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[Afghanistan]


Messages recommandés

ça se discute mais sur le fond, notre présence s'explique par un but de stabilisation relative :

- un liban à feu et à sang

- un nouveau cycle de violences inter-étatiques ( alors même que des ADM sont maintenant en jeu ) n'est pas de notre intérêt

comme le souligne Tancréde, un certain statut-quo mondial et des relations appaisées sont à notre avantage

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e suis d'accord avec toi la dessus mais je ne suis pas sure que cela nous concernent

Ben la tache d'huile, sont directement concernés, rien que pour des intérêts visibles:

- la zone du canal de Suez, de la Mer Rouge et du Golfe Persique, soit une partie de nos lignes d'approvisionnements et d'exportations

- plusieurs pays où nous exportons significativement

- la plus grosse région productrice de pétrole

- un conflit ouvert entre juifs (et non plus israéliens dans la perception "de la rue") et musulmans (la guerre nie les nuances subtiles), avec joyeuses répercussions chez nous qui iront au-delà de la manifestation un peu houleuse

Un conflit israélo-libanais ouvert, encore plus dans le contexte actuel, offre des opportunités et peut embraser cette région où de nombreux intérêts et "passions" politiques se croisent et se frottent. Croire qu'il n'y aurait pas de répercussions chez nous, économiques ou politiques, c'est faire l'autruche.

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http://fr.news.yahoo.com/3/20091203/twl-afghanistan-usa-urss-224d7fb.html

L'avis d'un analyste militaire russe :

David contre Goliath, ou les combattants locaux contre la superpuissance étrangère: les similitudes entre la débâcle de l'Union soviétique en Afghanistan il y a vingt ans et les difficultés actuelles des Etats-Unis dans ce pays sont évidentes, mais elles ne doivent pas éclipser les éléments nouveaux qui pourraient faire la différence.

D'abord, le bilan humain: l'armée américaine a certes perdu plus de 850 hommes depuis l'invasion de l'Afghanistan fin 2001, mais cela n'a rien à voir avec les 14.500 soldats soviétiques qui ont perdu la vie entre 1979 et 1989.

Le contexte aussi était différent: en pleine Guerre froide, le gouvernement communiste du Kremlin affrontait des combattants musulmans afghans soutenus par les Etats-Unis, le Pakistan, l'Iran, la Chine et l'Arabie Saoudite. A la fin des années 1980, les moudjahidines recevaient aussi bien des mules de transport que des armes sophistiquées, dont les missiles sol-air Stinger qui jouèrent un rôle crucial dans la neutralisation de la puissance aérienne soviétique.

Aujourd'hui, l'OTAN et les Etats-Unis se battent contre une insurrection talibane largement locale et autofinancée, notamment par l'opium, qui n'est officiellement soutenue par aucun gouvernement.

Comme les moudjahidines dans les années 80, les talibans, fins connaisseurs de leurs montagnes, ont établi des sanctuaires au Pakistan voisin, mais cette fois ces régions tribales semi-autonomes ne sont pas à l'abri des attaques aériennes de l'ennemi. Et si la population s'insurge régulièrement contre la mort de civils dans des frappes américaines et de l'OTAN, elle est davantage épargnée que du temps des troupes soviétiques, qui parfois se livraient au vol, au pillage des marchés ou bombardaient sans discrimination, anéantissant des villages entiers.

Par ailleurs, la défaite de Moscou en Afghanistan a éclipsé ses quelques succès, parmi lesquels la mise en place d'un gouvernement central relativement stable et d'une armée de 300.000 hommes. Contre toute attente, le régime communiste afghan a survécu pendant un an et demi à celui de l'URSS, jusqu'à ce que la Russie post-soviétique lui coupe les vivres.

Le régime communiste de Kaboul était globalement brutal, corrompu et ne représentait qu'une minorité d'Afghans, mais il gouvernait une plus grande partie de l'Afghanistan que celui du président Hamid Karzaï aujourd'hui.

Après le milieu des années 1980, l'URSS a adopté une stratégie de sécurisation des villes et des routes les reliant, et renforcé le contrôle du gouvernement central, comme veulent le faire les Occidentaux aujourd'hui. Cette approche a permis la création d'îlots de stabilité dans lesquels le gouvernement a pu faire fonctionner des écoles, des hôpitaux, organiser la police et former des soldats. Les habitants de longue date de Kaboul affirment que la capitale était plus sûre sous l'occupation soviétique.

