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Il y a 10 heures, rendbo a dit :

le parti au pouvoir était pas le RG, le fameux parti européen ? je crois que c'est le rapport de l'OCDE, très intéressant : https://pace.coe.int/fr/files/28920/html

Tout à fait, le Rêve Géorgien, toujours au pouvoir d'ailleurs et qui vient de faire voter la loi dite "russe".

Par ailleurs, le fondateur du Rêve Géorgien Bidzina Ivanichvili se lance dans des diatribes anti-Occident depuis quelques temps, la dernière lors du grand rassemblement du RG en faveur de la loi dite "russe", ce qui semble marquer un virage par rapport au côté "européen".

Ce parti est arrivé au pouvoir en 2012 avec un peu plus de 50 % des siéges  au parlement, promettant de l’Union européenne à tous les niveaux, ce qui tarde à arriver. Le créateur du RG en 2011, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, en est alors le chef puis devient premier ministre du pays .
RG est déjà soupçonné à cet époque d'achats de voix et Ivanichvili est condamné à 90 millions de $ d'amende pour violation de financement de parti politique.

Ivanichvili instaure à partir de 2013 une chasse aux sorcières brutale, menant l'ancien président Saakachvili (pas très net par ailleurs) en prison et l'arrestation de nombreux anciens ministres. Il se fait à cette occasion beaucoup d'ennemis, devient assez impopulaire et finit par se retirer de la vie politique. Il semble toutefois qu'il mène toujours en sous-main la politique de la Géorgie et sans doute le financement de l'activité du Rêve Géorgien.

Aux élections de 2016, les sondages donnent en tête le RG avec 32.7 % des voies, élection que le RG remporte avec 48 % des sièges (115 sièges à l'assemblée), perdant sa majorité absolue au parlement .
Les candidats arrivés en tête au premier tour sont élus s'ils obtiennent au moins 33 % des suffrages exprimés, ce qui favorise le premier parti (ici le RG) et peut alimenter sans doute la rancœur des perdants et des opposants de tous poils au vainqueur.

On note toujours une forte polarisation de la vie politique géorgienne avec de nombreuses manifestations et l'incapacité des autres partis politiques à former des coalitions un peu larges, ce qui facilite d'autant la vie du RG.

Aux élections de 2020, le Rêve Géorgien reste toujours le 1er parti de Géorgie. Il est donné pour 33 % des intentions de vote par sondage et remporte 48 % des sièges. Les observateurs externes indiquent que le vote s'est passé dans des conditions incertaines, alimentant de nombreux doutes sur la légitimité de l'élection du RG et les 48 % qu'il a remporté au parlement.

Aux futurs élections législatives d'octobre 2024, le RG est annoncé en assez mauvaise position par les sondages.

A mon sens, dans cette situation le RG voit une érosion progressive de son assise électorale et n'oublie sans doute pas que sa politique a pu être brutale contre ses adversaires politiques. Perdre le pouvoir est probablement vécu comme une option dangereuse, peut-être synonyme de vengeances politiques, de procès et d'emprisonnements.

L'adoption de la loi dite "russe" dans ce cadre est sans doute séduisante. Elle permettrait de disqualifier des opposants si les conditions d'applications sont assez "souples" pour cela.

Le Rêve Géorgien tient actuellement le manche de l'état, et même si l’idéal démocratique prend un coup dans les dents, il pourrait faire le ménage d'ici octobre 2024 pour rester au pouvoir....

Modifié par Benoitleg
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Il y a 16 heures, gustave a dit :

En fait je ne vois pas en quoi une loi sur la déclaration de financements étrangers importants est en soi critiquable. Il me semble que des pays démocratiques en ont de semblables non?

Oui, oui, parce que la loi Géorgienne va évidemment viser AUSSI la propagande russe, c'est ça? Bien sûr bien sûr. Et on est priés d'y croire. :rolleyes:

Ah ouais mais nan vous comprenez pas, les russes c'est pas des étrangers, c'est des voisins. Huhuhu. :happy:

Allez.

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Il y a 6 heures, Patrick a dit :

Oui, oui, parce que la loi Géorgienne va évidemment viser AUSSI la propagande russe, c'est ça? Bien sûr bien sûr. Et on est priés d'y croire. :rolleyes:

Ah ouais mais nan vous comprenez pas, les russes c'est pas des étrangers, c'est des voisins. Huhuhu. :happy:

Allez.

