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La Place de la France dans un monde de blocs


Messages recommandés

il y a 23 minutes, jean-françois a dit :

c'est par exemple pour cela que le Brésil refuse de sanctionner la Russie car ils ont des besoins énormes en fertilisant.

Mais le risque de crise alimentaire mondiale est trés fort

En prime, ils ont besoin d'un type d'engrais spécifiquement adapté à la culture de la canne et principalement produit en Russie. Plus de canne, plus d'éthanol et plus de carburant, Ouille....

On peut donc scruter sur ce sujet les réactions de tous les pays gros producteurs de canne et aussi des gros importateurs de blé.

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il y a 11 minutes, jean-françois a dit :

c'est par exemple pour cela que le Brésil refuse de sanctionner la Russie car ils ont des besoins énormes en fertilisant.

Jair Bolsonaro n'a pas voulu prendre publiquement sur l'invasion du territoire ukrainien par les forces russes, me semble-t-il. Et son discours tenu lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine une semaine avant le début du conflit a quelque peu vieilli : https://www.gazetadopovo.com.br/republica/bolsonaro-se-econtra-com-putin-na-russia/. Sans même l'enjeu des fertilisants, je ne suis pas sûr qu'il se serait positionné en faveur de sanctions. Par ailleurs, il y a quelques semaines, la population brésilienne était assez largement pour que le pays conserve une posture neutre. Peut-être cela a-t-il changé au cours des derniers jours. 

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il y a une heure, pascal a dit :

Ne pas prendre n'importe quel argument comme prétexte à se faire plaisir sur le sujet "on a tort de cintrer les Russes"

Où est ce que j'ai dit qu'il fallait s'allier aux russes en conséquences ? Faut arrêter de voir des ignobles troll russe partout à un moment ...

Je dis juste que l'on se fait des illusions sur les effets de la crise actuelle sur un développement de l'industrie européenne de l'armement. 

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Bon voilà que mes opinions se transforme en thèse à l'OMC qui évoque bien des blocs. Deux seraient étanches l'un à l'autre. Les autres seraient moins étanches les uns aux autres. Il y a un début de quantification.

Article fondateur donc.

https://www.latribune.fr/economie/international/guerre-en-ukraine-les-sanctions-occidentales-pourraient-aboutir-a-la-desintegration-de-la-mondialisation-913676.html

 

Guerre en Ukraine : les sanctions occidentales pourraient aboutir à la désintégration de la mondialisation

La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie sont en train de chambouler le commerce international. Il devrait déjà s'écrouler de moitié en 2022, alerte l'Organisation mondiale du commerce (OMC). A plus long terme, c'est bien une "désintégration" du système des échanges mondiaux qui menacerait. Emergeraient alors deux blocs fondés sur des enjeux géopolitiques - un centré sur les États-Unis et un autre autour de la Chine - dont les échanges entre eux seraient extrêmement limités. Un tel scénario réduirait le bien-être mondial en 2040 de 5%. Décryptage.Écoutez cet articlePowered

Maxime Hanssen

12 Avr 2022, 11:35

Des économistes anticipent un "découplage potentiel du système commercial mondial en deux blocs - un bloc centré sur les États-Unis et un bloc centré sur la Chine". Au cœur de ces blocs, les intérêts géopolitiques de chaque pays. (Crédits : Reuters)

La pandémie de Covid-19, qui avait bloqué l'économie planétaire, a souligné les limites de la mondialisation et réveillé les interdépendances entre les pays - notamment européens - aux chaînes d'approvisionnement et logistiques asiatiques et particulièrement chinoises, notamment dans le domaine technologique.

La guerre en Ukraine et ses conséquences pourraient bien signer un nouveau coup d'arrêt à la mondialisation, et remettre profondément en cause ce modèle de développement international bâti depuis la Seconde guerre mondiale, puis accéléré avec la chute du bloc soviétique. Ce modèle est basé sur l'ouverture des marchés et le libre-commerce.

La mondialisation, après avoir concouru à la hausse mondiale du niveau de vie, était récemment mise à mal par la montée des inégalités dans les pays riches portée notamment par la question des "gagnants et des perdants" du libre-échange, comme expliqué par l'économiste Dani Rodrick. La guerre que se livrent les Etats-Unis et la Chine, dans la course au leadership économique mondial, menaçait également les règles de la coopération internationale fondée sur le gagnant-gagnant. Désormais, les sanctions imposées par l'Occident dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine pourraient bien accélérer le processus de démondialisation et l'émergence de nouveaux blocs.

Le commerce internationale vacille déjà

Lundi soir, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est en effet fendue d'une étude dans laquelle elle pointe le risque de "désintégration de l'économie mondiale" générée par la guerre en Ukraine. L'organisation redoute l'apparition de plusieurs blocs qui pourraient mettre en péril le commerce international. Un autre étude publié par deux économistes le 29 mars donne un peu plus de contenu quant à ce bouleversement mondial et à ses répercussion sur le bien-être des économies (welfare), estimant les pertes d'ici 2040 à 5% en moyenne, et jusqu'à 10% dans certaines régions du monde. En cause, notamment, le retour de barrières douanières importantes dans le cadre de l'émergence de deux blocs autour desquels se réorganiserait le commerce mondial.

A court-terme, la guerre en Ukraine devrait d'ores et déjà effacer la moitié de la croissance du commerce mondial attendue en 2022, c'est-à-dire les échanges entre les différents pays, estime l'OMC. Cette croissance devrait s'établir entre 2,4% et 3%. En octobre, l'OMC tablait sur une hausse de 4,7% des échanges mondiaux. Parmi les mécanismes dévoilés par l'organisation pour expliquer cette chute, l'OMC note que "les sanctions [occidentales, NDLR] impactent directement les flux internationaux" et la "variation des prix relatifs (les prix internationaux augmentent plus rapidement que les prix intérieurs, NDLR) peuvent conduire à une certaine réaffectation de la consommation des biens manufacturés échangés vers les services."

En conséquence, selon cette première étude de l'OMC, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1% et 3,7% cette année. De son côté, l'OCDE a publié le 17 mars une première estimation plus alarmante. L'organisation estime que la croissance économique mondiale pourrait être inférieure de plus de 1 point. Fin décembre 2021, l'institution tablait sur une croissance du PIB mondial de 4,5%. Ce qui signifie que ce conflit pourrait amputer l'économie mondiale d'environ 800 milliards de dollars. A long terme, les économistes de l'OCDE alerte sur une chute brutale de 5% de la croissance du PIB mondial.

Ukraine et Russie : des poids-plumes mais essentiels

Selon l'analyse effectuée par le secrétariat de l'OMC, "le gros des souffrances et des destructions est ressenti par le peuple ukrainien, mais les coûts en termes de réduction des échanges et de production seront probablement ressentis par les populations du monde entier en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie et de la réduction de la disponibilité des marchandises exportées par la Russie et l'Ukraine".

Même si le poids de l'Ukraine dans l'économie planétaire demeure relativement limité, sa spécialisation dans certaines matières premières et les dommages collatéraux du conflit provoquent une onde de choc dans l'économie mondialisée. Selon l'OMC, les deux pays ont distribué en 2019 environ 25% du blé mondial, 15% de l'orge et 45% du tournesol. A elle seule, la Russie représente 9,4% du commerce mondial des carburants, une part qui s'élève à 20% pour le gaz naturel. Moscou et Kiev sont également des "fournisseurs clés d'intrants dans les chaînes de valeur industrielles", indique l'OMC dans son rapport.

La Russie est ainsi l'un des principaux fournisseurs mondiaux de palladium et de rhodium, utilisés dans l'industrie automobile, représentant 26% de la demande mondiale d'importation de palladium en 2019. La production de semi-conducteurs dépend en outre dans une large mesure du néon qui est fourni par l'Ukraine.

L'Europe sera une région affectée par les conséquences économiques de l'invasion russe, ajoute l'organisation internationale, en raison de ses liens économiques et énergétiques étroits avec la Russie, particulièrement concernant les États ayant une frontière avec Moscou ou Kiev. Selon le rapport de l'OMC, 51,5% des exportations globales russes étaient à destination de l'Europe en 2021 et 49,2% pour l'Ukraine. L'Afrique et le Moyen-Orient sont les régions les plus vulnérables selon l'OMC, car elles importent plus de 50% de leurs besoins en céréales d'Ukraine et de Russie.

Le commerce mondial demain divisé en deux blocs étanches ?

Mais ces conséquences immédiates pourraient bien dessiner en creux un basculement plus profond, ce que désigne le terme "désintégration de l'économie mondiale", évoqué par l'OMC. Deux économistes, Eddy Bekkers (OMC) et Carlos Góes (Université de San Diego), ont tenté de cartographier ce nouvel équilibre mondial qui pourrait s'installer. Les auteurs anticipent un "découplage potentiel du système commercial mondial en deux blocs - un bloc centré sur les États-Unis et un bloc centré sur la Chine". Au cœur de ces blocs, les intérêts géopolitiques de chaque pays.

Pour ces deux chercheurs, qui se basent sur l'indice de politique étrangère de l'ONU, l'Europe, le Canada, l'Australie, le Japon, la Corée du Sud tomberaient dans le bloc occidental porté par les Etats-Unis. L'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne se situent quelque part entre les deux, la première étant plus proche des États-Unis que la seconde. L'Inde, la Russie et la majeure partie de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud-Est se rapprochent de la Chine. De son côté, l'OMC estime "qu'il pourrait y avoir encore plus de blocs car certains pays pourraient trouver gênant d'appartenir à l'un ou l'autre bloc tandis que d'autres pourraient vouloir appartenir à plus d'un bloc."

