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Russie et dépendances.


Messages recommandés

à l’instant, Ciders a dit :

La peur d'une foule mécontente ? Un manque d'empathie ? Le mépris vis-à-vis de son peuple ? Ou alors il est en train de mourir quelque part et ils n'avaient pas de sosies disponibles (huhu) ?

Disons que dans tous les cas, le côté "proche du peuple" exhibé durant la campagne récente en prend un coup.

Surtout : ne pas être associé à cet échec.

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Il y a 2 heures, Alexis a dit :

Du nouveau concernant l'enquête sur l'attentat du Crocus à Moscou, de la part du conseiller du Ministère de l'Intérieur Vladimir Ovchinsky

Le conseiller du ministre russe de l'Intérieur, Vladimir Ovchinsky, a déclaré sur Channel One que les terroristes présents dans la salle de concert Crocus City Hall étaient contrôlés à l'aide de puces intégrées (...)

« Les substances psychotropes agissaient en combinaison, neuropsychologique c'est pareil... programmation ! Et peut-être qu’un examen le dira : les puces sont insérées ! — a partagé Ovchinsky.

Il a ajouté que derrière l'attaque terroriste à l'hôtel de ville de Crocus, il n'y avait pas « un groupe pseudo-ISIS » (l'organisation est interdite en Russie), mais les services de renseignement occidentaux, car eux seuls sont capables d'utiliser des puces pour contrôler les terroristes.

La logique d'Ovchinsky me semble effectivement imparable. Les puces de contrôle neuronal sont une technologie très avancée, donc qui d'autre que des SR occidentaux pourraient en disposer ? L'E.I. n'utilise pas une technologie si avancée, donc ça ne peut pas être eux

 

Ça débouche d'ailleurs sur une question assez troublante : qu'en est-il des puces 5G qui nous ont été implantées dans les vaccins contre le Covid ? Est-ce qu'elles pourraient servir à nous forcer à réaliser des attentats terroristes :huh: ?

A ce niveau de maitrise technologique, les Avenger sont derrière tout cela, et......oui c'est vraiment n'importe quoi.

Sur ce, bonsoir messieurs.

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6 hours ago, Alexis said:

Du nouveau concernant l'enquête sur l'attentat du Crocus à Moscou, de la part du conseiller du Ministère de l'Intérieur Vladimir Ovchinsky

 

c'est une blague poisson d'avril?

apres avec une population de degeneres, le message doit passer facilement avec les "gopnik".  et oui ce meme peuple qui a stopper Napoleon et Hitler :biggrin:

/flamesuit on je blague, mais un peu d'humour le 1er avril ne fait las de mal :biggrin:.  D'ailleurs sur cette video des DJ russes connus (quid Matisse et Sadko) qui tournent dans pleins de boites branchees a l'international de Miami a Barcelone, et ils font un peu d'humour (avec du maquillage) sur le stereotype Gopnik russe.

Modifié par Lordtemplar
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Lisez "Pensée et culture stratégiques russes" de Dimitri Minic. Ce genre de délires à propos d'armes "psychotroniques" capables de contrôler des gens à distance et que posséderait la CIA sont totalement banals dans les structures de l'état et de l'armée en Russie. Beaucoup y croient sincèrement. Ça permet de remettre les choses en perspective quand on tente d'évaluer la rationalité du comportement desdites personnes. 

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L'ISW du 30/03 :

"The Russian Orthodox Church Moscow Patriarchate (ROC MP), a Kremlin-controlled organization [...] approved an ideological and policy document tying several Kremlin ideological narratives together in an apparent effort to form a wider nationalist ideology around the war in Ukraine and Russia’s expansionist future. [...] an attempt to socialize desired Kremlin policies among Russians before their implementation or to test public reactions to policies that Kremlin officials are currently considering. Putin and Kremlin officials have gradually attempted to elaborate [...] offering a more coherent ideological framework for Russians.[3] The ROC MP released the document a week after the Crocus City Hall terrorist attack and roughly a month before the start of the Orthodox Easter Holy Week, and likely aims to seize on heightened anxieties following the terrorist attack and increased Russian Orthodoxy observance to garner support for its desired ultranationalist policies and ideological vision."

 

Après l'attentat, il semble bien qu'il y ait nécessité à fournir des explications. Après la manipulation des cerveaux par l'Ouest, les réponses spirituelles. Ils parlent quand même de guerre sainte. Je trouve que ça se pause là.

 

"The ROC MP asserted that Russia should aim to grow its population to 600 million people (a roughly 450 million increase) in the next 100 year [...] called on Russian popular culture to create a “cult of the family” in society and suggested various economic benefits the state should enact to encourage larger families [...] The Kremlin may choose not to fully align itself publicly with the ultranationalist ideology that the ROC MP has proposed at this time but will highly likely borrow from and leverage it to generate support for the war effort in Ukraine and any future acts of aggression against Russia’s neighbors and the West."

