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Crise grecque, crise européenne ?


Alexis
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Je resterais très prudent sur ce sujet.

Tous les économistes ne disent pas la même chose. C'est une impression. Le problème ici est que les différences d'analyses sont noyées dans le flux médiatique moyen. Donc, on ne voit pas grand chose. Mais le plus important est qu'à notre niveau, cette crise n'est pas terminée. Absolument pas.

Actuellement, ce ne sont pas les banques les plus menacées. La menace porte sur les taux d'intérêt auxquels les états empruntent. Il peut y avoir une hausse pour les pays de l'Eurozone. Dans le cas français, c'est ce qu'il y a de plus dangereux. Avant nous, tout le monde pense à l'Espagne mais c'est surtout l'Italie qui a un taux d'endettement.

Pour revenir au secteur financier, en fait personne n'en sait rien car il peut toujours y avoir de mauvaises surprises.

Pour l'heure, attendons le vote de dimanche.

Il faut attendre, n'y a pas de doute. 

Tu as raison de pointer de "danger" sur les tx. Cependant, sur le plan technique les prêts aux Grecs figurent déjà sur nôtre dette et sur celle des autres Etats. Les prêts bilatéraux par ce que l'on a emprunté directement pour leur prêter. Le quota part du fond commun figure également comme un passif, même si l'on a pas de charge effective tant que le prêt n'est pas arrivé à son terme, c'est à dire dans longtemps et bien sur si les grecs ne payent pas. 

Donc, en pratique, ça ne change pas grand chose. 

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Les taux sont ce qu'il y a de plus dangereux.

Il suffit d'une hausse (qui a déjà commencée) pour que le service de la dette devienne compliqué. C'est pour cela que F. Hollande veut un accord avant le vote. C'est pour lui une sécurité.

Sans accord et avec un non, les taux français vont grimper. Or, nous n'avons de cesse d'entendre depuis quatre ans qu'ils sont historiquement bas. L'adverbe "historiquement" signifie que ce n'est pas la norme. Il y a de quoi détruire la faible croissance française.

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Les taux sont ce qu'il y a de plus dangereux.

Il suffit d'une hausse (qui a déjà commencée) pour que le service de la dette devienne compliqué. C'est pour cela que F. Hollande veut un accord avant le vote. C'est pour lui une sécurité.

Sans accord et avec un non, les taux français vont grimper. Or, nous n'avons de cesse d'entendre depuis quatre ans qu'ils sont historiquement bas. L'adverbe "historiquement" signifie que ce n'est pas la norme. Il y a de quoi détruire la faible croissance française.

 

Je suis d'accord sur le danger que tu pointes.  Mais, d'une part,  le lien entre les tx français et le pb grec me parait ténu, sans motif technique. Sauf mouvements spéculatifs qui peuvent très bien se produire, Grèce ou pas. D'autre part, la BCE dispose aujourd'hui d'une force de  frappe considérable, s'il devait y avoir des pressions spéculatives, sur la France ou ailleurs. 

A mon sens, la véritable préoccupation est d'ordre politique. C'est à dire que, l'évolution du cas grec peut être un facteur favorisant le développement des fronts divers et variés, surtout en France et en Espagne (en Italie, je ne sais pas)

C'est évidemment pas une hypothèse très rassurante pour les investisseurs.  

Mais, la Grèce, selon ça tourne, ça peut avoir l'effet inverse ..

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Soit Tsipras fait preuve d'un sang-froid et d'une ruse à toute épreuve ("rusé comme Ulysse"), faisant mine d'accepter entièrement les conditions de la Troïka tout en insérant quelque part dans les "certaines conditions" une "bombe" rendant improbable l'approbation des créanciers - le tout ayant pour objet de pouvoir dire au peuple grec qu'il a tout mais vraiment tout essayé, mais voilà en face il n'y a qu'un mur, et pousser ainsi les feux du Non.