La dynamique semble déjà à l'œuvre. La Russie, de même que le Bélarus, sont désormais exclus du principe de réciprocité de libre-échange avec les États-Unis. Ils rejoignent ainsi le cercle très fermé des pays au statut commercial révoqué, comme Cuba et la Corée du Nord. Et depuis l'instauration des sanctions occidentales contre la Russie, Moscou se tourne de plus en plus vers la Chine, où le commerce entre les deux pays a explosé depuis le début de la guerre. Le Parti communiste chinois expliquait être impatient "de travailler avec la Russie pour porter les relations sino-russes à un degré supérieur dans une nouvelle ère". Le Kremlin regarde également de plus en plus vers l'Inde. Ce pays offre un débouché pour le pétrole russe boycotté par les puissances occidentales, qui lui vend à un prix attractif. Ce mouvement qui progresse, n'est pas nouveau, rappelait dans nos colonnes l'économiste Jacques Sapir, qui estimait que "pour la Russie se tourner vers l'Asie est devenu primordial pour sa liberté de manœuvre".

Des échanges mondiaux qui pourraient grimper 160%

Au sein de ces futurs et potentiels blocs, les barrières tarifaires resteraient limitées, permettant de maintenir des échanges intra-blocs conséquents. Mais, selon les auteurs, le commerce entre blocs pourraient s'effondrer de 98%. Et les coûts du commerce entre les blocs rivaux progresseraient de 160% dans le scénario le plus pessimiste à une augmentation plus contenue de l'ordre de 32%. En cause, notamment la hausse des barrières douanières mais également la disparition de certains avantages engendrés par le multilatéralisme commercial, comme les économies d'échelle.

Cette fragmentation du commerce mondial induirait une diminution substantielle du bien-être pour tous les pays, notent les deux économistes. Les effets sont cependant asymétriques. Alors que les pertes varieraient entre entre -1% et -8% (médiane : -4 %), dans le bloc occidental, elles sont comprises entre -8 % et -11 % (médiane : - 10,5 %) dans le bloc asiatique, avec une perte de revenu réel projetée à l'échelle mondiale d'environ 5%.

L'accès à l'innovation expliquerait la baisse de niveau de vie des pays du bloc oriental

Comment expliquer une telle différence ? La capacité d'innovation est au cœur du propos, soulignent les auteurs. "En coupant les liens avec des marchés plus riches et innovants, les pays du bloc oriental réorientent leurs chaînes d'approvisionnement vers des produits de moindre qualité, qui, à leur tour, induisent moins d'innovation. En revanche, alors que les pays du bloc occidental subissent également des pertes de bien-être, leurs trajectoires d'innovation semblent pratiquement inchangées après le découplage". Et en réduisant leurs capacités d'innovation, ces pays amputent leurs gains de productivité. "Ainsi, les pays du bloc de l'Est qui ont actuellement un niveau de productivité plus faible et qui ont des liens plus importants avec des pays innovants ont des pertes plus importantes", projettent-ils.

Modifié par herciv
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il y a 13 minutes, nemo a dit :

Tout ça ressemble furieusement à ce que les anglos appellent du "wishfull thinking". C'est beaucoup trop tôt pour faire ce genre de projection.

Wishfull thinking émanant d'un travail de recherche donc en fait aux antipode d'un wishfull thinking.

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il y a 4 minutes, herciv a dit :

Wishfull thinking émanant d'un travail de recherche donc en fait aux antipode d'un wishfull thinking.

Je parle bien de leur projection, partout ou ils mettent du conditionnel si tu veux. ça part de l'idée que le futur reproduit le passé ce qui marche très bien jusqu'à ce que ça marche plus du tout...

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il y a une heure, nemo a dit :

Je parle bien de leur projection, partout ou ils mettent du conditionnel si tu veux. ça part de l'idée que le futur reproduit le passé ce qui marche très bien jusqu'à ce que ça marche plus du tout...

 Non un travail de projection en recherche ne relève pas du wishfull thinking même si il y a a du conditionnel. Si tu ne veux absolument pas parler de bloc prend seulement en considération que de fait une parti du monde est mise de côté par une autre partie du monde et que de fait la situation n'a plus roen à voir avec ce qu'on a connu ces 30 dernière année.

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il y a 18 minutes, herciv a dit :

 Non un travail de projection en recherche ne relève pas du wishfull thinking même si il y a a du conditionnel. Si tu ne veux absolument pas parler de bloc prend seulement en considération que de fait une parti du monde est mise de côté par une autre partie du monde et que de fait la situation n'a plus roen à voir avec ce qu'on a connu ces 30 dernière année.

C'est pas la logique de bloc que je conteste mais leur projection sur les avantages des uns contre les autres.

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Le 08/04/2022 à 13:55, herciv a dit :

Un effet sur le fumier mesurable mais que je ne comprend que partiellement tant je pensais que la consommation en était locale.

Dans le Minnessota les prix du fumier ont été multiplié par trois.

https://www.reuters.com/world/us/us-manure-is-hot-commodity-amid-commercial-fertilizer-shortage-2022-04-06/

Elt là où çà devient interessant c'est que pour certain approvisionnement il y a les prix pour ceux qui font les sanctions (Très cher) et les prix pour les autres beaucoup moins chers. Par exemple le pétrole.

Le problème du fumier, c'est que c'est un engrais organique pour être assimilable par les plantes, il a besoin de mineraliser.

Pour obtenir ce processus de minéralisation, la terre doit être riche en micro-organismes et en insectes (et aussi en vers de terre).

Bref, il est très utile dans les plaines fourragères/pâturage mais beaucoup moins pour les cultures intensives ou le sol n'est plus qu'un support de culture sans véritable vie organique.

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L'etude l'OMC :

 

Le scénarion de découplage des économie en bloc est bien etudié.

L'article de GOES ET BECKER (2022) qui est parti pour être cité dans beaucoup d'étude géopolitique à venir :

 

L’impact des conflits géopolitiques sur le commerce, la croissance et l’innovation : une étude de simulation illustrative

Eddy Bekkers, Carlos Góes 29 mars 2022

La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont intensifié le débat sur les répercussions économiques d’un changement d’orientation de la politique commerciale mondiale des avantages économiques mutuels des politiques commerciales ouvertes à des considérations géopolitiques limitant l’interdépendance. Cette colonne constate qu’un découplage potentiel du système commercial mondial en deux blocs – un bloc centré sur les États-Unis et un bloc centré sur la Chine – réduirait le bien-être mondial en 2040 par rapport à une base de référence d’environ 5%. Les pertes seraient les plus importantes (plus de 10 %) dans les régions à faible revenu qui bénéficient le plus des retombées technologiques positives du commerce.

L’ouverture des marchés et le libre-échange ont été un principe fondamental de l’ordre international émergeant de la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette période, un large consensus sur les avantages de la baisse des coûts commerciaux et la priorisation des gains tirés du commerce ont conduit à un approfondissement continu du régime commercial international. Avec la fin de la guerre froide, ce consensus s’est déplacé vers l’est. L’UE s’est élargie à l’est et de nombreux pays ont rejoint l’OMC, dont la Russie et la Chine.

Cependant, la dernière décennie a vu le début d’une réaction contre l’intégration du commerce mondial. Les politologues conjecturent que l’émergence de la Chine en tant que nouvelle superpuissance contre les États-Unis en place pourrait conduire à une concurrence stratégique entre ces pays, une concurrence dans laquelle les forces géopolitiques et le désir de limiter l’interdépendance prennent le pas sur la coopération internationale gagnant-gagnant. 1

L’invasion russe de l’Ukraine a conduit à des sanctions imposées par un groupe d’économies occidentales et a renforcé le débat sur le découplage entre blocs de régions. Bien que les sanctions soient jusqu’à présent axées sur la Russie et la Biélorussie, il existe un risque que le conflit s’élargisse et renforce le soutien à une politique motivée par des considérations géopolitiques. deux Cela soulève la question de savoir combien de revenus réels pourraient être perdus si la coopération commerciale internationale gagnant-gagnant était abandonnée et si l’économie mondiale se découpait, se désintégrant en un bloc de l’Est et un bloc de l’Ouest.

Les modèles canoniques capturent les pertes statiques de bien-être dues à l’augmentation des barrières commerciales en renonçant aux gains classiques du commerce (division internationale du travail, effets d’échelle et effets de réaffectation entre les entreprises; voir Arkolakis et al. 2012). Cependant, certaines des principales préoccupations des décideurs et des praticiens concernant les effets potentiellement néfastes des conflits commerciaux sont abstraites dans des modèles standard. Par exemple, ces modèles supposent généralement une distribution technologique fixe pour les entreprises nationales, limitant ainsi les gains commerciaux à des gains statiques. Cette hypothèse rend impossible de répondre à certaines des questions les plus importantes concernant les conséquences à long terme de la poursuite des conflits commerciaux ou du recul de la mondialisation, à savoir la réduction des retombées technologiques et de savoir-faire qui se produisent par le biais du commerce.

