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Guerre civile en Syrie


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La thèse du soulèvement populaire contre un dictateur sanguinaire qui massacre les civils tout azimut prend de nouveau du plomb dans les ailes. Jacques Bérès, chirurgien français, de retour d'Alep où il a pu soigner les blessés estime que 60% des blessés sont des combattants (des statistiques bien meilleures que les opérations anti-guerilla américaines à Falloujah ou l'attaque de Grozny) et que parmi ces combattants, et au moins la moitié ne sont même pas syriens...

http://www.20minutes.fr/article/999721/syrie-presence-djihadistes-francais-parmi-rebelles

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Bon papier du Monde sur la bataille d'Alep.

Les insurgés ont pris un complexe militaire et progressent, et le pouvoir a visiblement fait un petit gros dommage collatéral. Ils parlent aussi des Albatros L-39 utilisés pour les bombardements.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/09/08/massacre-a-alep-une-arme-de-guerre-de-plus_1757597_3218.html

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http://www.lepoint.fr/monde/syrie-nouvelle-dispute-entre-russes-et-americains-sur-la-guerre-09-09-2012-1504300_24.php

Russes et Américains ont étalé de nouveau au grand jour dimanche leurs divergences sur la guerre en Syrie, le jour même où le médiateur international Lakhdar Brahimi est attendu au Caire pour sa première mission depuis son entrée en fonctions.

Sur le terrain, les forces du régime de Bachar al-Assad, appuyées par des chars, bombardaient sur plusieurs fronts les localités où sont retranchés les rebelles qui continuent d'opposer une forte résistance malgré des revers, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La dispute entre la Russie, allié de poids de Damas, et les Etats-Unis qui réclament le départ de M. Assad, survient alors que M. Brahimi a jugé "indispensable" le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise qui entre le 15 septembre dans son 19e mois.

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a pris officiellement ses fonctions le 1er septembre, était attendu dimanche soir au Caire mais n'entamera ses entretiens que lundi matin avec le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, selon une source à l'organisation.

Il prévoit de se rendre aussi à Damas après que "les derniers détails de cette visite auront été finalisés", selon son porte-parole. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan qui a démissionné le 2 août en admettant l'échec de ses efforts et en l'attribuant à un manque de soutien des grandes puissances.

Il s'est également entretenu au téléphone avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, et envisage de se rendre à Téhéran, allié clé de Damas dans la région, après son déplacement en Syrie, selon l'adjoint du ministre iranien.

Les divergences russo-américaines bloquent les efforts internationaux pour un règlement du conflit, déclenché en mars 2011 par un mouvement de contestation pacifique qui s'est militarisé face à la répression menée par le régime décidé à en finir avec une rébellion qu'il assimile à du "terrorisme".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, préconisée par Moscou qui veut pousser cette instance à adopter un accord conclu en juin à Genève sur une transition politique en Syrie mais qui n'appelle pas au départ de M. Assad.

"Conséquences en cas de non-respect"

Mme Clinton a ajouté que si les différends persistent avec Moscou, les Etats-Unis "oeuvrerons avec des Etats partageant le même point de vue pour soutenir l'opposition syrienne afin de hâter le jour où Assad tombera (...)".

Les alliés européens des Etats-Unis ont de leur côté évoqué samedi de nouvelles sanctions contre Damas.

Pendant ce temps, les combats entre soldats et rebelles et les bombardements des troupes faisaient rage à Alep (nord), Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Deir Ezzor (est) et dans la province de Damas, selon des militants.

A Alep, des tirs sporadiques, à l'arme légère et à l'artillerie, étaient entendus par des journalistes de l'AFP dans plusieurs quartiers et les survols persistants de jets de combats vident les rues.

Deux immeubles civils d'habitation ont été entièrement détruits par un bombardement aérien samedi après-midi dans le quartier de l'hôpital Al Shifa, en zone rebelle et selon les registres de l'hôpital, occupé en partie par des combattants de l'ASL, ces frappes ont fait 22 morts, tous civils.

"Tout ce dont nous avons besoin, c'est de quoi descendre ces avions. Imposez une zone d'exclusion aérienne ou donnez nous de quoi abattre les avions. Et dans un mois Bachar est fini!", lance près de l'hôpital un combattant rebelle, Omar Abdoul Farouk, 26 ans, aux journalistes occidentaux.