 

On dirait que ça donne des gages aux nationalistes, qui doivent effectivement assez mal vivre l'attentat + le conflit qui traine en Ukraine. C'est interessant, ça en dit long sur comment c'est échec est perçu et un sérieux coup de griffe à ce que veut montrer le régime de VP.

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Emmanuel Todd dénonçait l'« erreur de perception » concernant « la solidité de la Russie » :

Le 09/01/2024 à 15:17, Wallaby a dit :

https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782073041135-la-defaite-de-l-occident-emmanuel-todd/

Emmanuel Todd - La Défaite de l'Occident - Gallimard 11 janvier 2024 -

cliquer sur "extrait gratuit"

Chapitre 1 - La stabilité russe

La solidité de la Russie a été l’une des grandes surprises de la guerre. Elle n’aurait pas dû l’être ; il était facile de la prévoir et il sera facile de l’expliquer.

Pour montrer l’énormité d’une erreur de perception qui s’est étalée sur toutes les années Poutine, partons du titre d’une chronique parue dans Le Monde le 2 mars 2022, signée de Sylvie Kauffmann, éditorialiste du journal : « Le bilan de Poutine à la tête de la Russie est une longue descente aux enfers d’un pays dont il a fait un agresseur. »

Voilà comment le grand journal de référence français décrivait une période qui, après l’effondrement des années 1990, fut précisément celle de la sortie des enfers. Il ne s’agit pas ici de dénoncer, de s’indigner, d’accuser de mauvaise foi – les personnes qui pensent ainsi sont sincères –, mais de comprendre comment de telles absurdités ont pu être écrites alors qu’il était si facile de voir que la Russie allait beaucoup mieux.

Entre 2000 et 2017, phase centrale de la stabilisation poutinienne, le taux de décès par alcoolisme est tombé en Russie de 25,6 pour 100 000 habitants à 8,4, le taux de suicide de 39,1 à 13,8, le taux d’homicide de 28,2 à 6,2. Cela signifie, en chiffres bruts, que les décès par alcoolisme sont passés de 37 214 par an à 12 276, les suicides de 56 934 à 20 278 et les homicides de 41 090 à 9 048. Et c’est un pays qui a vécu cette évolution qu’on nous déclare pris dans « une longue descente aux enfers ».

Comme nous l’apprend David Teurtrie dans son ouvrage de 2021, la Russie a réussi, en l’espace de quelques années, non seulement à atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais à devenir l’un des plus importants exportateurs de produits agricoles au monde. Un splendide pied de nez à l’époque soviétique qui fut, comme on sait, marquée par l’échec de l’agriculture.

En 2012, la Russie produisait 37 millions de tonnes de blé, en 2022 80 millions. En 1980, au moment de l’arrivée au pouvoir de Reagan, la production de blé américaine s’élevait à 65 millions de tonnes. En 2022, elle n’était plus que de 47 millions.

Premier exportateur de centrales nucléaires.

« Concurrence véritable entre les Gafa et leurs équivalents locaux » (Teurtrie)

En avril 2015 était lancé le Système national des cartes de paiement (NSPK), « qui garantit le fonctionnement des cartes délivrées par des banques russes sur le territoire national même en cas de sanctions occidentales » (Teurtrie)

Les sanctions occidentales de 2014, si elles ont causé quelques difficultés à l’économie russe, ont aussi été pour elle une chance : elles l’ont obligée à trouver des substituts à ses importations et à se redéployer en interne. Dans un article d’avril 2023, l’économiste américain James Galbraith a estimé que les sanctions de 2022 ont eu le même effet.

Shlapentokh (1926-2015) était né soviétique, et juif, à Kiev. Il fut l’un des fondateurs de la sociologie empirique en langue russe à l’époque brejnévienne. Son Freedom, Repression, and Private Property in Russia a été publié en 2013 aux Cambridge University Press. Quand on l’a lu, il devient facile de définir le régime de Poutine, non comme l’exercice du pouvoir d’un monstre extraterrestre subjuguant un peuple passif et demeuré, mais comme un phénomène compréhensible, qui s’inscrit dans la continuité d’une histoire générale de la Russie.

Bien entendu, la Russie n’est pas devenue une démocratie libérale.

Le régime de Poutine est surtout remarquable par quelques traits qui, à eux seuls, signent une rupture radicale avec l’autoritarisme de type soviétique. D’abord, comme l’a rappelé James Galbraith, un attachement viscéral à l’économie de marché.

Attachement indéfectible de Poutine à la liberté de circulation. Avec lui, les Russes ont le droit de sortir de Russie et ils le conservent en temps de guerre. Où l’on retrouve l’une des caractéristiques de la démocratie libérale : une liberté totale de sortie.