Notre nouvel article (Góes et Bekkers 2022) explore l’impact potentiel de conflits géopolitiques à grande échelle accrus et persistants entre un bloc de l’Est et de l’Ouest sur la croissance économique et l’innovation technologique, en construisant un modèle d’équilibre général multisectoriel multirégional de la concurrence Bertrand avec une diffusion dynamique des connaissances spécifiques au secteur. Après Buera et Oberfield (2020), qui ont généralisé l’approche d’Alvarez et Lucas (2013), l’arrivée de nouvelles idées est modélisée comme un processus d’apprentissage des fournisseurs à un secteur donné dans un pays. En s’engageant sur les marchés internationaux, les innovateurs nationaux ont accès à de nouvelles sources d’idées, dont la qualité dépend de la productivité du couple pays-secteur d’origine. La diffusion des idées est médiée par la structure entrées-sorties de la production, de sorte que les parts sectorielles intermédiaires des coûts des intrants et les parts du commerce des importations caractérisent la distribution source des idées. 3

Calibrage

La force de la diffusion des idées dans le modèle est contrôlée par un paramètre qui détermine la vitesse de diffusion des idées.4 Nous calibrons ce paramètre en utilisant une approche de méthode des moments simulés, en minimisant la différence entre les taux de croissance historiques et les taux de croissance simulés de 2004 à 2019. Nous montrons que le modèle peut bien reproduire les taux de croissance historiques du PIB (Figure 1).5 

Figure 1 Taux de croissance historiques et simulés du PIB, moyenne 2004-2019

Note : Codes pays : chn, Chine ; ind, Inde ; rus, Russie ; rwc, reste du bloc de l'Est ; rwu, reste du bloc de l'Ouest ; lac, Amérique latine et Caraïbes ; e27, UE ; jpn, Japon ; ode, autres pays développés ; usa, États-Unis.

Expériences contrefactuelles

Pour explorer l'impact potentiel d'un découplage de l'économie mondiale, nous classons les différentes régions comme appartenant soit au bloc centré sur les États-Unis, soit au bloc centré sur la Chine, sur la base de la Foreign Policy Similarity Database (FPSD). Cette base de données utilise les votes de l'Assemblée générale des Nations unies pour un grand nombre de pays afin de calculer des indices de similarité de politique étrangère pour chaque paire de pays (Häge, 2011).6 Intuitivement, l'indice considère que les pays qui votent de la même manière aux Nations unies sont similaires dans leur politique étrangère. Nous avons classé les groupes de pays en fonction de la similarité de leur politique étrangère avec la Chine et les États-Unis afin de placer les dix régions du modèle dans un bloc occidental ou oriental.7 Les classifications ne reflètent aucun jugement de valeur de la part des auteurs sur les différents points de vue géopolitiques des groupes, mais reflètent les similarités de la DSFP et, bien sûr, les circonstances et relations économiques fondamentales trouvées dans les données du modèle.

La figure 2 montre que l'Europe, le Canada, l'Australie, le Japon et la Corée du Sud font partie du bloc occidental. L'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne se situent quelque part entre les deux, la première étant plus proche des États-Unis que la seconde. L'Inde, la Russie et la plupart des pays d'Afrique du Nord et d'Asie du Sud-Est sont plus proches de la Chine8. 

Figure 2 Indice de similarité différentielle de la politique étrangère

Notes : La carte montre la différence entre les indices de similarité de la politique étrangère des États-Unis et de la Chine, basés sur la similarité des votes à l'Assemblée générale des Nations Unies. Pour plus de détails sur la similarité de la politique étrangère, voir Häge (2011). 

Après avoir classé les régions en blocs d'influence orientaux ou occidentaux, deux expériences politiques différentes sont conçues : un scénario de découplage total dans lequel les coûts commerciaux icebergs entre les différents blocs atteignent des niveaux prohibitifs (160 %), et un scénario de découplage tarifaire avec des tarifs augmentant en moyenne de 32 %, passant du niveau coopératif actuel à un niveau non coopératif, sur la base des travaux de Nicita et al. (2018).

Les coûts de bien-être du découplage global

Comme prévu, dans tous les scénarios, le commerce interblocs chuterait de façon spectaculaire après l'introduction de l'intervention politique, de 98 % dans le scénario de découplage total. La figure 3 montre que tant l'augmentation des coûts commerciaux icebergs (découplage total) que les hausses de droits de rétorsion (découplage tarifaire) induisent des baisses de bien-être substantielles pour tous les pays. Les effets, cependant, sont asymétriques. Alors que les pertes de bien-être par rapport à une situation de référence sans découplage dans le bloc de l'Ouest se situent entre -1% et -8% (médiane : -4%), dans le bloc de l'Est, elles se situent entre -8% et -11% (médiane : -10,5%), avec une perte de revenu réel globale prévue d'environ 5%.

Figure 3 Variation cumulée en pourcentage du revenu réel après le changement de politique, d'ici 2040

Notes : Le découplage total augmente les coûts commerciaux icebergs de 160 % entre les blocs. Le découplage tarifaire augmente les tarifs bilatéraux de 32 % entre les blocs. β est un paramètre contrôlant la diffusion des idées. 

Le facteur sous-jacent à l'origine de la divergence des résultats entre les deux blocs est une différence dans l'évolution de la productivité. La perte d'accès à des conceptions de haute qualité entraîne non seulement des pertes statiques, mais aussi un niveau d'innovation futur plus faible, ce qui implique des pertes dynamiques plus importantes. Par conséquent, les pays du bloc de l'Est qui ont actuellement un niveau de productivité plus faible et qui ont des liens plus importants avec des pays innovants ont des pertes plus importantes. Il existe un contraste frappant entre l'évolution différente du paramètre de localisation (distribution de Fréchet) de la productivité dans les régions des deux blocs (figure 4). En coupant les liens avec les marchés plus riches et innovants, les pays de destination de l'Est orientent leurs chaînes d'approvisionnement vers des intrants de moindre qualité qui, à leur tour, induisent moins d'innovation. En revanche, si les pays du bloc occidental subissent également des pertes de bien-être, leurs trajectoires d'innovation semblent pratiquement inchangées après le découplage, ce qui suggère que la quasi-totalité de leurs pertes sont statiques plutôt que dynamiques. Dans le panneau de droite de la figure 3, cela est illustré pour les deux régions les plus pauvres du bloc de l'Est, les pertes dynamiques dépassant de loin les pertes statiques. 


Figure 4 Variation cumulée en pourcentage du paramètre de localisation de la distribution de Fréchet après changement de politique, d'ici 2040

Notes : codes sectoriels : elm, équipement électronique ; hmn, industrie lourde ; lmn, industrie légère ; ots, autres services ; pri, secteur primaire ; tas, services aux entreprises.

Conséquences de l'appartenance à un bloc

Une question intéressante est de savoir quelles sont les conséquences de l'appartenance à un bloc. Nous évaluons les conséquences de l'appartenance à un bloc en comparant les effets du découplage pour l'une des régions lors du changement de bloc. Nous choisissons, uniquement pour illustrer ce point, un changement hypothétique pour la région ALC. La figure 5 compare les résultats de scénarios de découplage identiques pour l'ALC, montrant que les pertes de bien-être du découplage en ALC sont environ 100-150% plus importantes lorsqu'elle est incluse dans le bloc de l'Est. La part du commerce intérieur en ALC est pratiquement identique dans les deux cas (avec l'ALC dans le bloc occidental ou oriental), ce qui implique des pertes de bien-être statiques similaires. Cela suggère que les pertes accrues dues au changement de bloc proviennent presque entièrement de pertes dynamiques. 

Figure 5 Impacts illustratifs sur la variation cumulative en pourcentage du revenu réel dans la région ALC, par scénario.

Remarques finales

Nous avons montré qu'une désintégration du système commercial mondial en blocs motivée par un changement de politique commerciale dû à des considérations géopolitiques serait coûteuse. Et elle serait bien plus coûteuse que ce que prévoient les modèles commerciaux classiques qui omettent les retombées technologiques du commerce. En outre, un scénario dans lequel toutes les régions devraient choisir entre l'un des deux blocs comme dans les simulations présentées (pour des raisons géopolitiques ou d'incompatibilité des systèmes technologiques) serait particulièrement coûteux pour les régions aux revenus les plus faibles, car elles devraient renoncer aux retombées bénéfiques de l'un des deux blocs. 

Il y a deux implications pour le rôle crucial du système commercial multilatéral. Premièrement, le système actuel avec des règles commerciales mondiales garantissant un commerce ouvert et libre entre tous les principaux acteurs est d'une importance capitale, en particulier pour les régions à faible revenu. Deuxièmement, si des considérations géopolitiques devaient conduire à une scission des grands acteurs en deux blocs, il serait important qu'un cadre institutionnel reste en place pour que les petits pays puissent conserver des relations commerciales ouvertes avec les deux blocs, en particulier dans le cas des régions aux revenus les plus faibles.

Note des auteurs : Les opinions exprimées dans cette chronique doivent être attribuées à ses auteurs. Elles ne sont pas censées représenter les positions ou les opinions de l'OMC et de ses membres et sont sans préjudice des droits et obligations des membres dans le cadre de l'OMC. Nous avons été encouragés par Robert Koopman à entreprendre le projet de recherche sur le découplage.

Références : (..)


Notes de fin de document :

1 Voir Wei (2019) et Wyne (2020) pour des analyses du débat entre les universitaires respectivement chinois et américains sur le changement des politiques étrangères les unes envers les autres.