Samedi, l'armée appuyée par des chars et des hélicoptères, avait repoussé après 20 heures de combats une attaque des rebelles contre une caserne --et son importante armurerie-- dans le secteur de Hanano à Alep, où ils cherchaient à mettre la main sur des armes.

"La caserne Hanano a résisté aux plans des groupes armés pour la contrôler, elle est restée aux mains de l'armée", a affirmé le journal al-Watan proche du pouvoir.

Mais selon des témoins sur place, la caserne n'est pas entièrement contrôlée par l'armée.

Plusieurs chefs d'unités rebelles interrogés dimanche par l'AFP à Alep ont assuré y avoir récupéré des centaines d'armes légères et de nombreuses caisses de munitions, dans la nuit de vendredi à samedi.

Les violences ont fait 54 morts à travers le pays, en majorité des civils, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

Un réalisateur syrien de 34 ans Tamer al-Awam a été tué à Alep, a annoncé dimanche le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition, sans préciser la date de sa mort. Selon le CNS il avait quitté l'Allemagne où il résidait pour se joindre aux "médias de la révolution".

Depuis le début du conflit, plus de 27.000 personnes ont été tuées selon l'OSDH. De plus, des centaines de milliers de Syriens ont fui le pays pour se réfugier dans les pays voisins alors que 1,2 million de Syriens ont besoin d'aide à l'intérieur du pays

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@ Rochambeau

Mon propos n'était pas de juger tel ou tel décision de la France ou position d' un certain nombre de français prisent à differents momments de l'histoire de France, mais plutot de montrer que tous les témoignages sont possibles et que certains sont la conséquence même de la propagande du régime en place (notamment dans le cas de l'appui d'une partie de la population française au régime de Vichy, malgré qu'il soit aux ordres de l'occupant), et que surtout, si un outil comme internet avait existé, les forumeurs auraient pu aller trouver des témoignages qui appuiraient leurs opinions, quelques soit leur positionement par rapport aux evenements qui sont le sujet du topic.

Je ne rentrerait pas dans le débat qui consisterait à comparer les pertes civiles et les destructions causé par la reconquête de Grozny et celle de Fallujah, mais dans le cas de Grozny, l'armée russe a agit sans retenue, comme si les tchéchennes n'étaient pas des citoyens russes, alors que les américains étaient en pays occupé. Et c'est ce type d'attitude qui prévaut en Syrie, avec en plus le mélange avec une attitude  semblable à celle des israèliens lors du conflit de Gaza en 2006 et assumer à l'époque par certains généraux, qui est de punnir les populations des villages, des villes ou des quartiers des villes qui "laissent" les rebelles les occupés. En agissant de la sorte ils espérent ammener les populations a demander aux insurgés de quitter leurs quartiers ou leurs villes, comme cela semble arriver de plus en plus. Mais dans la pratique, en agissant de la sorte, ils ressemblent beaucoup plus à une armée étrangère et non pas à une armée chargée de garantir la sécurité de ses concitoyens, et cela, le régime le fait sans la moindre hésitation, car seule sa survie compte! Le dernier rapport d'Amnesty International sur Alep est sans équivoque sur ce sujet:

"Ce document de 11 pages et les vidéos qui l'accompagnent se fondent sur les recherches effectuées directement par Amnesty International, sur le terrain, durant la première quinzaine d'août.

Il fournit des informations sur les frappes aériennes et les tirs d'artillerie, de plus en plus fréquents, menés par les forces gouvernementales sur les quartiers résidentiels et s'apparentant souvent à des attaques sans discrimination qui mettent sérieusement en péril la population civile.

« Le fait que les forces gouvernementales utilisent des armes imprécises, telles que des bombes non téléguidées, des obus d'artillerie et des mortiers, a augmenté de manière dramatique le danger pour les civils », a commenté Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les réactions aux crises, récemment de retour d'Alep.

Au cours d'une visite de 10 jours dans cette ville, la délégation d'Amnesty International a étudié une trentaine d'attaques au cours desquelles de très nombreux civils non impliqués dans les hostilités, dont beaucoup d'enfants, ont été blessés ou tués chez eux ou alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. Certains se trouvaient même dans des lieux où ils s'étaient réfugiés à la suite d'attaques aveugles sur des quartiers habités.

