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Russie et dépendances.


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Je fais passer des examens à de pauvres étudiants, donc je n'ai pas le temps de répondre en détail. Je me permets d'intervenir ponctuellement sur deux points du post d'Alexis qui m'ont fait sursauter, même si je ne suis pas nécessairement en désaccord avec tout ce qu'il dit:

Il y a 3 heures, Alexis a dit :

b) le stationnement de forces étrangères dans les pays Baltes serait une menace concrète pour la Russie. Rappelons tout de même que Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, est à quelques dizaines de kilomètres de l'Estonie - une journée de marche d'une unité blindée.

La belle affaire! De Gaulle disait que les chars soviétiques étaient à deux étapes du Tour de France de Strasbourg: fallait-il pour autant transformer l'Allemagne en colonie française? Plus sérieusement, je peux comprendre que la Russie regarde ces questions géographico-stratégiques, mais il faut aussi raison garder et raisonner sur la base de la réalité et non pas de cas de figures très très théoriques. ce n'est pas comme si l'OTAN avait pour projet de masser en Estonie des dizaines de milliers de chars (qu'elle n'a pas): on parle de 1500 à 2000 hommes... maximum. J'ignorais que l'armée russe était incapable de repousser une attaque de deux bataillons, même blindés.

On me dira que "oui mais peut-être que dans 10 ans, etc.". OK. Mais bon; si la Russie a si peur que ça d'une invasion armée de Saint-Petersbourg, elle ne manque ni d'espace ni de ressources pour la barricader. La géographie a bon dos: pourquoi serait-ce aux voisins, qui n'ont rien demandé et qui ne revendiquent pas la ville, d'assurer sa sécurité? (On avait eu le même type de différend à propos de la Crimée ou quelqu'un expliquait qu'il fallait excuser l'annexion ruse parce que, les pauvres, sans Sébastopol ils n'avaient pas de port d'eau profonde assez grand alors tant pis pour les Ukrainiens.)

Il y a 3 heures, Alexis a dit :

Rappelons aussi que la Russie n'est pas incluse dans aucune sphère de sécurité européenne, comme les autres pays peuvent l'être à l'alliance militaire incluse dans l'Union européenne et / ou à l'OTAN, (...)

La Russie en revanche est exclue de cette sphère de sécurité mutuelle, parce que le choix des Européens après la fin de la guerre froide n'a pas été de se rassembler d'un bout à l'autre de l'Europe - jusqu'à l'Oural - en oubliant la logique des blocs : nous avons au contraire collectivement choisi de pérenniser l'OTAN, initialement créé à cause de la guerre froide, et de le proposer à tous les pays de l'Est... sauf à la Russie.

L'argument qui consiste à dire que les voisins doivent se coucher parce que la Russie s'est fâchée avec tout le monde et n'a donc pas d'ami sur lequel s'appuyer pour faire face à ceux avec qui elle s'est disputée me paraît pour le moins jésuitique. C'est aussi le résultat de la politique russe, qui a sapé consciencieusement, mais peut-être involontairement, toute possibilité en ce sens, poussant dans les jupes de l'OTAN un certain nombre de pays dont la population n'était au départ pas hostile, que tu cites à juste titre, en les effrayant avec une politique jugée brutale, imprévisible et dangereuse (c'est très clairement comme ça qu'on voit la politique russe à Kiev ou à Tbilissi depuis 10-15 ans).

Si je suis d'accord avec toi sur le fait que le choix collectif de pérenniser l'OTAN (et même de l'étendre) après l'effondrement du bloc soviétique était discutable et aurait pu/dû être pensé et mené autrement, c'est un peu simpliste de considérer que ce n'est qu'un problème de refus de la Russie dans le club. On ne lui a pas proposé en tant que tel [EDIT: collectivement du moins: il me semble que l'idée avait été proposée par des Polonais et Allemands], mais l'a-t-elle demandé? Non. [EDIT: je retrouve même cette citation de Rogozine, alors ambassadeur russe à l'OTAN: "Great powers don't join coalitions, they create coalitions. Russia considers itself a great power"].