Pour ce qui est de mettre fin à la guerre, le plan présenté mardi par le président américain présente aussi des similitudes avec celui adopté par Mikhaïl Gorbatchev il y a 20 ans. Arrivé au Kremlin en 1985, le dernier président soviétique avait envoyé des renforts en Afghanistan, se donnant un an pour gagner la guerre ou accepter la défaite et se retirer. Finalement, les troupes soviétiques ont quitté le pays, mais il leur aura fallu quatre ans au lieu d'un pour ce faire, et 7.000 hommes ont encore péri dans l'intervalle.

Barack Obama a pour sa part annoncé le déploiement de 30.000 soldats supplémentaires, portant les effectifs américains à près de 100.000 hommes, tout en prévoyant le début du retrait pour l'été 2011.

Pavel Felgenhauer, analyste militaire indépendant à Moscou, se montre presque optimiste, du fait de l'avantage militaire des Occidentaux sur les talibans. "La situation est bien meilleure pour les Américains qu'elle ne l'était pour les Russes", estime-t-il, et c'est ce qui fait que, du moins théoriquement, "c'est gagnable".

Pour moi ces propos sont sans fondement, la situation n'a rien à voir et à moins de soutenir un dictateur du style Saddam Hussein en afghanistan le régime de Karzaï ne passera pas l'hiver si les américains partent.

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oui , mais l'analyse laisse entrevoir qu'un gouvernement soutenu à distance peut garder la main sur la destinée du pays..

une option qui reste à monter, à valider , et à soutenir puisqu'elle place les Afghans au centre de la stratégie ( ce n'a pas été le cas des 8 premières longues années)

content de voir que le concept de " date limite d'opération" soit clairement posé par Obama.

ce qui voudra dire que la France pliera bagages dans la foulée très certainement.une nouvelle importante pour notre déficit !!

si Karzaï pilote la reconquête , il le fera à çà manière et rien ne dit qu'il n'obtiendra pas de bons résultats.là bas rien n'est simple, rien n'est définitif.mais il faudra une poigne de fer pour tenir ce "pays" complexe.

@++

bye

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Alors ca c'est n'importe quoi !

1/ je pense pas que les Français reste si les USA quitte l'Afghanistan ( c'est un point de vue personnel )

2/ si on part il y aura de grosse économie sur le budget et donc çà pourra allèger le déficit de la France. ( voir l'état du déficit et des frais des pays sur l'Afghanistan )

donc , j'attends que tu développes le n'importe quoi ....que tu donnes une idée, un avis de ton coté.

@++

bye

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1

donc , j'attends que tu développes le n'importe quoi ....que tu donnes une idée, un avis de ton coté.

Je pense qu'il parle du lien que tu fais entre deficit et depenses en opex...ces dernières, sauf erreur, restent cantonnées dans le budget du mndef..même si ca déborde d'une manière ou une autre, il est abusif de lier le probleme du deficit budgetaire de l'état francais, à ses dépenses miitaires ou ses depenses en opex.

et trés franchement depuis le temps que le budget francais est déficitaire si le problème c'était les dépenses de l'armée...bref

Donc c'est un argument HS, pour le moins racoleur, pas sur que ce fut ton intention...à bannir, donc surtout ici  ;)

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"à bannir, donc surtout ici "

c'est bon a savoir, je ne pensais pas qu'il y a des points qu'ils étaient "interdit" d'aborder ici.

en tant que contribuable (quand même) , je pense qu'il s'agit d'un point important l'aspect des missions militaires à l'étranger ( surtout d'ailleurs celle ci )

mais bon ...puisque donner un avis devient difficile. je vais laisser filer comme on dit

bon week end à tous

@++

bye

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Slider, c'est à ne pas prendre au 1er degré mais avec 500 millions d'€, on peut juste construire un gratte-ciel de nos jours...

En tant que contribuable, il faut mieux s'intéresser au secteur parapublic qui alors que le nombres de fonctionnaires diminuer à embaucher encore plus...

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/12/04/04016-20091204ARTFIG00346-les-structures-parapubliques-a-la-diete-.php

Désolé, on part en HS mais on ne va tout de même faire comme pendant la guerre d'Indochine ou à la fin, c'est les USA qui payait les factures...

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"à bannir, donc surtout ici "

c'est bon a savoir, je ne pensais pas qu'il y a des points qu'ils étaient "interdit" d'aborder ici.

en tant que contribuable (quand même) , je pense qu'il s'agit d'un point important l'aspect des missions militaires à l'étranger ( surtout d'ailleurs celle ci )

mais bon ...puisque donner un avis devient difficile. je vais laisser filer comme on dit

bon week end à tous

@++

bye

Evidemment que c'était du second degré, alors si tu veux parler du poids des dépenses militaires dans la gestion du buget de l'état...soit, nul n t'empeche! créée un thread argumenté dessus, ca sera surement animé mais convivial, garantie topolienne assurée  ;)!

