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Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale


Manu
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"La force aéronavale soutenue éventuellement par l'AA à grande distance capable de faire de 200 à 500 sorties par jours sans base terrestre locale proche, partout dans le monde et capable de casser l'outil militaire et l'infrastructure d'un pays comme l'Iran ou la Syrie.

C'est-à-dire déverser des centaines de missiles de croisière et des dizaines de milliers de bombes face à une aviation de 400 avions de combat « à la Russe »."

moi là, je vois une incohérence ( pour ce qui est en gras )

quant à espérer casser l'infrastructure civile et militaire avec juste des bombardements , c'est une illusion maintes fois démontrée

mais bon, stratége sera toujours stratége  ;)

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Il nous pete un cable le Stratege :lol:

Pour l'instant on a eu les réductions d'effectifs et les réductions de matériel.  Moi je veux bien que l'on réduise encore les soutiens Mais franchement je trouve que l'on arrive à des limites avec la réforme actuelle. 

En ce qui concerne la "vrai" réserve je ne sais pas si ça ne relève pas du voeu pieux. C'est comme l'emploi des "séniors",  il faudra d'abord convaincre les entreprises....

Bref, son plan consistant à financer l'équipement par l'emploi de "personnel interimaire" (faut appeller les choses par leur nom..) j'y crois moyen...

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  • 3 months later...

Le gouvernement souhaite nommer Jean-Claude Mallet, ancien secrétaire général de la Défense nationale, à la présidence de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), a appris l'Agence France-Presse aujourd'hui auprès de Matignon.

Le premier ministre, François Fillon, a ainsi écrit aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat pour leur faire part de son intention de nommer M. Mallet en remplacement de Paul Champsaur, dont le mandat à la tête du régulateur des télécoms arrive à échéance à la fin de l'année.

Selon les textes en vigueur, le président de l'Arcep doit en effet être nommé par décret du président de la République, après avis des commissions du Parlement compétentes en matière de télécommunications.

Jean-Claude Mallet, 53 ans, Normalien et diplômé de l'ENA, avait présidé l'an dernier la commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale

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http://www.lesechos.fr/info/france/4804482-defense-tous-les-voyants-au-vert-ou-presque.htm

Défense : tous les voyants au vert, ou presque

[ 03/12/08  ] 1 commentaires

Avec 4 de ses 38 chantiers orange, et aucun rouge, le ministère d'Hervé Morin est rentré dans le dur de la réforme. Il est même en avance sur ses objectifs de suppression de postes.

Bercy a beau insister sur le fait que son bilan d'étape ne vise en aucun cas à classer, les ministres les mieux notés au sein du gouvernement ne se font pas prier pour le faire savoir. Avec 4 feux orange sur 38 et aucun dans le rouge, la Défense prend ainsi la pole position des ministères réformateurs, avec le Meeddat de Jean-Louis Borloo.

Mais avec une différence de taille, assure-t-on dans l'entourage d'Hervé Morin, puisqu'à elles seules les armées concentrent près de 10 % des mesures. Ce qui montre l'ampleur du chantier, mais aussi le niveau de risque pris : en tout, 54.000 postes vont être supprimés d'ici à 2014. Administration générale, implantations territoriales, maintenance des équipements... l'organisation et les procédures doivent donc être revues de fond en comble.

« Vraie révolution copernicienne »

Pour y arriver, chacun des 38 chefs de projet a reçu une lettre de mission signée du ministre, qui fixe les moyens, le calendrier, et les objectifs. La maintenance aéronautique doit, par exemple, économiser 5.245 emplois (sur un total de 22.000), en recourant davantage à l'industrie notamment.

La coordination d'ensemble est faite au quotidien par une équipe de 8 personnes - la MCR -, sous la responsabilité du général Thierry Cambournac. Tout en haut de la pyramide, un comité exécutif présidé par Hervé Morin assure le suivi global. Le secrétaire général pour l'administration fait le pilotage intermédiaire. Chaque mois, une quarantaine de jalons sont évalués pour mesurer l'avancement des travaux. Ainsi, tous les centres de recrutement fonctionnent désormais à la fois pour l'armée de terre, la marine, ou l'aviation.

Autre jalon important - « Une vraie révolution copernicienne », dixit Hervé Morin - la mise en place des 11 bases de défense expérimentales a démarré (« Les Echos » du 24 juillet).

Après un bon départ, tout semble donc en place pour transformer l'essai. A condition que la crise ne vienne pas enrayer la dynamique. En 2009, les départs volontaires doivent en effet assurer 20 % des 8.250 suppressions de postes prévues, et l'augmentation du chômage peut refroidir les candidats. Pour autant, l'objectif est maintenu car le ministère est en avance sur ses plans, à hauteur de 3.000 emplois.

ALAIN RUELLO

Bravo la défense!

Vous allez voir que Maurin va finir par être considéré comme le meilleur ministre de la défense qu'on ait eu ces 30 dernières années  8)

Pilotage? responsables de projet? management par objectif avec moyens, calendrier et objectif? Tableau de bord de suivit? rapport d'étape?

Tudju', ils font un bond de 50 ans en avant  =D

PS: pour ce qui est des autres administrations

http://www.lesechos.fr/info/france/4804481-avec-la-crise-economique-la-reforme-de-l-etat-risque-de-rester-inachevee.htm (pas 100% HS car plus l'ensemble des dépenses seront tenues, plus on aura de marges pour la défense)

PS2:

Le rapport d'étape concernant ces nullités des affaires étrangères. Apparemment ils freinent des 4 fers...

http://www.lefigaro.fr/economie/2008/12/03/04001-20081203ARTFIG00413-reforme-de-l-etat-les-mauvais-points-du-quai-d-orsay-.php

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citation : Ainsi, tous les centres de recrutement fonctionnent désormais à la fois pour l'armée de terre, la marine, ou l'aviation.

Il faudrait peut-être les informer, les centres de recrutement  =D Je dis ça par ce que, à côté de chez moi il y a un centre Armée de l'Air et pas loin celui de la Marine. Je n'ai noté aucun changement dans l'affichage et pourtant j'y passse souvent devant...

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  • 1 month later...

No comment sur le 4e paragraphe...  =|

Sarkozy défend les restructurations dans la défense et plaide pour la réforme

20 janvier 2009

Agence France Presse

Nicolas Sarkozy a défendu mardi en Seine-et-Marne la réforme de la carte militaire, qui prévoit la suppression de 54.000 postes civils et militaires d'ici 2015, répétant qu'il n'y avait "pas d'autre stratégie possible" que la réforme.

Les restructurations dans la défense "c'est pas une lubie", a déclaré M. Sarkozy lors d'une table ronde à Provins, qui s'inquiète du déménagement des 900 hommes du 2e régiment de hussards, basés dans la commune voisine de Sourdun, pour Haguenau (Bas-Rhin) à la mi-2009.

"La vérité, c'est que tout le monde sait bien, à gauche comme à droite, qu'il fallait revoir la carte militaire de notre pays (...) qui peut me dire que cette situation pouvait perdurer : dispersion de moyens, dispersion d'argent, dispersion d'efficacité", a-t-il poursuivi.