Une série de partenariats stratégique sont été mis en place, on a investit en Russie et ex-URSS des milliards pour essayer de gérer le bordel. C'est pas comme si l'Occident avait été insensible à la détresse de Russes. Le problème est que ces partenariats ont été bâtis sur de mauvaises bases (aggravé ou provoqué par la désagrégation économique à la fois causée par la libéralisation, et justification de cette libéralisation) dans le cadre de ce qui apparaît après coup comme un grand malentendu, entre un Occident victorieux et de ce fait quelque peu arrogant qui pensait que la Russie était une sorte de Slovénie un peu plus pauvre et plus grande cherchant de l'aide, et une Russie qui a toujours cru/voulu qu'on en ferait un alter-ego des USA et qui s'est sentie humiliée du fait d'être traitée pour ce qu'elle était devenue, à savoir un pays du tiers-monde déglingué en proie aux trafics, mafias et corruption en tous genres. Vu que la Russie n'a jamais exprimé clairement ses souhaits si ce n'est par la négative ((ne pas être aidée, ne pas être intégrée au système de défense, etc.), les torts sont beaucoup plus partagés que ce que tu dis. Et une fois que la Russie a décidé de changer de stratégie (c'est-à-dire de passer d'une logique de développement en partenariat avec l'Europe à une sorte de redressement nationaliste autoritaire centré sur les valeurs conservatrices et un ancrage asiatique), elle a renversé la table, ce qui n'a fait que braquer ses interlocuteurs qui, à mon avis, ont réellement et sincèrement été surpris. La dimensions culturelle mal comprise a certainement joué. (On imagine bien l'Américain: "what the f...? but we were friends, guys, non? We did business together, you had all what normal poeple want: hollywood movies, McDonald's and friendship of Uncle Sam! And if you're kind, within a few years you will be allowed to have a team playin' in the NBA!" ou quelque chose du genre.)

Modifié par Bat
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Il y a 4 heures, chaba a dit :

Une autre petite difference : en Crimee il y a eu redecoupage de l'Ukraine. Un peu comme si certains prenaient comme objectif une province particuliere de la Belarusse (une qui parlerait polonais par exemple), de l'Ukraine (une qui parlerait polonaise) ou meme de la Russie (une qui parlerait finlandais par exemple) et voudrait s'appuyer sur l'exemple de Crimee pour aller de l'avant... Ce serait OK ?

Je dis oui monsieur ! La Biélorussie aurait vocation à revenir "au bercail" à savoir partie en Pologne et partie en Russie. L'ouest ukrainien, c'est des morceaux polonais, hongrois, et pourquoi-pas une Galicie indépendante, faute d'empire Austro-Hongrois. La Carélie était en effet d'une "culture" finlandaise, cependant, vue les faibles populations en jeu, je ne sais pas trop ce que cela donnerait en ce moment.

Le seul problème, c'est qu'avec ce genre de redécoupage, ça poussera toujours plus loin à l'ouest (haem, Guten Tag !)

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2 janvier 2016. Reportage avec des étudiants turcs à Voronej, qui font leurs bagages pour repartir en Turquie. Ils se sentent en insécurité. Ils connaissent des cas de compatriotes qui ont été soit expulsé de leur appartement par leur propriétaire, soit renvoyés de l'université (officiellement parce que leurs notes sont insuffisantes), soit arrêté par la police qui prend l'argent et profère des menaces. Même s'il ne leur est encore rien arrivé à eux personnellement, ils préfèrent prendre les devants et partir avant que cela ne leur arrive.