Souvent, aucune distinction n'était faite entre combattants de l'opposition et population civile. Plutôt que de viser des objectifs militaires spécifiques, les attaques semblaient dirigées, sans discernement, contre les quartiers contrôlés de facto par les combattants de l'opposition ou ceux dans lesquels ils stationnaient ou qui servaient de base pour leurs opérations."

Source:http://www.amnesty.org/fr/news/syria-civilians-bear-brunt-battle-aleppo-rages-2012-08-23

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En agissant de la sorte ils espérent ammener les populations a demander aux insurgés de quitter leurs quartiers ou leurs villes, comme cela semble arriver de plus en plus. :

Un article du monde traitant du même sujet :

A Alep, Damas tente d'isoler les rebelles

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/09/10/a-alep-damas-tente-d-isoler-les-rebelles_1757974_3218.html

« Le fait que les forces gouvernementales utilisent des armes imprécises, telles que des bombes non téléguidées, des obus d'artillerie et des mortiers, a augmenté de manière dramatique le danger pour les civils », a commenté Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les réactions aux crises, récemment de retour d'Alep.

On se demande pourquoi l'atitude de l'ASL qui consiste à venir s'incruster au sein de la population n'est pas "denoncée" comme un danger pour les civils ?
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Surtout qu'au niveau du Droit international c'est plutôt considéré comme un crime de guerre  :lol:

M'enfin bon c'est un conflit asymétrique, je vois mal tout le monde se mettre en ligne dans le désert et se laisser crever.

Apparemment c'est la France qui a sauvé la peau de Manaf Tlass :

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/09/10/syrie-debut-de-la-mission-de-paix-pour-l-emissaire-international-brahimi-au-caire_1757803_3218.html

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Apparement la France a rendu service à Bachar en lui permettant de se debarrasser d'un play boy plus qu'un soldat ,ce qui a permis à Assad  de resserer la boite sur un noyau dur et fidele,non ?
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Le général Manaf Tlass, plus haut gradé syrien ayant fait défection, a affirmé ce lundi sur BFM TV avoir été exfiltré de Syrie par les services secrets français. Interrogée, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n'a pas souhaité faire de commentaire.

"Des services français m'ont aidé à sortir de Syrie et je les en remercie", a déclaré le général dissident dans un entretien à la chaîne d'informations en continu.

Il avait fait défection en juillet dernier et avait appelé à la "transition" dans son pays, en accusant le pouvoir d'être responsable de la crise et en exprimant sa "colère" vis-à-vis de l'armée.

Fils du général Moustapha Tlass, un ex-ministre de la Défense et ami proche de l'ancien chef de l'Etat Hafez al-Assad, Manaf Tlass a fait partie de la "nomenklatura" syrienne et a été l'ami d'enfance de l'actuel président, Bachar el-Assad.

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Djihadistes français en Syrie : combien de nouveaux Mohamed Merah en puissance ?

Abdelkader Merah, frère de Mohamed, doit être entendu par les juges d'instruction à Paris ce lundi. Dans le même temps, les rebelles syriens ont été rejoints par des djihadistes étrangers dans leur lutte contre Bachar el-Assad. Parmi eux, des Français. Un risque pour notre pays ?

Atlantico : Les jeunes Français musulmans seraient de plus en plus nombreux à grossir les rangs de l'insurrection en Syrie. Jacques Bérès, cofondateur de Médecins sans frontières, a témoigné en avoir soignés à Alep. Ils sont venus faire le Djihad dans le but de faire tomber Bachar el-Assad. Quelle est la situation sur place ?

Wassim Nasr : De plus en plus nombreux, je ne dirais pas cela. Mais il faut savoir que ce phénomène n’est pas nouveaux, des Français – qu’ils soient d’origine arabe ou pas - ont rejoint les différents mouvements djihadistes de part le monde, et cela depuis les années 1980. A cette époque les djihadistes avaient le soutien matériel, moral et financier des capitales occidentales et des pétromonarchies arabes pour combattre le communisme.

Aujourd’hui, on retrouve une configuration similaire, sauf que l’ennemi n’est plus le communisme mais le régime syrien. On parle de quelques combattants français à Alep, certains d’origine arabe, d’autres non. En mars dernier, les autorités libanaises ont arrêté un groupe d’une dizaine de Français qui essayaient de passer la frontière libano-syrienne. Cette information est passée quasi inaperçue, à un moment où l’affaire Merah captait toute l’attention des médias.

