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Emeutes et évolutions dans le monde Arabe


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Mouarf une bonne partie du discours est quand même bien tiré par les cheveux, je ne dis pas que tout est faux, mais c'est largement exagéré dans une vision conspirationniste un peu trop fantasmé. Et le coup de l'Iran ayant perdu toute discours anti-israël  :lol:.

non, c'est l'AS qui a perdu tout discours anti Israël, pas la l'Iran (2'52).

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Bon dès que le "journaliste" parle de "force sioniste", on a déjà la conclusion de ce qui va suivre. Perso j'ai arrêté là et je mets ma main au feu qu'on y parle de complot mondial contre l'Iran, la Syrie et la Russie dont les ficelles sont tirées par Washington et Israel.  :oops:

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merci de rester polis.

C'est hs? russia today n'est en aucun cas une source d'info impartial,dans la grande ligné de la pravda.

rt est une chaine poubelle,conspirationniste de bas étage,mis en place par le clan poutine pour faire entendre sa propagande a l’étranger.

Leur soutient aux différents pouvoir arabes mis a terre est éloquente,alors ça un certain rapport avec le sujet.

c'est incroyable que leurs info soient pris comme parole d’évangile  ;)

fascinant  8)

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TUNIS (Reuters) - Le camp laïque en Tunisie s'est ému jeudi des déclarations faites par le chef d'Ennahda lors d'une rencontre secrète en avril dernier avec des salafistes, estimant que le parti au pouvoir n'était pas la formation modérée qu'il prétend être.

Dans une vidéo mise en ligne cette semaine sur internet, Rached Ghannouchi évoque avec ses interlocuteurs les secteurs de l'appareil d'Etat tombés entre les mains des islamistes et explique aux salafistes la manière dont ils pourraient étendre leur influence dans le pays.

Les services de Rached Ghannouchi ont indiqué que ce dernier s'était contenté lors de cette rencontre de persuader les salafistes de choisir le cadre politique pour obtenir les changements qu'ils souhaitent.

Pour les défenseurs d'une Tunisie laïque, le document vidéo confirme les craintes émises au sujet d'Ennahda, qui gouverne le pays avec le soutien de deux petites formations.

"J'ai commis une erreur avant en disant qu'Ennahda était un parti modéré", a déclaré Beji Caïd Essebsi, qui dirigea le gouvernement l'an dernier après la fuite à l'étranger du président Zine ben Ali.

"Je suis choqué (...) après avoir entendu cela de la part du chef du parti au pouvoir, j'ai peur pour la Tunisie", a-t-il dit.

"Les déclarations de Ghannouchi expliquent le mystère de la détérioration de la situation dans le pays et montre pourquoi il existe une spirale de la violence salafiste", a jugé de son côté Issam Chebbi, responsable du Parti républicain.

Soucieux de défendre une image de modéré, Ghannouchi a toujours publiquement cherché à prendre ses distances avec les salafistes. Mais ses déclarations lors de cette rencontre laissent entendre qu'il collabore avec eux en coulisses.

"Les laïques contrôlent encore l'économie, les médias et l'administration (...) l'armée et la police ne sont pas non plus garanties", dit le leader islamiste lors de cette réunion, en exhortant les salafistes à la patience.

"Aujourd'hui, nous n'avons pas que quelques mosquées. Nous avons le ministère des Affaires religieuses (...) Je vous invite à faire tout ce que vous pouvez avec les cours de religion, à lancer des radios, des télévisions et ouvrir des écoles", ajoute-t-il.

Ghannouchi estime que les islamistes doivent s'inspirer de l'exemple du Front islamique du salut (Fis) algérien, qui a gagné le premier tour des élections en Algérie en 1992 grâce à ses actions sur le terrain social. Le scrutin a été annulé par l'armée, plongeant le pays dans une guerre civile meurtrière de près de dix ans.

