeté cette idée, "l'impérialisme" étant forcément capitaliste pour ces deux pays forgés par des avatars du marxisme).

Si on met cela ensemble, on sera d'accord sur un certain nombre de points: la culture occidentale-capitaliste s'est étendue aux XX et XXIèmes siècles et ses normes/valeurs ont tendance à s'universaliser (une des dimensions du phénomène de mondialisation). Cette "universalisation" est, pour partie, portée par des actions (parfois militaires) volontaires de certains états occidentaux auprès de leurs alliés, ex-colonies ou plus ou moins ennemis (comme l'ont fait les USA ou la France). Parmi ceux-ci, les Etats-Unis ont eu des actions qu'on peut clairement qualifier d'impérialistes pendant et après la guerre froide (pour des raisons différentes). Enfin, ces rapports de force et de compétition "de temps long" entre états sont une clé d'analyse qui permet d'éclairer et comprendre des parties importantes des relations internationales (pensons à la réalité franco-anglaise, à la guerre froide, à la rivalité entre l'Arabie saoudite et l'Iran, à la rivalité montante américano-chinoise, etc.).

Par contre, où nous divergeons clairement (d'après ce que je comprends de ta position développée sur le fil "Russie" et clarifiée ci-dessus), c'est dans la place et les conséquences que nous donnons à cet "impérialisme", notamment américain. Si j'ai bien compris (mais n'hésite pas à me corriger si ce n'est pas le cas), ton considères qu'il existerait une sorte d'impérialisme capitalisto-américain constitué en idéologie et au départ de laquelle une stratégie de construction systématique de l'hégémonie américaine aurait été formalisée et progressivement mise en œuvre sur le très long terme (sur un horizon de 50 voire 100 ans), et dont toute une série de bouleversements géopolitiques liées (notamment) à la Russie seraient des étapes/des manifestations (comme l'entrée d'ex-pays de l'est dans l'OTAN, des mouvements révolutionnaires "de couleur" en Géorgie, Ukraine, etc.), ou encore les sanctions occidentales suite à l'invasion et l'annexion de la Crimée (pour ne parler que des éléments qui sont régulièrement convoqués sur ce thème dans le fil "Russie". De mon point de vue, cette lecture est problématique: c'est un récit explicatif spéculatif (par ailleurs assez monocausal) qui ne tient pas (ou peu) compte de la complexité de chacune des situations considérées (que ce soit dans les pays concernés ou dans le champ politique américain). D'une part, l'idée d'un "plan" (ou appelons ça comme on veut) élaboré et mis en œuvre par la politique américaine sur plus de 50 ans est relativement discutable, d'autre part la plupart des événements qui sont imputés à sa mise en œuvre peuvent très largement s'expliquer sans intervention des USA. (Si tu veux mon opinion intime sur ces questions, je l'avais exprimée sur je ne sais plus quel fil —Russie, je pense—, il me semble que les Américains cherchent plutôt à tirer profit, à court terme et sans vision stratégique de long terme réellement cohérente, d'événements qui pour une grande partie leur échappent mais qui, puisqu'ils se produisent, peuvent ponctuellement servir des intérêts du moment.)

Je ne dis pas que "l'impérialisme" (avec les faiblesses inhérentes à ce concept, et notamment son caractère potentiellement très extensif qui ne permet plus de faire grand chose dès lors qu'on a collé l'étiquette sur toute une série de choses) américain n'existe pas, je dis que le voir comme un "projet politique" dominant et de long terme qui serait mis en œuvre progressivement et systématiquement comme moteur explicatif principal de la politique américaine et des bouleversements géopolitiques est-européens est un récit en grande partie déconnecté de la réalité.

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30 minutes ago, Bat said:

Je ne dis pas que "l'impérialisme" (avec les faiblesses inhérentes à ce concept, et notamment son caractère potentiellement très extensif qui ne permet plus de faire grand chose dès lors qu'on a collé l'étiquette sur toute une série de choses) américain n'existe pas, je dis que le voir comme un "projet politique" dominant et de long terme qui serait mis en œuvre progressivement et systématiquement comme moteur explicatif principal de la politique américaine et des bouleversements géopolitiques est-européens est un récit en grande partie déconnecté de la réalité.

Pourtant ce processus - ne parlons pas de projet si tu veux - ... même s'il a souvent été mené mal gré ... date de 14 ...