Début septembre, le journaliste Robert Fisk - du journal britannique The Independent - a interviewé un djihadiste franco-algérien originaire de Marseille dans une prison à Damas. Mais le dernier témoignage est celui du docteur Jacques Bérès qui rentre tout juste d’Alep. Il m’a décrit deux jeunes frères français - il en a soigné un de ses propres mains : « deux illuminés dont un n’a pas hésité à faire l’éloge de Mohamed Merah, avec une voix douce, des traits fins, mais capable de vous égorger avec le sourire tout en vous convaincant que c’est pour votre bien ».

Parmi ces jeunes djihadistes, certains peuvent-ils revenir en France pour commettre des attentats, à la Mohamed Merah ?

Je ne pense pas qu’on verra une multiplication des Merah à cause du conflit syrien. Son cas est proche de celui de David Headley, informateur de la DEA (Drug Enforcement Agency) américaine, à la tête du groupe responsable des attentats de Mumbai (2008). C’est ce genre de personnage qui représente le vrai danger, plutôt que les djihadistes qui rentrent de Syrie avec habits traditionnels et barbes. Cela dans la mesure où l’endoctrinement se fait à Paris, comme à Londres et comme dans toutes les villes occidentales plutôt qu’en territoire syrien.

Cette situation est-elle propre à la France ou s'étend-elle à d'autres pays européens ?

Plusieurs journalistes ont rencontré des djihadistes venant des pays européens. Mais cela ne veut pas dire que les appels au Djihad vont se généraliser à toutes les mosquées européennes et que les prédicateurs vont embrigader des centaines de jeunes musulmans occidentaux.

Il ne faut pas oublier que la majorité de ces djihadistes sont d’origine syrienne ou des Syriens naturalisés dans leurs pays d’accueil. J’ai eu dernièrement l’occasion de voir des images de plusieurs d’entre eux : un Suédois poussé vers le Djihad par son épouse ; un entrepreneur autrichien qui a déménagé sa famille en Turquie avant de rejoindre le combat ; un Hollandais coupeur de tête protégeant des civils avec son imposante silhouette ; etc. Ces hommes se battent par conviction sous la bannière de Jabhat el-Nousra (en Syrie, ndlr) à Alep.

Parmi ceux qui ne sont pas d’origine syrienne, beaucoup sont des vétérans des conflits irakien et libyen. Lioua el-Ouma (Les Brigades de l'Oumma) a été formé par Mehdi Harati, un Irlandais d’origine  libyenne vice-président du Conseil Militaire de Tripoli. Cette brigade gère un camp d’entrainement - au combat urbain et à la fabrication d’engins explosifs - dans la région d’Idlib.

Source:

http://www.atlantico.fr/decryptage/djihadistes-francais-en-syrie-nouveaux-mohamed-merah-en-puissance-wassim-nasr-476839.html

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a leurs retour en france ils risquent de crée des cellule djihadiste , aujourd'hui leurs ennemie c'est le regime chiit de bachar al assad demain ça sera la france.

Bah la DCRI les arrêtera et puis c'est tout. Ils réussiront à poser une bombe? Où est le problème pour l'Etat français? Ce sera juste dommage et triste pour les quelques victimes hypothétiques. Faut pas confondre les mouvements médiatiques avec le fond des choses.

Mais j'ai une question plus importante: où ça en est sur le terrain en Syrie? On n'en parle plus trop dans les médias, faudrait-il en conclure que les choses ne s'arrangent pas pour les rebelles anti-Assad? Je n'ai pas d'infos récentes sur la situation à Alep et ailleurs.

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Mais j'ai une question plus importante: où ça en est sur le terrain en Syrie? On n'en parle plus trop dans les médias, faudrait-il en conclure que les choses ne s'arrangent pas pour les rebelles anti-Assad? Je n'ai pas d'infos récentes sur la situation à Alep et ailleurs.

A Alep, "il n'y a pas un seul endroit où on se sente en sécurité"

L'INTÉGRALITÉ DU DÉBAT AVEC JEAN-PHILIPPE RÉMY, ENVOYÉ SPÉCIAL DU "MONDE" EN SYRIE, MARDI 11 SEPTEMBRE 2012

http://www.lemonde.fr/proche-orient/chat/2012/09/10/que-se-passe-t-il-vraiment-a-alep_1758183_3218.html

jlp : Quel pourcentage de la ville d'Alep est détruit ?

