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1995 - Chirac et Juppé osent démarrer de profondes réformes


Clairon
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Remettons nous dans l'époque .... Chirac, mangeur de pommes, est élu président sur la "fracture sociale", il apparait comme un grand réformateur après une fin de règne mittérandienne, un Balladur trop Louis XIV et un Jospin peu guéri du trotskysme, bref dans les 100 à 200 jours du nouveau septennant (et oui c'est encore un septennat), il a les moyens politiques de forcer de grand changements. Il nomme un 1er Ministre, Juppé, considéré comme le meilleur homme politique de sa génération, différentes réformes s'engagent, en particulier les retraites, mais la rue se mobilise et Chichi prenant peur, abandonnera tout et gouvernera la France comme à l'époque des rois fénéants, au fil de l'eau. Depuis 1995 aucun homme politique de droite ou de gauche n'ose la moindre réforme d'ampleur, on le voit avec Hollande aujourd'hui, mais ce fût également le cas de l'agité Sarkozy qui mis à part des discours enflammés et destructeurs n'a jamais rien forcé pour changer le cours de l'histoire sociale et économique de la France qui la pousse à la dégradation en 2e ou 3e division ....

 

Imaginons un couple Chirac-Juppé qui tient bon et lance de profondes réformes :

 

- Retraites et sécurité sociale (allongement de la durée du travail, fin des déficits Retraites, baisse progressive des charges liés aux retraites auprès de entreprises et travailleurs)

- Reforme administrative et du mille-feuilles "local", regroupements de communes, on passe de 36.000 à max 13.000 communes qui récupèrent une partie des prérogatives des départements, suppression des départements comme entités "politiques" (comme découpage administratif, ça reste en souvenir de la révolution de 1789), quinze régions au lieu de 22 mieux encadrées par des cours des comptes régionales et disposant de prérogatives plus larges (enseignement, dévelloppement local, tourisme). Claire réforme de "qui fait quoi" : si un domaine est du ressort de la commune, la région ou l'état ne s'en occupe pas sauf pour des missions de contrôles, on supprimle ainsi quantités de doublons.

- Réforme de la fonction publique et des ministères (quid d'un ministère des anciens combattants ? diminution drastique du ministère de l'agriculture, le nombre d'agriculteurs chutant fortement et quasiement tout est du ressort de l'Europe, doit on dépenser 2 à 3x plus que les allemands ou les anglais pour la culture ? ...)

- Réforme de l'Education nationale, qui redevient "l'instruction publique" (un professeur instruit, un parent éduque ....), autonomie des établissement, fin de la "pseudo-égalité" pour tous qui n'entraine que passe-droits obscurs et écoles élitistes aux admissions opaques, mise en place de formation professionelles en lien avec les entreprises, ...

- Réforme fiscale, visant à simplifier et unifier, permettant ainsi une lisibité plus grande et une meilleure traque de la fraude, le maquis des niches fiscales profitant aux plus riches, remises en cause/révision d'impôts poussant à l'exil fiscal (plus-values, ISF, transmissions d'entreprises, ....)

 

Tout cela n'est pas impossible, des tas d'autres pays on fait de telles réformes à marche forcée avec des résultats rapides (Canada, Suède, Allemagne, ....).

 

Les déficits diminuent rapidement, permettant de limiter la pression fiscale, voir même dans certains domaines de la baisser, afin d'encourager investissements et création d'emplois.

 

Dès 1997 le déficit public est quasiement épongé, la croissance rédemarre et s'amplifie (les années 98-2000 ont généré d'énormes profits dilapidés par la gauche revenue au pouvoir).

 

Pas de dissolution catastrophique en 97, mais attente de l'échéance de 98 ou après 3 ans de réformes, certaines améliorations sont clairement ressenties, permettant la reconduction du gouvernement Juppé.

 

Les années 98-99-2000 permettent d'engranger d'importantes rentrées de fonds (je le rappelle, ces années poussées par la croissance mondiale ont généré un surplus de recettes très mal utilisés par les gouvernants de l'époque), ces rentrées encore plus importantes grâce à une baisse plus rapide du chomage et une hausse de l'activité, permettent à la fois de baisser l'endettement, de diminuer la pression fiscale et de libérer certains investissements d'avenir (éducation, recherche, infrastructure, ...)