That's it, fin du HS.

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http://www.lefigaro.fr/international/2009/12/04/01003-20091204ARTFIG00011-mcchrystal-le-lyautey-americain-.php

McChrystal, l'anti-Rumsfeld

Image IPB

Général issu des Forces spéciales, diplômé de West Point et de Harvard, expert de la lutte contre-insurrectionnelle, Stanley McChrystal est désormais le chef de guerre opérationnelle plus important de l'Occident.

Ce qui frappe le plus lorsqu'on rencontre en tête à tête le général Stanley McChrystal dans son bureau de l'Otan à Kaboul, c'est sa simplicité, son absence totale d'arrogance. Le fait qu'il soit devenu, depuis le mois de juin dernier, le chef militaire opérationnel le plus important de l'Occident ne lui a pas monté à la tête. Loin de se mettre à assener un discours tout fait au correspondant de guerre du Figaro venu l'interviewer, le commandant en chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, inversant les rôles, commence l'entretien par poser une question à son interlocuteur : «Vous avez parcouru ce pays depuis plus de vingt ans, puis-je vous demander votre avis sur notre situation actuelle ?»

Cette modestie intellectuelle n'est pas une feinte destinée à amadouer un journaliste. Elle est au cœur du mode d'action de McChrystal : solliciter le plus d'avis autour de lui, recueillir le maximum de témoignages de terrain, avant de définir une ligne stratégique. Une méthode qui est aux antipodes de celle de son ancien patron au Pentagone, Donald Rumsfeld. Semblant détenir la vérité infuse, l'ancien secrétaire à la Défense n'écouta personne, pas même ses compatriotes diplomates du département d'État, lorsqu'il concocta son plan d'invasion de l'Irak. Alors général de brigade et directeur adjoint des opérations à l'état-major central de Washington, McChrystal fut aux premières loges pour assister aux conséquences catastrophiques de l'improvisation solitaire du seul ministre qui, en 2003, avait toute la confiance du président Bush.

Le second atout de McChrystal fut la liberté d'esprit que lui accorda Barack Obama lorsqu'il le libéra de sa fonction de patron du corps des forces spéciales américaines pour le promouvoir - en lui donnant sa quatrième étoile - à ce commandement opérationnel. Le président lui demanda de lui proposer, en toute indépendance, une nouvelle stratégie militaire pour l'Occident en Afghanistan. À la fin du mois d'août 2009, le rapport était prêt. L'important n'est plus de faire la chasse aux talibans dans les déserts et les montagnes, mais de reconquérir le pays utile, afin d'y protéger la population, «autant contre l'ennemi que contre le mal que nos armes peuvent lui infliger involontairement». Tenir le terrain reconquis doit incomber à la seule armée nationale afghane (ANA).

Toutes les cartes en main

Pour former l'ANA, pour accroître son efficacité sur le terrain, McChrystal a inventé le concept d'embedded partnering (« partenariat intégré»). Exemple donné par le général : «Une bonne opération, c'est quand deux sections de votre excellente Légion étrangère partent au combat avec deux sections de l'ANA. Les légionnaires vont apporter leur allant, leur professionnalisme, leur technologie, leur expérience, et les Afghans leur connaissance de la société et des guerres qui se sont déroulées dans le pays. Il se créera alors une synergie. Ensemble, ils seront plus forts.»

Toute sa carrière prépara McChrystal, 55 ans, à ce grand commandement. Un poste stratégique comparable, toutes choses égales par ailleurs, à celui qu'occupa jadis le général MacArthur dans le Pacifique ou le général Westmoreland au Vietnam. Car, maintenant que le président Obama lui a donné les renforts qu'il réclamait, McChrystal - qui a réussi par ailleurs à nouer une relation de confiance avec le général Kayani, chef de l'armée pakistanaise - a toutes les cartes en main pour retourner la situation militaire en faveur de l'Otan.

