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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a une heure, Alexis a dit :

Pour qui souhaite prendre connaissance du contenu de l'entretien de Vladimir Poutine par Tucker Carlson, publié hier soir, sans se taper les > 2 heures de vidéo, il est possible d'utiliser la transcription de l'interview disponible sur le site de la présidence russe

Entretien avec Tucker Carlson

Vladimir Poutine a répondu aux questions de Tucker Carlson, journaliste et fondateur de la plateforme vidéo Tucker Carlson Network (...)

C'est en russe bien sûr, mais la traduction automatique en français - ou la langue que vous voulez - fonctionne bien, comme d'habitude

La surprise est que Poutine, après avoir revérifié avec Carlson que sa formation de base est bien en Histoire, commence l'entretien par un exposé détaillé de l'Histoire russe commençant à l'année 862, qui dure 30 minutes (:huh:), avec seulement quelques interruptions de Carlson qui d'ailleurs irritent le président russe. Carlson a expliqué dans une petite vidéo à part qu'il a cru au début à une tactique dilatoire de la part de Poutine, qui n'aurait d'ailleurs pas de sens s'agissant d'un entretien sans limite fixe de durée, mais a fini par conclure notamment à voir l'irritation qui répondait à ses interruptions qu'il s'agissait, quoi qu'on pense du fond, de ce dont Poutine est sincèrement convaincu.

Comme tout exposé historique, il s'agit aussi d'une interprétation. Et même avec mes connaissances limitées, je peux voir que des interprétations alternatives sont possibles - Poutine comme toute personne qui accorde une grande importance à l'Histoire y met ou y projette, également en tire ses propres idées. Bref, de même que son fameux essai de 5 000 mots publié sur le site du Kremlin en juillet 2021 sur l'unité historique entre Russes et Ukrainiens, tout cela est contestable et interprétable autrement. Mais je rejoins Carlson au moins sur ce point essentiel - Poutine est vraiment convaincu de tout cela.

Et je m'ébahis de ce fait simple. La cause immédiate de tout ce qui s'est passé en 2022, de tous les morts et les destructions en Ukraine, les conséquences économique et les bouleversements géopolitiques à l'échelle mondiale, c'est un regard et une conception historique porté par une seule personne, qui a décidé d'en tirer un projet

Pour le dire autrement, je pense qu'en lisant cet essai de 2021, comme en écoutant cet exposé historique de 30 minutes nous sommes "au cœur du réacteur" :mellow: ...

Merci pour le lien, parce que sur son site Tucker Carlson demande de s'abonner pour accéder à la transcription.

Je n'ai pas tout écouté, mais à un moment Poutine dit à Carlson quelque chose comme "mais au fait, vous êtes historien à la base..." c'est à dire que Poutine a fait faire une petite fiche sur Tucker Carlson par un collaborateur, et sur la petite fiche, il a lu : a étudié Trinity College Hartford, en vue de l'obtention d'une licence d'histoire, mais comme c'était un cancre il est sorti du collège sans diplôme.

Donc Poutine croyait peut-être réellement qu'il allait intéresser Tucker Carlson avec un "cours d'histoire" de rattrapage scolaire, en quelque sorte.

Cela prouve que l'essai de 5000 mots de juillet 2021 est quasiment sorti du stylo plume de Poutine, même si des collaborateurs ont pu y participer.

Une conception historique portée par une seule personne ? Est-ce si différent de ce que dit Soljenitsyne ou d'autres ?

Déjà dans l'essai de 5000 mots lui-même, Vladimir Poutine se recommande sur cette question précise, de l'héritage d'Anatoly Sobchak :

https://www.prlib.ru/en/article-vladimir-putin-historical-unity-russians-and-ukrainians

Vous voulez créer votre propre État : vous êtes le bienvenu ! Mais quelles sont les conditions ? Je rappellerai l'évaluation faite par l'une des figures politiques les plus en vue de la nouvelle Russie, le premier maire de Saint-Pétersbourg, Anatoly Sobchak. En tant qu'expert juridique estimant que toute décision doit être légitime, il a partagé en 1992 l'opinion suivante : les républiques fondatrices de l'Union, ayant dénoncé le traité d'union de 1922, doivent revenir aux frontières qu'elles avaient avant d'adhérer à l'Union soviétique. Toutes les autres acquisitions territoriales sont sujettes à discussion, à négociation, étant donné que la base a été révoquée.

Si tu prends Sergey Glazyev, né à Zaporizhia d'une mère ukrainienne et d'un père russe, candidat à la présidentielle russe de 2004, rallié ensuite à Poutine et entrant au gouvernement en 2012 en tant que chargé de l'Union Douanière avec la Biélorussie et le Kazakhstan :

https://en.wikipedia.org/wiki/Sergey_Glazyev

En août 2013, Glazyev a déclaré que le fait d'affirmer que tous les Ukrainiens sont favorables à l'intégration de l'Ukraine dans l'Union européenne "est une sorte d'illusion maladive"[9] et, citant un sondage de décembre 2012[10], a déclaré que "les enquêtes des services sociologiques ukrainiens disent quelque chose de différent : 35 % des gens préfèrent l'Union européenne et 40 % l'Union douanière"[9]. [Il a reproché à "de nombreux politologues et experts, qui se nourrissent de subventions européennes et américaines depuis 20 ans, et à toute une génération de diplomates et de bureaucrates apparus après les années de l'hystérie "orange", qui mettent en œuvre un programme anti-russe" et "qui sont trop éloignés de l'économie et de la vie réelle, ne connaissent pas vraiment l'histoire de leur pays et sont coupés de ses traditions spirituelles" de créer "un effet dont l'Ukraine ne veut pas".