2 Voir Rachman (2022) pour une analyse du risque que le conflit entre la Russie et l'Occident s'étende à la Chine.

3 La productivité des différents secteurs évolue en fonction de la moyenne pondérée des parts de marché des productivités sectorielles des partenaires commerciaux. La productivité évolue donc de manière endogène comme un sous-produit des décisions de marché micro-fondées - c'est-à-dire une externalité que les agents du marché affectent par leur comportement mais ne prennent pas en compte lors de leurs décisions.

4 La productivité initiale au niveau secteur-pays est proportionnelle à la productivité sectorielle du travail corrigée des PPA en combinant deux sources : la base de données mondiale des entrées-sorties et la base de données mondiale de la productivité de la Banque mondiale.

5 La figure 1 indique que la Chine a connu une croissance supérieure à celle prévue par le modèle, tandis que le reste du bloc de l'Est (rwc) a connu une croissance inférieure, ce qui pourrait être dû à des politiques supplémentaires non prises en compte par le modèle, telles que la politique industrielle, le niveau d'éducation et la qualité des institutions.

6 Au départ, notre travail a été inspiré par la possible "fragmentation technologique" qui pourrait se produire en raison de profondes différences philosophiques dans les approches de la cybersécurité et de la vie privée en ligne - en particulier les discussions sur la sécurité autour de la technologie pour la 5G.

7 Les résultats sont essentiellement les mêmes si nous utilisions la Russie au lieu de la Chine comme centre de gravité géopolitique du bloc de l'Est.

8 L'indice de similarité avec la Russie comme pays central du bloc de l'Est est très proche de l'indice de similarité avec la Chine comme pays central du bloc de l'Est.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Modifié par herciv
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  • 2 weeks later...

Israël sort à petit pas de son lien particulier aux USA. Le mouvement est perceptible depuis l'année dernière. Israël semble se tourner plus vers le bloc Indo Arabe.

Le dernier mouvement en date est l'allègement de ses réserves en dollars pour plus de yuan.

 

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il y a une heure, herciv a dit :

Israël sort à petit pas de son lien particulier aux USA. Le mouvement est perceptible depuis l'année dernière. Israël semble se tourner plus vers le bloc Indo Arabe.

Le dernier mouvement en date est l'allègement de ses réserves en dollars pour plus de yuan.

 

C’est surtout qu’on a demontre qu’on respectait pas le droit a la propriete. Qui mettrait son argent chez un banquier qui se permet de prendre cet argent comme si c’etait le sien ? 
ensuite c’est les usa qui se barrent. 
l’influence du lobby juif DC a beaucoup baissé également.

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il y a 2 minutes, wagdoox a dit :

C’est surtout qu’on a demontre qu’on respectait pas le droit a la propriete.

Oui mais le respect de certains droits fondamentaux est très lié à la puissance du dollar et à celle de l'Euro.

Modifié par herciv
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il y a 3 minutes, herciv a dit :

Oui mais le respect de certains droits fondamentaux est très lié à la puissance du dollar et à celle de l'Euro.

Pas vraiment, la puissance du dollar vient de la puissance economique et militaire des usa. Mais aussi d’une certaine facilite d’utilisation a travers le monde. 
Les dollars sont devenus la propriete des usa peut importe que tu les aies acheté ou non depuis le debut des annees 2000. 
l’euro commencait a prendre de l’importance a cet periode justement comme plan b jusqu’a la crise grecque. 
 

le yuan se porte tres bien malgre toutes les horreurs qu’on peut entendre sur la chine, un pays qui il n’y a pas 30 ans n’avait pas le pib de la france. Et sera a la fin de la decennie la 3 eme monnaie de reserve mondiale (c’etait avant l’ukraine), probablement avant donc. 
 

autre contre exemple, la livre sterling se porte plutot bien malgré l’horreur, le crime contre l’humanité qu’est la cuisine anglaise. C’est presque vendredi ;)

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La révolution financière mondiale à venir : la Russie copie la stratégie américaine

"Les ministres de l'énergie des pays du G7 ont rejeté la demande de Poutine, affirmant qu'elle violait les termes du contrat gazier exigeant une vente en euros ou en dollars. Mais le 28 mars, le porte-parole du Kremlin,  Dmitri Peskov, a déclaré que  la Russie "n'était pas engagée dans la charité" et ne fournirait pas de gaz à l'Europe gratuitement (ce qu'elle ferait si les ventes étaient en euros ou en dollars qu'elle ne peut actuellement pas utiliser dans le commerce). Les sanctions elles-mêmes sont une violation de l'accord d'honorer les devises sur les marchés mondiaux. "

Ce qui suggère que tous pays subbissant des sanctions comprennant l'impossibilité d'utiliser l'Euro ou le dollar ne pourra qu'exiger l'utilisation de sa propre devise.

tout l'article est intéressant :

https://www.lautrequotidien.fr/hebdo/2022/4/18/la-rvolution-financire-mondiale-venirnbsp-la-russie-suit-la-stratgie-amricaine

 

 

Les critiques étrangers s'irritent depuis longtemps du « privilège exorbitant » du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale. Les gouvernements étrangers, ayant besoin de dollars, non seulement les acceptent dans le commerce, mais achètent avec eux des titres américains, finançant ainsi le gouvernement américain et ses guerres étrangères. Mais aucun gouvernement n'a été assez puissant pour briser cet arrangement - jusqu'à présent. Comment cela s'est-il produit et qu'est-ce que cela signifiera pour les économies américaine et mondiale ?

La montée et la chute du PetroDollar

Tout d'abord, un peu d'histoire : le dollar américain a été adopté comme monnaie de réserve mondiale lors de la conférence de Bretton Woods en 1944, alors que le dollar était encore adossé à l'or sur les marchés mondiaux. L'accord était que l'or et le dollar seraient acceptés de manière interchangeable comme réserves mondiales, les dollars devant être remboursables en or sur demande à 35 dollars l'once. Les taux de change des autres monnaies étaient fixes par rapport au dollar. 

Mais  cet accord a été rompu  après que la politique « des fusils et du beurre » du président Lyndon Johnson ait épuisé la cagnotte américaine en finançant la guerre au Vietnam avec ses programmes sociaux « Great Society » dans le pays. Le président français Charles de Gaulle, soupçonnant que les États-Unis manquaient d'argent, a encaissé une grande partie des dollars français contre de l'or et a menacé d'encaisser le reste ; et d'autres pays ont emboîté le pas ou menacé de le faire. 

En 1971, le président Richard Nixon a mis fin à la convertibilité du dollar en or à l'échelle internationale (connue sous le nom de "fermeture de la fenêtre de l'or"), afin d'éviter d'épuiser les réserves d'or américaines. La valeur du dollar a alors chuté par rapport aux autres devises sur les bourses mondiales. Pour le soutenir, Nixon et le secrétaire d'État Henry Kissinger ont conclu un accord avec l'Arabie saoudite et les pays de l'OPEP selon lequel l'OPEP ne vendrait du pétrole qu'en dollars et que les dollars seraient déposés dans les banques de Wall Street et de la City de Londres. En retour, les États-Unis défendraient militairement les pays de l'OPEP. Le chercheur en économie William Engdahl présente également la preuve d'une promesse que le prix du pétrole serait quadruplé. Une crise pétrolière déclenchée par une brève guerre au Moyen-Orient a fait quadrupler le prix du pétrole et l'accord de l'OPEP a été finalisé en 1974.

L'accord a tenu bon jusqu'en 2000, date à laquelle Saddam Hussein l'a rompu en vendant du pétrole irakien en euros. Le président libyen Omar Kadhafi a emboîté le pas. Les deux présidents ont été assassinés et leurs pays ont été décimés dans la guerre avec les États-Unis. Le chercheur canadien  Matthew Ehret observe :

Nous ne devons pas oublier que l'alliance Soudan-Libye-Égypte sous la direction conjointe de Moubarak, Kadhafi et Bashir, avait décidé d'établir un nouveau système financier adossé à l'or en dehors du FMI/Banque mondiale pour financer le développement à grande échelle en Afrique. Si ce programme n'avait pas été sapé par une destruction de la Libye dirigée par l'OTAN, le démembrement du Soudan et un changement de régime en Égypte, le monde aurait vu l'émergence d'un bloc régional majeur d'États africains façonnant leur propre destin en dehors du truqué. jeu de la finance contrôlée anglo-américaine pour la première fois dans l'histoire.

La montée du pétrorouble

Le premier défi d'une grande puissance à ce qui est devenu connu sous le nom de pétrodollar a eu lieu en 2022. Dans le mois qui a suivi le début du conflit en Ukraine, les États-Unis et leurs alliés européens ont imposé de lourdes sanctions financières à la Russie en réponse à l'invasion militaire illégale. Les mesures occidentales comprenaient  le gel  de près de la moitié des 640 milliards de dollars de réserves financières de la banque centrale russe, l'expulsion  de plusieurs des plus grandes banques russes du système de paiement mondial SWIFT, l'imposition  de contrôles à l'exportation visant à limiter l'accès de la Russie aux technologies de pointe,  la fermeture  de son espace aérien et des ports aux avions et navires russes, et  instituant des sanctions personnelles contre de hauts responsables russes et des magnats de premier plan. Les Russes inquiets se sont précipités pour retirer des roubles de leurs banques, et la valeur du rouble a plongé sur les marchés mondiaux tout comme le dollar américain l'avait fait au début des années 1970. 