Né dans une famille de militaires (son père, Herbert, fut général de corps d'armée), Stanley McChrystal fit toute sa carrière dans les forces spéciales. Il compléta son profil de guerrier d'élite par une formation en relations internationales à l'Université de Harvard. Lecteur attentif des stratèges français de la guerre contre-insurrectionnelle (Lyautey, Galula, Trinquier), McChrystal n'est pas un nouveau venu dans ce domaine. De novembre 2001 à juillet 2002, il dirige l'état-major du corps expéditionnaire américain en Afghanistan. Patron des forces spéciales de septembre 2003 à juin 2009, il passe son temps en Irak, où son principal succès est, en juin 2006, la mort du terroriste jordanien Zarqawi, chef d'al-Qaida en Mésopotamie. Il joue un rôle prépondérant dans le succès du surge («montée en puissance») de 2007, où les Américains parviennent à faire baisser le niveau de violence en Irak en obtenant, à coups de dollars, la coopération des principales tribus sunnites de l'ouest du pays.

Lorsqu'il visite un village ou une vallée afghane, le général ne porte jamais de gilet pare-éclats. «Nous devons nous rapprocher de la population en nous débarrassant de tous ces blindages, en évitant de nous bunkériser», explique-t-il de sa voix douce. «Car c'est la population elle-même, et pas nos camps retranchés, qui nous donnera à l'avenir le plus de sécurité !»

McChrystal deviendra-t-il un nouveau Lyautey ? Jeudi, il a demandé qu'on attende un an avant de juger le bien-fondé de sa nouvelle stratégie…

http://www.lefigaro.fr/international/2009/09/29/01003-20090929ARTFIG00017-mcchrystal-comment-nous-allons-gagner-en-afghanistan-.php

McChrystal : «Comment nous

allons gagner en Afghanistan»

INTERVIEW EXCLUSIVE - Le général Stanley McChrystal, commandant en chef américain en Afghanistan, explique que c'est en protégeant la population afghane que sera gagnée la guerre contre les talibans.

LE FIGARO. - Les Occidentaux ont désormais plus de 100 000 soldats en Afghanistan. Pouvons-nous gagner cette guerre ?

GénéralMcCHRYSTAL. - Oui, nous le pouvons.

Comment ?

C'est le peuple afghan qui décidera qui gagnera cette guerre. L'État afghan et l'armée afghane sont les forces qui, en fin de compte, emporteront la décision. Nous, les Occidentaux, nous devons être leurs loyaux partenaires. Nous pouvons gagner car les talibans et les autres groupes d'insurgés ne constituent pas une force politique irrésistible. Ils ne sont que le résultat de la faiblesse de l'État afghan. À nous de convaincre la population de ne pas soutenir l'insurrection.

Vous avez demandé des renforts. L'ambassadeur russe à Kaboul, Zamir Kaboulov, dit que lorsque les Soviétiques avaient «5 000 hommes, pas de problème ; 140 000 hommes, beaucoup de problèmes». Y a-t-il une loi mathématique Kaboulov en Afghanistan?

Je connais personnellement Zamir, c'est l'un des hommes qui connaissent le mieux l'Afghanistan, pour avoir passé 17 années ici. Il m'a livré ses réflexions, qui m'ont été très utiles. Je ne pense pas que sa loi s'applique à la situation actuelle. L'Armée rouge était considérée comme une force d'occupation, cherchant à transformer brutalement la société afghane. Quand le roi Amanullah a essayé de moderniser le pays pendant les années 1920, il s'est heurté à une révolution en 1929. Les Soviétiques étant vus comme un corps étranger, ils ont cimenté contre eux toutes les tribus afghanes. Je ne crois pas que la population afghane nous perçoive comme elle considérait les Soviétiques.

Vous parlez d'afghaniser la guerre. Ce sont les Russes qui avaient inventé le concept d'«afghanisation de la guerre». Qu'est-ce qui vous différencie d'eux ?

En réalité les Soviétiques et l'armée afghane qu'ils avaient formée ont été rejetés par la population comme illégitimes. Ils ont provoqué un soulèvement en masse contre eux. Nous, c'est différent : nous devons faire en sorte que les forces de sécurité afghanes deviennent responsables de cette guerre. C'est à elles de la gagner ou de la perdre ; notre responsabilité est de leur donner les meilleures chances de gagner.

Vous avez remis au Pentagone votre rapport stratégique et votre mémorandum sur les effectifs. Quelles réponses avez-vous reçues de Washington ?

Je me trouve dans la meilleure situation possible : on m'a donné toute liberté pour m'exprimer. Lorsqu'il m'a été demandé d'indiquer le nombre souhaitable de soldats en Afghanistan, on m'a explicitement exonéré de toute contrainte de politique intérieure américaine. Ces deux rapports vont maintenant faire l'objet d'un débat politique, qui prendra en compte des dimensions stratégiques plus larges. Quelles que soient les décisions qui seront prises au niveau politique, nous les exécuterons.