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/17449057.2023.2247664?src= Pål Kolstø (2023) Ukrainians and Russians as ‘One People’: An Ideologeme and its Genesis, Ethnopolitics

Vladimir Poutine a affirmé à plusieurs reprises que "les Ukrainiens et les Russes ne forment qu'un seul peuple", ce qui a contribué à légitimer l'attaque contre l'Ukraine en février 2022. Cet article examine la préhistoire de cette affirmation dans la pensée nationaliste russe, tant à l'époque récente qu'à l'époque tsariste. Il soutient que cette affirmation diffère de l'idée prérévolutionnaire d'une "nation russe trine" composée de Grands Russes, de Petits Russes (= Ukrainiens) et de Biélorusses, et qu'elle est plus sinistre que cette dernière, pour la simple raison que le terme "Russes" (russkie) ne désigne pas le même groupe de personnes dans les deux contextes.

En Union soviétique, il n'était pas question que les Russes et les Ukrainiens forment "une seule nation" : ils étaient présentés comme des "frères" -bratskie narody- tout comme toutes les autres nations soviétiques étaient des "peuples frères". De même, Poutine a affirmé à de nombreuses reprises que les Ukrainiens et les Russes étaient "frères". On pourrait penser qu'il s'agit de deux métaphores liées, mais à mon avis, ce n'est absolument pas le cas.

La "question ukrainienne" a joué un rôle énorme dans la pensée nationaliste russe pendant des siècles, jusqu'à aujourd'hui. Les librairies russes regorgent de livres sur l'Ukraine et les Ukrainiens qui véhiculent des messages nationalistes clairs. Une grande partie de cette littérature n'est pas distinguée, mais une partie est rédigée par des nationalistes de premier plan de diverses tendances, tels qu'Alexandre Douguine, Alexandre Prokhanov, Egor Kholmogorov et Nikolaï Starikov. Ces publications ont non seulement préparé le public russe au message de Poutine de juillet 2021, mais constituent également une partie importante de l'environnement (quasi) intellectuel qui a rendu possible son article sur l'unité ukraino-russe.

Pour des raisons religieuses, la distance culturelle entre les "Petits Russes" et les "Grands Russes" était un peu moins grande qu'entre les "Ruthènes"/"Petits Russes" et les Polonais, et les bâtisseurs de la nation moscovite ont travaillé dur pour amalgamer les deux groupes. Au départ, les cercles intellectuels de Kiev (qui font partie de l'élite "petite-russe") ont été parmi les plus actifs dans le processus de construction de la nation. Ayant été exposés à l'enseignement catholique, les "Petits Russes" pouvaient à l'époque se targuer d'une culture plus érudite que celle de Moscou, et ont exporté un flot d'érudits et d'ecclésiastiques à Moscou, où ils ont influencé le développement de l'État et de la culture d'État sous les tsars Aleksei Mikhailovich et son fils Pierre Ier (le Grand). Ainsi, le premier élan de la notion de nation unifiée "Grande Russie" - "Petite Russie" (narod) semble avoir pris naissance à Kiev plutôt qu'à Moscou.

Je m'arrête ici parce que je n'ai pas tout lu et parce que je sens que si je me laisse aller, je vais tout traduire et ça va être trop long.

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https://www.cnbc.com/2024/02/09/putin-hints-at-swapping-wall-street-journal-reporter-for-russian-prisoner.html

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'"un accord peut être trouvé" concernant la libération du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, indiquant qu'il était ouvert à un échange contre un prisonnier russe purgeant une peine en Allemagne.

Les commentaires de M. Poutine ont été traduits par l'équipe de l'ancien journaliste de Fox News, Tucker Carlson, qui a réalisé la première interview du chef du Kremlin avec les médias occidentaux depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou en 2022. L'échange, qui a duré deux heures, a également porté sur le point de vue de M. Poutine concernant l'histoire, les origines de la guerre en Ukraine, la géopolitique et l'intelligence artificielle.

M. Poutine n'a pas franchement sollicité un échange, mais il a indirectement comparé le cas de M. Gershkovich, 32 ans, à celui d'une "personne purgeant une peine dans un pays allié des États-Unis" qui, "par sentiment patriotique, a éliminé un bandit dans l'une des capitales européennes".

Il s'agit probablement d'une référence à Vadim Krasikov, un tueur à gages russe qui a été condamné par un tribunal allemand pour avoir tué l'ancien dissident tchétchène Zelimkhan Khangoshvili de plusieurs coups de feu tirés à bout portant à Berlin en août 2019.

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il y a 13 minutes, Ciders a dit :

Le ratio d'échange est décidément à la baisse pour les Russes. Un journaliste contre un vulgaire agent ?

Pour Poutine, le journaliste n'est pas un "vulgaire journaliste" :

http://kremlin.ru/events/president/news/73411

T. Carlson : Merci beaucoup pour votre temps. J'aimerais poser une dernière question.

Evan Gershkovich, 32 ans, est un journaliste américain, il est emprisonné depuis plus d'un an, c'est une grande histoire aux Etats-Unis. J'aimerais vous demander si vous seriez prêt à le libérer dans un geste de bonne volonté pour que nous puissions l'emmener aux États-Unis ?

 

Vladimir Poutine : Nous avons fait tellement de gestes de bonne volonté que je pense que nous avons épuisé toutes les limites. Personne n'a jamais répondu à nos gestes de bonne volonté par des gestes similaires. Mais nous sommes, en principe, prêts à parler du fait que nous n'excluons pas de le faire avec une contrepartie de la part de nos partenaires.

Et quand je dis "partenaires", j'entends avant tout les représentants des services spéciaux. Ils sont en contact les uns avec les autres, et ils discutent de ce sujet. Nous n'avons pas de tabou pour ne pas résoudre ce problème. Nous sommes prêts à le résoudre, mais il y a certaines conditions qui sont discutées à travers des canaux de partenariat entre les services spéciaux. Il me semble qu'il est possible de se mettre d'accord sur ce point.