 

Soit Tsipras et le gouvernement grec sont en mode panique.

 

Je penche pour la deuxième option.

(ce qui veut dire que si c'est la première qui est vraie, les acteurs sont vraiment excellents !)

 

Après le discours "offensif" de Tsipras à la nation en fin d'après-midi, il ne semble plus y avoir de doute.

 

C'est la première option qui était la bonne. Tsipras a tendu un piège aux créanciers en acceptant presque tout ce qu'il refusait et pourquoi il avait appelé au référendum, prévoyant que l'Allemagne refuserait - Hollande n'est pas content - ce qui lui permettrait de pousser encore l'idée que c'est à un mur que la Grèce s'adresse, que les créanciers ne négocient pas de bonne foi, et donc de favoriser le vote Non.

 

Merkel et Schaüble sont tombés à pieds joints dans le piège. Hollande a été plus fin, mais il n'a pas l'influence nécessaire pour faire réfléchir Berlin. Ou bien peut-être les dirigeants allemands recherchent-ils le Grexit sans le dire et simplement les dirigeants français n'ont pas les mêmes objectifs...

 

 

 

J'ai été assez surpris je dois le reconnaître. Et il faut réévaluer Tsipras car il a eu assez de ruse et de sang-froid pour réaliser un tel piège. Quoi que l'on pense de son parti et de ses objectifs, il n'est certainement pas un apparatchik communiste un peu ballot dépassé par son nouveau rôle et commettant trois maladresses par quart d'heure.

 

Puisqu'il est capable de dissimuler aussi bien, il est permis de se demander s'il ne dissimule pas d'autres choses encore, et quels sont ses véritables objectifs. La spéculation d'Ambrose Evans-Pritchard du Daily Telegraph est à cet égard intrigante. 

 

It is certainly hard to read the real intentions of Mr Tsipras. His defiant stand on Wednesday night is starkly at odds with the letter he sent to EMU officials earlier in the day and the IMF on Tuesday that seemed, at first blush, to make big concessions. But nothing is ever what it seems in this weird drama.

 

“Those who say we have a secret plan for Greece to exit euro are lying,” he swore, with an impressively straight face. He denied that a “No” vote implies Grexit - though the leaders of France, Germany and Italy say it means exactly that - knowing that few Greeks are yet willing to take such a drastic step.

 

Yet one might suspect - and I have not made up my mind - that he and Syriza’s inner circle concluded in April that they could not do business with an EMU regime that acts solely as the enforcement arm of the creditors.

 

They may have concluded that demands for further fiscal contraction were economic lunacy - a view shared by the Nobel fraternity and the US Treasury - and that no serious debt relief was on the table, and therefore they would do better to default and restore a Greek sovereign currency.

 

If so, they cannot admit it. They must make it appear that the decision was forced upon them, just as France’s Leon Blum had to tell white lies to free his country from the Gold Standard in 1936.

 

Syriza officials are fully aware that the likely consequence of a “No” vote would be a parallel currency - or IOUs - along with the nationalisation of the banks along the lines of the “Icelandic Model”. Syriza’s Left Platform has already drawn up plans along these lines. Variants almost certainly exist in the Greek finance ministry.

 

Such action implies a return to the drachma in short order. The Greeks would continue to insist that the country remains a member of the euro, with full legal rights - blaming the creditors and EU bodies for acting illegally. Only by doing so could they ensure that the full losses from Grexit fall on the ECB and the EMU bail-out funds, while the assets of Greek citizens remain legally protected in foreign accounts, free to return later to rebuild a new banking system.

 

If you were of a suspicious mind, you might wonder whether Mr Tsipras has not in fact lured European leaders and officials into a legal trap, and that they have fallen for the bait.

His Byzantine negotiating tactics may make perfect sense after all. Just a thought.