Jean-Philippe Rémy : Les bombardements par l'aviation et par l'artillerie ont une particularité, c'est qu'ils frappent des immeubles d'habitation de manière indifférente au milieu des quartiers. Au fil des jours, on voit bien à quel point le rythme des destructions s'accélère, mais il est difficile de quantifier de manière précise le pourcentage que cela représente. On peut, toutefois, prendre un exemple révélateur : dans le quartier d'Al-Chaar, il n'y a pas une rue dans laquelle il n'y ait pas au moins un immeuble touché par un projectile. Certains de ces immeubles sont entièrement détruits, d'autres sont frappés dans les étages.

Mais le plus dur pour la population qui vit encore dans cette zone est que la menace de nouvelles bombes est permanente. En raison de l'extrême violence de la situation, il est difficile de parcourir tous les quartiers pour se faire une idée précise des habitants qui restent dans Alep, en tout cas dans la zone tenue par l'Armée syrienne libre (ASL), qui est actuellement bombardée.

Mais les observations que l'on peut faire au jour le jour désormais sont de deux natures. D'abord, il reste peu d'habitants dans les quartiers, notamment parce qu'un certain nombre de familles ont fui ou certains pères de famille ont préféré envoyer femmes et enfants dans d'autres zones. Soit dans la partie ouest de la ville, côté gouvernemental, soit à l'extérieur dans des villages plus sûrs. Ceux qui restent dans les quartiers les plus bombardés disent rester pour protéger leurs biens. C'est donc une situation particulièrement désespérée.

Ces jours derniers, un nouveau facteur se greffe : l'intensification des bombardements qui touchent de nombreux quartiers et les coupures d'eau dans certains quartiers nord, pousse, cette fois, des familles entières à quitter brusquement Alep. J'ai vu des quartiers dans lesquels il ne restait presque plus personne.

igor : Quel est actuellement le rapport de force entre les deux camps ?

Pendant plusieurs semaines, c'est-à-dire depuis l'entrée de l'ASL dans Alep et la conquête de presque la totalité de la moitié est de la ville, la situation s'était figée, avec des lignes de front meurtrières mais qui bougeaient peu dans plusieurs coins de la ville. Le constat de cette impasse montre que les deux camps en présence ont leurs faiblesses et ne sont pas parvenus jusqu'ici à engager un mouvement décisif pour mettre fin à cet enlisement.

Depuis la fin de la semaine dernière, il y a une tentative en cours de l'Armée syrienne libre pour tenter une percée. C'est la raison pour laquelle ils ont lancé, vendredi soir, cette opération vers le camp d'Hananou. Cette offensive coïncide avec la montée en puissance des bombardements de l'armée syrienne et de la destructrion méthodique des zones tenues par l'ASL. C'est donc un nouveau rapport de force qui est en train de s'établir. Les forces gouvernementales veulent, de toute évidence, rendre invivable la moitié est de la ville.

Il faut préciser que l'armée syrienne dispose d'une totale maîtrise du ciel et bombarde en toute liberté avec des avions qui larguent des bombes capables de détruire des immeubles entiers ou qui ouvrent le feu à la mitrailleuse lourde, ainsi que des hélicoptères. Ceux-ci en plus des différentes pièces d'artillerie qui tirent depuis des bases gouvernementales. Il y a donc une sorte de course contre la montre qui s'effectue avec une lenteur meurtrillère où chaque camp, en dépit de ses faiblesses, tente de saper les forces de l'ennemi pendant que la ville est peu à peu détruite. On remarque que la partie gouvernementale à l'ouest est à l'abri des bombes et des attaques. Raison pour laquelle, du reste, une partie de la population du quartier est s'y réfugie.

pil : De quels moyens armés disposent les rebelles ?

Les informations difficiles à vérifier circulent sur des livraisons d'armes dont bénéficieraient les groupes de l'Armée syrienne libre. Sur le terrain, j'ai été frappé par le fait que les insurgés ne disposent pas des moyens pour abattre les avions ou les hélicoptères gouvernementaux. Ils ont quelques armes antiaériennes montées sur des pick-up, mais en nombre très insuffisant pour menacer l'armée de l'air syrienne. Je trouve aussi les groupes que je vois combattre en ville globalement sous-équipés. Il semble qu'ils aient suffisamment de munitions pour se battre, mais un nombre d'armes limité. Des vieilles kalachnikovs, quelques lance-roquettes, très peu de choses au total. Ils compensent par une énergie assez impressionnante.