 

2001 et sa crise sont certes là, mais le pays encaisse mieux .... en 2002 Chichi repart pour 5 ans , Juppé aussi mais pour 2 à 3 ans max, afin de se préparer à la fonction suprême comme Pompidou l'a fait en 68 .... les réformes et les comptes continuent de s'améliorer.

 

En 2007 Juppé succède à Chirac, continue la lancée en mettant en place des réformes plus sociétales et politiques (réforme profonde de la Justice, toilettage des lois et décrets, réformes des mandats, ....)

 

Ces réformes se font aussi dans d'autres domaines comme pour les syndicats, ou l'on fait en sorte que beaucoup de français adhèrent à des syndicat (taux ridiculement bas en France, ce qui explique que les syndicats ne poursuivent pas les buts des travailleurs mais des buts politiques), le financement des syndicats basé maintenant sur des adhérent nettement plus nombreux et non sur des traffics liés aux conseils d'entreprises, forcent ses derniers à écouter une base plus large et plus consensuelle.

 

La crise de 2008 éclate aussi à la gueule de tout le monde, mais la France à alors un déficit de 35 % du PIB au lieu de 75 % grâce à 10 ans sans déficit public et un PIB plus haut de 15 % que dans la réalité .... permettant à l'Hexagone de mieux encaisser le choc, mais aussi de mieux aider certains pays comme l'Espagne, le Portugual ou l'Irlande.

 

En 2013, le déficit est de 45 % du PIB ce qui est supportable (près de 100 % aujourd'hui), le taux de chomage "ne touche" que 7 % de la population au lieu des 11 à 12 % actuel, 43 % du PIB seulement partent en dépenses publiques et sociales, tout en offrant un niveau de confort et d'efficacité nettement supérieur ...

 

Pour la défense, le budget reste toujours autour des 2 % du PIB, soit plus de 50 milliards d'€ au lieu des maigres 30 milliards d'aujourd'hui ....

 

L'armée de terre compte une dizaine de brigades hautement opérationelles, le famas est au musée, les derniers VAB partent à la casse, et plus de 100 NH90 et plusieurs dizaines d'hélicos lourds transportent des soldats qui ne sont pas forcés d'acheter leurs brodequins dans le privé ..... Le 110e RI, le 4e RD, les 1er et 2e RG, le 8e RA d'Austerlitz partiraient encore en opérations au départ de grandes bases modernisées, implantées non loin de grands camps militaires et de bassin d'emploi ....

 

La Marine à sa "Tante Yvonne", sistership du CDG, 17 FREMM et 4 Horizons, les Barracudas arrivent, et chaque batiment à un système anti-missiles compararble au Phalanx ...

 

L'armée de l'air à loué à long terme plusieurs C17 pour faire la soudure, et devant leur efficacité compte bien les garder à côté des 50 A400m qui rentrent enfin en service, les Mirage 2000 sont tous passé au standard 9, le Telarion (équivalent du reaper) décidé début 2000 vole au dessus des blindés français au Mali et lance ses bombes guidées sur les nids de terroristes, les KC135 sont depuis longtemps parqués sur le tarmac du musée du Bourget remplacer par 18 A330 MRTT, des A319 Sarrigues brouillent et informent ....

 

Si Chichi et Juppé n'avaient pas cédé à la rue il y a 18 ans .....

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un parent éduque ....

Le problème c'est que ce genre de chose ne se décrète pas ...

 

suppression des départements comme entités "politiques"

 

Cette réforme souhaitable sera une des plus dure à mettre en œuvre pour les uns comme pour les autres, on devine bien pourquoi, celui qui réussira à faire çà sera un sacré bonhomme ou une sacré bonne femme, je ne pense pas que le mari de la conseillère générale de Sarran aurait été ce bonhomme erreur de casting ...

 

Pour en arriver là il faut un homme politique qui ne soit pas issu du tissu local, un urbain ou un technocrate, Villepin avait le profil le problème après c'est être suivi par sa majorité notamment au Sénat où la France des Conseils Généraux est très représentée... Ce n'est pas pour rien que la Décentralisation de 81/83 était essentielement assise sur les départements.