T.Carlson : Bien sûr, tout cela se passe depuis des siècles : un pays attrape un espion, le détient et l'échange contre quelqu'un d'autre. Bien sûr, cela ne me regarde pas, mais ce qui rend cette situation différente, c'est que cette personne n'est absolument pas un espion - c'est juste un gamin. Il a certainement violé vos lois, mais ce n'est pas un espion et il n'espionne absolument pas. Peut-être fait-il partie d'une catégorie différente après tout ? Peut-être serait-il injuste de demander quelqu'un d'autre en échange de lui ?

Vladimir Poutine : Vous savez, on peut dire ce qu'est un espion et ce qui ne l'est pas, mais il y a certaines choses qui sont stipulées par la loi. Si une personne obtient des informations secrètes et le fait sur la base d'une conspiration, cela s'appelle de l'espionnage. C'est exactement ce qu'il faisait : il obtenait des informations classifiées et secrètes, et il le faisait de manière clandestine. Je ne sais pas s'il a été entraîné là-dedans, si quelqu'un a pu l'entraîner là-dedans, ou s'il l'a fait de manière imprudente, de sa propre initiative. Mais en fait, cela s'appelle de l'espionnage. Et tout est prouvé, car il a été pris en flagrant délit lorsqu'il a reçu ces informations. S'il s'agissait de choses farfelues, inventées, non prouvées, ce serait une autre histoire. Il a été pris en flagrant délit d'obtention d'informations classifiées sur la base d'une conspiration. Qu'est-ce que c'est que ça ?

T.Carlson : Voulez-vous dire qu'il travaillait pour le gouvernement américain, pour l'OTAN, ou qu'il était simplement un journaliste qui a obtenu des informations qui n'auraient pas dû se trouver entre ses mains ? Je pense qu'il y a une différence entre ces deux catégories.

Vladimir Poutine : Je ne sais pas pour qui il travaillait. Mais je le répète une fois de plus : obtenir des informations secrètes sur la base d'une conspiration s'appelle de l'espionnage, et il travaillait dans l'intérêt des services de renseignement américains ou d'autres structures. Je ne pense pas qu'il travaillait pour Monaco - il est peu probable que Monaco soit intéressé par l'obtention de ces informations. Ce sont les services spéciaux qui doivent se mettre d'accord entre eux, vous savez ? Il y a des développements, il y a des gens qui, à notre avis, ne sont pas liés aux services de renseignement.

Ecoutez, je vais vous dire ceci : il y a un homme qui se trouve dans un pays, un pays allié des Etats-Unis, qui a liquidé pour des raisons patriotiques un bandit dans l'une des capitales européennes. Pendant les événements du Caucase, savez-vous ce qu'il [le bandit] a fait ? Je ne veux pas le dire, mais je vais quand même le dire : il a allongé nos soldats prisonniers sur la route et leur a ensuite passé une voiture sur la tête. Quel genre d'homme est-ce là, et est-ce un humain ? Mais un patriote l'a liquidé dans l'une des capitales européennes. Qu'il l'ait fait de sa propre initiative ou non est une autre question.

T. Carlson : Evan Gershkovich n'a rien fait de tel, c'est une toute autre histoire.

V.Poutine : Il a fait autre chose.

T. Carlson : Ce n'est qu'un journaliste.

V.Poutine : Ce n'est pas un simple journaliste, je le répète. C'est un journaliste qui a reçu des informations secrètes sur la base d'une conspiration. Oui, c'est une toute autre histoire.

Je parle simplement de ces personnes qui sont essentiellement sous le contrôle des autorités américaines, où qu'elles soient en prison, et qu'il y ait un dialogue entre les services de renseignement. Cette question doit être traitée avec calme, sérénité et professionnalisme. Il y a des contacts, laissons-les travailler.

Je n'exclus pas que la personne que vous avez mentionnée, M. Gershkovich, puisse se retrouver dans son pays d'origine. Pourquoi pas ? Cela n'a pas de sens de le garder plus ou moins en prison en Russie. Mais laissons nos collègues américains réfléchir à la manière de résoudre les problèmes auxquels nos services de renseignement sont confrontés. Nous ne sommes pas fermés aux négociations. D'ailleurs, ces négociations sont en cours, et il y a eu de nombreux cas où nous sommes parvenus à un accord. Nous pouvons encore parvenir à un accord, mais nous devons simplement négocier.

T. Carlson : J'espère que vous le libérerez. Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Vladimir Poutine : J'aimerais moi aussi qu'il rentre chez lui à la fin de la journée. Je parle sincèrement. Mais, je le répète, un dialogue est en cours. Plus on médiatise ce genre de choses, plus il est difficile de les résoudre. Il faut que tout se passe dans le calme.

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Poutine n'a pas beaucoup innové dans son essai de juillet 2021. Il avait déjà affirmé des choses similaires en 2008 :

https://ppr.lse.ac.uk/articles/10.31389/lseppr.86 Düben, B.A., 2023. Revising History and ‘Gathering the Russian Lands’: Vladimir Putin and Ukrainian Nationhood. LSE Public Policy Review

« L'Ukraine est un État très complexe. L'Ukraine, telle qu'elle existe actuellement, a été créée à l'époque soviétique. ... Elle a reçu d'immenses territoires de la Russie à l'est et au sud du pays. Il s'agit d'une formation étatique compliquée. ... Actuellement, dix-sept millions de Russes vivent en Ukraine. Qui peut affirmer que nous n'avons pas d'intérêts là-bas ? Au sud, au sud de l'Ukraine, il n'y a que des Russes » (Texte du discours de Poutine au sommet de l'OTAN ; 18 avril 2008)

Lors d'une conférence à Kiev en juillet 2013, Poutine a évoqué la "réunification de l'Ukraine avec la Russie" depuis le XVIIe siècle et a qualifié les Ukrainiens, les Biélorusses et les Russes de "peuple unique" [4].