 

Résumé simplifié si vous ne lisez pas l'anglais - et si Tsipras avait conclu que faire changer de stratégie économique les créanciers était sans espoir et que la stratégie islandaise était la meilleure option pour la Grèce ? Dans ce cas, il ne saurait être question de le dire, il faudrait s'arranger pour se faire expulser de l'euro à son corps défendant, à la fois pour raison de politique interne - la majorité des Grecs est attachée à l'euro - et afin de s'assurer que toutes les pertes liées à la Sortièllène restent à charge de l'UE et de la BCE. L'objectif serait d'attirer les créanciers dans un piège afin qu'ils "forcent" Tsipras à appliquer la stratégie islandaise de sortie de crise.

 

Cela reste une simple hypothèse. Mais si elle est vérifiée, alors les tactiques de Tsipras ne sont pas brouillonnes ni incompréhensibles. Elles sont parfaitement calculées.

 

 

 

A2419.jpg

 

Ulysse Tsipras doit sa renommée à sa mètis, c'est-à-dire sa ruse

Bécéheu le cyclope est le plus fort, mais Ulysse parvient à le tromper pour s'échapper avec ses compagnons

Modifié par Alexis
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Résumé simplifié si vous ne lisez pas l'anglais - et si Tsipras avait conclu que faire changer de stratégie économique les créanciers était sans espoir et que la stratégie islandaise était la meilleure option pour la Grèce ? Dans ce cas, il ne saurait être question de le dire, il faudrait s'arranger pour se faire expulser de l'euro à son corps défendant, à la fois pour raison de politique interne - la majorité des Grecs est attachée à l'euro - et afin de s'assurer que toutes les pertes liées à la Sortièllène restent à charge de l'UE et de la BCE. L'objectif serait d'attirer les créanciers dans un piège afin qu'ils "forcent" Tsipras à appliquer la stratégie islandaise de sortie de crise.

 

Cela reste une simple hypothèse. Mais si elle est vérifiée, alors les tactiques de Tsipras ne sont pas brouillonnes ni incompréhensibles. Elles sont parfaitement calculées.

Ton argumentation est fort convaincante mais la question demeure de savoir si les Grecs ont la même rigueur et les mêmes modes de fonctionnement que les islandais, en clair le modèle islandais peut-il être dupliqué ?

 

J'avoue ne pas tout comprendre dans ce qui se dit et s'écrit à propos du dossier de la dette grecque, la seule chose qui me semble certaine, c'est qu'on essaie de sauver un modèle et un système coûte que coûte, ce n'est pas tant le sort de la Grèce qui importe mais le sort du système tel qu'il est face à la crise provoquée par le défaut grec ...

 

Vous parlez beaucoup des européens et de leur manque de volonté ou de capacités à résoudre cette crise mais finalement cette crise grecque va bien au delà de l'Europe. La première chose évoquée à la suite de l'absence d'accord ce sont les tensions sur les marchés asiatiques ...

 

Je te tiens tu me tiens par la barbichette

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Pour mémoire : Islande 300 000 h.(1/3 de l’agglomération toulousaine)  Ressources énergétiques par la géothermie, ce qui donne une des électricités les moins chères, si non la moins chère du monde, idem pour le chauffage ; du coup une production d’aluminium parmi plus compétitives du monde et en volume environ 6% de la production mondiale ; ce qui est ENORME rapporté à la population. Plus la pêche, tourisme.

La Grèce… ? 

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J'avoue ne pas tout comprendre dans ce qui se dit et s'écrit à propos du dossier de la dette grecque, la seule chose qui me semble certaine, c'est qu'on essaie de sauver un modèle et un système coûte que coûte, ce n'est pas tant le sort de la Grèce qui importe mais le sort du système tel qu'il est face à la crise provoquée par le défaut grec ...

 

Vous parlez beaucoup des européens et de leur manque de volonté ou de capacités à résoudre cette crise mais finalement cette crise grecque va bien au delà de l'Europe. La première chose évoquée à la suite de l'absence d'accord ce sont les tensions sur les marchés asiatiques ...