Vous avez dit que cette guerre était depuis 2001 comme un empilement de huit guerres successives, sans qu'aucun enseignement n'ait été tiré. Que préconisez-vous ?

Notre premier devoir, c'est l'humilité. La situation afghane est excessivement complexe : nous avons tous encore beaucoup à apprendre. Nos officiers doivent progresser dans la connaissance des langues et des moeurs de ce pays. Nous devons nous rapprocher de la population en nous débarrassant de tous ces blindages et autres gilets pare-éclats. Nos hommes doivent mieux connaître l'histoire et la culture afghanes, afin de mieux agir de concert avec leurs camarades afghans.

Les armées occidentales ne se sont-elles pas trop «bunkérisées», se coupant de la population afghane ?

Il y a la responsabilité normale de nos hommes politiques et de nos généraux de protéger la vie de leurs soldats. Mais il y a aussi l'obligation de remplir la mission. En sortant davantage, en allant à la rencontre de la population afghane, nous assurerons à long terme une protection plus efficace de nos hommes. En fait, c'est la population elle-même, et non pas nos camps retranchés, qui nous donnera à l'avenir le plus de sécurité.

Comment caractérisez-vous cette insurrection ?

C'est une confédération d'insurrections, avec des buts politiques différents. Il y a les talibans historiques, le groupe Haqqani, le Hezb Islami de Gulbuddin Hekmatyar et d'autres groupuscules épars. Leur seul ciment, c'est leur haine du gouvernement en place. Les talibans ne sont pas aimés dans la population. Ils n'ont pas de programme politique crédible et pas de leader charismatique ; leur seul terreau, c'est la frustration d'une partie de la jeunesse, au chômage.

N'y a-t-il pas une erreur stratégique à confondre la lutte contre le terrorisme islamiste international et une insurrection nationaliste ?

Vous avez raison : il y a ici des éléments de groupes terroristes transnationaux comme al-Qaida et des groupes authentiquement locaux comme les talibans. Ils sont distincts, mais ils entretiennent des liens entre eux. La stabilité du Pakistan et de l'Afghanistan est cruciale pour le monde entier. Et tous ces groupes islamistes la menacent, qu'ils soient locaux ou transnationaux.

Pourriez-vous résumer votre nouvelle stratégie ?

Revenons aux leçons données par les Français Lyautey et Galula en matière de contre-insurrection ! Notre affaire, ce n'est pas de tuer le maximum de talibans, mais de protéger la population. Il faut qu'elle réalise que notre seule préoccupation est de la protéger. Autant contre l'ennemi que contre le mal que nos armes peuvent lui infliger involontairement. Sur le terrain, nos forces doivent montrer plus de respect envers la population. Notre principal effort militaire doit être le développement des forces de sécurité afghanes. Il faut accroître les effectifs de la police et de l'armée (ANA) et améliorer leur professionnalisme, leurs équipements et leur entraînement. Changement significatif, la manière que nous proposons pour y arriver, c'est de faire ce que j'appelle du embedded partnering (partenariat intégré). Rassembler les unités. Votre célèbre Légion étrangère ne doit pas aller seule au combat. Une bonne opération, c'est quand deux sections de légionnaires partent au combat avec deux sections de l'ANA. Les légionnaires vont apporter leur professionnalisme, leur technologie, leur expérience, leur allant et les Afghans leur connaissance de la société et des guerres qui se sont déroulées dans ce pays. Il se créera alors une synergie. Ensemble, ils seront plus forts. Le dernier volet de ma stratégie, c'est de définir des priorités. On ne peut pas prétendre contrôler la totalité du territoire en même temps. Tous les districts ne requièrent pas le même degré de sécurité, au même moment. On doit sélectionner les régions les plus densément peuplées, leur apporter la sécurité, afin que le développement et la gouvernance aient de réelles chances. Nous ne pouvons plus nous permettre de conquérir un territoire par une opération éclair et puis nous en aller. Car les talibans arriveraient juste après pour punir les habitants ayant travaillé avec nous. Lorsque nous attaquons, nous devons rester, jusqu'à ce que les forces afghanes et la gouvernance soient assez fortes pour faire échec aux insurgés.

Bénéficient-ils toujours du sanctuaire pakistanais ?