En effet depuis 14 les USA ont compris que le monde été incapable de fonctionner sans eux ... du moins fonctionner correctement.

  • Afrique incapable de sortir du moyen age
  • Europe passant sont temps a s'autodétruire
  • Asie concurrente
  • Russie impérialiste ... via les soviet
  • PO et MO dans un état semblable a l’Europe - qui a voulu lui calquer son modèle  lors des décolonisation - mais en pire.

A défaut d'envahir physiquement le monde ... ils se sont sentis obligés de le rendre USA compatible. Toujours stimulé par des facteurs externes sécuritaire ou économique. La menace d'une concurrence systémique/idéologique, ou la recherche de débouchés économiques.

Ça tombe bien ... le modèle économique US pour fonctionner doit toujours trouver plus de clients, ca alimentait le processus impérialiste.

Ça tombe bien ... la sécurité du monde - celle des USA avant tout - imposait l'interventionnisme US, alimentant aussi l’impérialisme.

Alors non les états unis ne se sont pas décrété impérialiste ...

Mais le comportement, peut importe en ai été les raison a tout les attribut d'un comportement impérialiste ... simplement sa forme est un peut différente, et légèrement moins trivial que les impérialisme a l'ancienne ou il fallait botter le cul de tout le monde sur le champ de bataille, baiser ses femmes, et s'accaparer sa terre pour avoir le droit d’être un empire!

Une définition -politique - d'un empire

extend relations of power across territorial spaces over which they have no prior or given legal sovereignty, and where, in one or more of the domains of economics, politics, and culture, they gain some measure of extensive hegemony over those spaces for the purpose of extracting or accruing value.[8]

Grosso modo il s'agit de coloniser le monde ... non plus physiquement a s'accaparant l'espace et les population, mais politiquement en dominant la politique la "gouvernance" etc.

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il y a 36 minutes, Bat a dit :

Par contre, où nous divergeons clairement (d'après ce que je comprends de ta position développée sur le fil "Russie" et clarifiée ci-dessus), c'est dans la place et les conséquences que nous donnons à cet "impérialisme", notamment américain. Si j'ai bien compris (mais n'hésite pas à me corriger si ce n'est pas le cas), ton considères qu'il existerait une sorte d'impérialisme capitalisto-américain constitué en idéologie et au départ de laquelle une stratégie de construction systématique de l'hégémonie américaine aurait été formalisée et progressivement mise en œuvre sur le très long terme (sur un horizon de 50 voire 100 ans), et dont toute une série de bouleversements géopolitiques liées (notamment) à la Russie seraient des étapes/des manifestations (comme l'entrée d'ex-pays de l'est dans l'OTAN, des mouvements révolutionnaires "de couleur" en Géorgie, Ukraine, etc.), ou encore les sanctions occidentales suite à l'invasion et l'annexion de la Crimée (pour ne parler que des éléments qui sont régulièrement convoqués sur ce thème dans le fil "Russie". De mon point de vue, cette lecture est problématique: c'est un récit explicatif spéculatif (par ailleurs assez monocausal) qui ne tient pas (ou peu) compte de la complexité de chacune des situations considérées (que ce soit dans les pays concernés ou dans le champ politique américain). D'une part, l'idée d'un "plan" (ou appelons ça comme on veut) élaboré et mis en œuvre par la politique américaine sur plus de 50 ans est relativement discutable, d'autre part la plupart des événements qui sont imputés à sa mise en œuvre peuvent très largement s'expliquer sans intervention des USA. (Si tu veux mon opinion intime sur ces questions, je l'avais exprimée sur je ne sais plus quel fil —Russie, je pense—, il me semble que les Américains cherchent plutôt à tirer profit, à court terme et sans vision stratégique de long terme réellement cohérente, d'événements qui pour une grande partie leur échappent mais qui, puisqu'ils se produisent, peuvent ponctuellement servir des intérêts du moment.)

Tout d'abord je tiens à préciser que l'impérialisme n'est pas du tout spécifique aux tazus. Simplement étant la puissance avec le plus de moyens (pas simplement en terme de puissance économique et militaire mais aussi sur le plan symbolique) c'est l'impérialisme le plus "envahissant". Je partage avec les marxistes l'idée que cet impérialisme est une conséquence du système mais j'élargie en fait cela à l'ensemble de la conception moderne de l'état plutôt qu'à un système économique.