"Les islamistes devraient utiliser les associations populaires, établir partout des écoles coraniques et inciter à la multiplication des prédicateurs, car la population est encore ignorante sur l'islam", souligne-t-il.

http://fr.news.yahoo.com/une-vid%C3%A9o-sur-le-chef-dennahda-inqui%C3%A8te-les-175328945.html

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fascinant  8)

Pour le coup, je ne connaissais pas RT, mais le prisme que je viens d'avoir par cet interview me ferrait pencher dans le sens volnitza, surtout quand on connait l'attitude russe en général sur les questions international depuis quelques temps. Franchement aller chercher la conspiration sioniste sur une affaire entre saoudiens... j'ai aussi failli couper à ce moment là. Bref je vais attendre de voir d'autres interviews/news venant de cette chaîne avant de me faire une avis définitif, mais pour l'instant c'est négatif.

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Pour le coup, je ne connaissais pas RT, mais le prisme que je viens d'avoir par cet interview me ferrait pencher dans le sens volnitza, surtout quand on connait l'attitude russe en général sur les questions international depuis quelques temps. Franchement aller chercher la conspiration sioniste sur une affaire entre saoudiens... j'ai aussi failli couper à ce moment là. Bref je vais attendre de voir d'autres interviews/news venant de cette chaîne avant de me faire une avis définitif, mais pour l'instant c'est négatif.

Ils font un gros effort de propagande, mais moins sournoisement que les media mainstream.

Il est toujours souhaitable d'avoir au moins deux sons de cloche et on peut avoir des informations inédites. A nous de faire le tri.

Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Que dire des media qui, à propos de la Syrie, ne reprennent que les communiqués du fameux "observatoire syrien des droits de l'homme", basé à Londres, avec même pas deux pelés et trois tondus. Sans parler de sa source de financement.

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TUNIS (Reuters) - Le camp laïque en Tunisie s'est ému jeudi des déclarations faites par le chef d'Ennahda lors d'une rencontre secrète en avril dernier avec des salafistes, estimant que le parti au pouvoir n'était pas la formation modérée qu'il prétend être.

Dans une vidéo mise en ligne cette semaine sur internet, Rached Ghannouchi évoque avec ses interlocuteurs les secteurs de l'appareil d'Etat tombés entre les mains des islamistes et explique aux salafistes la manière dont ils pourraient étendre leur influence dans le pays.

Les services de Rached Ghannouchi ont indiqué que ce dernier s'était contenté lors de cette rencontre de persuader les salafistes de choisir le cadre politique pour obtenir les changements qu'ils souhaitent.

Pour les défenseurs d'une Tunisie laïque, le document vidéo confirme les craintes émises au sujet d'Ennahda, qui gouverne le pays avec le soutien de deux petites formations.

"J'ai commis une erreur avant en disant qu'Ennahda était un parti modéré", a déclaré Beji Caïd Essebsi, qui dirigea le gouvernement l'an dernier après la fuite à l'étranger du président Zine ben Ali.

"Je suis choqué (...) après avoir entendu cela de la part du chef du parti au pouvoir, j'ai peur pour la Tunisie", a-t-il dit.

"Les déclarations de Ghannouchi expliquent le mystère de la détérioration de la situation dans le pays et montre pourquoi il existe une spirale de la violence salafiste", a jugé de son côté Issam Chebbi, responsable du Parti républicain.

Soucieux de défendre une image de modéré, Ghannouchi a toujours publiquement cherché à prendre ses distances avec les salafistes. Mais ses déclarations lors de cette rencontre laissent entendre qu'il collabore avec eux en coulisses.

"Les laïques contrôlent encore l'économie, les médias et l'administration (...) l'armée et la police ne sont pas non plus garanties", dit le leader islamiste lors de cette réunion, en exhortant les salafistes à la patience.

"Aujourd'hui, nous n'avons pas que quelques mosquées. Nous avons le ministère des Affaires religieuses (...) Je vous invite à faire tout ce que vous pouvez avec les cours de religion, à lancer des radios, des télévisions et ouvrir des écoles", ajoute-t-il.

Ghannouchi estime que les islamistes doivent s'inspirer de l'exemple du Front islamique du salut (Fis) algérien, qui a gagné le premier tour des élections en Algérie en 1992 grâce à ses actions sur le terrain social. Le scrutin a été annulé par l'armée, plongeant le pays dans une guerre civile meurtrière de près de dix ans.