"Il y avait des régiments français en charge de s'assurer que nous ne serions pas envahis par l'Italie", a raillé le chef de l'Etat. "On voulait pas l'armée italienne, on a eu Carla", a-t-il poursuivi, "mais enfin c'est quand même plus agréable, notamment pour moi".

Dans un long plaidoyer, Nicolas Sarkozy a dénoncé le refus d'une partie des 330 fonctionnaires du Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements (Setra) de Bagneux (Hauts-de-Seine) de s'installer à Sourdun pour compenser le départ des militaires.

"Ils ont tort, parce que ce transfert il se fera. Et je suis désolé (...) c'est une opportunité de travailler dans un cadre pareil", a estimé le président. "Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme se mobilisent pour l'empêcher. J'étais préparé à ça, j'écoute mais je n'en tiens pas compte", a-t-il lâché.

"On va essayer non pas de vous compenser, on va essayer de faire mieux, la crise, c'est une opportunité pour en sortir plus fort", a lancé Nicolas Sarkozy au maire de Sourdun, Eric Torpier, qui s'inquiétait du "grand traumatisme" subi par sa commune avec la fermeture de sa caserne.

"C'est la qualité des projets qui nous intéresse", a répondu le chef de l'Etat au président du conseil général de Seine-et-Marne, Vincent Eblé (PS), qui a jugé "insuffisante" l'enveloppe de 10 millions d'euros promise par l'Etat pour accompagner le départ du régiment. "Ca se fait pas au poids. +Elle veut un rôti de combien la petite dame ?+ C'est pas ça", a-t-il dénoncé.

Pour amortir le choc de la réforme de la carte militaire, qui se traduit par la suppression de 54.000 emplois civils et militaires et la fermeture de 83 sites, le gouvernement a promis de débloquer une enveloppe de 320 millions d'euros d'ici 2015.

Comme dans toutes ses cérémonies de voeux, Nicolas Sarkozy a plus largement défendu "le mouvement" face à la crise, s'attribuant pêle-mêle les effets bénéfiques de la suppression de la publicité dans l'audiovisuel public, de l'interdiction de fumer dans les lieux publics et de la baisse des victimes de la route lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

"Sur la ligne, sur la volonté, sur la volonté d'aller de l'avant, on n'a pas d'états d'âme parce qu'il n'y a pas d'autre stratégie", a-t-il insisté. "On peut se tromper (mais) il n'y a pas de stratégie alternative", a conclu M. Sarkozy.

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  • 3 months later...

Lu sur secret defense

[…]

Quatre mois plus tard, ces chiffres se révèlent complètement faux. En réalité, les effectifs de 170 personnels affectés au soutien n'ont pas été réduits du tout, bien au contraire... Alors que l'état-major des armées (Ema) avait fixé une cible de 130 pour les effectifs du GSBDD de Valence (Groupement de soutien de la base de défense), les deux unités concernées, le 1er Spahis et le groupement aéromobile de la section technique de l'armée de terre, n'ont pas réussi à tenir leur promesse d'une réduction de 20 postes.

D'où le recadrage du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Irastorza, qui a proposé, le 20 février, dans une note à l'Ema, la suppression des bases de défense de type 1, puisqu'à Valence comme ailleurs, elles ne permettraient pas d'atteindre les objectifs de réduction du personnel. Elles seraient intégrées à des BdD de niveau supérieur.

Sur le terrain, c'est l'inquiétude parmi les 66 personnels civils. "Pour nous, c'est un coup de fusil, quelques semaines après la création de la BdD" explique un personnel. Valence devrait en effet être rattaché à la BdD de Grenoble pour son soutien. Or, Grenoble - en réalité Varces - est à plus de 100 km de Valence, soit 1h30 en voiture. Les personnels civils, moins mobiles que les militaires, redoutent des mutations à l'automne prochain.

Quant aux militaires, tous ne sont pas ravis. Les chefs de corps ne sont pas les plus enthousiastes, bien conscients que la réforme actuelle, en leur retirant les fonctions de soutien, les transforme en des chefs de BOI (Bureau opération instruction)... qu'ils ont souvent été quelques années auparavant. Bref, ça flotte. Et comme le dit un général proche de ce dossier "personne ne sait où on va.."

A la lecture de ce post on peut dire que « la réforme actuelle est conduite dans la plus totale improvisation ». En effet,

1) Des réductions d’effectifs dans le soutien doit être effectuées, or AUCUNE arme accepte de fournir des effectifs au BdD par peur de perdre des postes.

2) Les communes usent de leur droit pour acquérir les terrains à l’euro symbolique.

Le ministère de la défense fonctionne à l’envers. Il met en place du personnel (civil et militaire) puis ensuite seulement il réfléchit à la manière dont on peut fonctionner…Cette attitude est suicidaire !"

"A peine quatre mois après le début de cette expérimentation nous avons appris par divers écrits que l’État-Major des Armées (EMA) réfléchissait sur la compétence des bases de défense du type de celle de Valence.

Commentaires lu sur le blog

- On a pas pris le problème par le bon bout, en se disant que l’économie venant des personnels à 90% par les postes supprimés, ca ne servait a rien de vouloir rationaliser de suite la carte militaire mais qu’il suffisait d’adapter déja les structures organisationnelles internes et les effectifs par base de manière intelligente ce qui amoindrissait la nécessité de mobilité

- On ne propose pas grand choses aux personnels civils (ni une campagne de communication adaptée ou des incitations suffisantes à bouger.

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Commentaires de Patriote Inquiet c'est toujours très argumenté et çà a le don de faire bondir les militaires (notamment) d'active ... :lol:

Et pour ceux qui ont du mal a suivre la saga

"Patriote Inquiet" est un ami intime de "Stratege"

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  • 2 months later...

http://www.senat.fr/rap/l08-513/l08-51323.html#toc133

Il est prévu que les suppressions de postes respectent un ratio de 75 % de militaires et de 25 % de civils, ce ratio n'étant pour l'heure programmé que jusqu'en 2011.

Le Livre blanc expose les conséquences de ces suppressions d'emplois sur le format des armées : « La prise en compte des nouveaux contrats opérationnels assignés aux armées d'une part, de l'effort de réduction des soutiens et de l'administration d'autre part, conduit à ramener l'effectif global des armées de 271 000, civils et militaires en 2008 à 225 000 en 2014-2015. L'ensemble de cette déflation sera réalisé sur une période de six à sept années ».

« Les formats généraux évolueront ainsi :

- l'armée de terre reposera, à terme, sur un effectif de 131 000 hommes ;

- la marine de 44 000 hommes ;

- l'armée de l'air, de 50 000 hommes ».

Il y a de la marge, il suffit de comparer avec les forces britanniques hors réserve.

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  • 2 weeks later...

C'est pas directement le LB mais ca parle d'avenir :)

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/07/desportes.html

Le général Desportes appelle à "ne pas rêver américain"

Le général Vincent Desportes, directeur du Collègue interarmées de défense, publie un excellent article dans le dernier numéro de Politique étrangère, la revue trimestrielle de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Il y pointe les risques du "tout technologique", de l'imitation du modèle américain et des risques d'une recherche systématique de l'interopérabilité avec les Etats-Unis. Une réflexion utile au moment où la France réintègre pleinement l'Otan.