 

Je te tiens tu me tiens par la barbichette

 

C'est bien le seul réel levier de Tsipras, il est très puissant et il le sait très bien ... Il met dans la balance face au seul cas de son pays (comprendre secondaire au niveau de l'ampleur possible des conséquences globales d'un non accord), tous les pays de l'UE et de l'Eurozone, voir plus ...

Le cas du référendum en est la première des démonstrations.

C'est le jeu de qui paniquera le premier et cèdera ...

Tsipras semble démontrer qu'il serait prêt à torpiller l'Europe et l'Eurozone avec son propre pays, si les propositions à venir des créanciers ne lui conviennent pas.

La position de l'Eurogroupe de ne plus négocier avant le résultat du référendum, est la réponse du berger à la bergère ...

Chantage réciproque, postures proportionnées, mais pour le moment avantage Tsipras (?) il me semble pour ma part ...

Pour la Grèce c'est son devenir immédiat, pour l'Europe et l'Eurozone (de par les créanciers) c'est pratiquement de même.

Chacun essayant de démontrer que "l'autre" à bien plus à perdre à rester sur ses positions.

 

Ayant dit cela, le problème qui en découle tout naturellement, c'est la perte TOTALE de toute confiance entre les protagonistes ...

Et-ce que "UNION Européenne" a t-elle encore un sens concret au vu de tout cela ? Les politiques vont devoir le démontrer, immanquablement ...

Et la confiance disparue, le consensus (s'il y peut y avoir) va être d'autant plus difficile à trouver, et en tous cas certainement pas du niveau qu'il aurait put être auparavant.

 

Tous le monde va y laisser des plumes ... Reste à savoir si après cela il en restera suffisamment à tous pour continuer à voler ensemble ...

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pour ma pars je suis pour le non, il faudrait vraiment rappelé a l'UE que le peuple est l'essence même de la nation. on ne peu pas seulement  choisir  les interlocuteurs comme on le veux, c'est le peuple qui choisis, depuis sont élection j'entend cette rengaine comme quoi le peuple aurait mal voté, comme quoi syriza sera pas crédible, bas aujourd'hui si le peuple vote non, la crédibilité de syriza ne fera aucun doute.

et je trouve la réaction de l’Allemagne particulièrement odieuse.

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Syriza n'est pas crédible tout simplement car ils font des promesses qu'ils sont incapable de financer, et demandent derrières aux autre européens de payer, et ce sans avoir aucun plan détailler de réforme structurel pour remettre en ordre le pays. Alors si tu es prêt à payer les retraites grecs pendant que les armateurs et l'église orthodoxes sont toujours constitutionnellement exempté d'impôt, fait toi plaisir et envoie personnellement un chèque au gouvernement grec. 

Modifié par Dino
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Tu confonds crédibilité et légitimité.

 

Le gouvernement grec est tout à fait légitime. Ceci cependant n'emporte pas nullité des accords conclus par le gouvernement précédent (ils engagent l’État grec) et ne change rien à la situation financière du pays.

 

Il serait également judicieux de ne pas oublier (on ne va pas refaire tous les échanges du topic de discussion) que les autres gouvernements (allemand aussi hein) sont également élus démocratiquement et que visiblement ces gouvernements légitimes, représentants leurs peuples, essence même de la nation, trouvent assez saumâtre de devoir payer le train de vie d'un État (le train de vie du grec moyen n'est pas fameux) qui dépense irrationnellement, souffre de corruption endémique, de népotisme (les politiciens PASOK et Nouvelle démocratie se sont succédé de père en fils pendant trois générations, à comparer avec la France ou désigner Jean Sarko à l'EPAD a provoqué une levée de boucliers), de clientélisme, de la main morte de l’Église à un niveau digne de celle de France en 1789 et j'en passe. Est-il odieux de la part de ces gouvernements d'exiger que l’État sous baxter depuis 1976 fasse un peu le ménage chez lui ? Après tout ces peuples peuvent démocratiquement décider qu'ils ne seront plus les dindons de la farce. 