"Les islamistes devraient utiliser les associations populaires, établir partout des écoles coraniques et inciter à la multiplication des prédicateurs, car la population est encore ignorante sur l'islam", souligne-t-il.

http://fr.news.yahoo.com/une-vid%C3%A9o-sur-le-chef-dennahda-inqui%C3%A8te-les-175328945.html

En complément,

Le Quotidien note que "le plus grave dans les propos [de M. Ghannouchi] c'est de dire que les islamistes doivent impérativement écarter les laïcs [...] et mettre la main sur l'administration tunisienne et tous les rouages de l'Etat afin de pouvoir s'implanter et éviter de reproduire l'échec algérien".

je ne sais pas si les Algériens ont vécu un échec ou un soulagement...

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Ils font un gros effort de propagande, mais moins sournoisement que les media mainstream.

Il est toujours souhaitable d'avoir au moins deux sons de cloche et on peut avoir des informations inédites. A nous de faire le tri.

Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Que dire des media qui, à propos de la Syrie, ne reprennent que les communiqués du fameux "observatoire syrien des droits de l'homme", basé à Londres, avec même pas deux pelés et trois tondus. Sans parler de sa source de financement.

Je suis ouvert et preneur de sons de cloches différentes, mais faut-il que ceux-ci soient un minimum crédible. La ça devient tellement exagéré que c'est inaudible. On peut reprocher beaucoup de choses aux médias occidentaux sur leur partialité, mais ils font grosso modo leur travail (ils ont parlés aussi des débordements de l'ASL par exemple, du double jeu du quatar, etc..). On est très loin de la propagande crasse de ce journaliste.

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puis au passage en "occident" tu prend pas 2 ans de bagne parsque tu chie dans une cathédrale ,tu n'est pas liquider parsque tu est journaliste,y'a une justice un minimum indépendante etc... mais ça ...c'est un complot!

volnitza pour russia today ! :lol: merde pour fox news! merde,pas ça non plus... :-[

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  • 3 weeks later...

Une déclaration de guerre contre la Russie ?

"Un autre regard sur la Russie" par Alexandre Latsa

Récemment un théologien sunnite réputé, le cheikh Youssef  Qardaoui, a tenu des propos assez surprenants et plutôt inattendus, en affirmant tout simplement que "Moscou (la Russie) était devenu récemment un ennemi de l'islam et des musulmans, un ennemi numéro un (…) et que la Russie est responsable de la mort des civils en Syrie".

Pendant son prêche prononcé à Doha (capitale du Qatar), il a dit que les pèlerins musulmans à la Mecque devaient cette année prier Dieu "pour qu’il détruise la Russie, la Chine et l’Iran qui sont selon lui les pires ennemis des musulmans et des Arabes, parce qu’ils soutiennent le régime de Bachar el-Assad par les armes". Ce théologien avait aussi lancé une Fatwa pour l’assassinat de Kadhafi début 2011, une Fatwa qui a paradoxalement vu sa réalisation grâce aux armées occidentales. 

Le cheikh Youssef al Qardaoui, qatari d’origine égyptienne, est bien connu et très populaire dans une partie du monde musulman. Radical et proche de la confrérie des frères musulmans, il considère que la "démocratie n’est simplement pas compatible avec la Charia" ou encore que "le châtiment infligé aux juifs par Hitler était la volonté de dieu et que si Dieu le veut, le prochain châtiment des juifs sera infligé par les musulmans". Il est aussi un fervent défenseur des attentats suicides du Hamas en Israël et affirme également que l’Islam va revenir en Europe mais cette fois en vainqueur. En 2002, le cheïkh, par ailleurs président d’une instance théologique qui porte le nom de conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR), avait été accueilli en grande pompe en France. En 2004, celui-ci avait même été sollicité par l’état français pour contribuer à la libération d’otages français au Qatar. Puis le vent a tourné, et bien que la très officielle UOIF (Union des organisations islamiques de France) soit affiliée au CEFR, le cheïkh s’est vu cette année interdit de séjour en France par l’ancien président Nicolas Sarkozy en personne.