Dans son discours marquant l'annexion [de la Crimée] le 18 mars 2014, Poutine a proclamé que les Russes et les Ukrainiens

« ne sont pas simplement des voisins proches, mais, comme je l'ai déjà dit à maintes reprises, nous formons un seul peuple. Kiev est la mère des villes russes. L'ancienne Russie est notre source commune et nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres. » [5]

Au cours des années suivantes, Poutine a fait des affirmations similaires. En février 2020, par exemple, il a déclaré dans une interview que les Ukrainiens et les Russes "sont un seul et même peuple", et il a insinué que l'identité nationale ukrainienne n'était apparue qu'à la suite d'une ingérence étrangère [6] - des affirmations qu'il a répétées lors de sa conférence de presse marathon annuelle en juin 2021 [7].

Pendant ce temps, certains des plus proches collaborateurs de Poutine sont allés beaucoup plus loin dans leur dérision publique et leur déni de l'État et de la nation ukrainiens. Vladislav Surkov, par exemple, anciennement l'un des principaux conseillers de Poutine et son homme de confiance sur l'Ukraine avant 2020, a déclaré en février de cette année-là que :

« il n'y a pas d'Ukraine. Il y a une ukrainité. C'est-à-dire un trouble spécifique de l'esprit. Un enthousiasme étonnant pour l'ethnographie, poussé à l'extrême. ... Mais il n'y a pas de nation. » [8]

D'autres hauts responsables russes, comme l'ancien président Dmitri Medvedev, qualifient désormais l'Ukraine de "province de Kiev de notre Malorossiya natale" [13]

Le discours gouvernemental sur l'inexistence historique de l'Ukraine en tant qu'État semble également avoir laissé une empreinte sur le comportement réel de la Russie dans les parties occupées du pays, où les villes ont été rebaptisées avec des noms russes ou soviétiques (plutôt qu'ukrainiens), les panneaux de signalisation ukrainiens ont été systématiquement remplacés, les bibliothèques et les archives en langue ukrainienne ont été fermées ou détruites, et les programmes en langue ukrainienne ont été supprimés dans de nombreuses écoles et universités, dans le but apparent de "russifier" complètement tous les territoires conquis en Ukraine.

Le point de vue de Poutine sur l'État historique et la nation ukrainienne est essentiellement une réitération d'un récit nationaliste qui était déjà répandu dans la Russie impériale au XIXe siècle, mais il ne résiste à aucun examen scientifique sérieux.

De sa fondation à sa conquête par les Mongols au XIIIe siècle, la Rus' est une fédération de principautés de plus en plus fragmentée. Ses territoires du sud-ouest (y compris Kiev) ont été conquis par la Lituanie et la Pologne au début du 14e siècle. Pendant environ quatre siècles, ces terres, qui englobent la majeure partie de l'Ukraine actuelle, ont été officiellement gouvernées par la Pologne-Lituanie, qui leur a laissé une profonde empreinte culturelle.

Une langue ukrainienne (ruthène) distincte avait déjà commencé à émerger à la suite de la désintégration de la Rus' de Kiev (contrairement à l'affirmation incorrecte de Poutine selon laquelle "les premières différences linguistiques [entre les Ukrainiens et les Russes] ne sont apparues qu'aux alentours du XVIe siècle" [6]). Une fois que l'Ukraine actuelle est passée sous domination lituanienne et polonaise, la langue ukrainienne a évolué dans un isolement relatif par rapport à la langue russe.

Les Cosaques de l'actuelle Ukraine ont formé leurs propres États autonomes de facto, le "Sich zaporizhien" et l'"Hetmanat" cosaque. Ils ont organisé un important soulèvement contre leurs suzerains polonais en 1648 et ont signé un traité d'allégeance avec la Russie tsariste en expansion en 1654.

Je m'arrête là, parce que sinon ça va être trop long. Mais la suite est probablement très intéressante aussi.

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Tout n'est pas encore perdu pour le budget de 60 milliard pour l'Ukraine ;

https://focustaiwan.tw/politics/202402090008

Washington, 8 février (CNA) Le Sénat américain a voté jeudi en faveur d'un projet de loi couvrant 95,34 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, à Israël, à Taïwan et d'aide humanitaire, en vue d'un vote final sur le paquet.

Le projet de loi sur l'aide à la sécurité comprend 4,83 milliards de dollars pour aider les alliés des Etats-Unis dans l'Indo-Pacifique, y compris Taiwan, ainsi que 61 milliards de dollars pour l'Ukraine dans sa guerre avec la Russie et 14 milliards de dollars pour Israël dans son conflit contre le Hamas.

Le Sénat, qui avait besoin de 60 voix pour vaincre l'obstruction, a adopté la mesure par 67 voix contre 32, avec le soutien de 17 républicains.

"C'est une très bonne chose que le Sénat ait voté en faveur du supplément de sécurité nationale", a déclaré le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, après le vote.

"C'est un bon premier pas. Ce projet de loi est essentiel pour notre sécurité nationale, pour la sécurité de nos amis en Ukraine, en Israël, pour l'aide humanitaire aux civils innocents de Gaza et pour Taïwan".

Si le projet de loi n'est pas adopté, a déclaré M. Schumer, "cela ne fera qu'enhardir des autocrates comme [Vladimir] Poutine et Xi [Jinping] qui ne veulent rien d'autre que le déclin de l'Amérique".

Une version finale du projet de loi continue toutefois d'être négociée, les républicains étant divisés sur la mesure et les sénateurs des deux partis cherchant à faire adopter des amendements, y compris potentiellement sur la sécurité des frontières.