On est prié de ne rien croire, juste qu'affirmer que cette loi implique l'ingérence russe, ou qu'elle est en soi un déni de démocratie, est faux, et que s'opposer à son vote parce qu'elle pourrait être utilisée par un gouvernement qui veut se maintenir au pouvoir (comment? En l’occurrence il faudrait d'autres lois) est un peu léger pour en faire l'expression de l'impérialisme russe. Et ce que tu sembles nous prier de croire c'est que ne pas penser comme toi est synonyme d'allégeance à la Russie, non?

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il y a 24 minutes, gustave a dit :

On est prié de ne rien croire, juste qu'affirmer que cette loi implique l'ingérence russe, ou qu'elle est en soi un déni de démocratie, est faux, et que s'opposer à son vote parce qu'elle pourrait être utilisée par un gouvernement qui veut se maintenir au pouvoir (comment? En l’occurrence il faudrait d'autres lois) est un peu léger pour en faire l'expression de l'impérialisme russe. Et ce que tu sembles nous prier de croire c'est que ne pas penser comme toi est synonyme d'allégeance à la Russie, non?

Un début de réponse peu être ?

https://www.lefigaro.fr/international/loi-russe-adoptee-en-georgie-les-europeens-aux-cotes-de-la-rue-20240514

Au sein des Vingt-Sept, ce sont les pays Baltes, eux-mêmes anciennes républiques soviétiques, qui expriment le plus de solidarité à l’égard du peuple géorgien. Les ministres estonien, letton, lituanien et islandais des Affaires étrangères ont déclaré dans la foulée se rendre en Géorgie «pour exprimer (leurs) inquiétudes aux responsables politiques et rencontrer la société civile», estimant que le projet de loi «était incompatible avec l’orientation proeuropéenne du pays».

Plus tôt dans la journée, la Commission avait lourdement insisté sur les «graves conséquences» qu’aurait l’adoption de cette loi, faisant clairement savoir que cette législation constituerait un obstacle au processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE. Mais le projet de loi a poursuivi son chemin avec une efficacité brutale, parfois au sens propre, lorsque plusieurs bagarres ont éclaté au sein du Parlement géorgien. Ce texte a été décrit comme un outil «inspiré par le Kremlin» pour traquer les médias indépendants et les voix de l’opposition, dans un pays qui a longtemps oscillé entre la sphère d’influence russe et ses rêves européens. La loi doit désormais être transmise à la présidente, qui a dit vouloir y mettre son veto, mais le parti au pouvoir dispose d’assez de voix au Parlement pour passer outre.

Officiellement candidate à l’entrée dans l’Union européenne depuis décembre dernier, la Géorgie incarne la guerre d’influence que livre la Russie dans les anciens États membres de l’URSS. L’accession à l’UE est vue par tout un pan de la population comme étant le seul futur possible pour le pays, alors que le gouvernement géorgien semble aujourd’hui pencher du côté de Moscou.

Modifié par Titus K
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il y a 16 minutes, Titus K a dit :

Un début de réponse peu être ?

https://www.lefigaro.fr/international/loi-russe-adoptee-en-georgie-les-europeens-aux-cotes-de-la-rue-20240514

Au sein des Vingt-Sept, ce sont les pays Baltes, eux-mêmes anciennes républiques soviétiques, qui expriment le plus de solidarité à l’égard du peuple géorgien. Les ministres estonien, letton, lituanien et islandais des Affaires étrangères ont déclaré dans la foulée se rendre en Géorgie «pour exprimer (leurs) inquiétudes aux responsables politiques et rencontrer la société civile», estimant que le projet de loi «était incompatible avec l’orientation proeuropéenne du pays».

Plus tôt dans la journée, la Commission avait lourdement insisté sur les «graves conséquences» qu’aurait l’adoption de cette loi, faisant clairement savoir que cette législation constituerait un obstacle au processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE. Mais le projet de loi a poursuivi son chemin avec une efficacité brutale, parfois au sens propre, lorsque plusieurs bagarres ont éclaté au sein du Parlement géorgien. Ce texte a été décrit comme un outil «inspiré par le Kremlin» pour traquer les médias indépendants et les voix de l’opposition, dans un pays qui a longtemps oscillé entre la sphère d’influence russe et ses rêves européens. La loi doit désormais être transmise à la présidente, qui a dit vouloir y mettre son veto, mais le parti au pouvoir dispose d’assez de voix au Parlement pour passer outre.