 

Là on parle de 200 ans de culture et d'histoire magnifique chantier.

 

Le soucis avec la réforme de l'État c'est que ce sont les ministères régaliens qui sont les plus coûteux, alors qu'effectivement le ministère du Commerce et de l'artisanat, le Ministère de l'Industrie, le Ministère des Anciens Combattants, celui de l'Agriculture (très grand rôle local des DDA à rapprocher de ce qu'on a dit sur l'importance des départements, la ruralité en France est un phénomène ancien et prégnant)

 

Pour ce qui est de la fiscalité deux réformes essentielles

 

-prélèvement à la source pour les salariés => forte diminution des effectifs de la DGFiP, baisse des dépenses

-renforcement des politiques de contrôle sur les non-salariés => baisse de la fraude fiscale, hausse des recettes

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Je ne connais pas vraiment le système français mais je suis bien d'accord avec Clairon.

 

Le problème étant que les institutions françaises donnent l'impression d'une certaine inertie et que la plupart des décideurs n'ont pas de vision commune et à long terme des choses. Si un décideurs commence à faire changer les choses dans le bon sens, son successeur va tout rechambouler pour y apporter sa "griffe".

 

Je pense que c'est une question de culture et de sensibilité à l'intérêt commun qui n'existe pas en France chez les politiques. Chacun voit les choses depuis sa porte et selon son idéologie, pas selon la logique.

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Un reve comme si on y etait, une analyse qui semble etre coherente dans ses lignes directrices. Hollande pourrait le faire avec un parti qui dispose de tous les leviers a quasiment tous les etages, sauf qu'il lui manque le charisme pour assoir son autorite.

+1 pour le role des syndicats qui aujourd'hui sont tout sauf representatifs des travailleurs.

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Pour moi la réforme la plus compliquée serait de diminuer le nombre de communes.

Il y a tellement de pression politique et d'enjeux derrière, qu'a l'heure actuelle personne n'en parle vraiment et c'est dit et répété par tous les spécialistes (du géographe, au politique).

Pourtant c'est vraiment nécessaire, le seul pays d’Europe à avoir "beaucoup" de communes comme nous c'est l’Allemagne avec 11.500 pour 80 millions d'habitants, contre 36.000 et 65 millions d'habitant pour nous...

 

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/collectivites-territoriales-pays-union-europeenne.html

 

 

G4lly en avait parlé sur ce forum en exposant bien les faits il me semble.

 

Sinon effectivement il y a pas mal de raté dans la politique de notre pays, la procrastination est un mal bien français.

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Un remembrement commune a bien été initié sous la présidence Sarkozy ... mais c'était tellement mal fait que ca a presque passé inaperçu ... sauf chez Estrosi, qui a renommé et bleuit toutes les routes, rien qu'en changement de panneau y a a pour plusieurs millions, juste pour assouvir la marotte de Christian.

C'est le drame en France, la plupart bonne réforme potentiel son sabotté par ceux qui veulent utilisé l'alibi bonne réforme pour juste y mettre ce qui les arrnages dedans.

Et pour ceux qui ne savent pas encore ce que c'est que ce bordel de "Métropole" aller faire un tour par là pour vous marrer http://fr.wikipedia.org/wiki/Métropole_(intercommunalité_française) ... le mille feuille va finir par vraiment avoir mille feuilles.

Au dela des communes, agglo et autre communauté ... ou politiquement il ne devrait pas y avoir de souci plus que ca sur la création de commune viable, un genre de "conté" comme le dirait les américains.

Le remembrement département / région touche tout un débat idéologique et nationaliste. Et la c'est un beau bordel ...

1) Renforcer les région c'est vu comme une attaque contre la nation.

2) Supprimer les départements revient surtout au profit des régions revient au point 1

3) supprimer les départements au profit surtout des grosses communes/contés risque de pérenniser le bordel

4) Conserver les régions dans leur taille subcritique actuelle n'est pas vraiment optimal elle - hors IDF et PACA - ont pas assez de ressource pour exercer correctement les missions développement éco, transport, formation recherce ...