Modifié par Wallaby
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Il y a 1 heure, MoX a dit :

Je dis oui monsieur ! La Biélorussie aurait vocation à revenir "au bercail" à savoir partie en Pologne et partie en Russie. L'ouest ukrainien, c'est des morceaux polonais, hongrois, et pourquoi-pas une Galicie indépendante, faute d'empire Austro-Hongrois. La Carélie était en effet d'une "culture" finlandaise, cependant, vue les faibles populations en jeu, je ne sais pas trop ce que cela donnerait en ce moment.

Le seul problème, c'est qu'avec ce genre de redécoupage, ça poussera toujours plus loin à l'ouest (haem, Guten Tag !)

 

il y a une heure, true_cricket a dit :

Au grand jeu des redécoupage sur les aspirations populaires, je me demande bien où je peux placer la Tchétchénie.

Pour moi, le problème n'est pas de savoir s'il faut redécouper, mais simplement de souligner que les velléités russes de réassemblage se heurtent à la volonté d'un certain nombre de pays indépendants.

Il est clair que l'argument de l'autodétermination, quoiqu'une belle idée, pose un certain nombre de problèmes (quand s'arrête-t-on? qui est habilité à se proclamé peuple à même de s'autodéterminer et selon quels critères? etc.) et est instrumentalisée par les uns et les autres quand ça les arrange et refusée quand ça les dérange, mais entre le glacis dominé par une puissance impérialiste qui ne veut voir personne dépasser et la balkanisation générale, il y a un vaste champ de possibilités. Attention à ne pas sombrer dans une fausse alternative binaire.

En y repensant, cette discussion pose la question des vieilles conceptions antagonistes de la définition des états, et je m'étonne que personne ne l'ait soulevé jusqu'ici. D'un côté, on a ceux qui défendent l'idée moderne d'une communauté politique construite (et qui ici défendent l'autonomie des ex-républiques soviétiques par rapport à la Russie), et ceux qui défendent l'idée plus ancienne de peuple (dans la tradition allemande: le volk) qui justifient le destin commun par la "vocation" présumée des membres d'un même peuple à se retrouver réunis sous une même bannière (ici: la Russie aurait "vocation", en tous lieux et tous temps, à rassembler les peuples historiquement "russes"). La grosse difficulté dans la zone qui nous occupe dans ce fil, c'est que ces notions ont été interprétées historiquement de façon assez différente à l'ouest et à l'est, et que les société de l'est sont le résultat de systèmes complexes mêlant les deux aspects (dont les systèmes doubles de citoyenneté et nationalité sont un résultat). Par conséquent, il n'est hélas même pas sûr que nous parlions (ou a fortiori les responsables politiques des pays concernés) de la même chose lorsque nous parlons de zone(s) d'influence, de peuple ou d'autodétermination.

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Citation

Reportage avec des étudiants turcs à Voronej, qui font leurs bagages pour repartir en Turquie. Ils se sentent en insécurité. Ils connaissent des cas de compatriotes qui ont été soit expulsé de leur appartement par leur propriétaire, soit renvoyés de l'université (officiellement parce que leurs notes sont insuffisantes), soit arrêté par la police qui prend l'argent et profère des menaces. Même s'il ne leur est encore rien arrivé à eux personnellement, ils préfèrent prendre les devants et partir avant que cela ne leur arrive.

Globalement il ne fait pas bon étudier en Russie quand on est étranger. Plusieurs étudiants africains ont déjà été assassinés. Un racisme assez bestial s'ajoute à un nationalisme ombrageux.

Sinon un article vraiment intéressant sur la répression de l'homosexualité en Union soviétique.

Modifié par Kiriyama
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Le 5/1/2016à20:34, Kiriyama a dit :

Globalement il ne fait pas bon étudier en Russie quand on est étranger. Plusieurs étudiants africains ont déjà été assassinés. Un racisme assez bestial s'ajoute à un nationalisme ombrageux.

Sinon un article vraiment intéressant sur la répression de l'homosexualité en Union soviétique.