Officiellement candidate à l’entrée dans l’Union européenne depuis décembre dernier, la Géorgie incarne la guerre d’influence que livre la Russie dans les anciens États membres de l’URSS. L’accession à l’UE est vue par tout un pan de la population comme étant le seul futur possible pour le pays, alors que le gouvernement géorgien semble aujourd’hui pencher du côté de Moscou.

Position politique, car je ne crois pas que la loi contrevienne en tant que telle à quelque législation européenne que ce soit. Mais encore une fois peut-être va-t-elle au-delà de ce que je crois (c'est à dire la seule identification d'organisations financées de façon importante par des pays étrangers, ce qui ne me choque pas du tout).

Modifié par gustave
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Il y a 4 heures, Ciders a dit :

On avisera vite quels sont les groupes ciblés par cette loi. Moi, j'ai une idée mais... à voir quoi.

Qui prends les paris avec moi ? :happy:

Ben cela va dépendre de l'orientation du gouvernement ça. Ils vont pas interférer contre des gens dont ils pensent que ce sont des alliés cela est évident. Mais je vois pas trop en quoi c'est différent de la norme chez nous. Mais comme dis Gustave après à voir si la loi contient plus que des mesures pour limiter l'interférence étrangére.

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Il y a 2 heures, Polybe a dit :

Faudra voir ce qu'il en ressort aux prochaines élections...le pays me parait vraiment très partagé !

C’est effectivement ce que rapportent beaucoup d’intervenants 

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-international/20240517-géorgie-à-gori-la-difficile-mobilisation-contre-la-loi-sur-les-influences-étrangères

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La loi comporte des amendements "secrets" introduits dans le dos de l'opposition : des amendes en cas de non-dénonciation des financements étrangers : la camisole est plus complète...

La Présidente vient d'apposer son véto.

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Il y a 3 heures, Polybe a dit :

Faudra voir ce qu'il en ressort aux prochaines élections...le pays me parait vraiment très partagé !

Le "pays" ? Cette loi ne vient pas du besoin d'une partie du peuple, mais d'une partie politique.

Je n'ai pas vu des manifestations qui défendaient cette loi. On semble être à 100% dans de l'influence politique qui cherchait par cette loi à faire de la contre-influence occidentale.

La corruption doit être facile et s'ils sont nombreux localement à parler de "loi russe" je pense que ce n'est pas sans raisons. Moscou pratique depuis longtemps la corruption de politiciens via des cadeaux, ceci jusqu'au sommet de l'état avec des prix avantageux sur le gaz, de bonnes affaires ici et là qui donnent un faux sentiment de "partenaire" avantageux alors qu'au fond, c'est pour créer une dépendance et obtenir un contrôle. C'est du même genre que le "recrutement" d'un ancien chancelier allemand, d'un ancien premier ministre français pour diriger une entreprise qui n'est privée que sur le papier, ça ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Car les financements de l'ombre sont très importants, les bons "copains", les bon partis qui aiment bien Poutine sont très souvent récompensés. Quand on a chez nous le RN qui cherche un prêt en Russie et qu'on voit sa dirigeante se rendre chez Poutine tel un chef de l'état avant l'heure pour ensuite dire aux français qu'ils ne pouvaient pas faire autrement à cause des banques françaises qui ne prêtent pas, faut pas prendre les gens pour des cons, ou alors ce sont eux qui ne comprennent pas que cette "aide" et ce soutien du Kremlin ce n'est pas un cadeau qui n'exige rien en retour.

En Géorgie je pense qu'on a une classe politique (plus la responsabilité est petite, plus la corruption est facile) largement arrosée par le Kremlin pour obtenir une influence qui lui est favorable. Je te donne 10 000€ pour que tu soutiens un rapprochement avec la Russie, pour que tu votes "non" à un texte prévoyant un rapprochement avec l'UE, ben c'est comme ça que "ça marche" dans ce genre de pays, la corruption la plus "simple", donnant-donnant. La présidente a mis un veto face à une classe politique sans doute corrompue par la Russie qui cherche à faire passer une loi pour contrer l'influence occidentale. C'est tellement visible qu'il y a une implication russe, qu'ils en viennent à parler d'une loi russe. Mais je sais par habitude qu'on aura toujours des gens pour dire que ce n'est pas vrai, que la Russie n'a rien à voir, un peu comme en Afrique quand on voit des dizaines de drapeaux russes dans les foules hostiles à la France, non mais c'est juste un hasard, une simple coïncidence....