Oui. À partir du moment où vous avez une frontière aussi longue, montagneuse et difficile que la ligne Durand, il est impossible de la rendre étanche. Des deux côtés, vous avez les mêmes tribus pachtounes. Les gens circulent de tout temps des deux côtés de cette ligne. Comme dans beaucoup d'exemples historiques d'insurrection, celle-là a la possibilité de se réfugier de l'autre côté d'une frontière internationale.

Quelles sont vos relations avec le général Kayani, patron de l'armée pakistanaise ?

Excellentes. On se voit très souvent en tête-à-tête. C'est un soldat expérimenté et nous comparons nos expériences de chaque côté de la frontière. Kayani a élaboré une véritable stratégie. Pour réussir sa contre-insurrection dans les Zones tribales, il a compris l'importance d'informer la population pakistanaise. Dans les guerres modernes, il est devenu vital que les buts de votre action et la façon dont vous la menez soient bien compris par la nation que vous servez.

Avons-nous fait des progrès sur le terrain, où, quand et comment ?

Le terrain important que nous devons sécuriser, ce sont les gens. Ce que nous avons fait au cours des derniers mois, c'est notre percée tout le long de la rivière Helmand, une zone où les talibans jouissaient d'une forte influence. Nous y sommes allés avec l'armée afghane. Et cette fois la population sait qu'on ne l'abandonnera pas.

Vous avez 3 000 Français sous vos ordres. En tant que général en chef, quel jugement portez-vous sur l'armée française ?

Je suis un grand admirateur de l'armée française, dont j'ai étudié le travail contre-insurrectionnel en Indochine et en Algérie. J'ai rendu visite à deux bataillons français. Ce sont des soldats hautement professionnels et dédiés à leur mission. Les officiers français et moi partageons exactement les mêmes idées quant aux tactiques de contre-insurrection. On repère un groupe de dix insurgés loin dans la montagne : si onarrive à en tuer deux, on risque de se retrouver avec un groupe de vingt, car six cousins de chacun des tués auront décidé de prendre les armes pour les venger. La bonne stratégie consiste à isoler les insurgés de la population, et l'insurrection s'éteindra d'elle-même.

Avez-vous un message pour le peuple français ?

Ce n'est pas une guerre pour conquérir un territoire, pour s'enrichir ou nous protéger au sens le plus immédiat : nous nous prémunissons contre al-Qaida par mille autres moyens. En fait, c'est une guerre dédiée à un peuple qui a besoin d'aide. Je suis fier d'en être. Et je crois que la France aussi.

Le général McChrystal, un expert de la lutte contre-insurrectionnelle

Commandant en chef des forces américaines et de l'Otan (Isaf) en Afghanistan depuis juin 2009, le général d'armée Stanley McChrystal, 55 ans, n'est pas un nouveau venu dans le domaine de la guerre contre-insurrectionnelle. En 2002, il fut le chef d'état-major du corps expéditionnaire américain en Afghanistan ; et de 2003 à 2008, il commanda le corps des forces spéciales des États-Unis. Situé en plein cœur de Kaboul, protégé des attentats suicides par d'énormes chicanes en béton, son quartier général est une tour de Babel de 2 300 hommes, où l'on croise des officiers d'une quarantaine de nationalités. Le responsable des plans et de la stratégie est un général de brigade français, issu du génie parachutiste.

Chaleureux, souriant, précis dans son propos, le général McChrystal est tout le contraire d'un commandant en chef arrogant.

****

Note: sur la plupart des photos en grand uniforme, Mc Christal porte un insigne de para français:

Image IPB

Insigne para France:

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:iApRK80RN8oi-M:http://www.rap35.terre.defense.gouv.fr/images/symbole_brevet%2520para.jpg

US:

Image IPB

Allemagne:

Image IPB

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Ben la notre est plus classe.... =)

En tout cas il s'est mis dans la poche le journaliste francais, avec un discours      limite "politiquement correct" c'est pas le premier : "gagner les coeurs pour gagner la guerre..etc", ca mange pas de pain..

Je le trouve un peu sommaire sur la question du sanctuaire pakistanais, une clef de voute du conflit, et sa description de ses relations avec le CEM paki toute diplomatique.

C'est les résulats sur le terrain qui jugeront!

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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/12/04/002-afghanistan-otan-renforts.shtml

Vendredi, à Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a assuré qu'il y aurait des renforts pour l'Afghanistan. Les pays alliés des États-Unis prévoient envoyer au moins 7000 soldats supplémentaires, « et il y en aura d'autres », a précisé M. Rasmussen.