Ces propos inquiétants qui surviennent en plein conflit syrien illustrent parfaitement non seulement la tension qui entoure la Russie dans les franges les plus radicales du monde musulman, la guerre qui couve au sein du monde musulman, mais aussi les alliances directes, indirectes ou par ricochet qui sont en train de se créer. Les Occidentaux qui se sont longtemps fait des illusions sur les printemps arabes peuvent désormais clairement constater à quel point la situation a basculé non pas vers un été démocratique, mais au contraire un hiver islamiste. Et pourtant, la politique du deux poids deux mesures de l’Occident n’a visiblement jamais été aussi prospère.

L’analyste français Alexandre Del Valle constatait récemment avec beaucoup d’étonnement que les puissances occidentales étaient, par exemple, promptes à appliquer leur vision droit-de-l’hommiste et interventionniste du monde pour protéger les sunnites syriens mais n’avaient visiblement pas jugé nécessaire d’intervenir contre le massacre de deux millions de chrétiens au Sud Soudan entre 1960 et 2007, par la dictature militaro-islamiste de Khartoum. On peut en effet se demander pourquoi la Syrie est mise au ban des nations sous prétexte qu’elle serait une dictature alors que l’Arabie Saoudite ou le Pakistan sont considérés comme des Etats « normaux ». Est-ce simplement parce que les armes atomiques du Pakistan pourraient être dirigées contre l’Inde alliée de la Russie? Est-ce simplement parce que les dictatures wahhabites du Golfe sont des alliées inconditionnels de l’Amérique et ce depuis bien longtemps ? Ce sont pourtant ces monarchies qui sont désormais les centres névralgiques d’un islam radical et totalitaire qui menace tant la Syrie que le Caucase ou de nombreux quartiers dits sensibles des capitales occidentales.

Le nouveau grand jeu oriental est sans doute en train de bruler les doigts de ceux qui pensaient que les Etats arabes étaient de simples pions utilisables pour atteindre des objectifs géostratégiques. La Tunisie tout comme l’Egypte et la Libye sont désormais sous le contrôle politique des frères musulmans, dont est issu le cheikh Youssef al-Qardaoui qui appelle à la guerre sainte contre la Russie. Même le Maroc a  aujourd’hui un premier ministre issu des frères musulmans. Ces pays voient désormais certains de leurs Salafistes et Takfiristes les plus radicaux combattre à l’extérieur, en Syrie ou encore au Mali. Le monde chiite (Iran-Syrie-Hezbollah-Irak) est aujourd’hui soumis à une pression terrible de l’axe sunnite radical, axe qui a pris le pouvoir partout où le printemps arabe est passé et qui bénéficie du soutien des démocraties occidentales. Dernière conséquence de ces éruptions, le Liban est désormais au bord de l’explosion et la Jordanie est sous pression. Il n’y a pourtant là aucune surprise, le ministre russe des Affaires étrangères avait au début de ce mois rappelé que "les Européens ne connaissent rien au Proche-Orient (…) et risquent de déstabiliser la région tout entière, à commencer par le Liban et la Jordanie".

La Russie, bien que menacée par la nébuleuse islamo-takfiriste, ne perd pourtant pas le nord et défend très logiquement les régimes nationalistes et/ou laïques de la région. La Russie vient d'obtenir la juste récompense d’une politique extérieure équilibrée dans le monde musulman via la signature de contrats d’armement pour une valeur de plus de 4 milliards de dollars en Irak. Alors que la guerre en Syrie n’en est peut-être qu’à ses prémices, que l’un des candidats à la Maison Blanche qualifie la Russie d’ennemi principal de l’Amérique (!), qu’Al-Qaïda vient officiellement d’appeler à la guerre contre la Syrie de Bachar el-Assad, les hommes politiques européens devraient se demander si leur "collaboration" avec les ennemis de la liberté et de la démocratie n’est pas de nature à se retourner contre eux et contre leurs peuples, bien plus rapidement qu’ils ne le pensent.