"Nous allons continuer à travailler sur ce projet de loi jusqu'à ce que le travail soit fait", a déclaré M. Schumer.

Le projet de loi sur l'aide à la sécurité voté jeudi n'a obtenu le soutien des républicains qu'après que les démocrates ont supprimé les mesures relatives au contrôle des frontières et à l'immigration.

Mercredi, une majorité de républicains a rejeté un projet de loi bipartisan de 118 milliards de dollars qui avait été négocié pendant des mois et qui couvrait à la fois l'aide à l'Ukraine, à Israël et aux pays de l'Indo-Pacifique, ainsi que des mesures visant à renforcer la sécurité à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Même si le projet de loi est finalement adopté par le Sénat, dirigé par les démocrates, son avenir est incertain, car il pourrait avoir du mal à obtenir le soutien d'un nombre suffisant de républicains à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.

Modifié par herciv
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il y a 36 minutes, herciv a dit :

Tout n'est pas encore perdu pour le budget de 60 milliard pour l'Ukraine ;

https://focustaiwan.tw/politics/202402090008

Washington, 8 février (CNA) Le Sénat américain a voté jeudi en faveur d'un projet de loi couvrant 95,34 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, à Israël, à Taïwan et d'aide humanitaire, en vue d'un vote final sur le paquet. (...)

Même si le projet de loi est finalement adopté par le Sénat, dirigé par les démocrates, son avenir est incertain, car il pourrait avoir du mal à obtenir le soutien d'un nombre suffisant de républicains à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.

Avenir incertain, est-ce une litote pour dire "pas une chance", ou est-il vraiment possible que les Républicains de la Chambre le laissent passer :huh: ?

Il serait paradoxal d'avoir refusé essentiellement la même aide aux même pays étrangers parce qu'elle n'était combinée qu'à des mesures anti-immigration illégale qu'on jugeait insuffisantes... pour approuver la même chose lorsqu'elle n'est combinée à aucune mesure anti-immigration !

Bon cela dit, la politique a ses raisons que la raison ignore, donc attendons de voir :happy: ?

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37 minutes ago, Alexis said:

Uncertain future, is it an understatement to say “not a chance”, or is it really possible that House Republicans will let it pass  :huh:?

It would be paradoxical to have refused essentially the same aid to the same foreign countries because it was only combined with anti-illegal immigration measures that were considered insufficient... only to approve the same thing when it did not. is combined with no anti-immigration measures!

Well that said, politics has its reasons that reason ignores, so let's wait and see  :happy:?

 

Je dirais que les chances sont effectivement faibles, mais d'un autre côté :

la raison pour laquelle le financement de l'Ukraine, de plus en plus impopulaire, est associé à d'autres financements de la défense - en particulier pour Israël - est qu'ils bénéficient d'un soutien bipartisan massif. 

Si cela va jusqu'au bout, et c'est un gros "SI", mais si cela va jusqu'au bout, l'attaque contre l'Ukraine se poursuivra. 

l'attaque contre Israël serait une bénédiction déguisée pour l'Ukraine. 

Le financement de l'Ukraine est si irrégulier qu'il a dû être combiné à d'autres aides. 

Je ne parierais pas contre le lobby israélien, c'est pourquoi j'hésite à dire "aucune chance"

 

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Il y a 12 heures, olivier lsb a dit :

C'est normal que le PIB Russe augmente

Toujours bien garder à l'esprit que nous n'avons là que des chiffres officiels russes. Je suis toujours aussi surpris de les voir pris sans réserves.
Le besoin de causer sans doute (et je ne parle pas de toi).

Il y a 12 heures, olivier lsb a dit :

- emprunt auprès de la Chine, et là on va rire.

Je ne serai pas surpris quand ça arrivera : la Russie est tout autant l'idiote utile de la Chine que Trump est celui de la Russie. En outre, on est bien côté russe sur une fuite en avant, depuis le 1er mars 2022 en fait : un peu plus, un peu moins... "au stade où l'on en est, on peut bien emprunter à la Chine."

 

Il y a 12 heures, olivier lsb a dit :

Enfin il y un volet qualitatif et non financier aux sanctions, portant sur les restrictions d'exportation d'une large variété de matériels. Les Russes contournent, mais les occidentaux sont renseignés aussi et tentent des parades. C'est un jeu de chat et de la souris. Rien n'est parfaitement étanche, surtout pour des composants à usage dual, produits et vendus en grande quantité. Mais ça restreint fortement les possibilités d'approvisionner la machine de guerre Russe. La forte baisse des tirs de lancet en est un exemple notoire. 

Oui, mais le pouvoir russe achète désormais à la Chine et à la Corée du Nord, tout plein de choses (beaucoup de transactions masquées évidemment, par peur de sanctions).

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il y a 2 minutes, Boule75 a dit :

Je ne serai pas surpris quand ça arrivera : la Russie est tout autant l'idiote utile de la Chine que Trump est celui de la Russie. En outre, on est bien côté russe sur une fuite en avant, depuis le 1er mars 2022 en fait : un peu plus, un peu moins... "au stade où l'on en est, on peut bien emprunter à la Chine."

Je pense au contraire que le refus de concrétiser ce qui était pourtant un projet évident vu d'ici, à savoir Power of Siberia 2, doit sacrément faire réfléchir à Moscou avant d'aller solliciter une aide aux Chinois. D'ailleurs, les meilleurs soutiens de Moscou sont des pays qui affichent encore une infériorité stratégique et économique à la Russie (Corée du Nord et Iran). 

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Ils réfléchissent, c'est certain. Mais leurs options réalistes à court et moyen terme sont très réduites. Vendre du gaz en douce aux Indiens via des navires-poubelles, c'est du transitoire et du pis-aller. Construire des tubes en Sibérie orientale, c'est du très long et du très cher et c'est une bride qui va pendre de moins en moins mollement sur le cou du budget russe.