 

Certains points de réforme exigés sont stupides (genre flexibilité du marché du travail avec un taux de chômage pareil, le problème est ailleurs) mais d'un autre côté le gouvernement grec propose-t-il quoi que ce soit de sérieux. La nature a horreur du vide et pour l'heure ne gouvernement Tsipras ne fait pas grand chose à part parler de Nation et de démocratie*. L'a-t-on à un quelconque moment vu s'épancher sur ce qu'il compte faire concrètement pour redresser son pays ? Le vrai problème n'est pas la dette mais la manière dont elle s'est constituée. Les détournements d'argent sont dans la nature humaine mais ils ont atteints en Grèce une échelle structurelle, systémique, et ce depuis des décennies voir siècles (le pays est globalement oligarchique depuis toujours). Doit-on financer cela à nos frais jusqu'à la fin des temps ? Que veulent-ils à la fin ? L'Union et l'Euro ? C'est-à-dire intégrer un système normatif ce qui implique de s'y plier. Si oui, qu'ils s'y plient. S'ils ne veulent pas ma foi qu'ils en paient les conséquences.

 

*Démocratie assez étrange d'ailleurs. Outre ce que j'ai déjà mentionné comme dysfonctionnements je trouve assez interpellant d'appeler arme démocratique le fait que convoquer un référendum sur un texte obsolète au moment où il est soumis au plébiscite afin d'obtenir une sanction à caractère très général sur une question extrêmement complexe avec un Premier Ministre monopolisant la télé publique pour faire passer sa thèse sans vraiment faire cas de celle des autres.

Modifié par Chronos
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Au détail près que les grecs ne peuvent voter que les allemands leurs donnent de l'argent.

Les allemands sont aussi un peuple. Ils sont aussi libres que tout un chacun. Et il n'est pas possible de leur imposer de donner de l'argent à un gouvernement qui annonce qu'il ne remboursera pas ses dettes.

C'est toujours facile de mettre en avant la démocratie quand il s'agit en rien de démocratie. Les grecs doivent de l'argent à tout le monde, qu'ils en assument les conséquences. Ça fait partie de la démocratie.

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Tsipras cherche le plébiscite au travers de ce référendum, si le non l'emporte, il aura la légitimité démocratique pour négocier le haircut (inévitable dans cette affaire) dont il a a besoin pour lisser ses réformes dans le temps, et si l’Europe refuse il pourra la faire passer pour l'assassin du peuple grec et de sa souveraineté .

Et si le oui l'emporte.....probablement qu'il démissionnera et on sera reparti pour un tour de négociations avec un nouveau gouvernement, on continuera à perdre du temps donc de l'argent, et pour sauver la face l’Europe sera contrainte de voter un autre plan d'aide donc plus d'argent.

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Tsipras cherche le plébiscite au travers de ce référendum, si le non l'emporte, il aura la légitimité démocratique pour négocier le haircut (inévitable dans cette affaire) dont il a a besoin pour lisser ses réformes dans le temps, et si l’Europe refuse il pourra la faire passer pour l'assassin du peuple grec et de sa souveraineté .

Et si le oui l'emporte.....probablement qu'il démissionnera et on sera reparti pour un tour de négociations avec un nouveau gouvernement, on continuera à perdre du temps donc de l'argent, et pour sauver la face l’Europe sera contrainte de voter un autre plan d'aide donc plus d'argent.

 

Oui.

 

La Troïka s'était d'ailleurs engagée fin 2012 auprès du gouvernement grec à initier la discussion de la restructuration de la dette dès que le solde primaire hors remboursement de dette de l'Etat grec serait repassé positif. Ce qui est arrivé en 2014, mais la Troïka a refusé de discuter de restructuration. Aujourd'hui Tsipras essaie clairement d'obtenir cette discussion en échange d'une large acceptation de la stratégie économique d'austérité, mais la réponse est "on verra quand vous aurez réalisé toutes les réformes futures". Quelle est la crédibilité d'un tel discours ?