L’opinion exprimee dans cet article ne coïncide pas forcement avec la position de la redaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

http://fr.rian.ru/tribune/20121031/196476419.html

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des éclaircissements sur la chute de Ben Ali

L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie

Une source policière nous a fait parvenir ce document explosif, avec la bande sonore qui confirme son authenticité. Nous vous livrons en exclusivité la transcription des communications téléphoniques qui ont eu lieu, dans la nuit du 14 au 15 janvier 2011, entre Ben Ali (BA), son Premier ministre Mohamed Ghannouchi (MG), son ministre de la Défense Ridha Grira (GR), Mahmoud Cheikhrouhou (MC), le commandant de bord de l’avion qui transportait le couple présidentiel en Arabie Saoudite, et Hédi Baccouche (HB), ancien Premier ministre de Ben Ali. Après la transcription, notre analyse des faits.

À 3h02 du matin, Ben Ali appelle l’ex-Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi (MG) :

BA : Mohamed ! Je vous ai demandé de repasser à la télé ! Dites au peuple tunisien que vous comptez donner quelques précisions au sujet de votre discours ! Dites aux gens que je rentre demain et que tout rentrera dans l’ordre ! Dites leur que je sais à présent qui a manigancé pour qu’on en arrive là !

MG : Monsieur le Président ! Vous êtes toujours président de la Tunisie ! Cependant je ne pense pas que votre retour sera apprécié par le peuple tunisien ! Il faut que vous passiez encore quelques temps en Arabie Saoudite le temps que ça se calme !

BA : Il n’en est pas question ! Je vous ai dit que je rentre demain à la première heure ! Faites ce que je vous dis ! C’est moi le Président ! C’est moi le Président ! Où êtes-vous en ce moment Si Mohamed ?

MG : On est tous réunit au ministère de l’Intérieur, Monsieur le Président.

BA : Si Ridha est-il à vos côtés ?

MG : Oui, Monsieur le Président.

BA : Passez le moi !

RG : Monsieur le Président !

BA : Si Ridha ! Dites moi ce qui se passe. Mohamed m’a dit que la situation est très grave !

RG : Affirmatif Monsieur le Président ! Le pays et à feu et à sang. Des milices tirent sur des innocents. On ne sait pas d’où ils sortent ! Monsieur le Président je sens qu’il y a un complot dangereux qui se trame sur nos sols.

BA : Avez-vous pris contact avec Ali Sériati [Directeur de la garde présidentielle] ?

RG : Monsieur le Président ! J’ai ordonné l’arrestation d’Ali Sériati !

BA : Pourquoi avez-vous fait ça ? Qu’est ce qu’il a encore fait ?

RG : Je ne sais pas encore Monsieur le Président mais les RM [Renseignements militaires] sont en possession d’informations très délicates.

BA : Quels types d’informations Si Ridha ?

RG : Je ne peux vous dire ça au téléphone Monsieur le Président !

BA : Dites moi Ridha ! Dites moi tout de suite ce vous avez trouvé sur Ali !

RG : Je ne peux pas Monsieur le Président ! Je n’ai plus confiance en personne. On est tous sur écoute ici ! Vous le savez ça !

BA : Vous voulez dire quoi ?

RG : Vous m’avez bien compris Monsieur le Président !

BA : Bon Ridha dites à Mohamed que je rentre demain et que je vais remettre les pendules à l’heure.

RG : Monsieur le Président ! Vous ne pouvez plus rentrer. Le pays risque de brûler. Les gens pensent que vous avez fui le pays. Vous ne pouvez plus faire marche arrière. Attendez encore deux ou trois jours et on vous dira ce qu’il en sera Monsieur le Président !

BA : Pas question ! Je rentre ! Je rentre ! Je rentre !

RG : Monsieur le Président ! Si vous rentrez, je serai dans l’obligation d’assurer votre sécurité ! L’armée sera probablement contrainte de tirer sur les gens et je ne veux pas en arriver là ! Je n’ai pas envie de tuer des innocents !

BA : On n’en arrivera pas là ! Je vous le promets, Ridha.

À ce moment, Ben Ali raccroche le téléphone. Ou la communication se coupe.