La confiance placée dans le dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale, soutenue par "la pleine foi et le crédit des États-Unis", avait finalement été complètement brisée. Le président russe  Vladimir Poutine a déclaré  dans un discours le 16 mars que les États-Unis et l'UE avaient manqué à leurs obligations et que le gel des réserves russes marquait la fin de la fiabilité des actifs dits de première classe. Le 23 mars, Poutine a annoncé  que le gaz naturel russe serait vendu aux « pays hostiles » uniquement en roubles russes, plutôt qu'en euros ou en dollars actuellement utilisés. Quarante-huit nations sont considérées par la Russie comme « hostiles », dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Ukraine, la Suisse, la Corée du Sud, Singapour, la Norvège, le Canada et le Japon. 

Poutine a noté que plus de la moitié de la population mondiale reste "amie" de la Russie. Les pays qui ne votent pas pour soutenir les sanctions comprennent deux grandes puissances – la Chine et l'Inde – ainsi que le grand producteur de pétrole, le Venezuela, la Turquie et d'autres pays du « Sud global ». Les pays "amis", a déclaré Poutine, pourraient désormais acheter à la Russie dans diverses devises.

Le 24 mars, le législateur russe  Pavel Zavalny a déclaré  lors d'une conférence de presse que le gaz pourrait être vendu à l'Occident contre des roubles ou de l'or, et à des pays "amis" contre de la monnaie nationale ou du bitcoin.

Les ministres de l'énergie des pays du G7 ont rejeté la demande de Poutine, affirmant qu'elle violait les termes du contrat gazier exigeant une vente en euros ou en dollars. Mais le 28 mars, le porte-parole du Kremlin,  Dmitri Peskov, a déclaré que  la Russie "n'était pas engagée dans la charité" et ne fournirait pas de gaz à l'Europe gratuitement (ce qu'elle ferait si les ventes étaient en euros ou en dollars qu'elle ne peut actuellement pas utiliser dans le commerce). Les sanctions elles-mêmes sont une violation de l'accord d'honorer les devises sur les marchés mondiaux. 

Bloomberg rapporte  que le 30 mars, Vyacheslav Volodin, président de la chambre basse du parlement russe, a suggéré dans un article de Telegram que la Russie pourrait élargir la liste des produits pour lesquels elle exige le paiement de l'Occident en roubles (ou en or) pour inclure céréales, pétrole, métaux et plus encore. L'économie de la Russie est beaucoup plus petite que celle des États-Unis et de l'Union européenne, mais  la Russie est un important fournisseur mondial  de produits de base clés - non seulement le pétrole, le gaz naturel et les céréales, mais aussi le bois, les engrais, le nickel, le titane, le palladium, le charbon, l'azote , et les métaux des terres rares utilisés dans la production de puces informatiques, de véhicules électriques et d'avions. 

Le 2 avril, le géant gazier russe  Gazprom a officiellement interrompu  toutes les livraisons vers l'Europe via le gazoduc Yamal-Europe, une artère critique pour l'approvisionnement énergétique européen.

Le professeur d'économie britannique  Richard Werner qualifie la décision russe d'intelligente  – une répétition de ce que les États-Unis ont fait dans les années 1970. Pour obtenir des matières premières russes, les pays "inamicaux" devront acheter des roubles, faisant grimper la valeur du rouble sur les échanges mondiaux tout comme le besoin de pétrodollars a soutenu le dollar américain après 1974. En effet, au 30 mars, le  rouble avait déjà augmenté  pour revenir au niveau où il était un mois plus tôt. 

Une page sortie du protocole d’application de l’American System

La Russie suit les États-Unis non seulement en associant sa monnaie nationale aux ventes d'un produit essentiel, mais aussi en s’inspirant de leur protocole antérieur - ce que les dirigeants américains du XIXe siècle appelaient le «système américain» de monnaie et de crédit souverains. Ses trois piliers étaient (a) des subventions fédérales pour des améliorations internes et pour soutenir les industries naissantes du pays, (b) des tarifs pour protéger ces industries et (c) un crédit facile émis par une banque nationale.

Michael Hudson, professeur-chercheur en économie et auteur de « Super-impérialisme : la stratégie économique de l'empire américain » parmi de nombreux autres livres, note que les sanctions obligent la Russie à faire ce qu'elle a hésité à faire elle-même : réduire sa dépendance aux importations. et développer ses propres industries et infrastructures. L'effet, dit-il, est équivalent à celui des tarifs protecteurs. Dans un article intitulé « L'Empire américain s'autodétruit », Hudson écrit à propos des sanctions russes (qui remontent en fait à 2014) : 

La Russie était restée trop captivée par l'idéologie du marché libre pour prendre des mesures pour protéger sa propre agriculture ou son industrie. Les États-Unis ont fourni l'aide nécessaire en imposant l'autonomie nationale à la Russie (via des sanctions). Lorsque les États baltes ont perdu le marché russe du fromage et d'autres produits agricoles, la Russie a rapidement créé son propre secteur du fromage et des produits laitiers, tout en devenant le premier exportateur mondial de céréales.

La Russie découvre (ou est sur le point de découvrir) qu'elle n'a pas besoin du dollar américain pour soutenir le taux de change du rouble. Sa banque centrale peut créer les roubles nécessaires pour payer les salaires nationaux et financer la formation de capital. Les confiscations américaines pourraient donc enfin conduire la Russie à mettre fin à la philosophie monétaire néolibérale, comme Sergei Glaziev le préconise depuis longtemps en faveur de la MMT [théorie monétaire moderne]. …

Ce que les pays étrangers n'ont pas fait pour eux-mêmes – remplacer le FMI, la Banque mondiale et d'autres bras de la diplomatie américaine – les politiciens américains les forcent à le faire. Au lieu que les pays d'Europe, du Proche-Orient et du Sud mondial rompent d’eux-mêmes avec un système monétaire international qui les désavantage pour défendre leurs intérêts économiques à long terme, l'Amérique les chasse elle-même du système, comme elle l'a fait avec la Russie et la Chine. 

Glazyev et la réinitialisation eurasienne

Sergei Glazyev, mentionné par Hudson ci-dessus, est un ancien conseiller du président Vladimir Poutine et le ministre de l'Intégration et de la Macroéconomie de la  Commission économique eurasienne, l'organe de régulation de l'Union économique eurasienne (EAEU). Il a proposé  d'utiliser des outils similaires à ceux du « système américain », y compris la conversion de la Banque centrale de Russie en une « banque nationale » émettant la propre monnaie de la Russie et des crédits pour le développement interne. Le 25 février, Glazyev a publié une analyse des sanctions américaines intitulée « Sanctions et souveraineté », dans laquelle il déclare :

[L]es dommages causés par les sanctions financières américaines sont inextricablement liés à la politique monétaire de la Banque de Russie […]. Son essence se résume à une liaison étroite de l'émission du rouble aux recettes d'exportation et du taux de change du rouble au dollar. En fait, une pénurie artificielle d'argent se crée dans l'économie et la politique stricte de la Banque centrale entraîne une augmentation du coût des prêts, ce qui tue l'activité des entreprises et entrave le développement des infrastructures dans le pays.

Glazyev a déclaré que si la banque centrale remplaçait les prêts retirés par ses partenaires occidentaux par ses propres prêts, la capacité de crédit de la Russie augmenterait considérablement, empêchant une baisse de l'activité économique sans créer d'inflation.   

La Russie a accepté de  vendre du pétrole à l'Inde  dans la monnaie souveraine de l'Inde, la roupie ; vers la Chine en yuan ; et  vers la Turquie en lires. Ces monnaies nationales peuvent ensuite être dépensées pour les biens et services vendus par ces pays. On peut soutenir que chaque pays devrait pouvoir négocier sur les marchés mondiaux dans sa propre monnaie souveraine; c'est ce qu'est une monnaie fiduciaire - un moyen d'échange soutenu par l'accord du peuple de l'accepter à la valeur de ses biens et services, soutenu par la «pleine foi et le crédit» de la nation. 

Mais ce type de système de troc mondial s'effondrerait tout comme le font les systèmes de troc locaux, si une des deux parties de l’échange commercial ne voulait pas ou plus des biens ou des services de l'autre partie. Dans ce cas, une monnaie de réserve intermédiaire serait nécessaire pour servir de moyen d'échange. 

Glazyev et ses homologues y travaillent. Dans une interview traduite  publiée sur The Saker , Glazyev a déclaré :

Nous travaillons actuellement sur un projet d'accord international sur l'introduction d'une nouvelle monnaie mondiale de règlement, arrimée aux monnaies nationales des pays participants et aux biens échangés qui déterminent les valeurs réelles. Nous n'aurons pas besoin des banques américaines et européennes. Un nouveau système de paiement basé sur les technologies numériques modernes avec une blockchain se développe dans le monde, où les banques perdent de leur importance. 

La Russie et la Chine ont toutes deux développé des alternatives au système de messagerie SWIFT dont certaines banques russes ont été exclues. Le commentateur basé à Londres Alexander Mercouris fait l'observation intéressante que sortir de SWIFT signifie que les banques occidentales ne peuvent pas suivre les transactions russes et chinoises.

L'analyste géopolitique Pepe Escobar résume les plans d'une réinitialisation financière eurasienne/chinoise dans un article intitulé " Dites bonjour à l'or russe et au pétroyuan chinois" . Il écrit:

Cela a été long à venir, mais enfin quelques linéaments clés des nouvelles fondations du monde multipolaire se révèlent.