Absence complète d’antisémitisme.

Ce qui distingue fondamentalement l’économie russe de l’économie américaine, c’est, parmi les personnes qui font des études supérieures, la proportion bien plus importante de celles qui choisissent de suivre des études d’ingénieur : vers 2020, 23,4 % contre 7,2 % aux États-Unis [Japon 18,5 %, Allemagne 24,2 %, France 14,1 %]. Malgré la disproportion des populations, la Russie parvient à former nettement plus d’ingénieurs que les États-Unis. Je suis conscient du caractère partiel de ce calcul, qui ne tient pas compte du fait que les États-Unis importent des ingénieurs.

La disparition de notre aptitude à concevoir la diversité du monde nous interdit une vision réaliste de la Russie. Il était évident que la Russie post-communiste allait conserver des traits communautaires malgré l’adoption de l’économie de marché ; l’acceptation, à des degrés divers, dans toutes les classes de la société – plus forte dans les milieux populaires, plus mitigée dans les classes moyennes –, d’une certaine forme d’autoritarisme et d’aspiration à l’homogénéité sociale.

Il subsiste en Russie suffisamment de valeurs communautaires – autoritaires et égalitaires – pour qu’y survive l’idéal d’une nation compacte et que réapparaisse une forme particulière de patriotisme.

Shlapentokh soulignait, quant à lui, que jamais les conditions de vie en Russie n’avaient été aussi bonnes, liberté comprise, que sous Poutine.

L’arrestation de Mikhaïl Khodorkovski en octobre 2003 fut l’occasion pour l’État et les oligarques de mettre les choses au point. Poutine leur laissa leur argent, et seulement leur argent. En vérité le mot « oligarque », qui inclut la notion de pouvoir (arkhè), ne décrit plus correctement la réalité russe. Il est amusant de constater que la chasse aux « oligarques » russes lancée en Occident depuis le début de l’invasion de l’Ukraine a généralisé outre-Atlantique la notion d’une Amérique vraiment oligarchique. Ses oligarques à elle peuvent, contrairement à leurs confrères russes, intervenir, et massivement on le verra, dans le système politique américain.

Mais la Russie a une faiblesse fondamentale, qui est sa basse fécondité, trait qu’elle partage à vrai dire avec l’ensemble du monde le plus développé.

La Russie est entrée dans une phase de contraction de sa population masculine potentiellement mobilisable. C’est la raison pour laquelle évoquer une Russie conquérante, capable d’envahir l’Europe après qu’elle aura abattu l’Ukraine, relève du fantasme ou de la propagande. La vérité est que la Russie, avec une population décroissante et une superficie de 17 millions de kilomètres carrés, loin de vouloir conquérir de nouveaux territoires, se demande surtout comment elle va continuer d’occuper ceux qu’elle possède déjà.

L’armée russe a choisi de faire une guerre lente pour économiser les hommes.

Les dirigeants russes sont lucides ; et préserver la souveraineté de leur pays est pour eux une exigence morale. Essayons de nous mettre à leur place. Ils savent que leur population va décliner. Qu’en déduisent-ils ? Non pas, comme le pensaient les Américains, que ce serait une folie d’attaquer, mais que, ce déclin ne devenant dangereux qu’à moyen et long terme, il faut agir au plus vite, parce que plus tard, il sera trop tard.

Mais nous savons aussi que les Russes n’ont pas l’éternité devant eux, et qu’ils devront obtenir, en cinq ans, une victoire définitive. Il leur faut donc abattre l’Ukraine et vaincre l’OTAN dans un délai limité, sans jamais leur permettre de gagner du temps, par des négociations, des trêves ou, pire, par un gel du conflit. Washington ne doit plus se faire d’illusions : c’est la victoire que veut Moscou, rien de moins.

En voici un beau spécimen, qui voit - dans une publication du 2e trimestre 2023 - en la Russie, un « État failli » :

https://www.cairn.info/revue-cites-2023-2-page-69.htm

Qui examine le régime russe tel qu’il est en place depuis que, en 2000, Poutine en est devenu le maître, est comme frappé par plusieurs réalités contradictoires. C’est à la fois un système de contrôle de plus en plus répressif à l’intérieur et qui s’est révélé capable d’imposer son ordre du jour par une politique agressive, mais c’est aussi, de manière chaque jour plus apparente, une sorte d’État failli. D’un côté, la Russie de Poutine dispose d’un appareil sécuritaire en mesure de faire taire, par l’emprisonnement ou parfois l’assassinat, tous les opposants et à l’extérieur de menacer ses voisins et, plus loin de ses frontières, de renforcer de nombreux régimes criminels. D’un autre côté, c’est un système profondément dysfonctionnel incapable de gérer ses hôpitaux et ses écoles, d’entretenir ses infrastructures et même, comme chacun l’a constaté avec la nouvelle invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, de mener avec succès des opérations militaires d’ampleur. C’est un régime qui a sacrifié son économie et appauvri ses citoyens et qui a laissé partir ailleurs ses capitaux et ses talents.