Le secrétaire général de l'OTAN a fait cette annonce après une réunion des 28 ministres des Affaires étrangères de l'organisation et leurs 15 partenaires de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan. « Au moins 25 pays enverront davantage de forces en 2010 », a déclaré Anders Fogh Rasmussen.

Ces troupes viendront donc s'ajouter aux 30 000 militaires annoncés mardi par le président américain, Barack Obama. Ainsi, l'OTAN disposera « d'au moins 37 000 soldats de plus en 2010 que cette année », a ajouté le secrétaire général.

Des nations traduisent leurs paroles en acte.

— Anders Fogh Rasmussen

Un long combat

Le secrétaire général de l'OTAN a toutefois prévenu ses membres et alliés: ils doivent se préparer à un long combat en Afghanistan, réitérant la nécessité d'un plus grand nombre de troupes et de ressources pour vaincre les talibans.

« Bien sûr, il n'y a pas de remède miracle, pas de potion magique. Cela prendra encore du temps, des efforts et de la patience pour parvenir à notre objectif commun", a-t-il déclaré.

La France et l'Allemagne pourraient de leur côté décider d'envoyer des instructeurs et des personnels civils plutôt que des soldats. Ces deux pays attendent la tenue de la conférence sur l'Afghanistan, qui se tiendra à Londres, le 28 janvier, pour faire des annonces quant à l'envoi de nouvelles troupes.

Envoyée à Bruxelles pour défendre le nouveau plan Obama, la secrétaire américaine d'État, Hillary Clinton, s'est montrée confiante dans le soutien des alliés. Elle a toutefois a reconnu que le moment n'était peut être pas encore venu pour certains d'entre eux de faire des annonces.

Elle a ajouté que Washington recherchait non seulement un appui militaire, mais aussi civil pour reconstruire le pays et former les forces de sécurité afghane,

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a quant à lui appelé les pays de l'OTAN à faire un « maximum » d'efforts pour renforcer leur présence militaire et civil en Afghanistan. « En ce moment critique », les alliés de l'OTAN « doivent se demander s'ils font au maximum de leurs possibilités dans les domaines militaire et civil », a déclaré M. Miliband.

Pas de changement annoncé au Canada

Le ministre des Affaires étrangères canadien, Lawrence Cannon, a affirmé qu'il n'y avait « aucune pression indue » pour l'envoi de troupes canadiennes supplémentaires.

Il a répété que les autres pays admiraient le sacrifice canadien dans le sud de l'Afghanistan, tout en rappelant comment le Canada compte se retirer du pays en 2011.

Rappelons que le plan de retrait canadien prévoit une importante composante de développement. Des formateurs militaires et des policiers canadiens resteront en Afghanistan pour former des forces de sécurité au-delà de 2011.

Le Canada est un des deux membres de l'OTAN ayant déjà annoncé son retrait de l'Afghanistan. Les Pays-Bas ont quant à eux annoncé leur retrait en 2010. Anders Fogh Rasmussen a d'ailleurs déclaré qu'il serait très important que les Pays-Bas poursuivent leur implication dans la mission, sans toutefois préciser sous quelle forme.

Présentement sur le terrain

Actuellement, les États-Unis ont 71 000 soldats en Afghanistan, tandis que les membres de l'OTAN et autres alliés y comptent collectivement 38 000 hommes. Avec l'annonce du président Obama (30 000) et celle de l'OTAN (7000), le nombre de soldats étrangers s'élèverait à 146 000.

L'armée afghane compte pour sa part environ 94 000 soldats, et entend faire passer ce chiffre à plus de 140 000. La police afghane comprend environ 93 000 hommes.

Selon les estimations, il y aurait 25 000 insurgés talibans.

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Interview intéressante de MacChrystal .

On s'aperçoit qu'il a rapidement su mettre le journaliste dans sa poche, ce n'est pas négligeable mais il y a d'autres choses qui ressortent de cette interview qui sont à l'honneur de certains sur ce forum .

Notamment la notion "on est pas là pour tuer, mais pour isoler" , ou la notion (déjà appliquée à une certaine échelle) " inculquer la culture Afghane aux soldats " , je parle du voile et de la barbe . Ca me semble une bonne base, dispenser des cours pour connaître quelque phrase et un peu le peuple Afghan serait aussi intéressant, et il me semble que c'est déjà fait dans certains pays ?