"Si, malgré des budgets de défense très inférieurs aux budgets américains, les armées européennes persistent à se doter d'équipement de norme technologique américaine, il y a fort à parier que, dans peu d'années, les forces européennes dans leur ensemble devront abandonner des pans entiers de leurs capacités militaires. La cohérence d'ensemble ne pourra donc être rétablie que sous parapluie et leadership américain" écrit-il. Appellant à "ne pas rêver américain", il rappelle que "l'interopérabilité est un objet politique avant d'être un objet technique". "L'interopérabilité conduit à adopter la norme dominante, naturelle, du grand allié" poursuit-il, avant de plaider pour "une déconnexion du pilier européen" : "admettre la déconnexion technique des piliers européen et américain de l'Alliance".

"Faut-il continuer à laisser la technique diriger la stratégie générale ou doit-on la remettre à sa juste place" s'interroge Vincent Desportes. Familier du monde militaire d'Outre-Atlantique, le général décrit "la culture américaine qui donne à la technique un rôle central dans la résolution des problèmes." Cette "dynamique du toujours plus technologique s'est avérée gagnante" en contribuant à l'effondrement soviétique, mais, après cette victoire, elle s'est maintenue et amplifiée, soutenue par d'importants intérêts. Une impasse militaire et budgétaire qui peut se décrire comme la "décroissance du rendement opérationnel de la technologie".

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J'ai la flemme de chercher si il y a un fil de discussion équivalent sur le budget UK. A titre de comparatif

http://www.cirpes.net/article286.html

Avec un budget de 38 milliards de livres sterling (43 milliards d’euros) de fonctionnement, assorti d’une enveloppe de 9 milliards de £ (10,3 milliards d’euros) au titre des investissements, c’est-à-dire des acquisitions de matériel, le ministère de la Défense n’a pas été le plus mal loti des ministères à la suite des arbitrages opérés par le Trésor qui ont structuré le Budget présenté par le ministre des Finances (Chancelier de l’Echiquier) Alistair Darling aux Communes le 22 avril dernier. Dans le contexte de récession que connaît le Royaume-Uni - on prévoit un recul du PIB de 3,5% pour l’année en cours - le Chancelier de l’Echiquier a préféré gonfler le déficit budgétaire en remettant à 2011, soit après les prochaines élections, l’inéluctable décélération des dépenses publiques qui représentent encore aujourd’hui 47,6% du PIB.

Les contraintes économiques

Au ministère de la Défense (MoD), les responsables s’attendent à une ponction qui ne leur permettra pas de maintenir le niveau capacitaire, qu’il s’agisse des nouveaux programmes d’équipement dont les coûts sont constamment revus à la hausse - le National Audit Office (la Cour des Comptes britannique) fixait en 2008 le surcoût des vingt principaux programmes à 205 millions de £ (236 millions d’euros) par rapport aux devis primitifs - ou de l’amélioration de la solde et des conditions de vie des 187 000 militaires que comptent les Forces armées du pays. Dans l’un de ses récents rapports, la Commission de la Défense de la chambre des Communes soulignait « les pressions importantes pesant sur le personnel, le matériel, les conditions d’entraînement et les moyens logistiques » [1], pressions accrues par la priorité accordée aux urgences opérationnelles liées aux interventions en Irak et en Afghanistan. Le retrait progressif du contingent britannique - environ 4 00 militaires - stationné à Bassorah, annoncé début mai, devrait permettre d’alléger la contrainte, malgré l’envoi de 700 hommes décidé à la même époque par Gordon Brown destiné à renforcer temporairement les 8 300 militaires qui composent le contingent britannique engagé en Afghanistan Le même jour (1er mai 2009), BAe Systems annonçait la suppression de 500 emplois suite au retard du MoD concernant l’attribution du contrat relatif à la conception, au développement et à la fabrication d’un nouveau véhicule blindé modulaire destiné à l’infanterie baptisé FRES (Future Rapide Effect System), appelé à remplacer les Saxon et Warrior parvenus en fin de service. A l’origine, il y a de cela cinq ans, le MoD envisageait d’acquérir près de 4 000 véhicules de ce type pour un coût de 649 millions de £ (746 millions d’euros) [2] . Le ministère s’est ensuite orienté vers la production de deux châssis différents, l’un destiné à une version servitude (utility), l’autre à une version reconnaissance (scout), en privilégiant dans un premier temps la première, puis la seconde à la suite d’atermoiements dénoncés en termes vifs par la Commission de la Défense des Communes qui qualifie la conduite de ce programme de « fiasco » [3]. D’autres programmes sont également affectés par les dépassements de devis et la dérive des calendriers, notamment celui destiné à renouveler la flotte de navire auxiliaires de la Royal Navy (programme MARS - Military Afloat Reach and Sustainability) ou encore le programme d’appareils de reconnaissance maritime de nouvelle génération Nimrod MRA4, lancé en 1996. L’incapacité du MoD à mener de front l’ensemble de ses programmes dans les délais impartis s’est déjà manifestée par l’annonce de l’entrée en service de la première unité du programme de destroyers Type 45 en décembre 2009, soit avec un retard de deux ans par rapport au calendrier initial. Encore ce bâtiment, le premier de la série de six prévue au programme, réduite de moitié au fil des ans, ne sera-t-il pleinement opérationnel qu’après avoir été doté de son système d’armes (le système PAAMS qui doit également équiper les frégates franco-italiennes) qui ne semble pas encore finalisé. En décembre 2008, le ministre de la Défense, John Hutton, annonçait un décalage dans le calendrier d’entrée en service des deux porte-avions de 65 000 tonnes inscrits au programme d’équipement : un an pour le premier - le Queen Elizabeth - et deux pour le Prince of Wales que la Royal Navy ne réceptionnera qu’en 2018, sous réserve que le nouveau calendrier soit respecté. L’un des arguments avancés pour justifier ce réaménagement du calendrier était le retard pris par le programme Joint Strike Fighter (F-35) de Lockheed Martin dont le MoD attend 150 unités navalisées pour remplacer ses Harrier GR9 parvenus en fin de vie.

Vers une révision stratégique majeure ?

Le maintien de ces programmes risque néanmoins d’être remis en cause à plus ou moins brève échéance, quelle que soit l’issue des prochaines élections attendues, au plus tard, en mai 2010. Si l’équipe actuelle est reconduite au pouvoir, il est peu probable que, compte tenu de la détérioration de la situation économique annoncée pour 2010 et de la réduction des dépenses publiques programmée, le MoD ait les moyens de soutenir l’ensemble de ses ambitions programmatiques. Pour leur part, les conservateurs, qui s’apprêtent à former le nouveau gouvernement, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils engageraient une nouvelle réflexion sur la politique de défense nationale, analogue à la Strategic Defence Review intitiée par Tony Blair dès son arrivée au pouvoir en 1997. A en croire David Cameron, le dirigeant du parti conservateur, qui s’est exprimé sur le sujet lors d’une conférence de presse le 30 avril 2009, aucun des programmes actuellement en cours ne serait sanctuarisé, qu’il s’agisse des Eurofighter - le MoD a prévu d’en acquérir 232 - des deux porte-avions, dont le coût est actuellement estimé à 4 milliards de £ (4,6 milliards d’euros), voire du remplacement des missiles Trident d’origine américaine dont le principe avait pourtant été approuvé par le Parlement en mars 2007 [4]. Le Royaume-Uni va donc devoir tailler dans le vif et trancher entre ses différentes priorités, ce qui ne manquera pas d’affecter ses capacités d’action au plan international et, plus largement, son statut au sein du concert des nations.