À propos d'appauvrissement de la population, voici ce qu'on pouvait lire chez l'Institut Montaigne : « la consommation a plutôt augmenté » et « un effondrement de l’économie paraît désormais peu probable ».

Le 21/03/2024 à 19:46, Wallaby a dit :

https://www.institutmontaigne.org/publications/scenarios-la-russie-une-puissance-crepusculaire

p.30

C’est notamment le cas des industries de l’information, où la carence d’apports technologiques de l’Occident a eu un effet très rapide ; ainsi que dans l'industrie électro-énergétique, en raison de sa dépendance à des turbines cruciales pour lesquelles la Russie manque de capacités internes. Dans le même ordre d’idée, l’industrie automobile russe est sinistrée : dans les villes comme dans les campagnes, ce sont des véhicules chinois qui se sont substitués aux véhicules d’origine occidentale, tandis que les ventes de véhicules russes se sont effondrées.

Pour l’avenir, la plupart des économistes estiment que c’est sur le « cœur du réacteur » c’est-à-dire les capacités d’extraction des hydrocarbures, que la carence d’investissements et d’apports technologiques venus de l’Ouest devrait lourdement handicaper l’économie russe. Selon cette analyse, les Chinois hésitent à ce stade à investir et ne disposeraient pas des technologies nécessaires pour la mise en exploitation de champs pétroliers d’accès plus difficile alors que les champs actuels commencent à s’épuiser. Sur ce tableau d’ensemble, se greffent un certain nombre de signaux qui eux aussi invitent à la sobriété quant à un avenir radieux – tel que décrit par Vladimir Poutine dans son discours sur l’état de la nation du 29 février 2024 25 (« la Russie, 4 e économie du monde ») – pour l’économie russe. Ainsi l’excédent du compte courant de la Russie a chuté de 10 % à 1 %, en raison de la baisse des revenus d’exportations et des dépenses massives liées à la guerre. La hausse des taux provoquée par l’inflation est pour l’instant compensée par une injection massive d’argent de l’État dans l’économie. Combien de temps cela peut-il durer ? Dans le même ordre d’idée, des disparités régionales se creusent, avec une croissance économique principalement observée dans les régions fortes en indus- tries militaires (l’Oural et la Russie centrale), qui connaissent des taux de croissance dépassant 10 % à 15 %.

p.31

À l'inverse, des baisses substantielles sont constatées dans le Nord-Ouest, avec des régions forestières (Carélie, Arkhangelsk, Komi) enregistrant des chutes de 15 %, et la région de Yamal subissant un déclin de 8 % 27 en raison de la baisse de l'extraction de gaz naturel.

S’agissant des comptes des ménages, il est remarquable que la consommation a plutôt augmenté – de manière contre-intuitive en période de guerre – contribuant ainsi dans une mesure non négligeable à la bonne tenue de l’économie.

p.34

En dépit des sanctions – et sans minimiser leur impact – un effondrement de l’économie paraît désormais peu probable.

On a assisté à une forte augmentation des échanges avec la Chine, qui ont atteint 190 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 30 %. Les échanges entre les deux pays ont atteint un niveau record en 2023 : ils se sont ainsi élevés à 240,1 milliards de dollars de biens et services selon les Douanes chinoises, en hausse de 26,3 % sur l’année précédente. La part du yuan dans les transactions commerciales extérieures de la Russie a considérablement augmenté, passant de 0,5 % à 16 % en un an 33 . On peut considérer qu’à terme, la logique actuelle pousse à une intégration grandissante des économies russe et chinoise, sur la base d’un échange de matières premières et d’hydrocarbures contre technologie et biens de consommation.

Sur le second point – les ressources minières – la production russe représente actuellement 14 % de la production mondiale de minerais. La Russie a depuis des années poursuivi une politique minière ambitieuse pour élargir ses sources de revenus, les diversifier et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Jouissant d’une forte intégration dans le marché mondial des métaux et minerais, elle dispose sur ce créneau d’un avantage stratégique rendant difficile l'adoption de sanctions contre l'ensemble de ce segment.

p.44

Un nombre notable des « nouveaux émigrés » ont rencontré des difficultés d'intégration sociale et professionnelle dans leurs pays d'accueil (par exemple : problèmes financiers dus au blocage des cartes bancaires russes et barrières linguistiques, étant donné que seulement 5 % des Russes maîtrisent couramment l'anglais). Beaucoup ont donc choisi de retourner en Russie. On rencontre maintenant dans les villes russes des ex-exilés de retour qui ont décidé de s'intégrer en dissimulant leurs véritables opinions.

p.51

Un effondrement du régime provoqué par les circonstances n’est pas probable dans les années qui viennent. (...) Les difficultés que peut rencontrer l’économie russe aujourd’hui n’ont rien à voir avec la sclérose de l’économie socialiste à la fin de la Russie soviétique. Quant aux engagements extérieurs – Ukraine mais aussi Afrique et Proche-Orient – ils devraient sans doute à la longue nuire à la viabilité du système, mais ils sont au contraire pour l’instant – et pour les années en venir – plutôt le moteur de son affirmation.