D'un autre côté, il n'est pas forcément dans l'intérêt des Chinois d'aider massivement les Russes. Pourquoi s'embêter à armer un rival plus que potentiel quand il suffit de le perfuser suffisamment pour qu'il résiste mais pas davantage ?

 

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il y a 24 minutes, Ciders a dit :

Construire des tubes en Sibérie orientale, c'est du très long et du très cher et c'est une bride qui va pendre de moins en moins mollement sur le cou du budget russe.

Pourquoi s'embêter à armer un rival plus que potentiel quand il suffit de le perfuser suffisamment pour qu'il résiste mais pas davantage ?

Les tube restent un moyen peu onéreux quand ils sont un peu pérennes ( et donc ne passent pas par le quartier mal famé de la Baltique ). Si "on" était plus proche du Quatar et un peu moins d'intermédiaires géographiques sur la carte les tubes seraient là entre nous.

La Chine a besoin de ressources ( énergétiques, minières, surfaces, etc....), puisque usine d'elle même ( d'abord ) et aussi un peu du monde. La donnée échappe sans doute aux dirigeants électifs de durée courtes, mais dans un monde fini en ressource c'est pourtant un point majeur. Point qui condamnera l'Inde d'ailleurs à rester sous un trés bas et trés solide plafond de verre car la démographie ne fait pas tout. Alors soi la Chine annexe la Russie, soit elle peut légitimement voir que rester entre "bons" amis c'est bien aussi. 

 

 

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il y a 1 minute, ksimodo a dit :

Les tube restent un moyen peu onéreux quand ils sont un peu pérennes ( et donc ne passent pas par le quartier mal famé de la Baltique ). Si "on" était plus proche du Quatar et un peu moins d'intermédiaires géographiques sur la carte les tubes seraient là entre nous.

Si c'est aussi peu cher, pourquoi ces tubes ne sont-ils pas déjà construits ? Peut-être parce que l'argent requis par les tubes dans la partie européenne et en Yamalie ne pouvait être employé ailleurs.

il y a 2 minutes, ksimodo a dit :

La Chine a besoin de ressources ( énergétiques, minières, surfaces, etc....), puisque usine d'elle même ( d'abord ) et aussi un peu du monde. La donnée échappe sans doute aux dirigeants électifs de durée courtes, mais dans un monde fini en ressource c'est pourtant un point majeur. Point qui condamnera l'Inde d'ailleurs à rester sous un trés bas et trés solide plafond de verre car la démographie ne fait pas tout. Alors soi la Chine annexe la Russie, soit elle peut légitimement voir que rester entre "bons" amis c'est bien aussi.

Elle a besoin de ressources mais pas à n'importe quel prix. Surtout si le vendeur a le couteau sous la gorge, des usuriers dans le garage et une belle-mère qui coûte cher en anxios.

Et de mémoire, je ne crois pas que le concept d'amitié existe en diplomatie chinoise, qu'elle soit impériale, impérial mandchoue, nationaliste ou maoïste. La Chine n'a pas d'amis, elle n'a que des obligés et des États tributaires.

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https://www.tagesschau.de/wirtschaft/landwirte-proteste-importe-ukraine-100.html (9 février 2024)

Dans plusieurs pays européens, les agriculteurs ont protesté contre la politique agricole de l'UE. En Pologne et en Hongrie, la protestation visait aussi explicitement les importations en provenance d'Ukraine.

Dans plusieurs pays voisins de l'Ukraine au sein de l'UE, des manifestations ont lieu contre les importations de produits agricoles en provenance de ce pays attaqué par la Russie. En Hongrie, des agriculteurs équipés de nombreux tracteurs ont bloqué une voie de circulation au principal poste frontière avec l'Ukraine, près de Zahony.

La chambre d'agriculture hongroise et l'association des agriculteurs Magosz avaient appelé à manifester. Ces deux institutions sont dirigées par des députés du Fidesz, le parti populiste de droite au pouvoir. Le président du Fidesz et Premier ministre Viktor Orban avait également exprimé sa compréhension pour les protestations des agriculteurs en Europe.

En Pologne, selon les médias, les agriculteurs ont ralenti le trafic sur de nombreuses routes avec des tracteurs roulant lentement. Selon des informations ukrainiennes, les agriculteurs protestataires ont également bloqué le passage Medyka-Schegyni à la frontière avec l'Ukraine. "Nous n'avons pas d'autre choix", a déclaré à l'AFP Marcin Wilgos, agriculteur et organisateur de la protestation dans la localité frontalière de Dorohusk. "Le flot de produits en provenance d'Ukraine, qui ne sont pas fabriqués selon les normes et les procédures de l'UE, nous pèse énormément".

Les agriculteurs ont raison de demander une limitation du flux excessif de marchandises en provenance d'Ukraine et d'autres marchés non européens vers l'UE et en particulier vers la Pologne, a déclaré le ministre polonais de l'Agriculture Czeslaw Siekierski.

Alors que le gouvernement hongrois suit un cours favorable à la Russie, la Pologne compte parmi les principaux soutiens politiques et militaires de l'Ukraine. Les agriculteurs y craignent toutefois la concurrence de l'Ukraine. Selon les organisations agricoles polonaises, les produits bon marché en provenance d'Ukraine font baisser les prix depuis que l'UE a suspendu les droits de douane sur de nombreuses importations suite à la guerre d'agression russe.

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https://kyivindependent.com/ombudsman-mobilization-law-at-odds-with-constitution/ (7 février 2024)

Le projet de loi révisé du gouvernement sur la mobilisation contient des dispositions qui violent la Constitution ukrainienne, a déclaré le commissaire pour les droits de l'homme Dmytro Lubinets sur les médias sociaux le 6 février.