C'est ce que j'avais lu aussi.

Et le harcèlement (officiel ou officieux) sera certainement pire pour les ressortissants turcs, qui prennent chers pour l'affaire du Su-24 abattu, et pour la tension entre les 2 pays.

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Bilan économique 2015 et perspectives 2016. : (...) L'effondrement du cours du baril de brut, qui valait 100 dollars à la mi-2014, a déjà lourdement pénalisé la Russie, dont les revenus du pétrole représentent la moitié du budget et 40% des exportations. Leur nouvelle chute complique la situation pour Vladimir Poutine alors que la prochaine élection présidentielle aura lieu en 2018. (...)
Pour Poutine, les 100 milliards de dollars dont la Russie dispose encore dans deux fonds souverains sont "l'ultime assurance politique de parvenir (en bonne position) à l'élection", explique Christopher Granville, directeur général du cabinet de conseil en investissements Trusted Sources.
(...) la prévision d'un déficit budgétaire de 3% repose sur un baril à 50 dollars, déficit que le gouvernement espérait combler en empruntant et en puisant dans le fonds de réserve national.
Mais un baril à 30 dollars signifierait un déficit de 5%, (...) Si cela arrive, Vladimir Poutine pourrait devoir relever les impôts (...) et réduire drastiquement les dépenses, ce qui aggraverait la récession.
Ou alors il devra réaliser davantage d'économies.
Emprunter sur les marchés (...), lancer des privatisations sont également possibles, mais aucune de ces deux solutions n'est satisfaisante dans un contexte de marchés (...) déprimés et de hausse des taux
(...) L'appétit des investisseurs pour la Russie est freiné par les sanctions occidentales imposées à Moscou pour sa politique vis-à-vis de l'Ukraine. (...)
"Les réserves représentent désormais (...) 6,5% du PIB , (...) ils devraient être à court de liquidités au milieu de l'année prochaine - à moins que le prix du pétrole remonte", dit C. Granville. (...)
Les salaires des fonctionnaires seront gelés pour la troisième année consécutive, les retraites augmenteront moins que l'inflation, les denrées étrangères et les vacances vont devenir plus chères.
(...) Les investisseurs, qui ont fui la Russie après l'effondrement du rouble, sont progressivement revenus, (...) 
La perspective d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt, (...) a permis au gouvernement de tabler sur une croissance économique de 0,7% en 2016 et de 1,9% l'année prochaine.
Mais ces prévisions pourraient ne plus être valables si le prix du pétrole ne remonte pas, avertit David Hauner, stratège chez Bank of America Merrill Lynch (BAML). (...)
Des investisseurs ont commencer à acheter des options qui leur donnent le droit de vendre des futures à 25 dollars, reflétant leur anticipation d'un recul du Brent sous ce niveau. Le pétrole brut de l'Oural s'échange habituellement à deux à trois dollars en dessous du cours du Brent qui est la référence du marché mondial.
Manik Narain, stratège chez UBS, (...) voyait le cours du rouble à 75 pour un dollar, en moyenne, pour 2016.
Plus les cours du pétrole chutent, plus il est compliqué d'anticiper l'évolution du rouble et de l'économie russe, dit-il en citant le risque d'un effet de panique au sein de la population et des entreprises.

http://www.usinenouvelle.com/article/la-chute-des-cours-du-petrole-gache-le-nouvel-an-russe.N372695  

Plusieurs remarques: 

  • la levée des sanctions occidentales améliorerait les choses, au moins pour un temps. Mais avec quelles contreparties?
  • le baril finira par remonter, et la Russie par reprendre du poil de la bête. Aucun doute là-dessus. Mais en attendant, si Moscou finit par se retrouver à cours de devises, la situation pourrait devenir compliquée. Dans ce cas, je me demande si l'Ours mal en point attaquera ou fera patte de velours?