D’où aussi la différence à prendre en compte en matière idéologique : dans les années 1980, l’idéologie marxiste-léniniste n’était plus que l’ombre d’elle-même ; aujourd’hui, c’est l’inverse que l’on observe : depuis au moins sa réélection de 2012, Vladimir Poutine a insufflé un nouvel esprit à son pays, tentant entre autres de remilitariser la société russe, de soutenir les valeurs conservatrices, de ranimer la flamme de la Seconde Guerre mondiale ; il a enfin construit le narratif d’une Russie reconquérant ses droits historiques tout en se défendant face à un « Occident collectif » en déclin mais toujours menaçant.

p.52

Certes, il n’a sans doute convaincu qu’une partie du peuple russe, mais ce type de remobilisation idéologique finit par porter (là aussi divers témoignages le montrent), surtout s’agissant de la défense de la patrie contre l’Occident ; dans cet esprit, le Kremlin ne manque pas d’instrumentaliser l’atmosphère guerrière actuelle pour favoriser la remobilisation idéologique du pays.

Ajoutons cependant un correctif à ces observations – un correctif important certes : si le sort du régime russe actuel n’est pas menacé, la légitimité personnelle de Vladimir Poutine, non pas vis-à-vis de l’opinion russe mais vis-à-vis du système qu’il a créé, pourrait être engagée en cas de recul net de la Russie en Ukraine. La célèbre séance du Conseil national de sécurité russe diffusée le 23 février 2022 met en scène un autocrate prenant seul la décision d’entrer en guerre, face à des subordonnés plus obéissants que vraiment convaincus. En cas d'échec patent en Ukraine, l’aura du président vis-à-vis de ses principaux collègues ne pourrait pas sortir indemne (comme on l’a déjà noté, c’est une raison pour lui de préférer une « guerre perpétuelle » à une issue insa- tisfaisante du conflit).

Une transition vers un régime plus compatible avec l’Occident n’est pas non plus pour demain. L’une des spécificités du poutinisme réside dans son rapport aux technocrates, qu’il s’agisse des « libéraux systémiques » en charge de l’économie ou des « technocrates politiques », régulateurs des élections et responsables de la gestion politico-administrative du pays. Dans la situation actuelle, Sergueï Kirienko, le directeur-adjoint de l’administration présidentielle, peut être considéré comme le chef de file des « technocrates politiques ». Il a beaucoup contribué ces dernières années à la modernisation de la « verticale du pouvoir », avec la nomination de gouverneurs de province jeunes et compétents. Il semble en bons termes aussi bien avec les « siloviki » (les forces de renseignement et militaires), qu'avec les « libéraux systémiques ».

p.53

S'agissant de l’économie, Vladimir Poutine paraît convaincu que c’est la mauvaise gestion du pays qui a provoqué la chute aussi bien du tsarisme que du communisme. Malgré sa propre implication dans l’économie de l’ombre, il a accordé dès son arrivée au pouvoir un rôle important aux technocrates – aux libéraux systémiques – pour mettre de l’ordre dans l’économie ; cela a été l’œuvre, par exemple, de l’éternel cardinal gris « libéral » du pouvoir poutinien Alexeï Koudrine, ou aujourd’hui de la brillante gouverneure de la banque centrale, Elvira Nabiullina. C’est un technocrate – issu de la Direction des impôts du Ministère des Finances, Mikhail Mishustin – qui dirige le gouvernement. Même si lui-même, à par- tir de sa réélection en 2022, a cessé de s’intéresser à ces sujets, et si l’État a repris de plus en plus un rôle directeur dans la gestion de l’économie, il continue à tenir à ce stade au maintien de quelques grands équilibres économiques : par exemple, du fait de la guerre, les dépenses militaires sont passées à 6 % du budget de la Fédération 63 mais le déficit budgétaire reste faible.