 

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il y a 6 minutes, Pol a dit :

Le "pays" ? Cette loi ne vient pas du besoin d'une partie du peuple, mais d'une partie politique.

Je n'ai pas vu des manifestations qui défendaient cette loi. On semble être à 100% dans de l'influence politique qui cherchait par cette loi à faire de la contre-influence occidentale.

La corruption doit être facile et s'ils sont nombreux localement à parler de "loi russe" je pense que ce n'est pas sans raisons. Moscou pratique depuis longtemps la corruption de politiciens via des cadeaux, ceci jusqu'au sommet de l'état avec des prix avantageux sur le gaz, de bonnes affaires ici et là qui donnent un faux sentiment de "partenaire" avantageux alors qu'au fond, c'est pour créer une dépendance et obtenir un contrôle. C'est du même genre que le "recrutement" d'un ancien chancelier allemand, d'un ancien premier ministre français pour diriger une entreprise qui n'est privée que sur le papier, ça ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Car les financements de l'ombre sont très importants, les bons "copains", les bon partis qui aiment bien Poutine sont très souvent récompensés. Quand on a chez nous le RN qui cherche un prêt en Russie et qu'on voit sa dirigeante se rendre chez Poutine tel un chef de l'état avant l'heure pour ensuite dire aux français qu'ils ne pouvaient pas faire autrement à cause des banques françaises qui ne prêtent pas, faut pas prendre les gens pour des cons, ou alors ce sont eux qui ne comprennent pas que cette "aide" et ce soutien du Kremlin ce n'est pas un cadeau qui n'exige rien en retour.

En Géorgie je pense qu'on a une classe politique (plus la responsabilité est petite, plus la corruption est facile) largement arrosée par le Kremlin pour obtenir une influence qui lui est favorable. Je te donne 10 000€ pour que tu soutiens un rapprochement avec la Russie, pour que tu votes "non" à un texte prévoyant un rapprochement avec l'UE, ben c'est comme ça que "ça marche" dans ce genre de pays, la corruption la plus "simple", donnant-donnant. La présidente a mis un veto face à une classe politique sans doute corrompue par la Russie qui cherche à faire passer une loi pour contrer l'influence occidentale. C'est tellement visible qu'il y a une implication russe, qu'ils en viennent à parler d'une loi russe. Mais je sais par habitude qu'on aura toujours des gens pour dire que ce n'est pas vrai, que la Russie n'a rien à voir, un peu comme en Afrique quand on voit des dizaines de drapeaux russes dans les foules hostiles à la France, non mais c'est juste un hasard, une simple coïncidence....

 

Ah mais moi je suis bien d'accord ! ^^ Je fais juste l'effort de comprendre les éléments de langage de chacun pour ne pas être un autiste inaudible qui déblatère ses propres éléments de langage, fussent-ils vrais, dans le vide. Entendre et comprendre la vision de l'autre même artificielle, c'est aussi jouer avec les différents narratifs et les différentes réalités.

Sinon effectivement on peut s'offusquer et continuer à laisser les narratifs russes nous foutre dehors partout. Et s'étonner qu'une vision azérie trouve un écho dans le Pacifique. Ou russe dans des pays qui se sont pourtant fait agressés par le passé. De ce point de vu là, l'article de @gustaveest intéressant. Parce que la notion de maffia prorusse, ça commence à ressembler à un pattern avec la Moldavie/Transnistrie. Voir la Russie de VP tout court.

 

Maintenant je mesure mal la répartition des opinions en Géorgie. Là oui, j'ai du mal à trouver des sources qui me donnent cette information.

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"Nous n'accepterons jamais l'étiquette d'espions" : en Géorgie, de nombreuses ONG refusent d'envisager d'appliquer "la loi russe"

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/reportage-nous-n-accepterons-jamais-l-etiquette-d-espions-en-georgie-de-nombreuses-ong-refusent-d-envisager-d-appliquer-la-loi-russe_6547985.html

@gustave c'est peut-être dans cette définition que se trouve le fond du problème :

En cas d'adoption, la loi imposera à toute ONG ou média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère".