L'idée d'un plan qui serait suivit étape par étape comme l'évoque certain sur internet est effectivement très discutable. Cela impliquerait une sorte de capacité de contrôle des événements ou de capacités prédictives qui sont invraisemblable. La ou je diverge c'est lorsque tu parais dire que les choix politiques des exemples que tu cites seraient des accidents ou des hasards ou ou des réactions opportunistes n'ayant aucun lien avec les choix stratégiques de fonds. A mes yeux cette affirmation est tout aussi invraisemblable que la précédente. Le fait que la pièce tombe à chaque fois ou presque sur la même face montre que le hasard n'a rien à voir là-dedans. Tu parles d'explication "monocausale" mais c'est un peu caricatural. Il s'agit pas du tout de dire qu'on a tiré toute l'intelligence de la situation une fois qu'on a dit "impérialisme". Ce serait ridicule. En revanche si on ne fait pas le lien avec le temps long de l'extension des puissances et de leur conflit on perd manifestement une bonne partie de cette intelligence.

Ensuite tu opposes le discours des diverses tendances politiques tazus entre elles. Mais si on parle d'un effet systémique (issus de l'état moderne et maintenant post-moderne) comme je le fais les discours et choix conscients des dirigeants n'ont aux mieux qu'un effet modérateur par rapport à cet effet. Et encore cela implique que les individus en question soit sincère dans ce qu'ils disent c'est qui est pour le moins douteux quand on observe la politique tazu de façon objective. De ce point de vue les discours de ceux qui vont dans le sens du système on bien plus de poids car il reflète une tendance de fond. La tendance en question n'a pas besoin d'être servis par des agents conscients et de fait la grande majorité d'entre eux en le sont pas. Ceux qui comprennent ce qu'est la "machine" et vers quoi elle tend sont forcément une infime minorité. La plupart des agents croient en des histoires de patrie, de droits de l'homme, d'intérêts opportunistes, de réaction de défense, voire de défense de la foi... Le système main stream fait d'ailleurs tout ce qu'il peut pour maintenir cette confusion d'ou mon insistance sur le fait de rappeler cela encore et encore : le jeu des relations internationales est une arène d'affrontement des puissances dont aucune n'est légitime car elles s'inscrivent toutes dans un projet de domination. Et le discours de "consensus international" qu'on essaie de nous vendre est de ce point de vue particulièrement nuisible.

Je précise que les élites tazus sont tout de même largement consciente de tout cela. Cette confusion vaux essentiellement pour la population y compris pour des agents ayant un poids ponctuellement important.

il y a 41 minutes, g4lly a dit :

Pourtant ce processus - ne parlons pas de projet si tu veux - ... même s'il a souvent été mené mal gré ... date de 14 ...

En effet depuis 14 les USA ont compris que le monde été incapable de fonctionner sans eux ... du moins fonctionner correctement.

  • Afrique incapable de sortir du moyen age
  • Europe passant sont temps a s'autodétruire
  • Asie concurrente
  • Russie impérialiste ... via les soviet
  • PO et MO dans un état semblable a l’Europe - qui a voulu lui calquer son modèle  lors des décolonisation - mais en pire.

A défaut d'envahir physiquement le monde ... ils se sont sentis obligés de le rendre USA compatible. Toujours stimulé par des facteurs externes sécuritaire ou économique. La menace d'une concurrence systémique/idéologique, ou la recherche de débouchés économiques.

Ça tombe bien ... le modèle économique US pour fonctionner doit toujours trouver plus de clients, ca alimentait le processus impérialiste.

Ça tombe bien ... la sécurité du monde - celle des USA avant tout - imposait l'interventionnisme US, alimentant aussi l’impérialisme.

Alors non les états unis ne se sont pas décrété impérialiste ...

Mais le comportement, peut importe en ai été les raison a tout les attribut d'un comportement impérialiste ... simplement sa forme est un peut différente, et légèrement moins trivial que les impérialisme a l'ancienne ou il fallait botter le cul de tout le monde sur le champ de bataille, baiser ses femmes, et s'accaparer sa terre pour avoir le droit d’être un empire!