[1] House of Commons Defence Committee, Ministry Annual Report and Account 2007-2008, 5e rapport, session 2008-2009, mars 2009, par. 59.

[2] National Audit Office, Ministry of Defence Major Projects Report 2006, HC 23-II, session 2006-2007, p. 162.

[3] House of Commons Defence Committee, Defence Equipment 2009, 3e rapport, session 2008-2009, HC-107, p. 38.

[4] Voir sur ce sujet J.-C. Sergeant, « Le renouvellement de la force nucléaire stratégique britannique », Revue des Deux Mondes, décembre 2007, pp. 39-50.

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Et puis chez nous.

http://www.cirpes.net/article288.html

Programmation 2009-2014 : une nouvelle doctrine

Par Jean-Paul Hebert , 12 juillet 2009

La loi de programmation militaire 2009-2014 présentée en conseil des ministres en octobre 2008 a fini par être voté en juin 2009 [1]. Elle représente une mutation profonde de la défense, dans la continuité du livre blanc, mutation tant quantitative que qualitative. On note d’abord que les crédits d’équipements se situent à un niveau inférieur à celui qui était annoncé dans le livre blanc (18 milliards d’euros constants 2008 par an, soit 108 milliards d’euros pour six années ) puisque pour la durée de la programmation l’ensemble s’élève à 101.25 milliards d’euros [2]. La différence (6,75 milliards) sera donc à reporter sur la programmation 2015-2020 pour que l’objectif puisse être atteint. La contraction est très nette en ce qui concerne les personnels : il s’agit de supprimer 54 000 postes. Ce chiffre est un peu minimisé dans le montant d’équivalent temps plein (ETP) à 45 888 . Il l’est encore plus avec la notion d’ETPT (équivalents temps plein travaillé) [3] à seulement 38 000 [4].

Réduction des équipements

Mais c’est sur la programmation des équipements que l’évolution est la plus sensible : Les engins blindés à roues de contact (EBRC) sont prévus pour 292 exemplaires. Mais 72 seulement auront été livrés en 2020. De même à cette date, seuls 977 véhicules blindés modulaires (sur 2326) seront disponibles. L’armée de terre disposait en 1996 de 340 hélicoptères d’attaque et de manœuvre. En 2020, il n’y en aura que 151 (80 tigre et 71 NH 90). Pour la marine, l’objectif est de disposer de 18 frégates de premier rang (il y en avait 28 en 1996). Mais ceci suppose que les frégates multimissions (FREMM) seront au nombre de 11. Or le calendrier publié indique qu’en 2020, 8 bâtiments seulement auront été livrés. La même incertitude se constate pour les avions de combat : l’objectif annoncé est de 300 appareils [5], mais le calendrier publié se monte à seulement 195 appareils (118 rafale et 77 mirage 2000D multirôles). Ces évolutions quantitatives dessinent une armée plus « ramassée », privilégiant les unités spéciales et les capacités de projection « coup de poing », à même de remplir la fonction de forces spécialisées que la pensée stratégique américaine demande plus clairement aux européens.

L’évolution est aussi doctrinale :

Dans la préface du livre blanc, Nicolas Sarkozy parlait d’une « nouvelle doctrine » [6]. C’est bien de cela dont il s’agit avec un concept de sécurité, démarqué du « national security » d’outre-atlantique, qui englobe un champ indéfiniment étendu. La présentation du projet de loi explique écrit ainsi : « en définissant une nouvelle stratégie de sécurité nationale appuyée notamment sur la politique de défense, la politique de sécurité intérieure et de sécurité civile et la politique de sécurité économique, les orientations du livre blanc imposent une refonte des dispositions relatives à l’organisation des pouvoirs publics » [7] Et le texte lui-même dans son article 5 déclare « l’ensemble des politiques publiques concourt à la sécurité nationale » [8], proposition d’une telle généralité qu’elle est indiscutable. Du coup le chapitre II mobilise le ministre de la défense mais aussi le ministre de l’intérieur, le ministre de l’économie et du budget, le ministre des affaires étrangères, le ministre de la justice, le ministre de la santé, les ministres de l’environnement, des transports, de l’énergie et de l’industrie ... Curieusement le ministre de la recherche n’est pas inclus dans la liste, ni ceux de l’éducation, de l’enseignement supérieur ou de la culture, ce qui serait pourtant cohérent avec cette extension indéfinie de la notion de sécurité.

Pseudo-aggravation de la menace terroriste

L’urgence de cette sécurité elle-même s’appuie sur une proposition importante : « par rapport à la décennie précédente notre politique de défense devra prendre en compte plusieurs infléchissements : la France , son territoire et sa population sont directement exposés à des menaces à caractère militaire ou quasi-militaire, en particulier le terrorisme d’inspiration djihadiste, le développement de missiles balistiques de longue portée par de nouvelles puissances, les conséquences des crises dans les zones stratégiques » [9]. L’affirmation suivant laquelle la France serait plus exposé actuellement que dans la décennie précédente à des menaces terroristes mérite examen : en effet si on recense les principales actions terroristes « importées » [10] on constate que contrairement à des idées reçues les années quatre vingt et les années quatre vingt dix ont été beaucoup plus lourdes en attentats que les années actuelles : Dans les années quatre vingt, c’est l’attentat de la rue Copernic (1980, 4 morts, 20 blessés), l’attentat à l’hôtel Intercontinental (1981, 15 blessés), l’action ASALA au consulat turc (1981, 1 mort, 3 blessés), une voiture piégée rue Marbeuf (1982 1 mort, 63 blessés), la fusillade de la rue des Rosiers (1982, 6 morts, 22 blessés), une bombe à l’aéroport d’Orly (1983, ASALA, 8 morts, 50 blessés), deux attentats à la gare Saint-Charles de Marseille et dans le TGV Marseille-Paris (1983, 4 morts, 45 blessés), une bombe aux Champs-Élysées (1986, 2 morts, 29 blessés), une bombe dans un marché à Toulon (1986, 4 morts), une bombe à l’hôtel de ville de Paris (1986, 1 mort, 21 blessés), une bombe au Pub Renault aux Champs-Élysées (1986, 2 morts), une bombe à la préfecture de Paris (1986, 1 mort, 45 blessés), une bombe rue de Rennes à Paris (1986, 7 morts, 55 blessés). C’est donc une décennie particulièrement meurtrière. Les années quatre vingt dix sont marquées par le détournement de l’airbus AF 8969 par le GIA en décembre 1994 et surtout par la série d’attentats de 1995-1996 : attentat du métro saint-michel (1995, 8 morts, 150 blessés), attentat à Villeurbanne devant une école juive (1995, 14 blessés), bombe à la station RER port royal (1996, 4 morts, 170 blessés) En juillet 2009, le bilan de la décennie 2000 se limite à l’attentat contre l’ambassade d’Indonésie revendiqué par le Front islamique armé français (2004, 10 blessés). C’est dire que la réalité d’une aggravation de la menace « terroriste » est loin d’être corroborée par les données factuelles. Malgré tout, le glissement de la doctrine stratégique française, corrélé à l’imbrication dans l’OTAN, se poursuit, sans susciter les débats de fond qu’une telle évolution devrait entraîner.