S'ils abattaient, ne serait-ce qu'un avion, sans doute cela perturberait totalement la liberté de bombarder dont jouit actuellement l'armée de l'air syrienne. Le fait qu'ils ne le fassent pas, alors qu'ils sont écrasés aussi par les bombes, montre le peu de moyens dont ils disposent.

En face, que sait-on de la situation morale des troupes gouvernementales ? Peu de choses, mais certains déserteurs insistent sur le fait qu'une partie des soldats loyalistes, notamment les hommes de rang de confession sunnite, sont épuisés par cette guerre d'usure. On imagine l'état d'esprit des hommes qui, jour après jour, bombardent des quartiers. Et cela pourrait poser à un moment des problèmes au sein de l'armée gouvernementale. Cette armée a, pour l'instant, échoué à reprendre Alep. Elle est peut-être en train de s'épuiser.

Betty : Les rebelles peuvent-ils, selon vous, gagner la bataille d'Alep ?

Tout dépendra de l'état exact des forces gouvernementales et de leur capacité à détruire la ville en espérant ainsi faire d'Alep une ruine. Ce n'est pas sur le terrain, avec des fantassins, que l'armée gouvernementale peut espérer reconquérir la ville. Si demain, l'Armée syrienne libre a finalement le moyen d'empêcher les avions de bombarder, ils pourraient bénéficier d'un nouvel avantage incomparable. Mais à ce stade, l'équilibre des forces et des faiblesses de chaque camp condamne la situation à durer.

Autre point important concernant l'Armée syrienne libre, si les tentatives actuelles d'unification des groupes assez indépendants parfois qui la constituent réussissent, elle lui donneraient un nouvel avantage. C'est tout l'effort qui est en train d'être réalisé.

Admin : On a entendu dire que les forces gouvernementales n'utilisaient pas toute la violence de destruction dont elles disposent... Qu'en pensez-vous à présent ?

Les forces gouvernementales disposent d'armes chimiques, elles l'ont confirmé elles-mêmes. Leur emploi – on le sait – changerait totalement la réaction internationale. Par ailleurs, l'armée syrienne pourrait utiliser des missiles encore plus destructeurs que les armes utilisées actuellement. Ceci risquerait peut-être de déclencher aussi une réaction de l'extérieur.

Dans l'état actuel des choses, le gouvernement s'en tient donc aux bombardements et à l'artillerie conventionnelle, qui lui permet de tuer sa propre population en même temps que les insurgés en toute impunité.

Visiteur : D'où proviennent des armes de l'ASL ? Ne pourraient-ils pas se procurer des armes antiaériennes ?

Les pays qui réfléchissent, assez lentement d'ailleurs, à un appui plus important à l'ASL sont confrontés au problème de ces divisions. Il y a dans la masse de l'insurrection syrienne des groupes islamistes qui pourraient récupérer, peut-être, des armes antiaériennes en circulation en Syrie pour d'autres usages et d'autres régions.

Les responsables de l'Armée syrienne libre demandent donc qu'une aide leur soit fournie sous la forme d'armes antiaériennes, notamment des missiles portables sol-air, type Stinger, assortis de mesures de contrôle. Pour l'instant, de toute évidence, ces demandes n'ont pas été entendues.

Tireur : Pouvez-vous, sil vous plaît, nous décrire les personnes qui composent l'ASL, leurs origines et leurs motivations ?

SAM : Avez vous vu des djihadistes au sein de l'ASL ?

A la base, l'ASL s'est constituée avec des cellules organisées dans la clandestinité par des déserteurs de l'armée gouvernementale rejoints par des contestataires. Le rôle de ces déserteurs est important, puisqu'ils amenaient avec eux leur formation militaire. Formation cependant limitée, puisque l'on compte peu d'officiers supérieurs parmi eux. Certains de ces déserteurs, du reste, étaient simplement en train d'effectuer leur service militaire. Parallèlement, d'autres groupes se sont constitués sur la base de combattants de tendance salafiste.  Combien étaient-ils à l'origine ? Sans doute relativement peu. On parle parfois de de 10 à 20 %.