Donc créer 7 ou 8 grosse région, liquider les départements - comme organe politique pas comme systeme administratif - et construire des grosse communes/conté, c'est vu comme la mort de la nation ... l'europe des region et le mal absolu.

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Sans vouloir casser le topic, le scénario est de la science fiction (à peu près dès le début):

 

- Personne ne sait prédire si une réforme va produire des gains économiques ou non et quelle sera l'ampleur des gains. Combien rapportera Obamacare (si les bugs du site s'arrêtent)? Que donnera la réforme d'un ministère (ca peut être bon comme ça peut être  mauvais)?

Même a posteriori on ne sait pas mesurer les effets d'une réforme (quand un ministre dit que la mesure X a crée Y emplois, c'est du pipeau).

 

- La croissance économique dépend avant tout de facteurs conjoncturels internationaux: par exemple l'Allemagne dans les années 2000 a pu faire des excédents importants uniquement car c'était compensé par une bulle dans les pays du sud de l'UE. L'un ne pouvait exister sans l'autre.

Des pays aussi différents que la Suède ou les USA ont des taux de croissance très similaires: il ne faut pas trop s'illusionner sur la capacité du modèle de gouvernement à avoir un impact sur la croissance.

 

- Chirac en 1995 avait il la marge de manoeuvre politique pour faire plus que toutes les présidences depuis des décénnies? Je ne crois pas. Si il a cédé devant le rue, ce n'est pas par manque de burnes.

 

- En supposant qu'il y'aie des excédents, pourquoi la défense serait une priorité budgétaire? Faire des excédents commerciaux signifie appauvrir les travailleurs, donc plus de gens dans la merde, ayant du mal à boucler les fins de mois avec leur salaire, ne parvenant pas à épargner quoi que de soit. Ce sera une priorité nettement plus sensible pour le budget de l'Etat qu'un PA2 et 10 brigades.

Modifié par aqva
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C'est vraiment un pays indécrottablement non réformable .... on évoque une réorganisation administrative et tout le monde hausse les bras en criant à l'impossibilité ... Donc quelques milliers de conseillers généraux "tiennent la France en otage", de même que quelques décideurs syndicaux, quelques centaines de taximens, quelques milliers de chauffeurs routiers .... Quelle belle représentation du "modèle démocratique" Français si sûr de ses valeurs "dignes d'éclairer la planète" ....

 

Juste petit exemple qui n'a rien de scientifique, mais les belges ont divisé par 5 le nombre de leurs communes fin des années 70 (en France on passerait ainsi à 7.000 communes,excusez du peu) ... Je ne me rapelle pas qu'on aie dû mobiliser la troupe pour contrôler une révolte quelconque ... mais c'est vrai c'était pas en France, le pays de l'exception ....

 

Et pour Aqva, faut lire la partie du forum, en effet c'est la section "Uchronies" donc les choses qui "auraient pu' se passer mais ne se sont pas passées ... Visiblement selon ta réaction, un homme politique français capable de grandes réformes, c'est en soi une uchronie ...

 

Comme disait l'autre, ce pays est clairement foutu ....

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Il y a une différence entre être indécrottable et d'autre part tenir compte de certaines réalités.

Le poids historique des départements, le rôle des conseils généraux, le poids politique des agriculteurs (réforme du ministère) sont des choses qu'il faut intégrer sous peine de vivre dans l'abstraction ...

 

L'exemple donné pour la Belgique état fédéral et ses communes comme produit de comparaison est très éclairant de cette culture du yakafaucon.

 

Tu veux des réformes ? Connais ton pays au lieu de rêver, gouverner et faire fonctionner un pays c'est tout sauf un monde de bisounours il y a des réalités avec lesquelles il faut composer.

 

Les moyens de réformer le pays existent effectivement

-redistribution des pouvoirs au sein de la decentralisation

-simplifications administratives ( la purge au sein de l'état est en train de se faire ce qui facilite la chose)

-simplification fiscale

 

PS Chirac aurait été le dernier à réformer le monde de l'agriculture (ministère, administration locale ...)

