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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


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il y a 29 minutes, ksimodo a dit :

Pendant son audition il y a qq mois, Proglio avait signalé qu'il avait eu des réunions, notamment avec les russes, aprés le début du conflit. Certains rapporteurs ( sans doute du genre vert ou gardiens de la bien pensance ) ont failli s'étrangler. Il a du leur rappeler que l'atome n'est pas sous sanctions, et que les échanges et coopérations continuent.....Même si en dehors de qq personnes, bien malin sait ce qui en découle. Toutefois, les échanges perdurent.

A quel titre Proglio discute avec les Russes ? Ou alors tu parles de l’invasion de la Crimée en 2014?

Mais de toute façon on ne parle pas de la même chose. Discuter avec les Russes sur la continuité des collaborations passées est normale cela est dans nos intérêts à court terme. Envisager de nouvelles collaborations par contre c’est mort et ce ne sont pas les Américains qui son responsables.

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https://www.usinenouvelle.com/editorial/framatome-developpe-un-mini-reacteur-nucleaire-smr-avec-l-americain-general-atomics.N1016484

Framatome développe un mini-réacteur nucléaire SMR avec l'américain General Atomics

Framatome a annoncé le 13 octobre un partenariat avec l’américain General Atomics Electromagnetic Systems pour développer un concept de petit réacteur nucléaire modulaire de 50 MWe. Commercialisation possible vers 2035.

Article de 2020, mais apparement on travaillait deja avec les US sur les SMR

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Il y a 2 heures, Julien a dit :

A quel titre Proglio discute avec les Russes ? Ou alors tu parles de l’invasion de la Crimée en 2014?

Mais de toute façon on ne parle pas de la même chose. Discuter avec les Russes sur la continuité des collaborations passées est normale cela est dans nos intérêts à court terme. Envisager de nouvelles collaborations par contre c’est mort et ce ne sont pas les Américains qui son responsables.

Fantastique de lire tant de bêtises en si peu de mots. Bravo.

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je rajouterai un point: En politique je ne sais pas je ne suis pas compétent. Par contre en industrie, faudra m'expliquer comment une collab' se stoppe net à un projet ou une exécution signée avant, et ne concernerait rien sur le futur.....hum.

Le progrès, un produit de rupture, ça ne sort pas du chapeau du jour au lendemain, c'est un cumul d'acquis sur un temps long. Il y a un perpétuel transfert entre le passé / présent, comme base vers "demain".

Et puis pour l'atome c'est assez simple, en dehors des nord coréens qui se sentent sans doute un peu seuls ( mais tout à fait quand même...) le club mondial de tous les autres est assez restrient. C'est un milieu fermé, une partouze en somme. 

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il y a 17 minutes, KnewEdge a dit :

Fantastique de lire tant de bêtises en si peu de mots. Bravo.

Qu’est ce que j’ai dit de si bête ? Ça me paraît normal de continuer à parler aux Russes sur les coopérations actuelles si elles sont importantes pour nous. Par exemple j’aurai préféré que l’on arrive à sauver les accords sur les lancements de Soyouz à Kourou vu la merde dans laquelle on est maintenant. Par contre c’est assez évident que le contexte crée par l’invasion de l’Ukraine rend impossible tout nouveau projet pour de nombreuses années. Je ne vois vraiment pas en quoi c’est si idiot ?

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il y a une heure, Julien a dit :

Qu’est ce que j’ai dit de si bête ? Ça me paraît normal de continuer à parler aux Russes sur les coopérations actuelles si elles sont importantes pour nous. Par exemple j’aurai préféré que l’on arrive à sauver les accords sur les lancements de Soyouz à Kourou vu la merde dans laquelle on est maintenant. Par contre c’est assez évident que le contexte crée par l’invasion de l’Ukraine rend impossible tout nouveau projet pour de nombreuses années. Je ne vois vraiment pas en quoi c’est si idiot ?