L'un des articles critiqués par Mme Lubinets stipule que le commandement militaire peut imposer des restrictions à la capacité des citoyens ukrainiens à quitter le pays. Lubinets a déclaré que cela violait l'article 17 de la Constitution ukrainienne, qui interdit aux militaires de restreindre les libertés des citoyens.

M. Lubinets a également attiré l'attention sur un amendement qui oblige un conscrit, un réserviste ou toute "personne astreinte au service militaire" à ouvrir un compte électronique. Le non-respect de cette obligation entraînerait des conséquences juridiques.

"Une telle disposition du projet de loi n'est pas conforme aux dispositions de la Constitution de l'Ukraine, de la loi ukrainienne sur la protection des données personnelles et des positions juridiques de la Cour constitutionnelle de l'Ukraine sur l'interprétation officielle du droit à la vie privée et familiale.

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Il y a 10 heures, Wallaby a dit :

Poutine n'a pas beaucoup innové dans son essai de juillet 2021. Il avait déjà affirmé des choses similaires en 2008 

Pour la partie historique je ne me prononce pas, et d'ailleurs quand bien même, il en dit quand même de sacrées grosses parfois le père Volodia (surtout certains membres de son entourage)...

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https://www.stuttgarter-nachrichten.de/inhalt.ukraine-krieg-der-heldenkult-ist-verblasst.ff33439a-a53c-48c2-9f14-75e4adcad914.html (9 février 2024)

La guerre de position brutale devient un cauchemar pour les troupes ukrainiennes. Le recrutement de nouveaux soldats est donc difficile. Une loi doit y remédier. Les femmes de soldats en ont assez. Elles descendent dans la rue dans tout le pays.

https://www.badische-zeitung.de/soldatenfrauen-in-der-ukraine-begehren-auf-ein-riss-zieht-sich-durch-das-land (5 février 2024)

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Les femmes de soldats sur le Maidan à Kiev demandent "des conditions adéquates pour la démobilisation".

Tout le monde n'est pas un guerrier. Volodomyr Kovolenko ne l'est pas. Cet homme d'une quarantaine d'années s'appelle en réalité autrement. Il est devenu prudent. Il craint qu'à chaque coin de rue, dans le bus ou le métro, des hommes des centres de recrutement ne soient à l'affût pour lui glisser son avis de mobilisation dans la main. Heureusement, cela arriverait moins souvent dans la capitale qu'à la campagne. "Un de mes amis vit dans une petite ville. Il n'a pas quitté son appartement depuis six mois", dit-il.
Kovolenko s'est inscrit à l'université. Actuellement, ceux qui étudient ne sont pas appelés en Ukraine. Il a fait établir par des médecins un certificat attestant de son hypertension. Il ferait tout ce qui est légal pour éviter de servir dans l'armée. Sa justification semble aussi simple que compréhensible. "J'aimerais avoir une longue vie", dit-il.

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Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Pas un grand succès cette manifestation

...Ils n’étaient que quelques dizaines, vendredi soir, à se réunir place Maïdan pour protester.

On ne parle pas de la même manifestation. La photo de la Badische Zeitung a été publiée le 5 février, lundi.

En voici une autre, datée du 6 décembre 2023 :

proteste-ukraine-kiew-100.webp

source : https://www.tagesschau.de/ausland/europa/ukraine-soldaten-164.html

Et sur la vidéo suivante, c'est des femmes de soldats russes qui réclament la même chose à Vladimir Poutine :

 

24 janvier 2024

 

Modifié par Wallaby
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https://english.elpais.com/international/2024-02-09/farmers-in-italy-spain-and-poland-protest-over-european-union-policies-and-competition.html

En Pologne, où les importations de céréales, de lait et d'autres produits bon marché en provenance d'Ukraine ont suscité une colère particulière, les agriculteurs ont conduit des tracteurs à travers le pays pour ralentir la circulation et bloquer les routes principales, certains arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "La politique de l'UE ruine les agriculteurs polonais".

Les routes d'accès aux postes-frontières avec l'Ukraine à Hrebenne et Dorohusk, dans l'est du pays, ont été bloquées par des tracteurs, ne laissant passer qu'un filet de circulation.

Dans la ville de Poznan, à l'ouest, la police a estimé que quelque 1 400 tracteurs avaient envahi les rues et atteint le bureau du gouverneur régional. Les manifestants y ont allumé des fusées éclairantes et placé un cercueil, symbolisant la mort de l'agriculture polonaise, ainsi qu'une brouette remplie de fumier dans laquelle était planté un drapeau de l'Union européenne. Aucune violence n'a été signalée.

Le ministre de l'agriculture, Czesław Siekierski, a déclaré qu'il comprenait les griefs et qu'il s'entretiendrait avec les agriculteurs, qui ont déclaré qu'ils protestaient également au nom des consommateurs polonais.

Les organisateurs, l'Union de solidarité des agriculteurs individuels, ont déclaré que les politiques de l'UE étaient à l'origine de la manifestation.

La manifestation est dirigée contre la politique de l'Union européenne, contre le "Green Deal" et contre la politique qui permet un afflux incontrôlé de produits agricoles en provenance d'Ukraine", a déclaré Adrian Wawrzyniak, porte-parole du syndicat, à l'Associated Press.

Selon lui, les entrepôts de stockage sont remplis de céréales ukrainiennes, ce qui entraînera une chute des prix de 40 % en 2023. La demande de sucre, de lait et de viande polonais a chuté : en conséquence, les agriculteurs suspendent leurs investissements.