Mais le plus intéressant, qui n'est d'ailleurs pas vraiment neuf, c'est de rendre le pays viable économiquement, et de marcher en "zone verte" , on conquiert, on sécurise, on développe enfin on viabilise . Ca c'est une stratégie sur le moyen terme et ça traduit donc une longue présence, car ce n'est pas en un an que tout changera . Néanmoins c'est alléchant sur deux axes . Tirer la population du chômage, lui donner une activité la reliant directement à la stabilité de l'état et lui offrant un niveau de vie meilleur, et donc une meilleure acceptation du principe d'état "Centralisé" si j'ose dire . Le second axe est la plus grande facilité qui sera donnée aux troupes Occidentale de réguler la culture du pavot . Si on donne des moyens autres, de rentabiliser une culture aux Afghans, il n'y a pas de doute qu'ils sortiront du Pavot .

C'est une sorte de partenariat win win .

Après, pour ce qui est de former l'ANA, je reste circonspect, comment peut on former si vite des soldats de bon niveau , je ne parle pas vraiment de l'aspect combattant, ils sont Afghans, donc , c'est limite dans les gênes . Je parle de l'aspect tactique de bloc (Aérien , Artillerie .. (il faudra peut être les en doter, ce n'est pas fait, signe qu'on se méfie d'eux ?)) , et surtout de la fidélité et de la conviction du soldat. Des stages à l'étranger ne seraient ils pas meilleurs ? Histoire d'être sur de leur isolation et que personne ne les pilote dans un sens qui ne les arrangerait pas ?

Enfin , pour mettre en place une telle stratégie, je résume, sécuriser, combattre, former, conquérir , maintenir l'épée de Damoclès sur les grands mouvements .. Il faut beaucoup de soldat . Pour se frotter amicalement à la population , il faut du monde, car une armée , acceptée et omniprésente , ben ça fatigue le soldat .

Donc on est censé lire .

Qu'on restera encore quelques années (ça on en doutait pas) .

Qu'il faudra envoyer plus de soldats (d'autant plus si on veut avoir un poid supplémentaire)

Qu'il faudra multiplier les budgets d'aide à la population (ça ça se fait) .

Bref, rien de nouveau pour nous sur ce forum .

Mais que de nouveautés pour le lecteur lambda du Figaro .

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Je pense qu'il parle du lien que tu fais entre deficit et depenses en opex...ces dernières, sauf erreur, restent cantonnées dans le budget du mndef..même si ca déborde d'une manière ou une autre, il est abusif de lier le probleme du deficit budgetaire de l'état francais, à ses dépenses miitaires ou ses depenses en opex.

et trés franchement depuis le temps que le budget francais est déficitaire si le problème c'était les dépenses de l'armée...bref

Donc c'est un argument HS, pour le moins racoleur, pas sur que ce fut ton intention...à bannir, donc surtout ici  ;)

Pas besoin d'en dire plus, j'ai pris la chose comme ca .

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D'ailleurs c'est marqué dessus . Pourquoi a t'il les décorations étrangères ?

Probablement qu'on lui a donné ... y a pas mal de programme d'échange entre armée des soldat francais servent dans des unité US etc. donc on peut obtenir des brevets étrangers.

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D'ailleurs c'est marqué dessus . Pourquoi a t'il les décorations étrangères ?

Cela arrive...

Le Maître Principal Fusilier L. Lepage du Commando Trepel, tué en Afghanistan

a été décoré de la Bronze Star Medal with "V", device for Valor. par le Présidente des EE.UU et son nom figure sur la stele des FS US....

Autre exemple, le Drapeau du 1er Regiment de Fusiliers est décoré de la Croix de L'Ordre de la Tour et de l'Epée (Portuga, guerre de 14/18l)  et il y a d'autres exemples.

Certains reg US portent au drapeau des fourrageres francaises

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Lui c'est Petraeus. Il y a aussi le British Parachutist Badge et le German Parachutist Badge

Alors là, tu voit, j'ai complètement confondu les deux. Et je les confond toujours d'ailleurs.

Quoi qu'il en soit, que ce soit l'un ou l'autre: ils sont très fan des méthodes de contre-insurection frenchy et Galula, Trinquier, Lyautey, Bigeard..., sont maintenant en très bonne place dans les enseignements des officier de West Point.

Ca mérite un petit cocorico quand même, surtout quand on sait se qui se passait en 2003 aux US par rapport à la France.

Et celui qui porte toujours l'insigne des para français sur toutes les photos c'est effectivement Petraeus. Il a peut-être les insignes belges, allemand, etc, toujours est-il que celui qu'il porte c'est le français et c'est tout (essayez google + petraeus et vous verrez)

Probablement un hommage aux para en Indochine et en Algérie (Trinquier, Bigeard...)

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