Pardon, c'est en effet la partie du message que j'apprécie. Pour le reste, aucun problème à relancer des coopérations avec les Russes sur pleins de trucs car beaucoup d'entreprises françaises y ont laissé des plumes par les pressions idéologiques d'un Etat Français qui n'a plus grand chose de français (les US continuent le business sans problème de façon détournée). Responsabilité américaine évidente, surtout en considérant l'Etat Français comme une préfecture américaine pour la région France. Et terme "invasion de Crimée" discutable si on considère que les habitants préfèrent être russes que ukrainiens, ce qui est compréhensible.

Mais bon, j'ai dû réagir à chaud... surtout en lisant certains trucs des fois... bref, le nucléaire pardon.

Modifié par KnewEdge
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Il y a 7 heures, KnewEdge a dit :

Pardon, c'est en effet la partie du message que j'apprécie. Pour le reste, aucun problème à relancer des coopérations avec les Russes sur pleins de trucs car beaucoup d'entreprises françaises y ont laissé des plumes par les pressions idéologiques d'un Etat Français qui n'a plus grand chose de français (les US continuent le business sans problème de façon détournée). Responsabilité américaine évidente, surtout en considérant l'Etat Français comme une préfecture américaine pour la région France. Et terme "invasion de Crimée" discutable si on considère que les habitants préfèrent être russes que ukrainiens, ce qui est compréhensible.

Mais bon, j'ai dû réagir à chaud... surtout en lisant certains trucs des fois... bref, le nucléaire pardon.

HS et hors-charte.

Et si Proglio est effectivement au "conseil consultatif international du groupe russe Rosatom" et en tire des revenus, c'est quasi-disqualifiant.

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il y a 47 minutes, Boule75 a dit :

Et si Proglio est effectivement au "conseil consultatif international du groupe russe Rosatom" et en tire des revenus, c'est quasi-disqualifiant.

Il a de sacrées casseroles au derche le père Proglio tout de même...

Ça plus le reste ça fait beaucoup 

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Sinon je trouve pas mal de chose sur le project SMR Nuward composé uniquement d'industriels français (Framatome, Naval Group ...)
https://www.edf.fr/groupe-edf/produire-une-energie-respectueuse-du-climat/lenergie-nucleaire/nous-preparons-le-nucleaire-de-demain/le-projet-smr-nuwardtm/lequipe-industrielle

Offre d'emploi exemple https://www.framatome.com/fr/candidats/offres-emplois/planificateur-projet-smr-nuward-f-h-ref-2023-11455/

 

Le%20produit%20NUWARD.png

 https://www.cea.fr/energies/iresne/Pages/Nos réalisations/Conception & innovation/Soutien à la conception de la chaudière du SMR NUWARD.aspx

Soutien à la conception de la chaudière du SMR NUWARDTM.

NUWARDTM (abréviation de « NUclear forWARD ») est un projet de petit réacteur nucléaire modulaire (SMR en anglais pour « Small Modular Reactor ») en cours de développement par un consortium composé d'EDF, de TechnicAtome, de Naval Group, de Framatome, de Tractebel et du CEA.

Le SMR NUWARDTM doit être flexible et produire de l’électricité en continu pour alimenter les communes isolées et les sites industriels intensifs, non raccordables aux réseaux d'alimentation des réacteurs de grande puissance (type EPR°. 

C'est un petit réacteur modulaire proposé à l’exportation, qui vise notamment le marché du remplacement des centrales au charbon de 300 à 400 MWe.

La technologie de base est celle des réacteurs à eau pressurisée (REP) mais avec un concept compact et modulaire. 

Son design innovant en fait l'un des réacteurs les plus intégrés au monde. 

L'aspect modulaire de l'installation nucléaire doit permettre sa fabrication en usine. 

Des innovations importantes sont apportées en matière de sûreté passive (sans sources électriques) et de simplifications d'exploitation, intégrant les standards de sécurité des réacteurs de 3e génération+ qui répondent aux exigences post Fukushima.