Les agriculteurs craignent également que le "Green Deal" de l'UE, qui prévoit de limiter l'utilisation de produits chimiques et les émissions de gaz à effet de serre, n'entraîne une réduction de la production et des revenus. Ils affirment que l'obligation imposée par l'UE de consacrer 4 % des terres agricoles à la biodiversité et à la protection des paysages aura également un effet négatif sur leur production.

https://www.tagesschau.de/wirtschaft/landwirte-proteste-importe-ukraine-100.html

Le commissaire polonais Janusz Wojciechowski, nommé par l'ancien gouvernement national-conservateur PiS, est responsable de la politique agricole de l'UE à Bruxelles. Le vice-chef du gouvernement Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, représentant du parti paysan PSL dans le nouveau gouvernement de centre-gauche, demande la démission du commissaire. "Il y a un homme en Europe qui a uni tous les agriculteurs européens contre la réforme qu'il propose. C'est Janusz Wojciechowski", a déclaré Kosiniak-Kamysz. Mais le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a également annoncé qu'il allait demander à Wojciechowski de quitter son poste.

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Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

On ne parle pas de la même manifestation. La photo de la Badische Zeitung a été publiée le 5 février, lundi.

En voici une autre, datée du 6 décembre 2023 :

proteste-ukraine-kiew-100.webp

source : https://www.tagesschau.de/ausland/europa/ukraine-soldaten-164.html

Et sur la vidéo suivante, c'est des femmes de soldats russes qui réclament la même chose à Vladimir Poutine :

 

24 janvier 2024

 

Tu sais, ça fait longtemps que les journalistes, partout dans le monde, cadrent le mieux possible leurs photos pour donner l'impression d'une masse. La photo que tu montres ? 50 pax, maximum. 

Tiens, un exemple qui avait fait du bruit à l'époque (nulle volonté politique de ma part, il y a exactement la même chose sur tous les bords politiques - par exemple, le fameux "Jeanne, au secours", n'avait que quelques dizaines de manifestants autour, pas plus) :

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D'un coup, le rassemblement est moins impressionnant, non ?

Modifié par Heorl
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Il y a 800 000 soldats ukraine ( enfin, ordre de grandeur ).

S'il reste 30 M de personnes en Ukraine ( admettons ), moins 10 M de retraités moins 6.5 millions entre les bébés et les étudiants dernières années moins 3 M de fonctionnaires ( profs et autres sans les soldats bien sûr - en admettant qu'ils sont "protégés" de la conscription et indispensables pour faire tourner le pays  ) il reste en gros 10 M de civils entre 25 et 60 ans. Sans doute des hommes à plus de 50 % ( l'exode étant marqué en sex ratio ). 

Donc, et encore une fois à la grosse louchasse, 

Il y a disons 1 enrôlé actif pour 5 pas enrolés. Disons 1 sur 3 si on baisse à 45 ans environ. 

Il y aura donc dans la population 3 fois plus de gens qui manifesteront "contre" un élargissement de la conscription. Bon en fait ils manifesteront pas et resteront à l'abri des regards, mais l'idée est là.

Il n'empêche que l'égalité devant la conscription pose un problème. Et du point de vue de la morale, ça m'emmerde un peu qu'on puisse trouver que finalement y'a peu de manifestante, alors bon, tout va bien,hein....

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@Heorl

@olivier lsb

@Wallaby

Je dirais que l'ensemble des protestations est en quelque sorte un tirage au sort. 

Les protestations sont probablement peu nombreuses, mais cela ne dit pas tout non plus. 

Je pense que l'analyste est un peu mal placé pour reprocher aux gens d'être attachés à Zhulzny comme s'il s'agissait d'une sorte de chose organique à laquelle les gens s'accrochaient. 

"Ils se sont mis à vénérer ce général sans raison, cela n'a rien à voir avec le fait qu'ils ont été abreuvés de propagande d'État sur sa grandeur et celle de notre glorieuse armée !

Ils ont une chaîne de propagande d'état qui tourne en boucle et ils se demandent ensuite pourquoi les gens s'attachent aux personnes qu'ils glorifient ? 

Je suis toujours amoureuse du fantôme de Kyiv. Il ne m'a pas encore répondu. 

C'est un truc soviétique. Non pas que nous ne fassions pas la même chose. Il y a des gens qui pensent que le général Petraus était génial.

Ces manifestations ne me dérangent pas, d'une manière ou d'une autre, mais je dois souligner qu'on nous a dit que les manifestations étaient l'un des nombreux signaux indiquant que le régime de Poutine était instable. Je reconnais qu'il existe des normes différentes entre ces pays et c'est juste.

Mais c'est assez drôle. Comment saurons-nous que la Russie est à bout de souffle ?

Vous verrez des manifestations !

 

 

18 minutes ago, ksimodo said:

There are 800,000 Ukrainian soldiers (well, order of magnitude).

If there are 30 million people left in Ukraine (let's admit), minus 10 million retirees minus 6.5 million between babies and students in recent years minus 3 million civil servants (teachers and others without soldiers of course - assuming that they are "protected" from conscription and essential to run the country) there remain roughly 10 million civilians between 25 and 60 years old. No doubt more than 50% are men (the exodus being marked in sex ratio). 

So, and once again to the big louchasse, 

There is, let's say, 1 active enlisted for every 5 not enlisted. Let's say 1 in 3 if we go down to around 45 years old. 

There will therefore be 3 times more people in the population who will demonstrate "against" an expansion of conscription. Well in fact they won't demonstrate and will stay out of sight, but the idea is there.

However, equality before conscription poses a problem. And from a moral point of view, it annoys me a little that we can find that ultimately there are few demonstrators, so well, everything is fine, eh....

en se rappelant également que Zhulzny était en train de devenir un véritable rival du régime de Zelensky. 

Je pense que vous avez une excellente idée pour la prochaine manifestation là-bas 

la manifestation "faites vos valises"

tous les hommes en bonne santé âgés de 18 à 50 ans préparent un petit sac contenant leurs effets personnels et manifestent en rangs serrés devant le bureau de conscription le plus proche...

 

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