Ceci posé, les équilibres internes au régime russe se sont déplacés, depuis un certain nombre d’années, en faveur des siloviki. Une source avertie nous a dit : « le président n’arbitre plus comme jadis entre les trois pôles que constituaient les siloviki, les libéraux systémiques et les oligarques ; son rôle se limite à arbitrer entre les siloviki car les deux autres piliers du système ne pèsent plus assez pour participer à la compétition entre pouvoirs ».

p.54

Les « technocrates économiques » – dont bien sûr la gouverneure de la Banque centrale Elvira Nabiullina – ont plutôt jusqu’ici consolidé leur position ; ils font d’ailleurs la preuve de leur compétence puisqu’ils ont réussi jusqu’ici à contrôler la surchauffe de l’économie mal- gré le dérèglement de ses paramètres (cf. infra : inflation, dépenses militaires, consommation en hausse, manque de main d’œuvre, etc.).

p.57

L’issue de la guerre ne peut-elle contrarier la domination des siloviki ? On pense bien sûr à une évolution du conflit défavorable à la Russie ; toutefois, dans cette hypothèse, le régime dispose d’un contrôle tel des médias qu’il sera en mesure de présenter un recul comme un succès, d’autant plus qu’une majorité de l’opinion serait soulagée d’un arrêt des combats (NB : ce qui pour autant n’exonérera pas la responsabilité personnelle du président Poutine vis-à-vis de son système). Inversement, on peut aussi envisager une victoire russe en Ukraine, qui alors ne manquerait pas d’avoir un effet de légitimation du pouvoir en place, comme ce fut le cas après l’annexion de la Crimée en 2014.

p.58

À ce stade, pour l’ensemble du clan au pouvoir, l’hostilité à l’Occident a un effet d’inhibition absolu sur tout mécontentement éventuel suscité par la trop grande puissance de la Chine. D’autre part, il serait très difficile désormais pour la Russie de se passer de l'accès au marché chinois et à l'électronique de défense chinoise.

 

À propos d'infrastructures délabrées, rappelons nous le propos de Nicolas Werth : « il suffit de voir le métro express qui relie les aéroports de Moscou au centre-ville, et de le comparer avec le RER B qui relie Roissy... » :

Le 17/02/2024 à 21:30, Wallaby a dit :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/russie-le-martyre-de-navalny-9087906 (17 février 2024)

Nicolas Werth, Directeur de recherche émérite au CNRS et président de la branche française de Memorial International :

33:21 Malheureusement, ces gens qui ont vu ce film [de Navalny "Un Palais pour Poutine"] ne sont pas pour autant devenus de véritables opposants parce qu'il y a la peur, il y a l'anesthésie par la propagande permanente, et puis aussi, je pense, la fierté redonnée par Poutine au peuple russe, enfin après l'humiliation de 1991, de la chute de l'Union Soviétique, l'humiliation des années 1990 où il y avait une pauvreté incroyable et puis ce Yeltsine qui titubait, et donc une fierté redonnée au peuple russe qui est quand même un ciment majeur de ce nationalisme : on nous respecte enfin, nous sommes forts et ça c'est quelque chose qui est absolument fondamentale et qui explique malgré tout que la majorité de la population soutient le régime et tant qu'on n'aura pas rompu ce contrat social fondamental qui lie Poutine à sa société, c'est à dire « Je vous assure une certaine prospérité économique, et vous me laissez faire tout ce que je veux en politique, tant que les sanctions occidentales n'auront pas eu leur effet pour briser un peu cette économie qui ne va pas si bien que ça mais qui ne va pas si mal que ça, il y aura toujours cet effet, et les Russes qui viennent maintenant en Occident, si vous voulez, ils ont l'impression qu'on a un Occident décadent, il suffit de comparer pour en donner un simple exemple, tous ces touristes russes qui viennent ou venaient en France, il suffit de voir le métro express qui relie les aéroports de Moscou au centre-ville, et de le comparer avec le RER B qui relie Roissy... Eh oui ! Et ils ont l'impression qu'au fond on a retrouvé notre fierté, la fierté d'un grand pays que le monde respecte.

Bref, c'est ce qui s'appelle "prendre ses désirs pour des réalités" (wishful thinking en anglais).

Modifié par Wallaby
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Il y a 1 heure, rendbo a dit :

l'effondrement prédit ou la solidité ? :biggrin:

Les deux! C'est un peu le chat de Schrödinger la Russie : c'est seulement quand on aura ouvert la boite (c'est à dire quand la guerre sera fini) qu'on saura si le chat est mort ou vivant  .

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Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

À propos d'infrastructures délabrées, rappelons nous le propos de Nicolas Werth : « il suffit de voir le métro express qui relie les aéroports de Moscou au centre-ville, et de le comparer avec le RER B qui relie Roissy... » :

C'est le principe de la vitrine. Ça a l'air alléchant quand tu regardes de loin, mais dès que tu rentres... et c'était déjà le cas à l'époque soviétique, comme c'est encore le cas en Corée du Nord. Sans parler de la distinction Moscou/métropoles régionales/le reste.

Vaut-il mieux avoir un métro express qui roule ou des toilettes dans les campagnes ?