La centrale NUWARDTM de 340 MWe comprendra 2 réacteurs identiques de 170 MWe chacun, dans un même bâtiment nucléaire. Un combustible standard de type UO2 sera utilisé, combustible proche de celui embarqué dans les REP, mais d'une hauteur moindre (divisée par deux).

Au sein du consortium, les équipes du Département d'études des réacteurs (DER) de l'IRESNE réalisent des études neutroniques de conception du cœur en lien avec l’architecte TechnicAtome. 

Elles sont également en charge de la validation de l’Outil de Calcul Scientifique (OCS) CATHARE pour la réalisation des études de dimensionnement des systèmes de sauvegarde du réacteur, et mènent des missions d’analyse et de réflexion sur la stratégie choisie en vue du licensing réacteur. 

Nos équipes expertisent aussi les designs de systèmes de sauvegarde passifs proposés par les industriels et proposent des alternatives en termes de conception de systèmes, en particulier les systèmes d’évacuation de puissance résiduelle. 

Modifié par Titus K
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Il y a 14 heures, mudrets a dit :

Avec tant de déboires que ...

Ah, là tu en as trop dit pour t'arrêter en si bon chemin! :laugh: On veut des anecdotes amusantes!

Il y a 12 heures, Titus K a dit :

https://www.usinenouvelle.com/editorial/framatome-developpe-un-mini-reacteur-nucleaire-smr-avec-l-americain-general-atomics.N1016484

Framatome développe un mini-réacteur nucléaire SMR avec l'américain General Atomics

Framatome a annoncé le 13 octobre un partenariat avec l’américain General Atomics Electromagnetic Systems pour développer un concept de petit réacteur nucléaire modulaire de 50 MWe. Commercialisation possible vers 2035.

Article de 2020, mais apparement on travaillait deja avec les US sur les SMR

Il y a peu de cas où je suis serein à propos d'une coop' avec des américains, mais là je dis banco, parce que General Atomics se sont quand même plutôt bien comportés avec leur client français jusqu'ici, ce qui devient plutôt rare.

Modifié par Patrick
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Il y a 23 heures, Nec temere a dit :

Il a de sacrées casseroles au derche le père Proglio tout de même...

Ça plus le reste ça fait beaucoup 

Moaf, comme d'autres  :

Pourquoi une fondation écolo allemande a-t-elle reçu 192 millions d’euros de l’entreprise de gaz russe Gazprom? – Libération (liberation.fr)

https://www.liberation.fr/checknews/pourquoi-une-fondation-ecolo-allemande-a-t-elle-recu-192-millions-deuros-de-lentreprise-de-gaz-russe-gazprom-20220825_LYWOKLZKIJBL5AUENMZJF2USQQ/

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Il y a 2 heures, Benoitleg a dit :

Moaf, comme d'autres  :

Pourquoi une fondation écolo allemande a-t-elle reçu 192 millions d’euros de l’entreprise de gaz russe Gazprom? – Libération (liberation.fr)

https://www.liberation.fr/checknews/pourquoi-une-fondation-ecolo-allemande-a-t-elle-recu-192-millions-deuros-de-lentreprise-de-gaz-russe-gazprom-20220825_LYWOKLZKIJBL5AUENMZJF2USQQ/

Je parle pas vraiment de ça mais plutôt de l'affaire Maureen Kearney, et du viole de la femme d'un cadre de Veolia quant il en était le dirigeant. 

J'ai survolé le truc. Pas de coupable après procès. M'enfin c'est glauque...

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Il y a 3 heures, Nec temere a dit :

Je parle pas vraiment de ça mais plutôt de l'affaire Maureen Kearney, et du viole de la femme d'un cadre de Veolia quant il en était le dirigeant. 

J'ai survolé le truc. Pas de coupable après procès. M'enfin c'est glauque...