 

Si la Troïka respectait son engagement de fin 2012, l'accord serait vite conclu avec le gouvernement Tsipras et la restructuration pourrait commencer d'être préparée. Restructuration qui soit dit en passant était déjà estimée inévitable en 2010 par le FMI - les compte-rendus des réunions l'ont montré - c'est-à-dire avant que la dette publique grecque ne soit rachetée aux banques par les contribuables européens avec une décote minime. La situation n'a pas changé depuis, à part qu'elle a empiré puisque la Grèce a connu une chute d'un quart de son PIB rendant la dette publique encore plus insoutenable, et bien entendu que les pertes par restructuration seront maintenant supportées par les contribuables européens et non les banques privées.

 

 

 

Si le Oui l'emporte, la démission du gouvernement actuel suivie de nouvelles élections est possible. Mais il est tout à fait envisageable que Syriza soit de nouveau porté au pouvoir, peut-être même avec une majorité à lui seul cette fois-ci.

 

Et quand bien même le Oui l'emporterait, Tsipras démissionnerait et serait remplacé par Nouvelle Démocratie... la dette n'en deviendrait pas plus soutenable pour autant. Le seul changement est qu'il serait possible de faire semblant de ne pas le remarquer un peu plus longtemps, tout en continuant la politique économique qui a si bien réussi à la Grèce ces cinq dernières années, d'où probable continuation de la récession et dette encore plus insoutenable.

 

 

 

Les Grecs choisiront. C'est leur pays ! Mais pour les contribuables des autres pays européens, le mieux serait clairement un vote Non, forçant il est permis de l'espérer les créanciers à entendre raison et à initier la restructuration de la dette... plutôt que de le faire plus tard, mais après avoir continué à payer et en restructurant davantage donc avec des pertes plus lourdes.

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Le journal conservateur allemand Die Welt - même tendance donc que le parti de la chancelière CDU - liste "les derniers amis d'Alexis Tsipras"

 

- Un Américain l'économiste Paul Krugman

- Un Allemand, un dirigeant des Verts

- Et puis trois Français :), dont un ancien conseiller économique de José-Manuel Barroso Philippe Legrain, et deux autres un peu plus connus, Michel Sapin et Marine Le Pen

 

Sapin est dans la liste car il a affirmé que les discussions devaient continuer plutôt que d'être suspendues jusqu'au référendum, aussi car il voulait examiner les propositions de la Grèce point par point plutôt que de les rejeter en bloc

 

Le Pen a décrit le référendum de dimanche comme un choix entre démocratie et totalitarisme de la Troïka.

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Les détournements d'argent sont dans la nature humaine mais ils ont atteints en Grèce une échelle structurelle, systémique, et ce depuis des décennies voir siècles (le pays est globalement oligarchique depuis toujours). Doit-on financer cela à nos frais jusqu'à la fin des temps ? Que veulent-ils à la fin ? L'Union et l'Euro ? C'est-à-dire intégrer un système normatif ce qui implique de s'y plier. Si oui, qu'ils s'y plient. S'ils ne veulent pas ma foi qu'ils en paient les conséquences.

 

En fait, les Européens ne se contentent pas de financer un système oligarchique. Ils entretiennent un système oligarchique qui se serait peut-être effondré de lui-même si la population avait pris conscience des dysfonctionnements de la société grecque et du décalage avec les autres pays européens. En ce sens, Tsipras s'avère bien loin de certaines thèses communistes qui condamnent l'action sociale et l'aide aux démunis parce que retardant d'autant la révolution et donc le démantèlement d'un système historique. En demandant au dealer une nouvelle dose d'endettement, le premier ministre grec semble au contraire refuser que le peuple puisse se retourner contre l'oligarchie historique. La dette, c'est l'opium du peuple ! Le vrai communisme, c'était tout de même autre chose.