Vendredi [11 mars], après une réunion par vidéoconférence, l'Union économique eurasienne (UEE) et la Chine ont convenu de concevoir le mécanisme d'un système monétaire et financier international indépendant. L'UEE comprend la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Biélorussie et l'Arménie, établit des accords de libre-échange avec d'autres pays eurasiens et s'interconnecte progressivement avec l'Initiative chinoise de la "Nouvelle Route de la Soie" (BRI).

À toutes fins pratiques, l'idée vient de Sergei Glazyev, le plus grand économiste indépendant de Russie….

Assez diplomatiquement, Glazyev a attribué la concrétisation de l'idée aux "défis et risques communs associés au ralentissement économique mondial et aux mesures restrictives contre les États de l'UEE et la Chine". 

Traduction : la Chine étant autant une puissance eurasienne que la Russie, elle doit coordonner ses stratégies pour contourner le système unipolaire américain.

Le système eurasien sera basé sur « une nouvelle monnaie internationale », avec très probablement le yuan comme référence, calculé comme un indice des monnaies nationales des pays participants, ainsi que des prix des matières premières. … 

Le système eurasien est appelé à devenir une alternative sérieuse au dollar américain, car l'UEE pourrait attirer non seulement les pays qui ont rejoint la BRI… mais aussi les principaux acteurs de l'  Organisation de coopération de Shanghai (OCS)  ainsi que de l'ASEAN. Les acteurs ouest-asiatiques – Iran, Irak, Syrie, Liban – seront inévitablement intéressés.

Privilège exorbitant ou charge exorbitante ?

Si ce système réussit, quel en sera l'effet sur l'économie américaine ? La stratège en investissement Lynn Alden écrit dans une analyse détaillée intitulée " L'effilochage du système de réserve de devises mondial américain " qu'il y aura des difficultés à court terme, mais qu'à long terme, cela profitera à l'économie américaine. Le sujet est compliqué, mais l'essentiel est que la domination de la monnaie de réserve a entraîné la destruction de notre base manufacturière et l'accumulation d'une dette fédérale massive. Le partage de la charge de la monnaie de réserve aurait l'effet que les sanctions ont sur l'économie russe – en soutenant les industries nationales comme le ferait un tarif, permettant à la base manufacturière américaine d'être reconstruite. 

D'autres commentateurs disent aussi qu'être la seule monnaie de réserve mondiale est  moins un privilège exorbitant qu'un fardeau exorbitant. Perdre ce statut ne mettrait pas fin à l'importance du dollar américain, qui est trop fortement ancré dans la finance mondiale pour en être délogé. Mais cela pourrait bien signifier la fin du pétrodollar comme seule monnaie de réserve mondiale et la fin des guerres pétrolières dévastatrices qu'il a financées pour maintenir sa domination. 

Ellen Brown

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Cet article a été publié pour la première fois sur  ScheerPost . Ellen Brown est avocate, présidente du  Public Banking Institute et auteur de treize livres, dont  Web of Debt ,  The Public Bank Solution et  Banking on the People: Democratizing Money in the Digital Age . Elle co-anime également une émission de radio sur  PRN.FM  intitulée " It's Our Money ". Ses plus de 300 articles de blog sont publiés sur  EllenBrown.com . 

Donc L'Eurasir serait en cour de création d'une monnaie mondiale :

https://la-chronique-agora.com/nouveau-systeme-monetaire-mondial-est-imminent-1-3/

 

UN NOUVEAU SYSTÈME MONÉTAIRE MONDIAL EST IMMINENT (1/3)

rédigé par Cyrillejubert 19 avril 2022

La réforme du système monétaire mondial réclamée par un grand nombre de pays depuis 2008 – mais toujours rejetée par les Etats-Unis – pourrait faire réapparaître un concept mis sous le tapis depuis 1944…

En novembre 2008, en pleine bancaire systémique, les dirigeants du G20 étaient réunis à Washington. Et cette réunion fut extrêmement houleuse, toutes les nations présentes, sauf les Etats-Unis, réclamant une réforme monétaire.

Cinq mois plus tard, le gouverneur de la banque centrale chinoise (la PBoC), Zhou Xiaochan formalisait cette demande dans un essai dont le titre était « Reformons le système monétaire international ». Essai qui est d’ailleurs toujours consultable (en anglais) sur le site de la Banque des règlements internationaux – la banque centrale des banques centrales.

Dans ce document, le gouverneur chinois faisait référence au « bancor », un système proposé par Keynes en 1944 à Bretton Woods, en regrettant qu’il n’ait pas été tenté.

Un système en faillite

Depuis lors, chaque réunion internationale où le sujet est évoqué est un champ de bataille. Les Etats-Unis y usent et abusent de leur position dominante et de leurs droits de veto, bloquant les réformes, pour ne pas perdre le privilège exorbitant de battre monnaie pour l’ensemble de la planète.

La situation économique, financière et monétaire n’a cessé de s’aggraver depuis 2008. Le déficit fédéral américain est celui d’un Etat en faillite (3 132 Mds$ en 2020, 2 775 Mds$ en 2021…), tandis que la dette nationale a dépassé les 30 000 Mds$.

En parallèle, la Chine est en train de monter son propre système monétaire…

Après avoir fait passer sa masse monétaire M1 de 4 000 Md$ à 18 105 Md$ entre le 1er mars 2020 et le 1er février 2021, la Fed a décidé de modifier ses données pour en faire un ajustement saisonnier. Cela lui permet de lisser les chiffres, mais aussi d’en afficher deux différents, ce qui complique le suivi. Fin février 2022, cette même masse monétaire M1 s’élevait ainsi à 20 694 Mds$ (après lissage)… ou 20 640 Mds$ (sans lissage).

Cela permet au moins de déterminer que, en un an, la quantité de dollars créée ex nihilo, sans aucune contrepartie de création de richesses, a été d’au moins 2 500 Mds$.

Quant à la BCE, mieux vaut pas commenter ses exercices de cavalerie comptable avec la dette des états et les banques.

Le système actuel est mort. La monnaie fiduciaire, donc basée sur la confiance que les dettes seront honorées, est à l’agonie, ce qui explique l’inflation galopante actuelle.

En 1922, l’hyperinflation de la République de Weimar croulant sous les dettes de 14-18 commença. En 2022, serait-ce le tour de l’hyperinflation du système de l’euro-dollar ?

La Russie a indiqué qu’elle n’acceptera plus ni le dollar, ni l’euro, en règlement de ses exportations de gaz, pétrole, blé, acier, engrais, etc.

Et la Chine est en train d’étudier la mise en place d’un système monétaire commun avec la Russie et des républiques d’Asie Centrale, système qui sera probablement étendu à toute l’ASEAN et auquel une grande partie des pays émergents pourraient adhérer.

Un panier de monnaies ou de matières premières ?

Ce nouveau système monétaire serait composé d’un panier de monnaies à la manière des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, stabilisé par un panier de matières premières.

Une première information sur le sujet avait filtré sous la plume de l’analyste Pepe Escobar à la mi-mars, confirmée par un communiqué sur l’Union économique eurasiatique (UEEA), citant un rapport kazakh, puis le lendemain par l’Asia Times (article en anglais). Ce dernier article précisant au moins une première présentation du projet pour fin mars. Au moment d’écrire ces lignes, rien de nouveau n’était cependant remonté depuis.

Sergueïev Glazyev, un économiste russe de premier plan, a étudié le sujet depuis la crise asiatique en 1997 et le défaut de la Russie en 1998. Dans un entretien avec Business-Gazeta, Glazyev détaille l’objectif des discussions entre la Chine et les pays de l’UEEA :

« Nous travaillons actuellement sur un projet d’accord international sur l’introduction d’une nouvelle monnaie mondiale de règlement, arrimée aux monnaies nationales des pays participants et aux biens échangés qui déterminent les valeurs réelles.  

Nous n’aurons pas besoin des banques américaines et européennes. Un nouveau système de paiement basé sur les technologies numériques modernes avec une blockchain se développe dans le monde, où les banques perdent de leur importance. »

Plus loin, il explique que le panier de matières premières comprendrait une vingtaine de produits, dont l’or, mais aussi le pétrole, le métal, les céréales et l’eau.

L’étalon-or ne suffit pas

L’idée n’était pas nouvelle, puisque dans son essai La Monnaie et le mécanisme des échanges, daté de 1877, W.S. Jevons avait déjà mis en forme une table des standards de valeur, donnant à chaque matière première une valeur relative par rapport aux autres.

Il était déjà admis à l’époque que l’étalon-or garantissait la stabilité de la monnaie sur le long terme, mais sans garantir la stabilité de tous les marchés sur des périodes plus courtes. A la place d’une seule valeur d’ancrage de la monnaie, il a été question de chercher une plus grande stabilité du pouvoir d’achat en ajoutant entre 10 et 40 matières premières. Le panier – composé de quantités fixes de chacun de ces produits et leur valeur marchande collective –, définirait la valeur de la monnaie de référence.

Par la suite, alors que les dettes engendrées par la guerre de 14-18 avaient ruiné les belligérants, l’étalon-or, jusqu’alors en vigueur, était devenu impossible à maintenir. En 1933, le gouvernement des Etats-Unis obligea ainsi les particuliers à remettre leur or au Trésor au prix de 20,67 $, avant de dévaluer sa monnaie le 31 janvier 1934, en fixant le cours de l’or à 35 $.