Ouais enfin dans cette affaire on ne saura jamais vraiment ce qu'il s'est passé.

Quant aux histoires d'une "proche d'Anne Lauvergeon" qui voulait "protéger Areva"... :rolleyes: Gros lol.

"Donnez-moi de tout, sauf de l'homme blanc". Pour mémoire. "Atomic Anne" s'est faite dégager, et à raison à mon humble avis.

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Il y a 6 heures, Patrick a dit :

Ouais enfin dans cette affaire on ne saura jamais vraiment ce qu'il s'est passé.

Quant aux histoires d'une "proche d'Anne Lauvergeon" qui voulait "protéger Areva"... :rolleyes: Gros lol.

"Donnez-moi de tout, sauf de l'homme blanc". Pour mémoire. "Atomic Anne" s'est faite dégager, et à raison à mon humble avis.

Ah oui c'est sur l'histoire pue bien comme il faut. Digne d'une série d'espionnage mais ça reste sordide et Proglio y est impliqué. 

Et Maureen, syndicalistes chez Areva avait été soutenu vers 2006 par IG Metal...

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il y a 8 minutes, R force a dit :

on est des expert en suicide au gouvernement depuis 2,2 mandatures....  (celles de notre PR actuel et celle du capitaine de pédalo avant lui).

Attention, il ne faut pas confondre la loi de 2010 et les décisions prises en 2022 pour préserver les ménages

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Il y a 7 heures, Patrick a dit :

Pour mémoire. "Atomic Anne" s'est faite dégager, et à raison à mon humble avis.

je ne crois pas que la clairvoyance stratégique ait été sa plus grande qualité....

Il est certain cependant que Proglio et elle, c'était pas le couple de l'année.

En audition, Proglio avait expliqué pourquoi il lui avait laissé un marché, c'est assez savoureux de cynisme ( mais à ce niveau de poste si t'as ce profil là, tu n'y accèdes pas, en même temps....) sur les marchés exports.

Le passage qui commence à 30 minutes 00, je vous le recommande. Commencez à 31:45 si jamais vous êtes trés préssé.

L'atméa en turquie est pour Anne, puisque l'atméa n'existe pas.

Le réacteur pour la Jordanie c'est pour Gérard, puisqu'en Jordanie y'a pas d'eau pour refroidir et pas d'argent pour payer.

 

 

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Le 20/09/2023 à 01:21, Nec temere a dit :

Je parle pas vraiment de ça mais plutôt de l'affaire Maureen Kearney, et du viol de la femme d'un cadre de Veolia quant il en était le dirigeant. 

J'ai survolé le truc. Pas de coupable après procès. M'enfin c'est glauque...

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/documentaire-l-affaire-maureen-kearney-le-calvaire-d-une-syndicaliste-lanceuse-d-alerte-2771838.html

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Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Le gouvernement dévoile le vrai coût du nucléaire

Le coût complet de l'électricité nucléaire produite par EDF a été réévalué par le régulateur de l'énergie bien au-delà du niveau de la régulation actuelle « Arenh ». Le gouvernement doit trancher très prochainement sur l'avenir de la régulation du nucléaire.

Ce mardi, le gouvernement a mis sur la table une donnée essentielle pour toutes les entreprises qui demandent ardemment à sortir du flou sur le niveau des prix de l'électricité dans les années à venir.

Dans un document dévoilé par le média Contexte puis officialisé par le ministère de la Transition énergétique, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) établit à 60,7 euros le MWh le coût complet de production de l'électricité nucléaire des centrales d'EDF. Ceci pour les années 2026 à 2030. Au-delà - entre 2030 et 2035 - il est évalué à 59,1 euros puis à 57,3 euros le MWh entre 2036 et 2040.

 

Alors qu'on a forcé EDF à vendre le MWh 42 € à ses concurrents !! 