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/union-europeenne/video-georgie-une-bagarre-eclate-entre-des-deputes-lors-de-l-examen-de-la-loi-controverse-sur-l-influence-etrangere_6543653.html

Car déclaré que l'on reçoit 20% de son financement c'est une chose (qui en soit n'est pas si anormale) par contre être de ce fait considéré comme une organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère, cela en est une autre. Pense à toutes les ONG luttant contre la corruption ou les droits de l'homme elles pourraient, comme celles qui existaient en Russie, être obligées à terme de cesser leur activité.

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Et harcèlement violent organisé des opposants par le pouvoir :

Passages à tabac, appels anonymes, affiches d'insultes... En Géorgie, les figures de l'opposition victimes d'une vague d'intimidation violente

De nombreux militants, journalistes ou politiciens géorgiens dénoncent une répression concertée. Ils ont pour point commun de manifester leur opposition au controversé projet de loi sur "l'influence étrangère" porté par le gouvernement prorusse.

"C'était purement et simplement de la torture." David Katsarava a conscience d'être un miraculé. Cet homme de 42 ans au gabarit imposant est l'une des gueules cassées de la contestation en Géorgie contre le projet de loi du gouvernement sur "l'influence étrangère". Fortement inspiré d'une mesure russe, le texte menace d'entraver le fonctionnement de nombreuses associations et organisations. En pleine convalescence, l'homme a repris pour franceinfo le fil des événements qui ont failli lui coûter la vie, le 14 mai, alors qu'il participait à une manifestation dans la capitale, Tbilissi. Son cas est emblématique de la répression inédite visant les figures de l'opposition géorgienne.

Ce jour-là, dans un climat déjà tendu par des semaines de mobilisation dans ce petit pays du Caucase, le militant laisse éclater sa colère face aux forces spéciales, vêtues de noir et masquées. "A 40 kilomètres d'ici, il y a les troupes russes et un jour, nous devrons défendre le pays tous ensemble, vous et moi, s'écrie-t-il. Alors qu'est-ce que vous foutez à défendre une loi russe ?"

"Ils m'ont frappé au visage en m'insultant"

[...]

David Katsarava raconte avoir été passé à tabac à plusieurs reprises, sans autre forme de procès. "Quand ils m'ont emmené vers le fourgon, je me suis retourné et j'ai vu entre dix et quinze personnes qui me suivaient. Elles se sont mises en cercle et m'ont de nouveau frappé pendant plusieurs minutes." Une fois dans le véhicule, "trois ou quatre agents bien costauds m'ont frappé sur la tête et au visage, en m'insultant et en me reprochant d'aller sur la ligne de démarcation, et d'irriter les Russes."

Dans le fourgon, la lumière s'allume enfin. Les agents avisent leur chef après avoir constaté l'état du supplicié. Ils l'ont assez battu pour le défigurer, mais pas assez pour le tuer. "Je suis ensuite confié à une patrouille de police classique et je finis à la clinique Ingorokva, où je suis immédiatement opéré."

David Katsarava souffre d'une fracture de la mâchoire, d'un nez cassé et d'une insensibilité au visage. Il a toujours des difficultés pour marcher et voit mal d'un œil, encore injecté de sang. "Ces agents ont visé ma tête à dessein", déclare-t-il calmement. Il touche son pansement du bout des doigts et se frotte encore le poignet gauche pour dissiper le souvenir des menottes. "Ceux qui ont fait ça voulaient laisser des marques visibles, pour intimider ensuite la population opposée à la loi. Mais moi, je pense que cela produit l'effet inverse."

Après la diffusion des images de l'attaque sur les réseaux sociaux, le Défenseur des droits géorgien, Levan Ioseliani, a réagi, assurant qu'un représentant de l'institution s'était rendu à la clinique, mais sans pouvoir rencontrer le militant tabassé, "en raison de la sévérité des blessures" et de l'intervention chirurgicale en cours. Levan Ioseliani précise à franceinfo avoir "personnellement rencontré" deux autres figures majeures de l'opposition blessées au cours des manifestations, ainsi qu'une "trentaine de personnes blessées lors d'un rassemblement, alors qu'elles se trouvaient dans le centre de détention temporaire".

A ce jour, 93 manifestants ont dénoncé des faits inappropriés de la part de la police, dont 71 ont demandé l'ouverture d'une enquête. Mais la responsabilité d'aucun policier n'a encore été engagée, poursuit le Défenseur des droits, ce qui encourage "le sentiment d'impunité" au sein des forces de l'ordre. David Katsarava, de son côté, assure ne jamais avoir été contacté par l'institution, accusant le Défenseur des droits d'être aux abonnés absents depuis le début des manifestations.