À 5h18 du matin, le commandant Mahmoud Cheikhrouhou (MC) appelle le Premier ministre tunisien :

MC : Monsieur le Premier ministre ! Je fais quoi ? Je suis toujours à l’aéroport ! Le Président m’a donné l’ordre de ne pas bouger. Et ici, personne n’est au courant de quoi que ce soit. J’étais avec Si Nabil [Nabil Chéttaoui est l’ancien PDG de la compagnie aérienne Tunisair] au téléphone et c’est lui qui m’a conseillé de vous contacter.

MG : Je ne sais pas ! Je ne peux rien vous dire pour le moment ! Attendez ! Je vous passe Si Ridha le ministre de la Défense. C’est l’armée et à sa tête Si Ridha qui contrôlent le pays maintenant. Je vous le passe !

RG : Si Moncef, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’il y a ?

MC : Monsieur le Ministre ! Dites moi ce que je dois faire ! Ça fait à peu près cinq heures que j’attends et on ne m’a toujours pas donné de consignes et ici, personne ne veut ravitailler l’avion !

À ce moment, le ministre de la Défense s’adressa aux présents et leurs dit en ayant toujours le commandant au téléphone :

RG : Messieurs ! Je vais donner l’ordre au commandant de rentrer sans le Président et j’en assume l’entière responsabilité.

À ce moment là, une longue discussion a eu lieu avant que le ministre de la Défense ne reprenne la conversation :

RG : Mahmoud, préparez-vous à repartir. Je vais vous donner plus de détails d’ici dix minutes. Faites le plein. Vous allez rentrer directement à Tunis. Et surtout n’en parlez à personne même pas au Président en personne ! Vous m’avez bien compris Si Mahmoud ?

MC : Oui Monsieur le Ministre !

RG : Donnez-moi un numéro où je pourrai vous joindre !

MC : Tout de suite Monsieur le Ministre. Avez-vous de quoi noter Monsieur le Ministre ?

RG : Oui, allez-y !

MC : C’est le xxxxxxx, rappelez-moi SVP.

RG : Bien entendu ! Laissez le téléphone à vos côtés ! Je vous rappelle de suite pour vous donner les consignes.

Près de dix minutes plus tard, Ridha Grira rappelle le commandant et lui dit :

RG : Si Mahmoud ! Écoutez mois attentivement ! Vous allez rentrer tout de suite. Vous allez rentrer sans le Président. C’est une décision qui a été prise au plus haut niveau de l’État et j’en assume l’entière responsabilité. Je vous laisse préparer l’avion ! Je reviens vers vous dans quinze minutes.

À ce moment le ministre de la Défense raccroche le téléphone et appelle Hédi Baccouche (ancien ministre du temps de Bourguiba et de Ben Ali, l’un des trois cerveaux de l’opération du 7 Novembre 1987) :

RG : Si Hédi ! C’est Ridha Grira au téléphone.

HB : Monsieur le Ministre ! J’ai appris ce qui s’est passé ! Seriez-vous derrière le départ du Président ?

RG : Je vous expliquerais cela plus en détail plus tard Si Hédi ! Si Hédi Je viens de prendre une décision d’une extrême importance suite à une réunion avec Si Mohamed, Si Foued [Foued Mebazaa, ancien président du Parlement], Si Abdallah Kallel [ancien ministre et président de la Chambre des sénateurs du temps de Ben Ali], le général Ammar [Rachid Ammar, chef d’état-major], les membres du CSA [Conseil suprême des armées], Si Ahmed [Ahmed Friaa ancien ministre de l’Intérieur] et Si Kamel [Kamel Morjane était encore le ministre des Affaires étrangères] : Si Hédi ! J’ai décidé que Ben Ali ne vas plus rentrer en Tunisie !

HB : Êtes-vous sûr de vous Si Ridha ? Avez-vous reçu des instructions d’une ambassade bien particulière ?

RG : Non Si Hédi ! C’est une décision personnelle ! S’il rentre, on sera obligé de le défendre et des milliers de vies tomberont !

HB : Faites le nécessaire, Monsieur le Ministre.