Pourquoi EDF et le gendarme de l'énergie s’écharpent sur les vrais coûts du nucléaire

Tandis qu’EDF comptait vendre, dès 2027, une partie de son électricité à un prix proche de 100 euros le mégawattheure (MWh) à d’importants clients, parmi lesquels les industriels énergo-intensifs ou les fournisseurs alternatifs, le régulateur pourrait bien venir contrecarrer ses plans. Dans un nouveau rapport, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) estime en effet que le coût d’un ruban d’électricité nucléaire ne dépassera pas les 57 euros par MWh. Soit un montant bien inférieur au prix que l’électricien historique espère faire émerger sur le moyen terme. En cause : une divergence de fond sur le cadre de régulation des centrales voulu par l’Etat, alors qu’EDF privilégie des logiques de marché.

Révélation

C'est à n'y rien comprendre. Alors que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a revu à la hausse les coûts du nucléaire dans un rapport remis mercredi dernier au gouvernement, les grands consommateurs industriels se montrent ravis...et EDF contrecarré dans ses plans. A première vue, c'est pourtant l'inverse qui devrait se produire : une revalorisation du prix de revient des centrales devrait, en toute logique, déplaire aux clients (à la recherche d'une électricité la moins chère possible), et ravir l'exploitant (désireux de vendre ses volumes à un prix plus « juste » au regard de l'augmentation de ses coûts).

Seulement voilà : dans un communiqué publié mardi 19 septembre, l'Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden), « se félicite » de l' « éclairage apporté par la CRE », alors qu'une synthèse du rapport a fuité dans Contexte. Tandis qu'EDF, lui, ne dit mot mais risque bien de perdre une importante bataille. Et pour cause, ce document promet de parasiter ses négociations, en tirant ses prix de vente vers le bas.

Référence « neutre » et « incontestable »

En effet, tandis que l'entreprise comptait vendre, dès 2027, une partie de son électricité à un prix proche de 100 euros le mégawattheure (MWh) à d'importants clients, parmi lesquels les industriels énergo-intensifs ou les fournisseurs alternatifs, la CRE estime, pour sa part, que le coût d'un ruban d'électricité nucléaire a certes augmenté...mais ne dépassera pas les 57 euros par MWh sur la période 2026-2030. De quoi pousser les clients de l'énergéticien historique à demander un prix assez proche de ce montant, et donc bien inférieur à 100 euros/MWh.

« Pour un certain nombre d'industriels, un tel prix serait insoutenable ! Ce que la CRE apporte, c'est une référence neutre, incontestable sur le coût réel de production d'EDF. Cela remet un peu l'église au milieu du village, alors qu'il y avait une asymétrie d'informations, avec un monopole des chiffres par EDF », précise un porte-parole de l'Uniden à La Tribune.

« Les concurrents mondiaux s'approvisionnent à des prix entre 40 et 80 $/MWh en Chine, et 30 à 50 $/MWh aux Etats-Unis... L'objectif est atteignable ! », ajoute l'organisation dans son communiqué.

A la recherche d'un successeur de l'ARENH

Pour comprendre ces divergences, il faut se pencher sur le contexte dans lequel s'inscrivent les négociations. Celles-ci se tiennent dans la perspective de la fin de l'ARENH dès 2026, un mécanisme qui oblige depuis 2011 EDF à vendre une partie de sa production au prix de 42 euros/MWh, afin de faire profiter les Français de la « rente » du nucléaire. Or, ce prix n'est plus considéré comme le coût réel de production du nucléaire depuis bien longtemps, si tant est qu'il l'a déjà été.

Dans ces conditions, le gouvernement et EDF cherchent un système alternatif, qui prendrait mieux en compte le prix de revient des centrales d'EDF. Lequel a augmenté ces dernières années, en raison de la volonté de prolonger au maximum les centrales (ce qui exige de les remettre à niveau), mais aussi à cause des baisses de production et de l'inflation. Autrement dit, le successeur de l'ARENH devra garantir des prix compétitifs aux consommateurs français, tout en permettant à EDF de couvrir ses frais...et d'investir dans son outil de production.