Mais un phénomène nouveau est apparu au cours des dernières semaines dans la région d'Alep. Plus les combats durent avec ces conditions de vie d'une dureté incroyable, et plus certaines unités de l'ASL commencent à virer du côté islamiste. Ce phénomène est difficile à mesurer, mais on le constate dans beaucoup d'unités. Ce que cela signifie ensuite pour l'ASL est impossible à prédire, mais il faut garder en tête que plus le temps passe et plus cette coloration islamiste des combattants risque de s'accentuer. Il y a dans l'ASL des combattants qui ont pris les armes pour changer le régime et vivre dans une Syrie plus libre. Ce serait un autre crime que de les abandonner à ce stade.

Visiteur : La présence de combattants étrangers dans les rangs de l'Armée syrienne libre ne risque-t-elle pas de rendre plus difficile encore l'après-Assad ?

Même s'il est évident que des combattants étrangers se trouvent en Syrie actuellement, et même si le secret qui les entoure ne permet pas de cerner avec exactitude leur poids au sein de l'opposition armée, ces combattants semblent demeurer minoritaires. On croise des étrangers, on entend parler d'eux dans certaines unités, mais il ne m'a pas semblé distinguer qu'ils jouaient un rôle capital dans la bataille. Bien sûr, compte tenu de la situation, la plus extrême prudence s'impose. Mais ce phénomène de transformation des combattants syriens me semble, à ce stade, plus préoccupant que la présence de combattants étrangers.

Par ailleurs, il faut garder à l'esprit que certains Syriens sont allés se battre sur différents terrains djihadistes, notamment en Irak. Il y a bien entendu une galaxie islamiste qui sera l'une des grandes questions dans le futur. Mais on est loin d'être face à une insurrection qui serait totalement contrôlée par cette tendance. Dans l'après-Assad, cela fera partie des problèmes, mais cela sera loin d'être le seul. Du reste, pour l'instant, les questions de l'après-Assad restent encore théoriques. L'incertitude sur le terrain est tellement importante que la guerre civile pourrait durer encore longtemps, si aucun de ces facteurs ne change.

Boublou : Quelle est la position des chrétiens à Alep ? Et que se passe-t-il dans leurs quartiers ?

La plus grande partie des quartiers à forte population chrétienne se trouve en zone gouvernementale. Il est très difficile de savoir ce qui se passe dans les zones de front qui touchent les quartiers chrétiens comme Jdéidé. D'une manière générale, il y a à Alep plusieurs types de chrétiens. J'étais, avant-hier, dans le quartier de Boustan Al-Bacha, où se trouve une importante population arménienne. La plupart des habitants ont fui et les seuls qui restent s'enferment à double tour dans leur appartement. La dimension communautaire ne joue pas de rôle dans un quartier comme celui-ci, même si les combattants de l'ASL sont en grande majorité sunnites. Leur préocupation est plus d'obtenir le front de ces quartiers avec la zone gouvernementale voisine. Les chrétiens, d'une manière générale, peuvent avoir des opinions différentes, mais personne ne les exprime au milieu des combats.

emilie : Y a-t-il des affrontements directs entre civils favorables et hostiles à Bachar Al-Assad ou la guerre est-elle elle menée uniquement par les "armées" ?

La guerre dans Alep est menée exclusivement par les groupes armés de l'ASL et les troupes loyalistes. Mais dans les zones ASL, il reste de nombreux sympathisants du pouvoir, certains membres des multiples services de renseignements et des chabiha, la milice du pouvoir. Tout laisse à penser que ces groupes se réorganisent et pourraient, dans un futur proche, s'attaquer aussi à l'ASL. Cela ne signifie pas que le conflit s'achemine vers une dimension communautaire.

Les Kurdes, de leur côté, sont restés neutres à Alep depuis que le conflit a commencé dans la ville, fin juillet. Il me semble que cette neutralité prudente reflète les intentions de beaucoup de communautés.

François : Comment faites-vous pour circuler dans Alep au milieu des bombes et des tirs ?

Je n'ai jamais rencontré des conditions d'une telle difficulté. Il n'y a pas un seul endroit où l'on puisse se sentir en sécurité dans Alep en raison des bombardements qui frappent n'importe où, y compris les hôpitaux.

Ceci pour Alep , pour le reste du pays ,c'est calme ou presque ,sinon l'envoyé du monde aurait fait un saut ?

J'attendais la question ? Est-ce les civiles pouvaient fouir ,s'ils le voulaient ,la partie occupée par l'ASL ?