De la même façon, le franc a connu six dévaluations successives entre 1928 et 1940.

Dans les années 1930, de nouveaux systèmes monétaires ont été abondamment étudiés, dont certains devaient être équilibrés par des paniers de matières premières. C’est le cas de propositions croisées réalisées par Thomas Edison et Henry Ford, publiées dans une étude commune en 1923 par William Trufant Foster.

Le livre de Benjamin Graham, World Commodities and World Currency (Matières premières du Monde et monnaies mondiales), publié en 1944, va par la suite servir de base à toutes les études ultérieures, tout comme l’article de Friedrich Hayek, « A Commodity Reserve Currency » (une devise de réserve basée sur les matières premières), publié en 1943.

Des listes très précises

Voilà, dans l’un de ces documents, ce qui était considéré pour être intégré à l’un de ces paniers :

Chez certains auteurs, les références sont d’une extrême précision, allant jusqu’à prendre en compte la qualité et la provenance de la matière première.

La proposition de Hayek soutenait que les autorités monétaires devraient désigner un panier de matières premières comme réserves et cibleraient le prix du panier, de sorte que lorsque le panier est inférieur au prix cible, l’autorité monétaire augmente ses avoirs en matières premières dans le panier, grâce à des achats rendus possibles par l’expansion de la masse monétaire. A l’inverse, lorsque le prix du panier est supérieur à l’objectif, l’autorité monétaire vend ses avoirs du panier de matières premières.

Avec un panier de produits de base suffisamment large, cela permettrait aux prix relatifs de ces produits de fluctuer alors que la demande globale pour le panier est soutenue. Les avantages d’une telle norme sont les suivants : la politique monétaire (1) cesse d’être discrétionnaire, (2) favorise un niveau de prix relativement stable et prévisible et (3) est contracyclique.

La thèse de Benjamin Graham a été présentée au comité américain pour la stabilité économique avant la conférence internationale monétaire et financière de Bretton Woods de 1944 et âprement discutée.

C’est là qu’apparaît le concept de « bancor », comme nous le verrons demain.

 

UN NOUVEAU SYSTÈME MONÉTAIRE MONDIAL EST IMMINENT (2/3)

https://la-chronique-agora.com/nouveau-systeme-monetaire-mondial-2/

rédigé par Cyrillejubert 20 avril 2022

Réformer le système monétaire mondial semble être une bonne idée, mais quelle alternative proposer ? S’inspirer de celle qui a été rejetée à Bretton Woods en 1944 poserait un grand nombre de problèmes.  

Comme nous l’avons vu hier, un nouveau système pour remplacer la domination du dollar est à l’étude depuis la grande crise financière de 2008. Les propositions, toutes immédiatement rejetées par les Etats-Unis, ont cependant regagné en visibilité avec la guerre en Ukraine et les sanctions prononcées par les Occidentaux contre la Russie.

Le projet actuellement étudié impliquerait, dans un premier temps, la Chine et les pays de l’Union économique eurasiatique (UEEA), c’est-à-dire la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Arménie et le Kirghizistan. Et il consisterait en une monnaie stabilisée par un panier d’une vingtaine de matières premières, d’après l’économiste russe Sergueïev Glazyev, dont l’or, le pétrole, des métaux ou des céréales.

Si ce concept a été développé à partir de la fin du XIXè siècle, puis surtout dans les années 1930-1940, il a trouvé l’un de ses plus fervents défenseurs en 1944, à la conférence internationale monétaire et financière de Bretton Woods. C’est là que fut décidé le système monétaire mondial post-Seconde Guerre mondiale, finalement basé sur le seul dollar convertible en or. Mais une proposition bien différente, de l’économiste John Maynard Keynes, ressemblait beaucoup à celle sino-russe d’aujourd’hui.

L’alternative du bancor

Le plan de Keynes présenté à Bretton Woods reposait en effet sur l’introduction d’une monnaie purement internationale, le bancor, dont la valeur aurait été constante par rapport à un panier de monnaies et un panier de 30 matières premières, d’une part et sur un mécanisme d’équilibrage symétrique des balances des paiements, d’autre part.

En pratique, dans ce système, la balance extérieure de chaque pays aurait été évaluée annuellement, et tout déséquilibre financièrement aurait été pénalisé selon un barème. Dans le cas où le déséquilibre aurait dépassé une certaine limite, chaque devise aurait ainsi été réajustée. Soit par une réévaluation, pour les pays exportateurs nets, soit une dévaluation, pour les pays importateurs nets.

Il était prévu une parité fixe entre, d’une part, le bancor et les devises ainsi que, d’autre part, le bancor et l’or. Cependant, si les banques centrales auraient pu acheter du bancor avec de l’or, elles n’auraient pas pu se séparer de leur bancor pour obtenir de l’or. Cet or aurait donc été progressivement accumulé par la chambre de compensation internationale, plutôt que dans les coffres des banques centrales.

Au final, ce système n’a pas été retenu à la conférence de Bretton Woods, pour un grand nombre de raisons.

Premièrement, la flexibilité. En effet, le système de réserves de marchandises, tel qu’il était proposé à l’origine, était trop rigide d’un point de vue politique économique, selon Keynes, qui insistait sur le fait que les autorités monétaires doivent conserver un degré de flexibilité suffisant pour gérer dans un environnement monétaire bien structuré.

Comment organiser cela dans les années 1940 ?

Deuxièmement, l’organisation. Le développement de systèmes de gouvernance, comprenant des règlements et normes de gestion des stocks régulateurs, auraient dû précéder l’introduction de toute norme liée aux produits de base du panier monétaire.

Une gouvernance et une gestion inadéquates auraient pu avoir des conséquences imprévues. Par exemple, les producteurs des biens du panier auraient eu la possibilité de jouer sur leurs réserves de marchandises et donc l’ensemble du système monétaire, en surproduisant des marchandises que l’Etat aurait alors été obligé d’acheter.

La quantité d’informations nécessaire pour gérer strictement un réseau international de réserves de matières premières suffisantes pour supporter une unité monétaire composite fiable aurait aussi été extrêmement conséquente. Des enregistrements standardisés vérifiables auraient dû être conservés par des milliers d’employés d’entrepôt enregistrés sous des centaines (voire milliers) de juridictions nationales et provinciales différentes.

L’administration et les audits d’un tel système auraient représenté un travail considérable. Des tests annuels avec certification en entrepôt auraient été requis pour garantir les paramètres de qualité communs, et même le processus permettant d’arriver à des tests équivalents et des critères de certification adaptés aux différents climats aurait été un défi.

Les défis d’une monnaie mondiale

Troisièmement, la souveraineté. Keynes s’est opposé à la version internationale de la proposition de monnaie de Graham, insistant sur le fait que les prix et les salaires sont « une question de politique intérieure » qui ne peut être soumis à une autorité internationale.

Quatrièmement, l’intégralité. En effet, un système de monnaie de réserve marchande ne comprend nécessairement qu’une petite proportion non représentative de la production d’une économie, car elle se limite aux produits de base qui peuvent être facilement « standardisés, commercialisés sur de larges marchés, fournis dans des conditions raisonnables de concurrence et être physiquement et économiquement stockable ».

Si cela exclut un grand nombre de biens et de services, c’est aussi un défi pour des biens qui sont pourtant inclus dans le panier. Par exemple lorsque l’innovation compétitive dans le secteur agroalimentaire met l’accent sur la qualité et les méthodes de production.

Cinquièmement, la neutralité du marché libre. L’inquiétude était ici que des inégalités dans la répartition naturelle des ressources incluses dans le système monétaire aurait pu avoir des effets déstabilisateurs sur le commerce international.

En effet, comme nous en avons eu la preuve depuis (et encore dernièrement avec la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, justement), il y a un énorme potentiel de perturbations si un gouvernement détenant une proportion importante des ressources ou marchandises produites devait imposer des contrôles commerciaux, ou en subir.

Le système de réserves de matières premières pourrait fonctionner au niveau international et produire des taux de change stables si, et seulement si, les différents pays étaient disposés à permettre le libre-échange complet des marchandises considérées, et de soumettre leurs politiques monétaires et économiques intérieures à sa discipline.

Sixièmement, l’équivalence sectorielle. Tout système de réserve de produits existe pour gérer les approvisionnements et les prix par rapport à un ensemble de priorités ou d’objectifs liés à l’industrie et à la société.

L’ancien économiste de la Banque mondiale Salah El Serafy a expliqué dans un article en 2009 que, lorsque l’étape suivante est franchie et que la masse monétaire est directement reliée aux réserves, le choix des matières premières à inclure ou à exclure devient plus critique et controversé en termes d’impacts. En effet, un niveau de contrôle plus élevé serait alors imposé à certains secteurs produisant des matières premières, tandis que d’autres auraient échappé à ces régulations plus strictes… Ce système aurait donc eu des répercussions très différentes sur divers secteurs.

Une monnaie encore plus volatile

Septièmement, la prévisibilité. Durant une période donnée, seule une proportion relativement faible de la production totale des matières premières concernées aurait été ajoutée ou retirée des réserves. Cela signifie que tout effet contracyclique sur la quantité de monnaie aurait été proportionné aux impacts des variations de la production de certaines matières premières, ce qui pourrait conduire à une plus grande volatilité monétaire.