Mais cette équation n'est pas si simple : concrètement, où placer le curseur ? En l'espèce, l'intérêt du consommateur et celui d'EDF ne se recoupent pas forcément. Car tandis que l'un s'intéresse davantage à sa facture qu'à la santé financière de l'électricien historique, l'autre cherche d'abord à s'y retrouver d'un point de vue comptable, alors qu'une relance du nucléaire pèse sur ses épaules.

Philosophies différentes sur la régulation du prix des centrales

Dans ces conditions, chacun tente de faire valoir ses intérêts. Celui de l'exécutif, qui a mandaté la CRE, est d'obtenir un prix de l'électricité le plus bas possible pour les consommateurs. Et, par là même, de réguler l'ensemble du parc nucléaire afin d'assurer une visibilité maximale sur ce prix. Le gouvernement cherche ainsi à établir un prix de vente qui s'assimilerait à une sorte de plancher...mais également à définir un plafond, au-delà duquel l'Etat ponctionnerait les rentes d'EDF. Dans son travail pour établir les coûts de production du nucléaire, la CRE est donc partie du principe que l'intégralité des réacteurs existants seraient régulés par la puissance publique.

Le PDG d'EDF, Luc Rémont, ne l'entend pas de cette oreille. Afin de vendre à un prix qui lui permet d'investir sans se voir imposer des couloirs de prix par l'Etat, le groupe (dont l'Etat a récemment acquis 100% du capital) préfère négocier des contrats selon ses termes, sur des logiques de marché. Celui-ci avance d'ailleurs des coûts complets de production bien supérieurs à ceux établis par la CRE, autour de 75 euros par MWh sur la période 2026-2030 (contre 60,7 euros/MWh pour la CRE), auxquels il faudrait ajouter des marges pour assurer le renouvellement du parc.

Un consensus impossible ?

Or, cette différence de philosophie transparaît dans le rapport de la CRE. Puisque cette dernière se base sur un schéma de régulation de toute la production nucléaire, comme le souhaite l'État, c'est-à-dire fondé sur un prix de vente garanti s'appliquant à la totalité du parc d'EDF, le coût du capital est moindre par rapport aux estimations d'EDF. Ce qui, logiquement, tire vers le bas les coûts de production, par rapport aux hypothèses retenues par l'énergéticien. Celui-ci pourrait en effet être supérieur dans d'autres cadres régulatoires (comme celui souhaité par EDF) qui exposerait davantage le groupe aux risques de marché.

Dans le détail, la CRE retient pour le nucléaire existant un CMPC (coût moyen pondéré du capital) nominal avant impôt de 8,35% (soit 6,83% après impôt), à comparer à une demande d'EDF de 11,92% (9,25% après impôt).

« Le cadre régulatoire constitue le principal facteur d'écart entre le coût exposé par EDF et celui retenu par la CRE, compte tenu de son impact sur le CMPC. Le passage d'un cadre non régulé, comme dans la demande d'EDF, au cadre de régulation à prix fixe retenu par la CRE, emporte des conséquences importantes sur le niveau de risques et donc de rémunération du capital engagé, et a un fort impact sur le coût de production », peut-on ainsi lire dans la synthèse du document, obtenue par Contexte.

Pourtant, le système voulu par l'Etat et retenu par la CRE est encore loin d'être acté. Et pour cause, EDF n'est pas le seul à y faire barrage : l'exécutif bruxellois et les eurodéputés s'y opposent également pour d'autres raisons, étant peu favorables à une régulation de l'Etat sur des actifs nucléaires existants. Alors qu'un système devra être trouvé d'ici à la fin de l'année, difficile, pour l'heure, de voir émerger un consensus.

Modifié par Picdelamirand-oil
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