 

 

Outre ce que j'ai déjà mentionné comme dysfonctionnements je trouve assez interpellant d'appeler arme démocratique le fait que convoquer un référendum sur un texte obsolète au moment où il est soumis au plébiscite afin d'obtenir une sanction à caractère très général sur une question extrêmement complexe avec un Premier Ministre monopolisant la télé publique pour faire passer sa thèse sans vraiment faire cas de celle des autres.

 

Le référendum à la grecque est assez novateur dans le sens où il demande à la population de choisir entre un uppercut dans le buffet ou un direct dans la gueule. On aurait pu imaginer, au milieu des années 2000, un référendum demandant à la population si elle désirait continuer à endetter le pays au détriment des générations futures. Dans ce cas précis, il y aurait alors eu une réelle responsabilisation de la population. Dans l'urgence actuelle, je ne crois même pas que le référendum puisse avoir cette vertue.

Modifié par Skw
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Le journal conservateur allemand Die Welt - même tendance donc que le parti de la chancelière CDU - liste "les derniers amis d'Alexis Tsipras"

 

- Un Américain l'économiste Paul Krugman

- Un Allemand, un dirigeant des Verts

- Et puis trois Français  :), dont un ancien conseiller économique de José-Manuel Barroso Philippe Legrain, et deux autres un peu plus connus, Michel Sapin et Marine Le Pen

 

Il ont oublié Hollande dont Sapin est un clone, et outre Krugman, un ou deux autres prix Nobel d'économie façon Stiglitz, Obama, plein de gens certainement terriblement à gauche, terriblement irresponsables...

 

Le dogmatisme de la droite allemande est en train de tuer l'Europe, et ils ne parviennent meme pas à seulement l'imaginer, ils n'entendent même pas les question ou les remarques qui leur sont adressées : c'est l'acouphène tout de suite. Je ne saurais pas vous dire à quel point j'en suis triste.

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Pourquoi voulez vous qu'il démissionne.

Dans son allocution il disait qu'il n'avait pas été élu pour ce que demande la Troika, et donc demandait au peuple quelle stratégie il devait adopter... A mes yeux, dans les deux cas il est gagnant (si il suit l'avis du peuple)

Modifié par rendbo
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Il ont oublié Hollande dont Sapin est un clone, et outre Krugman, un ou deux autres prix Nobel d'économie façon Stiglitz, Obama, plein de gens certainement terriblement à gauche, terriblement irresponsables...

 

Aux dernières nouvelles, Mélenchon ne serait l'ami de personne.

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Il ont oublié Hollande dont Sapin est un clone, et outre Krugman, un ou deux autres prix Nobel d'économie façon Stiglitz, Obama, plein de gens certainement terriblement à gauche, terriblement irresponsables...

 

Le dogmatisme de la droite allemande est en train de tuer l'Europe, et ils ne parviennent meme pas à seulement l'imaginer, ils n'entendent même pas les question ou les remarques qui leur sont adressées : c'est l'acouphène tout de suite. Je ne saurais pas vous dire à quel point j'en suis triste.

 

Il faut arrêter de croire que seule la droite allemande serait dur avec la Grèce. En faite à part la France, presque tous les autres pays de l'eurozone sont pour ne pas faire de concession, demandant à la Grèce de renoncer à des mesures qu'elle ne peut financer seul. La Slovaquie par exemple ne veut plus payer pour la Grèce alors que c'est le pays est plus pauvre que la Grèce. L'Espagne et le Portugal refusent de voir la Grèce, qui n'a pas mener de réformes importante, bénéficier d'un réaménagement de la dette alors qu'eux ont du se réformer dans la douleur.

 

Pour ma part je pense qu'il est crucial pour que la zone euro gagne en crédibilité que l'eurogroupe reste ferme envers la Grèce, quitte à l'éjecter.

Modifié par Dino
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