Une définition -politique - d'un empire

extend relations of power across territorial spaces over which they have no prior or given legal sovereignty, and where, in one or more of the domains of economics, politics, and culture, they gain some measure of extensive hegemony over those spaces for the purpose of extracting or accruing value.[8]

Entièrement d'accord j'ajouterais que la conscience des élites tazu sur cette question à beaucoup évoluer au cours du 20 éme siècle. Si l'implication dans les affaires européennes c'est fait un peu contre le grès de la majorité des élites tazus (qui n'avait pas les même scrupules concernant la domination de leur "pré carré" en Amérique du sud - l'impérialisme tazu ne commence pas en 1914), la situation change après 1945.

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il y a 47 minutes, g4lly a dit :

En effet depuis 14 les USA ont compris que le monde été incapable de fonctionner sans eux ... du moins fonctionner correctement.

Je pense que tu devrais prendre en compte l'aspect économique de la chose. Certes les US sont une nation persuadée qu'elle est de droit divin, que son chemin est juste, et qu'elle a (peut être) pour mission d'éclairer le monde ou au moins de le rendre US-compatible, MAIS une partie des guerres et renversements de régime ont eu pour but de plaire aux mégatrust, de protéger leurs intérêts, et de trouver des débouchés pour leurs produits. Une sorte de mariage de raison entre ce que veut Dieu et ce que veut le Dollar.

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il y a 1 minute, rendbo a dit :

Je pense que tu devrais prendre en compte l'aspect économique de la chose. Certes les US sont une nation persuadée qu'elle est de droit divin, que son chemin est juste, et qu'elle a (peut être) pour mission d'éclairer le monde ou au moins de le rendre US-compatible, MAIS une partie des guerres et renversements de régime ont eu pour but de plaire aux mégatrust, de protéger leurs intérêts, et de trouver des débouchés pour leurs produits. Une sorte de mariage de raison entre ce que veut Dieu et ce que veut le Dollar.

Oui mais il faut aussi ce rendre compte que l'un permet l'autre. Si les intérets de type économique ne venait pas "soutenir" ou "précéder" le messianisme tazu celui-ci serait beaucoup moins envahissant et expensif certes, mais aussi il trouverait moins de relais complaisant et de moyen. L'un alimente l'autre.

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24 minutes ago, nemo said:

Oui mais il faut aussi ce rendre compte que l'un permet l'autre. Si les intérets de type économique ne venait pas "soutenir" ou "précéder" le messianisme tazu celui-ci serait beaucoup moins envahissant et expensif certes, mais aussi il trouverait moins de relais complaisant et de moyen. L'un alimente l'autre.

C'est ce que Nietzsche appelait (en parlant aussi bien de l'Angleterre que des USA) "l'épicerie anglo-angélique", l'angélisme mentionné étant un mélange de vraie-fausse bonne conscience/innocence assez peu regardante, et de croyance religieuse poussant jusqu'au messianisme (en Dieu ou en le business, ou en un étrange mélange des deux, nul ne le sait). . 

 

 

 

Pour revenir à la campagne, je mentionne que ce soir aura lieu, dans un format de "town hall" et à bord de l'USS Intrepid, le "commander in chief forum" (sur NBC), une heure pendant laquelle Trump et Clinton présenteront séparément leur vision de la sécurité nationale devant une assemblée de personnels militaires et de vétérans, sous le contrôle d'un modérateur. Il n'y aura pas d'interaction entre les candidats (le premier des 3 débats n'arrive que le 26 septembre), chacun faisant sa présentation et se trouvant ensuite confronté à l'audience pour une série de "Q&A", mais c'est la première fois que Trump et Clinton seront dans le même bâtiment au même moment, qui plus est en face de la même audience sur le même sujet, et pendant le même temps d'antenne. 2 jours après Labor Day, c'est aussi le premier grand événement où la taille de l'audience et son niveau d'attention à la campagne risquent d'avoir franchi pas mal de caps, faisant de cette soirée un moment déterminant annonçant, et probablement influençant lourdement les tendances et perceptions dans cette dernière ligne droite de la campagne où l'ensemble de la population prête réellement attention. 