Poutine se rapprochera-t-il de l'OPEP? Un des gros producteurs d'hydrocarbures fera-t-il soudain face à des troubles aussi violents qu’inattendus? Caracas devrait peut-être se faire du souci... :ph34r:

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il y a une heure, Desty-N a dit :

Pour Poutine, les 100 milliards de dollars dont la Russie dispose encore dans deux fonds souverains sont "l'ultime assurance politique de parvenir (en bonne position) à l'élection", explique Christopher Granville, directeur général du cabinet de conseil en investissements Trusted Sources.

(...)

"Les réserves représentent désormais (...) 6,5% du PIB , (...) ils devraient être à court de liquidités au milieu de l'année prochaine - à moins que le prix du pétrole remonte", dit C. Granville. (...)
 

Plusieurs remarques: 

  • la levée des sanctions occidentales améliorerait les choses, au moins pour un temps. Mais avec quelles contreparties?
  • le baril finira par remonter, et la Russie par reprendre du poil de la bête. Aucun doute là-dessus. Mais en attendant, si Moscou finit par se retrouver à cours de devises, la situation pourrait devenir compliquée. Dans ce cas, je me demande si l'Ours mal en point attaquera ou fera patte de velours?

Moi j'en ai une autre, de remarque :

  • Christopher Granville est gentil tout plein, mais ses chiffres sont faux

 

Les réserves internationales de la Russie sont de 370 milliards de dollars, non de 100 milliards. Après être descendues de plus de 500 jusqu'aux environs de 350 milliards entre la fin 2013 et printemps 2015, elles sont depuis en train de remonter lentement (dans le lien, changer l'échelle du graphique à 5 ans)

Exprimées par rapport au PIB, qui était en 2015 de 71 trillions de roubles, soit environ 940 milliards de dollars au cours actuel, les réserves internationales de la Russie se montent à 39% du PIB, non 6,5%.

Il y a tout simplement un facteur 4 à 6 entre les chiffres présentés par Granville et ceux publiés par les institutions monétaires et financières de référence, et accessibles à tout un chacun au prix de quelques minutes de recherche sur des sites très connus.

 

Ce qui me dérange le plus là-dedans, ce n'est pas l'incompétence crasse du directeur de ce cabinet de conseil "Trusted Sources".

C'est le fait que l'Usine Nouvelle n'ait pas vérifié un minimum ses dires, ce qui était pourtant très simple à faire.

 

Modifié par Alexis
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Il y a 3 heures, Alexis a dit :

(...) Les réserves internationales de la Russie sont de 370 milliards de dollars, non de 100 milliards. Après être descendues de plus de 500 jusqu'aux environs de 350 milliards entre la fin 2013 et printemps 2015, elles sont depuis en train de remonter lentement (dans le lien, changer l'échelle du graphique à 5 ans)

Exprimées par rapport au PIB, qui était en 2015 de 71 trillions de roubles, soit environ 940 milliards de dollars au cours actuel, les réserves internationales de la Russie se montent à 39% du PIB, non 6,5%.

Il y a tout simplement un facteur 4 à 6 entre les chiffres présentés par Granville et ceux publiés par les institutions monétaires et financières de référence, et accessibles à tout un chacun au prix de quelques minutes de recherche sur des sites très connus.

Ce qui me dérange le plus là-dedans, (...) C'est le fait que l'Usine Nouvelle n'ait pas vérifié un minimum ses dires, ce qui était pourtant très simple à faire.