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L'exemple donné pour la Belgique état fédéral et ses communes comme produit de comparaison est très éclairant de cette culture du yakafaucon.

 

 

Historiquement les communes sont plus puissantes en Belgique qu'en France (c'est lié au principe à présent millénaire d'autonomie communale remontant au Moyen-âge, pour le coup on est face à quelque chose de bien plus légitime que les discours pontifiants et lénifiants sur l'héritage révolutionnaire français). C'est d'ailleurs le drame de certains coins résultant de la fusion des communes. Aujourd'hui il faudrait aller plus loin et en fusionner d'autres de manière ponctuelle mais cela n'est pas possible pour des raisons de fief. C'est le cas de Bruxelles, des communes avoisinant Liège et très probablement Anvers aussi bien que je ne connaisse pas le détail là-bas.

Modifié par Chronos
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En France ce qui est puissant c'est l'ancrage politique local ... largement favorisé par le cumul des mandats, cette équation place les communes et les départements au centre du jeu politique, notamment les conseillers généraux qui bien souvent doivent tout au maire d'une grande ville ou au député local, ces conseillers généraux sont avec les adjoints au maire et les maires la base du collège électoral sénatorial ... Le poids des communes rurales est politiquement très important même les plus petites et les moins viables sont des enjeux, c'est de là que vient le surnom du Sénat "la France du seigle et de la châtaigne"

 

C'est un schéma complexe très imbriqué ...

 

C'était le sens de mon propos Clairon, envisager la fin du département ne peut se faire qu'en envisageant une refonte TOTALE de l'organisation politique du pays, çà signifie avoir l'aval de la classe politique (qui est en grande partie issue du tissu local) ou bien de faire un référendum dont le résultat pourrait créer un véritable séïsme dans cette classe politique ... et chez les centaines de milliers d'agents territoriaux

 

Je ne dis pas que c'est infaisable, je dis que c'est gigantesque

 

Mais si demain un referendum propose la disparition des départements je vote oui sans hésiter

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Je trouve qu'il est malhônnete de laisser penser que Chriac n'a pas effectué de réforme importante et courageuse.

Rien que dans le domaine qui nous passionne (celui de la Défense), il y a la proessionalisation des armées , la reprise des essais nuke, le refusde 'lintervention en Irak (ok, les 2 derniers points ne sont pas des réformes proprement dit, mais constituent des décisions importantes).

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L'uchronie ne devrait-elle pas alors partir de cet événement ? Un référendum "imposé" par un Chirac courageux ramène brutalement la classe politique à la réalité. Quid ?

 

Pour démanteler le mille-feuille territorial, il faudra de toutes manières passer par un référendum. Je ne vois pas d'autres solutions : les élus français sont trop accrochés à leurs fiefs. Le problème, c'est qu'il n'est même pas dit que les Français votent en faveur d'une telle réforme. Ils idéalisent leurs politiciens locaux. Pourtant, il existent exactement, si ce n'est davantage, les mêmes népotismes, les mêmes combines douteuses (notamment autour du foncier et de l'attribution des marchés), les mêmes outrances budgétaires. Paradoxalement, ce que les Français condamnent chez les politiciens d'ampleur nationale, ils tendent à l'excuser à l'échelle locale. 

 

 

Historiquement les communes sont plus puissantes en Belgique qu'en France (c'est lié au principe à présent millénaire d'autonomie communale remontant au Moyen-âge, pour le coup on est face à quelque chose de bien plus légitime que les discours pontifiants et lénifiants sur l'héritage révolutionnaire français).

 

Si tu ramènes le pouvoir qui a été donné aux maires des communes françaises suite à la Révolution française ou durant le 19ème siècle, au nombre d'habitants moyens par commune, le maire français a des prérogatives et un pouvoir tout simplement exceptionnels. Le pire, c'est qu'il n'a généralement pas les services administratifs et techniques suffisants/compétents pour gérer intelligemment sa commune. Dans une commune de 120 habitants, il ne faut pas s'attendre à ce que les décisions prises soient forcément des plus pertinentes. Mais les habitants n'ont absolument pas conscience de cette incompétence... Et je dis cela sans insulter les maires des petites communes. Actuellement, on a des services départements qui remplissent certaines tâches d'ingénierie territoriale qui incomberaient normalement aux communes, et cela sans même que cela soit prévu par la Loi !