RG : J’aurais besoin de vous Si Hédi ! J’ai proposé à Si Foued (Mebazaa) de passer à l’article 15 demain matin. Mais il ne veut pas entendre parler de ça. Il dit qu’il est malade. Mais on doit appliquer le texte de loi. Il faut qu’il occupe le poste de Président afin de fermer définitivement la porte devant un retour éventuel du Président Ben Ali. Essayez de le convaincre. Ici, il ne veut plus écouter personne. Appelez Si Hamed [Hamed Karoui est un ancien Premier ministre de Ben Ali] ; lui, il saura lui parler.

Analyse de ces échanges téléphoniques

Ce document parfaitement authentifié est d’une importance capitale. Nous savions déjà que Ben Ali ne s’est jamais enfui, qu’il y a été persuadé et contraint par le général Ali Seriati. Nous savons maintenant que Ben Ali voulait absolument revenir au pays. L’on comprend ici que c’est Ridha Grira qui a pris la décision d’empêcher Ben Ali de revenir. Mais a-t-il pris tout seul cette décision qui a fait basculer le destin de la Tunisie ? Nous pensons et nous affirmons que cette décision lui a été dictée par le général Rachid Ammar, même s’il en était le ministre. Mais Rachid Ammar lui-même, a-t-il agi tout seul ou sous instruction ? Nous soutenons et affirmons qu’il n’a fait qu’exécuter le « souhait » du Pentagone, pour ne pas dire l’ordre de Washington.

Si Rida Grira est le « sauveur » du pays, pourquoi donc a-t-il été arrêté, sous le Premier ministère de Béji Caïd Essebsi, en septembre 2011 ? Parce que, dès mars 2011, il n’a pas observé l’omerta. Sans doute par honnêteté intellectuelle et naïveté politique, il a commencé à parler aux médias des événements de janvier 2011, puisqu’il en était au cœur. Il a d’abord démenti la légende selon laquelle Rachid Ammar n’a jamais dit non à Ben Ali pour réprimer la foule. Selon son propre aveu, c’est le cyber-collabo Yacine Ayari qui a lancé cette désinformation à partir de sa chambre de bonne à Bruxelles. Le démenti de Ridha Grira n’a évidemment pas plu au général Ammar, qui a fini par croire à ce mensonge qui a fait sa popularité auprès des Tunisiens. Grira a par la suite, toujours par médias interposés, accablé le général Ali Seriati dont il aurait donné l’ordre d’arrestation.

Notre thèse est par conséquent la suivante. Dès le 10 janvier 2011, sentant la crise s’aggraver et le pouvoir chanceler, plusieurs protagonistes se sont mis à rêver qu’ils pouvaient succéder à Ben Ali. Ces protagonistes sont principalement le général Ali Seriati et le général Rachid Ammar. Le premier a persuadé Ben Ali de quitter le pays, prétextant qu’il ne pourrait plus assumer sa sécurité. Il espérait ainsi créer un vide dont il aurait profité pour prendre le pouvoir. Le second a donné l’ordre d’empêcher Ben Ali de revenir, pour les mêmes raisons que Seriati. Il y avait donc deux coups d’État en marche. Celui du général Ali Seriati et celui du général Ammar. Le premier de type endogène, et le second de type exogène (américain). Vous connaissez la suite : Ali Seriati a été arrêté le 14 janvier 2011, sous l’ordre de Rachid Ammar, avec l’appui des États-Unis, et non pas de Ridha Grira comme il le dit dans ce document.

Ce qui s’est passé le 14 janvier 2011 n’est donc pas une révolution, mais un coup d’État militaire, qui n’était pas planifié par les Américains, mais improvisé par les stratèges de la Maison Blanche qui suivaient de très près les événements dès leur déclenchement à Sidi Bouzid. Comment ce fait divers, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, a-t-il pu prendre une telle ampleur nationale, régionale et même internationale ?

Il s’agit là d’une autre question, géopolitique cette fois-ci, qui implique en l’occurrence une véritable planification américaine qui a commencé dès 2003. Une planification dont les acteurs et les exécutants ne sont plus l’armée nationale ou la Garde républicaine, mais l’armée des cybers-collabos, formatés par les ONG-écran des services de renseignement américain, et qui ont fait la « révolution 2.0 » ! Nous y reviendrons avec détails, documents, preuves et noms à l’appui.

Source : tunisie-secret.com

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