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Je suis ton raisonnement, @nemo, mais il me semble qu'il bute sur une question qui est dès lors beaucoup plus fondamentale: la description que tu fais du processus (nommons-le) impérial des USA qui existerait indépendamment ou à l'insu des individus qui le feraient malgré tout vivre ou prospérer quelles que soient leurs conceptions/actions individuelles correspond assez bien à la définition qu'on pourrait faire du fait social qui s'imposerait à l'individu (Durkheim), et plus généralement de la société en sciences sociales (ou dans certains de ses courants): un ensemble d'individus partageant les mêmes croyances et normes et vivant de manière organisée (avec l'idée que croyances et normes s'imposent aux individus). Se pose alors la question de la dénonciation (?) de cette forme particulière d'impérialisme et de la possibilité d'un modèle alternatif hypothétique: pourrait-il en être autrement? Si je suis ta logique, la réponse est non, aussi à quoi bon s'en inquiéter ou le critiquer? Est-ce un problème? Les USA sont ce qu'ils sont et personne, pas même les Américains, n'aurait de prise sur les événements?

Je pense que sur le constat de l'existence de représentations émergentes ou transcendantes plus ou moins partagées inconsciemment au sein d'une société donnée, nous sommes relativement d'accord: ça existe, et constitue un fond culturel commun à un ensemble politico-culturel donné (sans le limiter aux USA, et puisqu'on parle de messianisme américain, notons que la France l'est également très fort —un messianisme "laïque"— mais avec moins de poids économique, symbolique, culturel ou militaire). Je suis par contre très perplexe quand je lis des membres considérer ce fond culturel comme facteur explicatif d'événements plus ou moins ponctuels, en niant les facteurs contextuels, individuels, circonstanciels, liés aux autres acteurs, ou en considérant que ceux-ci sont négligeables (raisonnement simplistes —qu'on a lus y compris sur ce forum— de type "les USA sont messianiques et universalistes, donc quand des Ukrainiens se tournent vers l'Occident c'est nécessairement suite à une action d'extension de ces USA messianiques et universalistes"). Je n'ai aucun problème à poser une sorte de cadre général pour caractériser une société donnée, j'en ai un gros à considérer que celui-ci est l'alpha et (peut-être) l'omega des actions menées dans cette société alors que l'histoire, la psychologie, la science politique, la sociologie (etc.) nous montrent que les événements sont beaucoup plus complexes, et généralement plus circonstanciels, que ça, quoique s'insérant dans des contextes représentationnels spécifiques. (Il suffit de voir les travaux en histoire contemporaine pour s'en rendre compte.)

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Message-test, après un jour d'accès bloqué au forum (mais d'une façon différente des autres problèmes que j'ai pu voir)....

Ce matin, dans un talk show, Gary Johnson s'est décrédibilisé, du moins aux yeux de la classe médiatique et des élites, quand, à une question concernant ce qui se passe autour d'Alep, il a répondu par une autre question "c'est quoi Alep?", démontrant sa totale ignorance, et un certain je m'en foutisme, en matière de politique étrangère, tant par cette question que par ses essais de se raccrocher aux branches après coup. Il n'a donné que dans les généralités et platitudes sur les guerres expéditionnaires. La presse risque d'en faire une tempête dans un verre d'eau, en tout cas quelque chose d'important pour définir son image. Il est vrai que c'est inquiétant, ceci dit, même si nombre d'électeurs risquent de s'en foutre; mais le vrai point es que cela risque de dégoûter la masse potentielle d'électeurs, surtout dans la portion éduquée, qui ne peuvent se résoudre à voter pour l'un ou l'autre des candidats principaux, et notamment une bonne partie de l'élite républicaine et des classes dites "banlieusardes" (comprendre: CSP+ de banlieues médianes/confortables/cossues) qui tendaient dans une portion croissante à favoriser le candidat libertarien comme recours face à Trump. En tout cas plus qu'assez de monde pour l'empêcher de parvenir au seuil des 15% qui lui donneraient accès aux médias. 

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Le 07/09/2016 à 12:50, Bat a dit :

Je suis ton raisonnement, @nemo, mais il me semble qu'il bute sur une question qui est dès lors beaucoup plus fondamentale: la description que tu fais du processus (nommons-le) impérial des USA qui existerait indépendamment ou à l'insu des individus qui le feraient malgré tout vivre ou prospérer quelles que soient leurs conceptions/actions individuelles correspond assez bien à la définition qu'on pourrait faire du fait social qui s'imposerait à l'individu (Durkheim), et plus généralement de la société en sciences sociales (ou dans certains de ses courants): un ensemble d'individus partageant les mêmes croyances et normes et vivant de manière organisée (avec l'idée que croyances et normes s'imposent aux individus). Se pose alors la question de la dénonciation (?) de cette forme particulière d'impérialisme et de la possibilité d'un modèle alternatif hypothétique: pourrait-il en être autrement? Si je suis ta logique, la réponse est non, aussi à quoi bon s'en inquiéter ou le critiquer? Est-ce un problème? Les USA sont ce qu'ils sont et personne, pas même les Américains, n'aurait de prise sur les événements?