[1] Voir chronologie dans Patrice Buffotot, « la loi de programmation militaire pour les années 2009-2014 :», Défense et sécurité N°26, 2ème trim. 2009

[2] dont 3.66 milliards d’euros de ressources exceptionnelles

[3] prenant en compte les temps partiels et le temps de présence sur l’année ... !

[4] François Fillon et Hervé Morin, programmation militaire pour les années 2009 à 2014 , AN, Doc. N°1216, 29 octobre 2008, (page 4)

[5] Fillon (Op.cité) page 71

[6] livre blanc Défense et sécurité nationale, page 10

[7] Fillon (op.cité) page 5

[8] ibidem page 21

[9] ibidem page 41

[10] c’est-à-dire hors les mouvements nationalistes (FLNC, ETA) ou d’extrème-droite et d’extrème-gauche français.

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On imagine l'inconfort de la situation britannique; ils vont devoir faire des choix (nous, apparemment, c'est déjà fait) extrêmement déterminants pour définir ce que sera leur pays en termes de puissance, ce qu'ils n'ont jamais été habitués à faire. Un gouvernant britannique doit trancher et non "wait and see"; brrrrr. Il n'y aura que 3 options:

- pur auxiliaire américain (le plus vraissemblable)

- puissance très moyenne à capacité de projection limitée, sinon plus théorique qu'autre chose (hors d'OPEX humanitaire ou de très basse intensité)

- intégration à un machin européen mal défini

La dernière option semble souhaitée et répétée partout, par tous les Européens, mais absolument aucune évolution ne va dans ce sens: on préfère apparemment être, individuellement et collectivement, un réservoir d'unités spéciales et de capacités doublons à petite échelle pour les USA.

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La dissuasion nucléaire repose sur la même problématique politique et budgétaire en France et au Royaume Uni: "on la garde pour l'autonomie (RU) ou l'indépendance (France)" versus "qu'on la maintienne ou pas, le parapluie US est de fait pour toute l'Europe". Côté brit, le fait que le contrôle ultime soit ricain aide à faire pencher la balance d'un côté plus que vers l'autre, ce qui fait que quand retentissent les sirènes du "ça coûte un bras et les couilles", les oreilles y sont nettement plus attentives côté rosbif.

Alors quand en plus l'arbitrage budgétaire concerne non le principe même de l'arme nucléaire (comme suggéré récemment par des officiers d'EM anglais), mais juste sur le développement d'une arme en particulier, faut pas croire qu'il y ait un poids politique démentiel derrière; tout au plus ceux dont les circonscriptions dépendent de telle ou telle branche d'activité liée à ce développement.

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  • 2 weeks later...

Les armées vont se conformées au LB, mais en tirant les consequenses d'opex, d'interventions (afghanistan, pirates,....) l'application du LB peut il etre modifié : par exemple au lieu de 18 nvires de 1er rang en avoir 22 etc....

La tendance passée est le plus souvent le contraire,  :lol: voir à la hausse plus de ceci ou plus de cela, est souvent utopique chez nous; moralité tu n'auras pas 22 FREMM/HZN.

Sinon, le problème fondamental des armées (et du LB) à part la gouvernance et les processus de décision, c'est la manière absurde d'exprimer les contrats opérationnels.

Le problème du PA par exemple, c'est qu'il n'entre dans aucun contrat.

Un contrat opérationnel basé sur un effectif n'est que politique.

Ce qui compte, ce sont les effectifs de combattants au sol engagables et après simplement d'être capable de bien les supporter et appuyer.

Sinon, il n'y a pas de contrat en capacité air-air et air-sol par exemple et en fonction de la distance d'un territoire national.

La qualité n'est absoluement pas prise en compte.

Dire 270 avions de combat ou N navire pour la marine, cela ne veut rien dire si c'est de l'avion de combat de merde ou des barcasses.

Beaucoup de généraux ont conscience de nos faiblesses mais ne peuvent à cause de la discipline et des modes de débat ou de reflexion l'exprimer ou analyser et proposer.

Quand on dit que le LB prévoit tel ou tel contrat et bien après l'EMA respecte la décision politique et s'interdit de remettre en question le contrat.

Pas de bol, car les contrats ne disent rien sur l'intérêt de la capacité de projection de puissance par air.

Donc, le PA est en priorité deux puisqu'il faut respecter les contrats définis.

Si on definit mal les premisses d'un raisonnement le reste est faux.

De la même manière, si on définit un ordre initial la chaine militaire le met en oeuvre.

L'ordre initial ne prevoit rien pour certaines capacités.

Ils n'ont de toute façon aucun outil pour le faire et aucun crédit pour lancer des études de reflexions sérieuses.

Et comment voulez-vous qu'un général de 50 ans puisse faire les calculs correspondants lui même alors qu'il reste moins de deux ans dans un poste dont il ne connait rien au départ.

Et puis les retards pris sont tellement importants pour le courant que c'est la seule priorité après la dissuasion.On bouche les trous.

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http://lemamouth.blogspot.com/2009/08/la-crise-complique-la-manoeuvre-rh.html

La crise complique la manoeuvre RH

Personne ne l'avait évidemment prévue, il y a un an, quand on prévoyait de faire ("facilement", c'était même un sujet de franche rigolade chez certains) maigrir les armées. Elle est bien là, maintenant : la crise économique va sérieusement perturber les prévisions établies par les direction RH des trois armées. C'est particulièrement vrai dans l'armée de l'Air (-24% dans les cinq prochaines années), où les voies d'écoulement traditionnelles du personnel, les compagnies aériennes, font grise mine. Air France a révélé la semaine dernière étudier un plan social pour la rentrée : pas le moment pour accueillir d'anciens aviateurs, parmi les pistards ou parmi les équipages.

Parmi ces derniers, on disposait déjà depuis quelques semaines d'éléments de tendance : la compagnie n'avait pas prévu de faire de commissions de sélection, ce qui a, par exemple, refroidi ce sous-officier de quitter la chaleur douce de sa base aérienne.

La donne sera peut-être un peu plus différente pour certains personnels oeuvrant dans des spécialités moins touchées par la crise. C'est le cas par exemple des métiers de la sécurité, qui constitue un secteur d'écoulement des fusiliers commandos en excès dans l'armée de l'Air. La spécialité, qui va fondre, constituait précisément une des cibles visées par un accord signé par Hervé Morin, au printemps, avec le représentant du secteur.