Les "titouchkis" font le coup de poing

Ces violences ne se cantonnent pas aux manifestations. D'étranges groupes font également planer une menace dans les rues. Ces individus sont surnommés les "titouchkis". Un terme emprunté à la langue ukrainienne, apparu lors du soulèvement de la place Maïdan, en 2014. A l'époque, l'ancien président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch avait chargé Vadim Titouchko, un bagarreur notoire, de recruter des gros bras pour aller casser du manifestant.

[...]

 

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https://www.theparliamentmagazine.eu/news/article/for-euhopeful-georgians-this-years-most-decisive-election-is-in-october (2 avril 2024)

Les sondages actuels prédisent une victoire écrasante du parti au pouvoir, Rêve géorgien, dirigé par le Premier ministre Irakli Kobakhidze, qui a pris ses fonctions en février. Avec un seuil de 5 % pour entrer au parlement, la douzaine de petits partis qui s'opposent au gouvernement seront probablement exclus de la législature, ne laissant qu'un seul parti - le Mouvement national uni de centre-droit - s'opposer au Rêve géorgien de centre-gauche.

https://www.politico.eu/article/georgia-tbilisi-government-eu-georgian-dream-party/ (3 mai 2024)

Les résultats des sondages sont en effet accablants pour l'opposition potentielle. Les sondages nationaux les plus récents [ https://www.iri.org/wp-content/uploads/2022/04/IRI-Poll-Presentation-Georgia-March2022_Final.pdf ], datant de mars de cette année [2022], montrent qu'environ 31 % du public soutient le Rêve géorgien. C'est environ le double du nombre de personnes qui soutiennent n'importe quel autre parti.

Mais malgré leurs frustrations, de nombreux Géorgiens affirment qu'ils ne voient pas d'alternative claire au parti au pouvoir. Le plus grand bloc d'opposition du pays, le Mouvement national uni fondé par Saakashvili, s'est efforcé de prendre ses distances par rapport aux critiques formulées à l'encontre de son mandat, marqué par des allégations de favoritisme et de culte de la personnalité.

Un autre élément clé du succès du Rêve géorgien est qu'il ne se présente pas comme pro-russe et anti-UE. Il est passé maître dans l'art de l'ambiguïté stratégique.

Lorsqu'il s'agit du Kremlin, il accuse l'opposition d'être l'homme du danger et de risquer un conflit avec la Russie, en citant comme exemple classique l'ancien président Mikheil Saakashvili, qui a perdu une guerre contre la Russie en 2008.

Il affirme également qu'il soutient l'adhésion à l'UE, mais qu'il la veut à ses propres conditions, sans mettre l'accent sur les droits des LGBTQ+ et sans l'ingérence des médias étrangers et des groupes de défense des droits.

Ce message mixte a semblé fonctionner lors d'un rassemblement pro-gouvernemental en début de semaine. Davit, un homme de 43 ans, était venu en voiture de la ville de Gori. Nullement pro-Moscou, il avait épinglé sur sa poitrine la photo d'un parent tué lors de la guerre de 2008. "C'est mon héros", a-t-il déclaré. "Il est mort en combattant les Russes.

Dans une ambiance de carnaval, avec des vendeurs ambulants de pop-corn et de vuvuzelas pour ceux qui arrivent de tout le pays, Davit était prêt à donner aux dirigeants nationaux une audience équitable. "Nous ne savions pas vraiment de quoi il s'agissait", confie-t-il en criant par-dessus les hymnes patriotiques diffusés par le système de sonorisation à l'extérieur du parlement national. "Nous verrons bien, je suppose !".

M. Ivanichvili a été la vedette sur scène lors de l'événement. Il s'est insurgé contre la "propagande LGBT" et les ONG soutenues par l'Occident, qui représentent selon lui une "pseudo-élite nourrie par un pays étranger".

Toutefois, en dépit de son discours musclé, il a promis que "après avoir surmonté ces difficultés, avec une souveraineté et une dignité intactes, en 2030, la Géorgie rejoindra l'UE".

La foule a applaudi, sans tenir compte des avertissements de Bruxelles selon lesquels la loi sur les agents étrangers entraverait les chances que cela se produise un jour.

800px-Georgia2024pollingavg.svg.png

source : https://en.wikipedia.org/wiki/2024_Georgian_parliamentary_election

Les élections législatives sont prévues en Géorgie le 26 octobre 2024.

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