Je pense que sur le constat de l'existence de représentations émergentes ou transcendantes plus ou moins partagées inconsciemment au sein d'une société donnée, nous sommes relativement d'accord: ça existe, et constitue un fond culturel commun à un ensemble politico-culturel donné (sans le limiter aux USA, et puisqu'on parle de messianisme américain, notons que la France l'est également très fort —un messianisme "laïque"— mais avec moins de poids économique, symbolique, culturel ou militaire). Je suis par contre très perplexe quand je lis des membres considérer ce fond culturel comme facteur explicatif d'événements plus ou moins ponctuels, en niant les facteurs contextuels, individuels, circonstanciels, liés aux autres acteurs, ou en considérant que ceux-ci sont négligeables (raisonnement simplistes —qu'on a lus y compris sur ce forum— de type "les USA sont messianiques et universalistes, donc quand des Ukrainiens se tournent vers l'Occident c'est nécessairement suite à une action d'extension de ces USA messianiques et universalistes"). Je n'ai aucun problème à poser une sorte de cadre général pour caractériser une société donnée, j'en ai un gros à considérer que celui-ci est l'alpha et (peut-être) l'omega des actions menées dans cette société alors que l'histoire, la psychologie, la science politique, la sociologie (etc.) nous montrent que les événements sont beaucoup plus complexes, et généralement plus circonstanciels, que ça, quoique s'insérant dans des contextes représentationnels spécifiques. (Il suffit de voir les travaux en histoire contemporaine pour s'en rendre compte.)

L'inconscience en question est le fait des agents de "base" le projet impérial est conscient chez les élites c'est un choix politique et de civilisation en fait. J'ai souligné à plusieurs reprises que cet impérialisme est pas propre aux tazus et oui cette forme particulière de messianisme se retrouve en effet en France. Mais je précise que l'impérialisme est en quelque sorte une extension naturelle de l'état moderne et on le retrouve sous une forme ou sous une autre chez toutes les puissances avec une capacité d'action à l'international. Le messianisme se retrouve pas à chaque fois par contre.

Quant au sens de le critiquer outre le fait de comprendre ce qui se passe il y aussi que les choses peuvent être changer. Mais là on entre dans un autre débat et à la critique de fond du système et de l'état. Il n'y a aucune fatalité et l'inconscience dont on parle et tout de même très largement l'inconscience de ceux qui veulent pas savoir...

Modifié par nemo
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On 07/09/2016 at 5:10 PM, Tancrède said:

Pour revenir à la campagne, je mentionne que ce soir aura lieu, dans un format de "town hall" et à bord de l'USS Intrepid, le "commander in chief forum" (sur NBC), une heure pendant laquelle Trump et Clinton présenteront séparément leur vision de la sécurité nationale devant une assemblée de personnels militaires et de vétérans, sous le contrôle d'un modérateur. Il n'y aura pas d'interaction entre les candidats (le premier des 3 débats n'arrive que le 26 septembre), chacun faisant sa présentation et se trouvant ensuite confronté à l'audience pour une série de "Q&A", mais c'est la première fois que Trump et Clinton seront dans le même bâtiment au même moment, qui plus est en face de la même audience sur le même sujet, et pendant le même temps d'antenne. 2 jours après Labor Day, c'est aussi le premier grand événement où la taille de l'audience et son niveau d'attention à la campagne risquent d'avoir franchi pas mal de caps, faisant de cette soirée un moment déterminant annonçant, et probablement influençant lourdement les tendances et perceptions dans cette dernière ligne droite de la campagne où l'ensemble de la population prête réellement attention. 

Pour ceux que ça intéresse les vidéos :

Clinton : https://youtu.be/GC373ASBXs8
Trump : https://youtu.be/-yNVAx68FB0

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il y a 7 minutes, collectionneur a dit :

Le NY Times s'est concernant Alep montré encore plus consternant en écrivant d'abord qu'elle est la capitale de l'État Islamique puis en voulant corrigé qu'elle est celle de la Syrie.... Gros soupir...

Ça veut dire que c'est des bons.