Mais d'autres secteurs, qui avaient aspiré à tour de bras des mécaniciens, revoient aussi leurs perspectives. C'est le cas notamment de Turboméca, qui avait contribué, dans le sud-ouest, à attirer des mécaniciens en poste dans les RHC.

Même les officiers supérieurs, qui auparavant trouvaient assez facilement à s'occuper dans le privé, particulièrement dans l'armement et l'aéronautique, n'ont plus les mêmes passerelles. Comme me le confiait l'un d'eux, récemment, "c'est dur dehors...".

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  • 7 months later...

http://www.opex360.com/

10.000 postes supprimés de plus à la Défense?

La Révision générale des politiques publiques (RGPP) et le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale avaient conduit à supprimer 54.000 emplois au sein du ministère de la Défense.

En fait, selon les travaux de VAR (Variation annuelle du référentiel), et sur la base des calculs de la Direction des affaires financières (DAF), 10.000 postes supplémentaires pourraient disparaître dans les mois qui viennent. C’est en tout les cas l’information donnée par la lettre d’informations TTU du 10 mars dernier.

D’après cette publication, ce chiffre avancé ne prendrait pas en compte les besoins opérationnels des armées et souligne son caractère « quasi doctrinaire ». Toujours est-il que le cabinet du ministre de la Défense s’attend à ce que les états-majors des trois armées s’arrangent pour supprimer ces 10.000 postes.

A ce jeu-là, l’armée de Terre a la possibilité de satisfaire une partie de cette demande. L’armée de l’Air aussi, en fermant une base supplémentaire. Quant à la Marine nationale, qui a voit ses effectifs fondre (comme pour les aviateurs d’ailleurs), elle aurait indiqué son « incapacité à réduire davantage dans l’immédiat ».

Pour l’instant, le ministre de la Défense, Hervé Morin, n’aurait pas l’intention de suivre les recommandations de son cabinet et de la DAF, étant donné qu’il n’est pas question de plomber le moral des armées, déjà affectées par la RGPP, la réduction de leur format et la refonte de la carte militaire.

Et puis surtout, il n’est pas possible de toujours faire aussi bien, voire mieux, avec moins de personnels. Ou du moins il y a une limite à ne pas dépasser, le militaire français n’ayant pas le don d’ubiquité, même si, à l’avenir, de plus en plus d’opérations se feront dans le cadre d’une coalition.

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  • 5 months later...

Pour la Défense, c'est un peu la même chose : 3,5 milliards d'euros qu'il espérait toucher pour son ministère ne seront pas inscrits au budget des prochaines années. Là, ce n'est pas à une vente qu'il faut renoncer, mais à des achats... Les temps sont durs !

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/herve-morin-decu-par-sa-bete-de-course-17-08-2010-1225874_53.php

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  • 2 months later...
  • 3 months later...

http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=416:dossier575&catid=29:dossier&Itemid=55

Refonte de la carte militaire, réorganisation des états-majors, budgets de plus en plus « serrés », réduction constante des effectifs, vieillissement du matériel… Près de quinze ans après l’entrée en vigueur de la professionnalisation des armées, près de deux ans après la réintégration de la France dans l’Otan, la « grande muette » est inquiète. Elle s’interroge non seulement sur ses moyens, mais aussi sur la finalité, devenue floue, de ses missions. A quelle logique politique et stratégique obéit-elle ? Et au-delà, quelle peut être, aujourd’hui, la place de la fonction militaire dans une société régie par les seules « valeurs » marchandes, piétinant chaque jour les vraies valeurs, celles du service, du devoir et du sacrifice, que le soldat incarne dans toute leur quintessence ?

Lancinante comme la douleur d’une vieille blessure, l’image, imposée en 2008 par le général Jean-Claude Thomann, revient spontanément au détour des conversations entre militaires, sans parler des forums de discussions qui fleurissent sur Internet : au rythme où vont les réductions d’effectifs, l’armée de terre tiendra bientôt tout entière dans le Stade de France. Enfin presque, rectifient les plus optimistes puisque ses 81338 places seraient insuffisantes pour accueillir les 88000 combattants qui, au terme du dernier Livre blanc de la défense (2008) constitueront le fer de lance de nos effectifs en 2014. Mais les pessimistes remarquent aussitôt qu’en annexant la pelouse de ce même stade, on pourrait y ajouter sans mal les 6000 militaires non opérationnels et les 9000 civils de l’armée de terre, soit, en tout, 103000 hommes.

L’armée de la troisième puissance militaire mondiale réduite au public d’un stade, fût-il le plus grand de France : le raccourci parle à tout le monde… Et pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte, elle évoque bien pis : les 100000 soldats accordés à la Reichswehr de 1918 par le traité de Versailles et les 100000 autres concédés à Vichy, en 1940, aux termes de l’armistice négociée avec le IIIe Reich. La vaine poussière d’armées vaincues tout juste autorisées à maintenir l’ordre. Bref, à tirer sur la foule, en cas de besoin… Mais en aucun cas à s’opposer à l’invasion du territoire.

S’exprimant le 22 octobre 2010 à l’occasion des Journées des présidents des officiers de Coëtquidan, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Elrick Irastorza lui-même n’a pas lésiné sur la pédagogie pour faire comprendre le caractère « particulièrement compliqué » et « anxiogène » des réformes mises en place à partir de 2011 pour réduire le format de nos armées.

« En 1914, nous disposions de deux mille bataillons d’infanterie, de quoi mettre un fantassin tous les cinquante centimètres entre Nice et Dunkerque. Aujourd’hui avec nos vingt bataillons, nous avons de quoi en faire autant entre la porte Maillot et celle de la Villette ; 1724 canons français s’opposaient à Verdun à 2200 canons allemands. Il nous en reste aujourd’hui 128, réduction acceptée, je le rappelle, parce qu’elle devait être compensée par la mise en service du LRU [lanceroquettes unitaire, dont l’entrée en service est repoussée à 2014 et qui figure sur la liste des matériels en suspens, si de nouvelles coupes budgétaires devaient être opérées] dès 2012. »

Certes, depuis 1960, le maintien de l’intégrité du sol national repose sur la dissuasion atomique. Autrement dit, sur des « armes d’épouvante » susceptibles de faire subir à un ennemi plus fort que nous de tels dommages qu’il en perdrait tout intérêt à nous détruire. Née de la guerre froide, et toujours d’actualité face à d’autres puissances nucléaires, cette « assurance contre l’imprévisible » comme la nommait le général Gallois, vaut-elle encore s’agissant d’un agresseur asymétrique utilisant des armes conventionnelles et qui, de surcroît, déclencherait un conflit depuis l’intérieur même du territoire ? Evidemment non. Conçue pour réduire à néant un bassin industriel ou une métropole majeure à des milliers de kilomètres de nos frontières, l’arme nucléaire, même tactique, ne serait d’aucune utilité pour s’opposer à la constitution d’une enclave indépendante sur le territoire de la République, type Kosovo, ou au débarquement, pacifique ou non, sur les côtes de la Méditerranée, de centaines de milliers d’hommes chassés par la misère ou par l’instabilité politique – l’hypothèse du Camp des saints, chère à Jean Raspail, dont ce roman magistral de 1973 est réédité ces jours-ci.