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il y a 32 minutes, Ciders a dit :

Vaut-il mieux avoir un métro express qui roule ou des toilettes dans les campagnes ?

Qu'est ce qui fait que l'un serait exclusif de l'autre? La tiers-mondisation des pays européens et notamment de la France est frappante. Cela se manifeste par une dégradation lente des services publiques et des infrastructures. Si les russes compares leur situation actuelle avec les années 90 ils constatent une amélioration, nous le contraire. Disons que cela joue sans doute sur la volonté d'une partie de la population à faire des efforts pour "la gloire de la France".

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il y a 2 minutes, nemo a dit :

Qu'est ce qui fait que l'un serait exclusif de l'autre? La tiers-mondisation des pays européens et notamment de la France est frappante. Cela se manifeste par une dégradation lente des services publiques et des infrastructures. Si les russes compares leur situation actuelle avec les années 90 ils constatent une amélioration, nous le contraire. Disons que cela joue sans doute sur la volonté d'une partie de la population à faire des efforts pour "la gloire de la France".

Heureusement que ça évolue positivement en Russie au niveau des infras... vu que ça partait de pas grand chose. Mais là encore, ça n'évolue pas partout. Pas du tout même. Et non, derrière la riante Moscou, c'est pas la rose en province. Ce serait plutôt l'inverse, ne serait-ce que pour les transports (pour un pont de Crimée, combien d'axes en déshérence ?).

Et concrètement, si un peuple est prêt à se battre contre le monde parce qu'il a des bâtiments repeints et des lumières la nuit... ça craint sérieusement d'un point de vue mental.

Quant à la tiers-mondisation, c'est très exagéré. Même si oui, on a des politiciens stupides qui coupent les budgets et mettent le pognon là où il n'a rien à faire (école privée, SNU, projets à la con). De là à dire qu'on vire Centrafrique, bof. En revanche, le déclinisme français (spécialité depuis des siècles) aide magnifiquement les extrêmes à progresser. Et les Russes à nous diviser.

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il y a 16 minutes, Ciders a dit :

Heureusement que ça évolue positivement en Russie au niveau des infras... vu que ça partait de pas grand chose. Mais là encore, ça n'évolue pas partout. Pas du tout même. Et non, derrière la riante Moscou, c'est pas la rose en province. Ce serait plutôt l'inverse, ne serait-ce que pour les transports (pour un pont de Crimée, combien d'axes en déshérence ?).

Et concrètement, si un peuple est prêt à se battre contre le monde parce qu'il a des bâtiments repeints et des lumières la nuit... ça craint sérieusement d'un point de vue mental.

Quant à la tiers-mondisation, c'est très exagéré. Même si oui, on a des politiciens stupides qui coupent les budgets et mettent le pognon là où il n'a rien à faire (école privée, SNU, projets à la con). De là à dire qu'on vire Centrafrique, bof. En revanche, le déclinisme français (spécialité depuis des siècles) aide magnifiquement les extrêmes à progresser. Et les Russes à nous diviser.

Bon je n'insiste pas parce que c'est largement HS mais on est vraiment dans un malentendu radical vu qu'on ne parle pas du même endroit : le patriotisme et le nationalisme est toujours utilisé pour "éviter" la division (comprendre "faire taire la contestation"). On a déjà un tas de discours ou le simple fait de demander si nos choix de politique étrangère serait pas critiquable on est qualifier de traitre. Cela donne une idée de ce que devais être l'ambiance en 14! 

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1 hour ago, nemo said:

Qu'est ce qui fait que l'un serait exclusif de l'autre? La tiers-mondisation des pays européens et notamment de la France est frappante. Cela se manifeste par une dégradation lente des services publiques et des infrastructures. Si les russes compares leur situation actuelle avec les années 90 ils constatent une amélioration, nous le contraire. Disons que cela joue sans doute sur la volonté d'une partie de la population à faire des efforts pour "la gloire de la France".

Si la mise en oeuvre d'un joli métro express est un objectif stratégique, on a un plan ! Orly sera raccordé au centre de Paris avec le métro automatique de la ligne 14 pour les Jeux Olympiques. Et Roissy aura son "CDG Express" (https://cdgexpress.com/fr/) début 2027. Et concernant les infrastructures, on peut se réjouir de la qualité de nos autoroutes (qui restent un cran au dessus de ce qui se fait ailleurs en Europe, et sans comparaison aucune avec la Russie) et de nos aéroports par exemple.

J'arrête le HS de mon coté.