J'veux dire, ils savent que c'est en Syrie. Peut-être ont-ils même compris que la Syrie n'est pas quelque part au sud du Mexique.

America F... Yeah ! Geography F... Yeah ! :laugh:

 

Oui je sais elle est trop facile... mais je n'ai pas pu résister :blush:

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56 minutes ago, collectionneur said:

Le NY Times s'est concernant Alep montré encore plus consternant en écrivant d'abord qu'elle est la capitale de l'État Islamique puis en voulant corrigé qu'elle est celle de la Syrie.... Gros soupir...

Oui, j'avais noté au moment de l'interview que le journaliste (en l'occurrence Mike Barnicle, un régulier sur Morning Joe) avait répondu cette bourde à la réponse-question de Gary Johnson, sans personne pour le reprendre: j'ai été regardé ce qu'en disait le NY Times, et j'ai vu qu'ils s'étaient plantés (essentiellement un journaliste nommé Alan Rappeport) en voulant être les premiers à défoncer la tronche du libertarien, se faisant à leur tour démonter par leurs collègues ensuite (comme quoi, le NY Times n'est plus ce qu'il a été: la chute de la presse écrite est décidément un mal du siècle). Je soupçonne qu'il a repris béatement, sans prendre le temps de réfléchir (pour être le premier à publier online), la réplique de Barnicle qui, lui, s'en tire sans critiques apparemment. 

Mais bon, c'est clair d'un autre côté que Johnson n'entrave que dalle à la politique étrangère, et vient d'en remettre une couche sur son image (par ailleurs sympathique) de fumeur de joints (il en prend pour de vraies raisons médicales, le type étant un sportif extrême avec une collection de blessures très sérieuses). 

Ceci dit, difficile de savoir où en est la polémique: est-ce encore au stade de la tempête dans le verre d'eau des journalistes et "experts" qui en ont quelque chose à foutre ou cherchent à créer des scandales pour le buzz, ou est-ce que ça va prendre dans une portion de l'opinion? On verra d'ici quelques jours. 

 

 

 

Sinon, j'adore la prise de conscience de la presse américaine suite à une réplique de Poutine pendant une conférence de presse commune Obama-Poutine: à un journaliste qui lui demandait pourquoi il pensait du bien de Trump qu'il aurait complimenté reprises publiquement, le qualifiant notamment de "brillant", Poutine a répliqué en demandant pourquoi le journalist (et la presse américaine avec lui) surinterprétait-il sa réponse? Ca a du s'agiter dans les rédactions, puisque quelqu'un est remonté à la source (les déclarations initiales) et a conclu qu'il y avait eu une erreur de traduction sur le mot "brillant", Poutine ayant employé le terme dans le sens de "flamboyant", "visible", et pas dans le sens de "très intelligent" (apparemment, ce sont deux mots bien différents en russe, mais les/des dico peuvent, en anglais, traduire par le terme "brillant" dont l'acception est nettement plus confuse). Bref, ça ferait des mois que Trump se gargarise d'un soi-disant compliment de Poutine (lui renvoyant des fleurs en réponse, au scandale de ses opposants et de la presse) qui n'a jamais existé, en tout cas pas dans le sens qu'il pense, et cela fait autant de mois que la presse américaine en fait du "quelque chose" qui n'a pas réellement lieu d'être (même si ça a permis de révéler beaucoup de chose sur le caractère du Donald, son penchant pour l'autocratisme et sa sensibilité à la flatterie gratuite). C'est tout la faute à un traducteur sous-qualifié, ou à Google Translator? 