Quant à la menace majeure qu’est devenu le terrorisme, irréductible, par définition, aux catégories guerrières traditionnelles, ce n’est pas à coups de missiles qu’on la dissipera. Ce qui dissuade d’agir un Etat, dont les intérêts vitaux sont bien identifiés, ne dissuade pas une nébuleuse infra-étatique, sans territoire ni structure politique afférente, et dont le seul intérêt « vital » réside dans l’accomplissement de ses buts de destruction ou de déstabilisation, forcément contingents. On le voit bien au Niger où les intérêts français, directement menacés, ne peuvent être efficacement protégés que par le déploiement de forces classiques, et rien d’autre…

Inquiets de voir nos trois armes réduites à un format décidément incompatible avec les missions d’une grande puissance (moins de cent mille militaires en armes en 2014, une force aérienne de combat ramenée à trois cents appareils et une marine à moins de trente grandes unités navales dont un seul porte-avions), les militaires ne sont pas pour autant rassurés sur le maintien d’une dissuasion efficace. C’est-à-dire, fondamentalement indépendante. Ou encore, pour reprendre l’expression consacrée par le général de Gaulle, capable de garantir à la nation que, si la France doit faire la guerre, ce sera vraiment « sa guerre ».

Le postulat du Livre blanc de 2008 est en effet sans équivoque : « sauf exception, lit-on page 201, toutes nos opérations militaires se dérouleront dans un cadre multinational. Celui-ci peut être préétabli, dans le cas de l’Alliance atlantique ou de l’Union européenne, ou ad hoc, dans le cas de coalitions de circonstance. » Peut-on prendre plus intégralement le contre-pied du premier Livre blanc, celui de 1972, rédigé sous l’autorité de Georges Pompidou et de Michel Debré, alors ministre de la Défense : « Pour un peuple libre, la sécurité se confond avec la sauvegarde de cette liberté fondamentale qui est la première de toutes les autres et qui s’appelle l’indépendance de la nation. »

Il est vrai qu’entre-temps, la France – que le général de Gaulle avait fait sortir, en 1966, du commandement intégré de l’Otan – est revenue au sein de cette organisation et qu’au fil des traités européens qu’elle a signés depuis 1992, ses gouvernements successifs ont considéré, à rebours de vingt siècles de pensée politique, que la souveraineté n’était plus un absolu et pouvait sans inconvénient, être transférée. Ce qui, d’Aristote à Carl Schmitt, et des légistes de la monarchie à ceux de la Révolution française, s’appelle une aliénation…

Plus de moyens, de moins en moins d’autonomie… Comment s’étonner que le moral des militaires soit au plus bas ? Leur inquiétude est d’autant plus forte qu’elle se double d’une cruelle déception : la dernière grande réforme de notre défense nationale – la transformation, en 1996-1997, sous l’égide de Jacques Chirac, de l’armée de conscription en armée professionnelle – devait avoir pour corollaire un accroissement considérable de nos moyens. L’échange, en quelque sorte, de la quantité pour la qualité…

Treize ans plus tard, on sait ce qu’il est advenu de cette promesse : beaucoup moins d’hommes – c’était prévu – mais aussi, et surtout, moins de matériels et des capacités d’intervention drastiquement réduites – ce qui ne l’était pas ! Le « format » rêvé pour l’horizon 2015 – 434000 hommes, toutes armes confondues, dont trente mille projetables à huit mille kilomètres pendant un an, appuyés par soixante-dix avions et deux porte-avions (pour qu’un soit disponible en permanence) – est devenu une peau de chagrin : déjà réduite, en 2010, à 305732 éléments, dont 240996 militaires (source : Observatoire social de la défense), l’armée ne devrait pas en aligner plus de 225000 en 2014. Ce qui introduit un doute légitime sur le maintien d’une force « projetable » autonome et renforce l’inquiétude des militaires sur la perte de notre indépendance matérielle et, partant, décisionnelle.

Le 10 juillet dernier, dans Valeurs actuelles, Frédéric Pons résumait ainsi la situation : « Les armées pourraient se rabattre sur le format des unités d’intervention interarmées de 5000 hommes, projetables en permanence dans un cadre national ou multinational… La réintégration dans l’Otan plaide en ce sens, même si, à terme, ce processus risque de faire de l’armée française un simple supplétif des Américains. »

Maître mot de Nicolas Sarkozy, « l’inter-opérabilité » de nos forces a un avantage : permettre à la France de maintenir l’aguerrissement de ses troupes, en étant présente sur des théâtres majeurs. Mais, ajoutait Frédéric Pons, « les inconvénients sont nombreux : la réduction du format devrait dégrader, ipso facto, les missions et les ambitions géopolitiques de notre pays, et le recours aux capacités alliées – le culte de la mutualisation, prétexte à beaucoup de renoncements – entraînera la perte de capacités pointues, au détriment direct de la France [et de l’Europe]. Ce “décrochage” technologique devrait bénéficier aux seuls Etats-Unis. Cette évolution est préoccupante : dans le monde, l’Europe désarme, tandis que l’Amérique et l’Asie ne cessent d’augmenter leurs budgets militaires. »

Dans chaque arme, de fait, c’est une hécatombe de moyens. L’armée de terre, qui devait disposer de 770 chars, dont 420 lourds (le Leclerc), selon le schéma 2015 arrêté sous Jacques Chirac, ne devrait pas en aligner plus de 500 en tout en 2014. L’aviation perdra 24 % de ses effectifs, la marine 11 %. La déflation des crédits est plus préoccupante encore : les baisses induites par les préconisations du Livre blanc, rédigé juste avant la crise financière, ont été aggravées par elle. Aux termes du Livre blanc, mais aussi de la loi de programmation 2009-2014, l’objectif initial était de consacrer en tout 377 milliards d’euros à la défense. Il pourrait n’en rester, au bout du compte, que 340…

Pour s’instruire du détail, il n’est que de prendre connaissance des auditions de nos généraux par la commission de la défense de l’Assemblée nationale dans le cadre de la préparation du budget 2011 (lire encadré, pages 34-35). Et malheur à ceux qui prennent moins de gants ! Le 5 janvier dernier, le Canard enchaîné révélait que l’un de nos meilleurs officiers, le général Desportes, ancien patron de l’Ecole de guerre, réputé pour la qualité de sa réflexion stratégique, manquait non seulement sa quatrième étoile, mais avait été placé sur écoutes téléphoniques par la DCRI (le contre-espionnage français, issu de la fusion, en 2008, de la DST et des Renseignements généraux). Sa faute : avoir critiqué, dans un entretien au Monde, daté du 2 juillet 2010, la stratégie choisie par les Etats- Unis en Afghanistan (« Elle ne semble pas fonctionner, factuellement, la situation n’a jamais été pire ») et de l’assujettissement des Français à celle-ci (« C’est une guerre américaine… Il n’y a pas de voix stratégique des alliés »). Surtout, le général Desportes est soupçonné d’avoir été l’un des auteurs, sinon l’inspirateur – ce qu’il dément formellement –, de la tribune parue le 18 juin 2008 dans le Figaro, sous le pseudonyme de Surcouf, et dénonçant une foncière inadéquation entre les orientations du Livre blanc et les intérêts de la France.