Pour être plus clair, par exemple, la production agricole dépend de forces erratiques qui déterminent les conditions de croissance. Dans une situation où les réserves sont faibles, les variations du coût de production pour une céréale donnée pourraient ainsi aggraver l’instabilité de l’ensemble des prix.

Même une variation des prix de matières premières hors de la réserve pourrait avoir un impact. En effet, certaines de ces matières premières pourraient être complémentaires ou concurrentes de ceux dans la réserve. Par exemple, si le blé était dans la réserve, mais pas le riz, une baisse du prix du riz le rendrait plus compétitif, ce qui pourrait causer une baisse de la demande de blé, ce qui aurait un impact au final sur l’ensemble du panier de matières premières, et donc sur la monnaie mondiale.

Par conséquent, dans ce système, des phénomènes monétaires déterminants ne seraient plus du tout prévisibles.

Huitièmement, la motivation. Par rapport à l’or, une réserve de marchandises n’a pas de fondement culturel et de transparence relative, deux atouts qui aident à protéger un système de réserve d’or contre une manipulation excessive. Friedman expliquait ainsi en 1951 que l’or a disposé d’un « support populaire » qui rendait très dangereux les efforts politiques pour en modifier le prix.

Neuvièmement, la réactivité. Une fois que la monnaie est basée sur les réserves de matières premières, il y a un coût irrécupérable lié au fait d’accumuler et de maintenir le système. Et ce coût impose inévitablement une inertie à la prise de décision monétaire. Dans ce cadre, les autorités monétaires renoncent à l’agilité et à l’efficacité technique qu’un système de monnaie fiduciaire fournit, et qui permet de répondre – relativement rapidement – à l’évolution de la conjoncture économique.

Et, dixièmement, la sécurité physique. En effet, s’il est relativement simple de protéger une banque centrale, ou tout lieu où serait stocké un important stock d’or, c’est une autre affaire d’assurer la sécurité de milliers d’entrepôts contenant des matières premières certifiée. Cela représenterait un défi technique majeur, accompagné d’un coût faramineux, pour non seulement protéger les matières premières des voleurs ou ennemis économiques, mais aussi protéger les produits agricoles de l’infestation par des rongeurs, moisissures, nuisibles, etc.

Toutes ces raisons expliquent le choix final de la conférence de Bretton Woods, pour un système perçu comme définitivement plus simple : le « Gold Exchange Standard ». Un système qui a tout de même eu ses défauts aussi, comme nous le verrons demain.

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il y a 12 minutes, herciv a dit :

mais qu'à long terme, cela profitera à l'économie américaine

Article interessant mais je reagis uniquement a cette phrase. 
 

ca ne s’est jamais vu dans l’histoire, le secteur banquier devient toujours plus puissant que l’industrie (politiquement parlant) et le pays finit toujours par sacrifier son industrie a la monnaie comme ca a ete le cas au RU. 
 

le coup du fardeau, ils sont mignons mais ca leur largement servit a faire financer par les autres leurs depenses. Si demain, les usa devait perdre ce privilège sans avoir réglé la note, le cout de la dette deviendrait ingérable. Ce qui expliquerait peut etre la politique inflationiste des usa, elle permet une réduction mecanique des dettes passées, ca implique aussi de ne plus s’endetter, ce qui n’est pas le cas. 

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il y a 17 minutes, wagdoox a dit :

le coup du fardeau, ils sont mignons mais ca leur largement servit a faire financer par les autres leurs depenses. Si demain, les usa devait perdre ce privilège sans avoir réglé la note, le cout de la dette deviendrait ingérable. Ce qui expliquerait peut etre la politique inflationiste des usa, elle permet une réduction mecanique des dettes passées, ca implique aussi de ne plus s’endetter, ce qui n’est pas le cas. 

C'est cette parti là que je suis comme le lait sur le feu. Le programme F-35 est l'archétype de cette politique d'armement basé sur un endettement extrème financé par le dollar au point même de faire de la vente à perte dans certains cas.

@Stark_Contrast peux-tu nous donner ton avis sur la dette américaine qui a vraiment augmentée d'un coup et la place du dollar stp ? 

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il y a 14 minutes, herciv a dit :

C'est cette parti là que je suis comme le lait sur le feu. Le programme F-35 est l'archétype de cette politique d'armement basé sur un endettement extrème financé par le dollar au point même de faire de la vente à perte dans certains cas.

Pas vraiment le f35 est surtout basé sur un retour emploi pour chaque circonscription electorale et une conivance entre industriels et organnes de controle. 
c’est pas 1000 milliards sur 60 ans qui font la dette us. 
ensuite quand tu as deja depensé X milliards, tu cherches une solution quitte a dépenser un peu plus que perdre l’integralité de la mise. 
le prix du f35 est pas delirant en soit, c’est la maintenance qui est problematique et des solutions sont avancés pour y remedier.  Il faudra voir pour quel resultat operationnel aussi. 

A mon sens la dette americaine vient surtout que la politique de privatisation des gains et nationalisation des pertes d’un coté. Politique mise en place par obama qui a permis notamment de remettre sur pieds les banques us (beaucoup plus qu’en europe). De l’autre une ouverture trop importante au commerce international alors que la competitivité industriel du pays est pas bonne. Elle est donc sacrifié par les services qui s’exporte beaucoup gafam … mais l’un permet pas de compenser l’autre. L’idée etant que ces secteurs d’avenir permettront demain de redevenir exedentaires (c’est l’idee general depuis clinton). Et comme ces secteurs ne paient que peu d’impot …

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Il y a 8 heures, wagdoox a dit :

Il faudra voir pour quel resultat operationnel aussi. 

Pour l'instant la disponibilité est à chier. Et je pèse mes mots. Nulle, pourrie, naze, et pour des frais d'entretien pharamineux. Elle tourne autour de 50-60% (ce qui est équivalent au Rafale). Mais c'est un taux artificiel parce que la production industrielle a explosé et que les avions neufs ont moins besoin de maintenance. Dans les faits avec un ou deux ans sous le capot ça chute à 40% voire moins et tu dois donc avoir deux voire trois F-35 au sol pour chacun de ceux que tu fais voler. 

Et tu dois ajouter à ça une durée de vie de la carlingue qui est en-dessous de ce que d'autres avions occidentaux font (8.000 heures contre 10.000 pour le Rafale), ce qui est critique dans le maintien d'une flotte importante et fait exploser les coûts à long terme. 

Par contre, quand ça vole (et que ça fonctionne, hein, parce que les défauts critiques qui se multiplient à mesure qu'ils sont réglés ça devient un running gag) c'est un excellent avion, et ça il faut le reconnaître. Quand il vole. 

Modifié par Heorl
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Il y a 2 heures, Heorl a dit :

Elle tourne autour de 50-60% (ce qui est équivalent au Rafale).

Non, depuis RAVEL la dispo Rafale a considérablement augmenté et est passé à 76%. On vise bien plus.

Pour le F-35 je ne sais pas mais là encore, mais ça pourrait s'améliorer.

Il y a 2 heures, Heorl a dit :

Et tu dois ajouter à ça une durée de vie de la carlingue qui est en-dessous de ce que d'autres avions occidentaux font (8.000 heures contre 10.000 pour le Rafale)

Idem le Rafale c'est 7500 à l'origine et un passage à 9000 avec F3R moyennant la pose de quelques renforts structurels. Rien ne dit que le F-35 avec sa lourde cellule ne pourra pas aller au-delà des 8000h de base.

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Il y a 1 heure, Patrick a dit :

Non, depuis RAVEL la dispo Rafale a considérablement augmenté et est passé à 76%. On vise bien plus.

Pour le F-35 je ne sais pas mais là encore, mais ça pourrait s'améliorer.

Idem le Rafale c'est 7500 à l'origine et un passage à 9000 avec F3R moyennant la pose de quelques renforts structurels. Rien ne dit que le F-35 avec sa lourde cellule ne pourra pas aller au-delà des 8000h de base.

Merci, mes chiffres sont manifestement pas à jour.

Pour le F-35 étant donné la place déjà occupée à l'intérieur j'ai quand même des doutes sur la capacité à l'améliorer sur plusieurs standards. Par contre s'ils parviennent à améliorer le revêtement là y'aura peut-être une amélioration effectivement.

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il y a 29 minutes, Heorl a dit :

Pour le F-35 étant donné la place déjà occupée à l'intérieur j'ai quand même des doutes sur la capacité à l'améliorer sur plusieurs standards. Par contre s'ils parviennent à améliorer le revêtement là y'aura peut-être une amélioration effectivement.

C'est pas vraiment le revêtement le problème en fait, à de rares exceptions (la queue) qui ont été réglées par l'ajout de renforts. Idem ils ont commencé à modifier le fameux "scotch" entre les trappes assez récemment pour simplifier considérablement son application.

En revanche je comprends ton inquiétude sur l'intérieur de la cellule parce qu'en effet s'il s'agit de mettre des renforts à la cellule, on a quand même eu au fil des ans des rumeurs:

  • de cadres de fuselage qui craquent (!)
  • d'un passage du titane à l'aluminium qui s'est mal passé avec une chasse au poids par retrait de matière qui a laissé des traces sur certains LRIP

Du coup je ne sais même pas s'il sera possible de renforcer les cellules des différents LRIP de manière indifférenciée afin de régénérer du potentiel. C'est une question qu'il faudrait poser tiens.

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