Modifié par Rivelo
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On pouvait trouver un indice suggérant que les Russes se voient sur une pente ascendante en termes d'infrastructure dans l'article de Benoît Vitkine sur Paris, le village de l'Oural :

Le 04/02/2024 à 09:55, olivier lsb a dit :

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/02/02/a-paris-dans-l-oural-la-guerre-entre-la-russie-et-l-ukraine-en-bruit-de-fond_6214363_4500055.html

Vera Fiodorova serait même plutôt reconnaissante à l’endroit du pouvoir car le gaz doit arriver bientôt. Fini les épuisantes corvées de bois de chauffage. Les tuyaux sont déjà posés sur le sol gelé devant le jardin où gambadent quelques moutons. Il manque seulement les ouvriers…

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Citation

Nadejda Ivanova fronce les sourcils. Elle préfère vanter les équipements reçus par son école – le bâtiment est vieillot, mais chaque salle a son rétroprojecteur et de la peinture fraîche sur les murs – ou la bonne tenue de ses élèves.

Oui voilà, comme d'habitude en somme. Un coup de peinture et en avant Sverdlovsk.

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il y a 24 minutes, Ciders a dit :

Oui voilà, comme d'habitude en somme. Un coup de peinture et en avant Sverdlovsk.

Potemkine n'est pas mort en fait ! Ceci dit, un Potemkine Français pour enjoliver certains quartiers et certaines infrastructures défigurés et jonchés d'ordures, et les rendre plus propres, pourquoi pas ?

Modifié par CANDIDE
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il y a 10 minutes, CANDIDE a dit :

Potemkine n'est pas mort en fait ! Ceci dit, un Potemkine Français pour enjoliver certains quartiers et certaines infrastructures défigurés et jonchés d'ordures, et les rendre plus propres, pourquoi pas ?

Ça existe déjà les peintures sur les HLM, on appelle ça la politique de la ville.

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Point ISW du 01/04 :

(...bon je vous passe les énièmes affirmations du SVR sur l'implication ukrainienne lors des attentats du Crocus City Hall...)

"Reuters reported on April 1 that Iran warned Russia about a possible “major terrorist operation” at an unspecified date prior to the Crocus City Hall attack, according to “three sources familiar with the matter.”[11] Kremlin Spokesperson Dmitry Peskov and Russian Presidential Representative for Afghanistan Zamir Kabulov denied the report that Iran warned Russia of a terrorist attack.[12] The Russian government will likely continue to deny any reports that the Kremlin received a warning of a potential terrorist attack before the Crocus City Hall attack to deflect blame from Russia’s law enforcement and intelligence failure and divert accusations towards Ukraine.

The Russian MFA announced on April 1 that it is working to remove the Taliban’s status as a designated terrorist organization in Russia and announced that Russia invited the Taliban to participate in the May 14-19 Russia-Islamic World Forum in Kazan, Tatarstan Republic.[13] The Kremlin’s hyper fixation on pinning the blame for the attack on Ukraine, as opposed to addressing very real and necessary terrorist threats, will likely continue to pose a security threat to Russia in the long term."

 

Le coup des talibans c'est bien joué je trouve. Assez logique pour lutter contre l'EI-K et s'acheter une image de marque auprès du monde musulman/orientale.

 

"Russian authorities are taking measures to further crackdown against migrant communities in Russia following the Crocus City Hall attack. [...] The MVD’s proposals to tighten the government's tracking of and control over migrants in Russia will also likely make it easier for authorities to target and coerce migrants into the Russian military as part of ongoing crypto-mobilization efforts, as such efforts will build out a database of personal information that makes migrant communities more immediately identifiable.[15] Kremlin newswire TASS also reported on April 1 that Russian authorities detained the tenth person allegedly complicit in the Crocus City Hall attack [...] Russian human rights project First Department reported on March 29 that Russian authorities launched “Operation Anti-Migrant,” a large-scale operation to identify and deport migrants, in St. Petersburg, and Russian authorities are likely increasing their searches on migrants in the wake of the Crocus City Hall attack.[...]

[...] sources close to the Russian presidential administration and government stated that Russian authorities are considering creating a new department to oversee interethnic and migration policy and that the department will be directly subordinated to the Russian president.[18] [...] Putin may scapegoat certain MVD personnel for Russia’s recent migration issues. A Russian insider source claimed on April 1 that Putin is expected to attend the MVD’s extended board meeting on April 2 which will summarize the MVD’s 2023 activities.[21] The insider source claimed that the meeting will include discussions of migration issues and that unspecified actors will “attack” the head of the MVD‘s Main Directorate for Migration Affairs, Valentina Kazakova, and her “curator” MVD Deputy Minister Alexander Gorovoy, likely due to their perceived inaction and inefficacy. The insider source claimed that the Kremlin will likely dismiss MVD leaders, including Internal Affairs Minister Vladimir Kolokoltsev, after Putin’s inauguration on May 7 and that the Kremlin offered the minister position to the head of the Economic Security Service of the Federal Security Service (FSB), Sergei Alpatov."

 

On a trouvé quelques coupables...

Modifié par Polybe
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