 

On peut se demander d'ailleurs, s'il est pertinent d'offrir des aides, en termes financiers, logistiques et d’ingénierie, à ces petites communes. Sans ces aides, qui coûtent d'ailleurs relativement cher aux contribuables français, les citoyens s'apercevraient bien de l'inefficacité et de la non pertinence de la petite commune française. La commune française est devenue une aberration économique et plus encore même une aberration administrative : c'est le comble.

 

Aussi, si nous voulions faire accepter la fusion des communes (le chiffre de 13.000 cité par Clairon est déjà un chiffre assez élevé au regard de la réalité territoriale française) il faudrait probablement conserver une forme d'entité symbolique et/ou politique, rappelant l'existence des anciennes communes. Ainsi, dans les nouvelles municipalités allemandes (en RFA, il y eut beaucoup de fusions dans les années 1970), demeurent ce qu'ils appellent les "localités" (Ortschaften). Tout dépend des Länder, mais il y a généralement un/des fonctionnaire(s) dédié(s) dans chaque localité à la gestion de celle-ci. Et, dans les faits, la réelle administration se fait au niveau municipal.

 

Enfin, il ne faut pas croire non plus que l'on fera des économies faramineuses avec ce démantèlement du maillage territorial. On gagne en efficacité, on gagne un peu en efficience économique, mais il ne faut pas croire que cela résoudra tous les problèmes.

 

 

Et pour ceux qui ne savent pas encore ce que c'est que ce bordel de "Métropole" aller faire un tour par là pour vous marrer http://fr.wikipedia.org/wiki/Métropole_(intercommunalité_française) ... le mille feuille va finir par vraiment avoir mille feuilles.

 

Pourtant, c'est clairement l'échelle pertinente. Le fonctionnement des agglomérations contemporaines, avec de nombreux périurbains qui viennent bosser dans la ville-centre et de nombreux urbains qui vont pratiquer leurs loisirs en périphérie (tableau un peu caricatural et qui mériterait des compléments) devrait appeler à une gestion à cette échelle. Les questions locales de densité urbaine, de politiques du logement, de mobilités, de politique économique, d'efficacité environnementale ne peuvent pas se penser à une autre niveau. Le problème, c'est que pour la majorité des habitants, ces échelons métropolitains restent trop abstraits et que l'on préfère souvent un montage foireux pour essayer d'administrer cet échelon que de révolutionner notre maillage. A noter que le Grand Lyon est néanmoins en train de faire disparaître le département du Rhône : http://www.lagazettedescommunes.com/142057/le-departement-du-rhone-va-disparaitre-pour-laisser-la-place-a-une-grande-metropole-lyonnaise/

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Mais quand il ne reste plus que ça pour rêver... :(

 

Nous sommes dans une période propice à l'utopie ! La définition de l'utopie par l'écrivain Régis Messac (auteur très intéressant d'ailleurs) : « Il est sans doute permis de diredans l’ensemble, que ce sont les périodes d’incertitude, d’inquiétude, voire de souffrance, qui sont surtout favorables à l’apparition de récits de ce genre. Lorsque beaucoup d’hommes, la majorité des hommes, peut-être, sont contraints de se replier sur eux-mêmes, ils cherchent dans leur imagination ce que la réalité leur refuse, et l’on voit fleurir les utopies. »

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Je verrais bien le remplacement de la région et du département par une division territoriale intermédiaire.

Dit autrement, une suppression des départements et un redécoupage des régions en 30 ou 40 régions, ( ou si vous préférez suppression des régions et agrandissement des départements  -_-   ) On aurait la commune et au dessus la nouvelle division administrative qui correspondrait soit à un bassin d'emploi ou une région historique et c'est tout.

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L'exemple donné pour la Belgique état fédéral et ses communes comme produit de comparaison est très éclairant de cette culture du yakafaucon.