Pas essoufflé, le Donald se lance dans une nouvelle polémique en se servant des personnels lui donnant son "intelligence briefing" (tous les candidats en ont un régulier par la CIA, une fois officiellement nominés) pour s'attaquer à Obama, décrétant que leur langage corporel pendant le briefing indiquait qu'ils désaprouvaient fortement les choix de politique extérieure de l'actuel président..... Faut-il vraiment des commentaires sur ce genre de débilités? EVIDEMMENT, vous répondra la presse américaine, qui se déchaîne sur cette énième idiotie de l'orang outan new yorkais, pointant des doigts vertueux et accusateurs sur cette manoeuvre ridicule. Ces briefings sont évidemment censés être un truc dont on ne parle pas, et certainement pas pour les politiser, et on peut noter que, derrière son apparente discipline nouvellement trouvée depuis 2 semaines, l'ancien Donald est toujours là, prêt à sauter à pieds joints dans le premier étron venu, mais on voit l'ensemble de l'establishment se jeter sur la chose de manière concertée et unanime, en en refoutant trois couches au point d'en faire une affaire d'Etat et la nouvelle qui domine toutes les autres. Certes c'est de mauvais goût, une rupture de la nécessaire éthique de responsabilité et de réserve d'un aspirant dirigeant, et une énième preuve que Trump n'est en rien qualifié pour le job de président (le "commander in chief forum" d'avant-hier devrait à lui seul l'avoir assez prouvé: débilités, mensonges, ignorance, platitudes, délires, généralités et rien d'autre.... La méthode Trump), mais évidemment, la scène politico-politicienne va en remettre mille couches et hurler à la mort bien au-delà de ce qui est nécessaire, dans l'espoir d'en faire un objet médiatique et l'arme fatale contre Trump. Difficile de savoir à qui il faut le plus en vouloir: le Trump pour être décidément très con, ou l'establishment médiatico-politique pour faire ce qu'ils font toujours..... Les électeurs vont encore plus se retrancher dans leurs opinions déjà établies, à mon sens, et les hésitants hésiter encore plus. 

On voit d'ailleurs, surtout côté républicains, un grand nombre de gens dire qu'ils voteront républicains sur les bulletins, mais laisseront les cases pour la présidentielles non cochées, créant, malgré des élections à bulletin unique, une plus forte abstention pour la présidentielle que pour les autres élections. 

 

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il y a 20 minutes, Skw a dit :

Il faut dire que l'ambulance a une couleur de corbillard.

Ambulance? Non, c'est un simple fourgon à la sauce US. Idéal pour le transport des personnes, assez confortable, ils ont en font de bon à GM. Avec vitres teintées, on passe incognito.

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2 minutes ago, Alexis said:

Tout-à-fait.

Quatre ans de repos lui feraient le plus grand bien. :smile:

L'une qui s'absente occasionnellement, voire flagelle un peu, et l'autre qui s'excite tout seul sur son portable dès que twitter parle de lui, se lançant dans des polémiques de trolls sans fin et bousillant sa propre campagne pour des délires égotistes.... La fatigue d'une campagne présidentielle prélève décidément un tribut bien lourd sur ces personnes, généralement âgées, qui briguent le job de fromage de tête. Qu'on y pense: plus d'un an de nuits très courtes avec un sommeil de mauvaise qualité, de stress permanent, d'énervements quotidiens, de sollicitations multiples (à tout instant, et de façon généralement simultanées), de déplacements constants, de mauvais repas généralement sur le pouce, d'une hygiène de vie généralement dégueulasse, à serrer des pognes (plus ou moins bien lavées) dans tous les azimuths, à simuler toutes ses humeurs, à gérer les conneries, vraies et fausses, qui ne manqueront pas d'être faites tous les jours ou vous seront de toute façon attribuées, à essayer d'anticiper ce qui peut venir (et qu'on ne devine quasiment jamais), à s'avilir pour réclamer du pognon à des gens dont on dépend et qu'on aime rarement, à essayer de garder un cap politique malgré les milliers de deals et de promesses qu'on doit faire pour récolter cet argent et toutes les formes nécessaires de soutien.... 

On peut plaisanter dessus, mais ces 15 mois de campagne ou plus (sans compter les années de préparation), ça doit vous faire vieillir de 10 ans brutalement, sans qu'il y ait le droit de se reposer. Je n'aime aucun des deux candidats, mais c'est bien le seul aspect des choses pour lequel je pourrais les plaindre. Le boost d'ego occasionnellement reçu pendant cette période (compensé par toutes les vexations constantes) ne suffit pas à équilibrer: très loin de là. 

Alors que certains "journalistes" spéculent et/ou se déchaînent sur la santé générale de Clinton parce qu'elle a quelques occasionnelles vapeurs, ça me fait un peu marrer, surtout que 99% d'entre eux ne doivent pas y croire une seconde, ce qui renvoie à cette vieille (mais immortelle) réplique dans le Parrain II: "monsieur, nous participons vous et moi de la même hypocrise" (Michael, au gouverneur du Nevada à qui il refuse une prébende que l'autre lui demandait tout en lui crachant à la gueule avec un discours moraliste). 

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