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L'ONU propose des résolutions en permanence rejetées par la Russie, et les deux camps s'accusent de crimes de guerre ou contre l'humanité.

Le nombre de réfugiés quittant Alep (et le pays en général) continue d'augmenter, les rebelles ne semblent pas s'opposer au départ des civils à Alep...

Angelina Jolie visitant un camp de réfugiés syriens en tant qu'émissaire du HCR est la seule info nouvelle du jour :

http://www.lematin.ch/monde/angelina-jolie-chevet-refugies-syriens/story/17188864

Vidéo des combats à Alep :

http://www.lefigaro.fr/international/2012/09/10/01003-20120910ARTFIG00679-syrie-les-combats-dans-alep-font-rage-a-chaque-coin-de-rue.php

 

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Syrie: l'ASL composée à 10% de djihadistes (rapport)

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LONDRES, 11 septembre

L'Armée syrienne libre - branche armée de l'opposition anti-Assad - est composée à 10% d'islamistes radicaux, lit-on dans un rapport de l'institut de recherche britannique de lutte contre l'extrémisme Quilliam Foundation.

"L'influence de groupements djihadistes dans le pays s'accroit, ce qui fait craindre que la nébuleuse Al-Qaïda puisse être derrière le chaos en Syrie", indiquent les auteurs du rapport rendu public lundi.

D'après les experts de la fondation, l'activité croissante des islamistes dans ce pays proche-oriental signifierait que "le soulèvement populaire aborde une nouvelle phase de développement" qui se distingue par un radicalisme accru

.

http://fr.rian.ru/world/20120911/196010836.html

Syrie: Moscou condamne l'attentat d'Alep

http://fr.rian.ru/world/20120911/196016981.html

Défections de responsables syriens: Paris reconnaît avoir joué un rôle

http://fr.rian.ru/world/20120911/196018431.html

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Mais j'ai une question plus importante: où ça en est sur le terrain en Syrie? On n'en parle plus trop dans les médias, faudrait-il en conclure que les choses ne s'arrangent pas pour les rebelles anti-Assad? Je n'ai pas d'infos récentes sur la situation à Alep et ailleurs.

Mon post du 18 août me semble toujours d'actualité.

http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,16556.msg640708.html#msg640708

Les rebelles ont pété quelques bases aériennes au nord, et il y a des pertes dans les deux camps sans gains de terrain où bouleversement stratégiques.

ça s'attritionne, je me demande combien de temps ça peut durer comme cela.

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je me demande si les résolutions ne sont pas non plus de la poudre aux yeux pour se donner bonne conscience.

La poussière retombe sur les printemps arabes, et le paysage dévoilé n'est pas très sexy (c'est bien sur une question de point de vue).

il y avait l'article très intéressant mis en avant sur le fil des printemps, et quand on voit l'actualité en Lybie et en Egypte ce matin

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/09/11/011-manif-ambassade-etats-unis-egypte-libye.shtml

(je ne vous met que le chapeau):

Des représentations diplomatiques américaines prises d'assaut en Égypte et en Libye

Un film attribué à des Américains et jugé offensant pour l'islam a soulevé l'ire de manifestants mardi au Caire, en Égypte, et a provoqué des violences à Benghazi, en Libye, où un responsable du département d'État américain a été tué. [...]

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Et les stocks de l'armee syrienne? il y a embargo? ils devraient arriver au bout un jour, on sait que c'est en parti ce qui a fait tomber Khadaffi...

Bachar a des alliés sérieux dans cette histoire ... devrait pas tomber a cours sauf s'ils le lâchent, ce qui n'est pas le cas pour le moment. Y a un embargo sur les arme de l'ASL aussi il parait ... :lol:

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Moscou a malheureusement raison. Ils peuvent faire des attentats suicide, ça ne dérangera personne (ou alors, on enverra un vice-porte parole subalterne faire une conférence de presse, et y lire un communiqué critiquant la méthode, mais pas trop fort), tant que cela touchera des installations du pouvoir.

Très honnêtement, y'a t-il une différence entre bombarder un quartier au canon de 122 mm et faire sauter la télévision d'Etat syrienne ? C'est le même bordel au final.

Et au vu de ce qui se passe en Libye, de ce qui va se passer en Egypte... je commence à me dire que ce "printemps arabe" risque d'être encore plus foireux que la vague des révolutions de couleur dans l'ancien bloc soviétique.

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