 

 

1° Le fédéralisme belge date du début des années 90, Les communes belges étaient 2.739 en 1831 et sont passé à 589 en 1975 ... Donc largement avant l'époque et l'organisation fédérale ...

 

2° Je n'évoque pas le "yakafaucon", nous sommes dans "l'ucronie", je le répète. J'aborde simplement un aspect de la réorganisation territoriale, vaste sujet qui repasse souvent en France, et la réorganisation locale s'est passé dans des tas de pays assez proches (Allemagne, Belgique, ...), je ne dis qu'il faut le faire, je dis que c'est possible.

Le "Yakafaucon" c'est "mettre tous les étrangers dehors", ce qui n'a jamais été fait sauf dans des périodes de guerres et d'extermination de population, ou bien encore la fermeture totale des frontières aux produits de l'étranger ...

 

Clairon

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Je verrais bien le remplacement de la région et du département par une division territoriale intermédiaire.

Dit autrement, une suppression des départements et un redécoupage des régions en 30 ou 40 régions, ( ou si vous préférez suppression des régions et agrandissement des départements  -_-   ) On aurait la commune et au dessus la nouvelle division administrative qui correspondrait soit à un bassin d'emploi ou une région historique et c'est tout.

 

Le souci c'est que des "gros départements" ca va vite entrer en concurrence avec les Métropole/GrandMachin/AggloBidule et ca n'aura toujours pas une taille critique pour concurrencer les Lander allemand ou communauté Espagnole.

 

Il faut savoir par exemple que les Lander allemand interviennent massivement dans l'économie ...

 

Des région comme PACA, IDF, et Rhone Alpes sont les seules en France a avoir cette taille critique ... mais la plupart des autre sont assez rachitique!

 

- Corse 300 000 hab

- Limousin 740 000 hab

- Franche Comté 1 100 000 hab

- Champagne Ardenne 1 300 000 hab

- Auvergne 1 300 000 hab

- Basse Normandie 1 400 000 hab

- Bourgogne 1 600 000 hab

- Poitou Charente 1 700 000 hab

- Haute Normandie 1 800 000 hab

- Alsace 1 800 000 hab

- Picardie 1 900 000 hab

 

Elles sont censé avoir les mêmes compétences et même missions que d'autre qui on 11 000 000 habitants ... et le budget qui va avec.

 

Je ne parle même pas des département ... certain on 50 000 habitants ... on imagine le budget ridicule qui va avec.

 

Le pire c'est que ces déséquilibre démographique vont s'aggraver encore et encore http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9partition_g%C3%A9ographique_de_la_population_en_France#Projections_de_l.27Insee_2005-2030_pour_la_M.C3.A9tropole

Les grosse région étant infiniment plus attractive que les "petites" parce que forcément il y a plus d'opportunité.

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La vraie masse critique se situe plus autour d'une région de 4 à 7 millions d'habitants (si on peut choisir des moduler) à mon avis. Au-delà c'est un potentiel Etat dans l'Etat/vivier à parasitisme institutionnel d'une autre nature.

 

C'est grosso modo l'idée ... au moins 3 millions d'habitant idéalement 4 a 5 ... exceptionnellement un peu plus si en surface c'est trop rikiki genre IDF.

 

Pour les "agglo" conté ou super-commune il faudrait idéalement un bonne 100 000 habitant comme cible basse si possible pour les zone urbaine.

 

Et au moins des regroupement de 10 000 hab pour les zone rurale.

 

J'ai plus les chiffre exact en tete mais il me semble bien qu'on a plus de 33 741 communes de moins de 3 500 habitants !!!

 

32 838 000 français vivent dans les 35743 communes de moins de 10 000 hab.

rien qu'en les regroupant par "conté" de 10 000  habitant on passerait a 3284 conté-communes ... soit 32459 communes de moins. On aurait alors plus que 4300 commune-conté de 10 000 hab mini.

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Le probléme qui bloque cette rationalisation, ne vient-il pas de la "valeur politique" de chaque commune ?

Je ne sais plus trop comment l'expliquer, il faut que je retrouve mes cours là dessus (vu comme le millefeuille administratif était passionnant, je n'ai pas vraiment tout retenu <_<)

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