Ce texte, approuvé en privé par beaucoup de militaires d’active, soulignait en effet quatre incohérences majeures :

1. Une incohérence logique : « Alors que les crises se multiplient, l’Europe en général et la France en particulier diminuent leur effort de défense au moment même où chacun les augmente (les dépenses militaires mondiales ont progressé de 45 % en dix ans). »

2. Une incohérence doctrinale : « Le paradigme de la “guerre industrielle” (entre arsenaux étatiques) ayant été remplacé par celui de la “guerre bâtarde” – le plus souvent “au sein des populations” –, ce dernier exige à la fois des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée, une réorientation des programmes en conséquence […] Nous en sommes, nous, à la diminution des effectifs de l’armée de terre et au “report” de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure. »

3. Une incohérence politique : «Nous revenons dans l’Otan, avec une capacité militaire affaiblie, et tout en y revendiquant des postes de commandement […]. Nous baissons la garde au moment où nous souhaitons entraîner nos partenaires vers un renforcement de la défense européenne… »

4. Une incohérence tactique, enfin, « par rapport à la seule certitude que nous ayons : celle de nous engager vingt fois en Afrique dans les années qui viennent, pour y éviter des catastrophes humanitaires ou assurer l’évacuation de nos ressortissants. Si nous pouvons le faire aujourd’hui, c’est parce que notre réseau de bases nous confère une efficacité d’autant plus unique que l’ensemble des pays africains refuse le déploiement de l’US African Command (commandement américain en Afrique) sur le sol africain. Pour gagner […] trois mille postes budgétaires, nous affaiblissons de manière définitive notre positionnement, avec ce paradoxe que nos abandons vont conduire mécaniquement à un accroissement du nombre de crises que nous ne pourrons plus prévenir et dans lesquelles nous ne pourrons intervenir qu’à un coût incomparablement plus élevé. »

Trois ans après, cette dernière remarque apparaît prémonitoire : fermée en 2010, la base de Djibouti, où stationnait la Légion ne serait-elle pas des plus utiles aujourd’hui pour combattre la mainmise d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui a déclaré la guerre que l’on sait aux intérêts français en tuant ou enlevant nos ressortissants ?

Las ! Le Livre blanc est passé par là, anticipant d’un an le ralliement de la France à « l’arc stratégique » exclusif de l’Otan, de l’Atlantique à l’océan Indien. Le «Great Middle East », cher aux Anglo-Saxons, qui contourne superbement l’Afrique intérieure et, partant, les intérêts français… mais privilégie le golfe Persique. Abou Dhabi, par exemple, où l’armée française s’installe, à deux cent cinquante kilomètres des côtes iraniennes.

A l’inquiétude sur le dépérissement de nos moyens, s’ajoute donc, chez les militaires, une angoisse sur les buts de guerre de la France. Voués par nature au sacrifice, les soldats n’ont-ils pas le droit, après tout, de s’interroger sur le sens de leur engagement dès lors que leur mission de défense de la patrie ne leur apparaît pas dans toute sa clarté ? Quel qu’il soit, le « format » d’une armée s’articule à une finalité. Et quand cette finalité devient floue, comment s’étonner que le doute s’installe chez ceux à qui l’on demande tant avec toujours moins de moyens ?

C’est aussi qu’en s’estompant dans les méandres du dro i t international, la distinction ami/ennemi chère à Carl Schmitt n’affaiblit pas seulement l’esprit de défense : elle soumet le militaire à un ordre international abstrait qui, non seulement peut l’envoyer risquer sa vie pour des causes qu’il n’entrevoit pas comme vitales pour son pays, mais peut aussi, à l’inverse, le transformer en accusé devant un tribunal. Les anciens de l’opération « Turquoise », au Rwanda (1994), en savent quelque chose, comme l’a relaté le Spectacle du Monde du mois de novembre…

Dans son essai de 1931, le Fil de l’épée, le colonel de Gaulle remarquait que si la « mélancolie du soldat » était de toutes les époques, surtout en temps de paix, où triomphent d’autres valeurs que l’abnégation et l’héroïsme, l’ordre militaire n’avait été réellement attaqué à la racine qu’au début du XXe siècle. Quand la SDN, au prétexte de mettre la guerre hors la loi, l’avait simplement « déterritorialisée » en faisant des militaires, non plus les défenseurs de leur patrie, mais les agents d’un ordre juridique abstrait rompant tout lien organique entre le soldat et sa terre natale.

Quatre-vingts ans et une guerre mondiale plus tard, les choses n’ont fait qu’empirer au détriment du soldat. A-t-il jamais existé, dans l’histoire, autant de disproportions entre ce qui est demandé aux militaires, qu’on voit, pêle-mêle, risquer leur vie pour séparer des belligérants, nettoyer les plages souillées par le pétrole, charrier les monceaux d’ordures provoqués par la grève des éboueurs marseillais, et ce qu’on attend des civils ? Entre ceux qui « servent » la collectivité sans rien attendre en retour et ceux qui « se servent », le fossé, de fait, n’a jamais été aussi béant.

Nul n’est jamais entré dans l’armée pour s’enrichir, mais jamais, non plus, la notion de service n’aura été tant piétinée que par le triomphe des « valeurs » marchandes au terme desquelles tout a un prix. Tout, sauf le désintéressement dont la cote est décidément au plus bas. Sous Napoléon, déjà, l’officier désargenté considérait sans aménité le fourrier aux armées devenu un prince du faubourg Saint-Germain. Mais le cœur du pauvre «Marie-Louise » – ces soldats de la fin de l’Empire enrôlés par un décret de conscription signé de la main de l’impératrice –, même devenu demi-solde et parfois clochard avec la Restauration, s’était réchauffé pour l’éternité au « soleil d’Austerlitz ». Et cela suffisait à l’équilibre d’une société où la gloire comme la réussite matérielle pouvaient cohabiter, chacune à sa place.

Peut-on en dire autant du sous-officier de 2011, payé 2500 euros par mois pour risquer sa vie en Afghanistan et découvrant qu’en quelques clics, un trader peut gagner pour lui-même plusieurs dizaines de millions et, en prime, déstabiliser des Etats, cependant que la Marseillaise, qu’on ne chante plus guère que dans les stades, honore en priorité les vedettes éructantes du ballon rond, couvertes d’or et de scandale ? La différence avec 1815, et même 1914, c’est que la gloire a déserté l’esprit de sacrifice pour s’investir tout entière dans le monde des affaires, dont fait aussi partie le sport. C’est là sans doute qu’en dernière analyse, il faut chercher la cause du grand malaise de la fonction militaire. Et de quelques larmes secrètes, quand il est demandé à des chefs d’économiser encore, d’économiser toujours, pour que vive la France.

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