Merci pour ces précisions. Cela change un peu la donne, même si l'Usine Nouvelle n'a fait que (mal) reprendre une dépêche de Reuters
Donc, si l'économie russe ne repart pas d'ici 2018, le Kremlin dispose de suffisamment de ressources pour voir venir jusqu'aux élections présidentielles. Par contre l'état actuel de la croissance semble tout de même indiquer une forte sensibilité tant au cours du baril  qu'aux sanctions occidentales. Et donc pour moi, les questions restent les mêmes: comment Poutine agira-t-il sur ces deux points. Patte de velours? Coup de griffe? Ou un subtil dosage des deux? (il faudrait voir ce qu'a écrit Tom Clancy :tongue: )

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il y a 9 minutes, Desty-N a dit :

Cela change un peu la donne, même si l'Usine Nouvelle n'a fait que (mal) reprendre une dépêche de Reuters

Oui, mais il est permis d'attendre d'un journal ou magazine de faire davantage que du copier-coller d'agences. Sinon, autant aller directement à la source.

Un axe évident pour une plus-value est l'ajout d'un filtre, d'une mise en contexte, d'une vérification aussi. Sur ce coup l'Usine Nouvelle a été défaillante.

 

il y a 9 minutes, Desty-N a dit :

Donc, si l'économie russe ne repart pas d'ici 2018, le Kremlin dispose de suffisamment de ressources pour voir venir jusqu'aux élections présidentielles. Par contre l'état actuel de la croissance semble tout de même indiquer une forte sensibilité tant au cours du baril  qu'aux sanctions occidentales. Et donc pour moi, les questions restent les mêmes: comment Poutine agira-t-il sur ces deux points. Patte de velours? Coup de griffe? Ou un subtil dosage des deux? (il faudrait voir ce qu'a écrit Tom Clancy :tongue: )

L'idée de disposer ou non de suffisamment de réserves dépend d'un présupposé comme quoi la Russie aurait besoin de les dépenser pour assurer son train de vie. Ce présupposé ne résiste guère à l'examen :

- D'abord, les réserves sont plutôt en augmentation depuis le printemps derniers, même si c'est légèrement. Moscou n'a vraiment pas l'air d'être en train de taper dans son bas de laine

- Si on tient compte du fait que la politique monétaire (banque centrale sous contrôle), commerciale, ainsi que les principales sources de rentrées de devise (pétrole et gaz sous contrôle d'entreprises publiques) sont dans les mains de l'Etat, la nécessité ou non de dépenser les réserves pour faire face aux dépenses courantes peut s'apprécier en regardant simplement la balance commerciale. Celle de la Russie était positive d'environ 10 milliards de dollars par mois en octobre 2015... moins certes qu'il y a un ou deux ans lorsqu'il s'agissait plutôt de 15 milliards par mois, mais quand même !

Naturellement le pétrole a continué de baisser depuis octobre quand il était encore à 45 dollars, alors qu'il touche maintenant les 32, mais si on se rappelle qu'une bonne partie des exportations russes sont constituées de gaz dont le prix est beaucoup plus stable, il est permis de douter que la balance commerciale russe passe en négatif prochainement. Alors, de là à être en déficit grave et prolongé au point d'épuiser les réserves financières...

- En ce qui concerne l'Etat russe, il est endetté à moins de 20% du PIB - à comparer avec 80%+ pour l'Allemagne, 100% pour la France, davantage pour les Etats-Unis ou l'Italie... Et un déficit de 3% voire 5% du PIB n'a rien de vraiment effrayant dans ces conditions. Sans compter que les impôts sont bas, et pourraient sans doute être augmentés sans que la pression fiscale devienne écrasante.

 

La position économique russe est en réalité très solide. La clé, c'était de laisser flotter le rouble plutôt que de défendre sa valeur, décision beaucoup critiquée en 2014, mais qui s'est avérée judicieuse. Dans ces conditions de monnaie (très) flottante, un prix bas du pétrole, cela signifie pour la Russie une croissance faible, voire une stagnation, ce qui est certes désagréable, mais... de là à menacer un président dont le taux d'approbation est dans la stratosphère, et alors que le principal partenaire commercial l'Europe maintient ses sanctions économiques, ce qui fournit une explication toute trouvée à toute difficulté économique éventuelle...

La seule difficulté potentielle pour Poutine, c'est qu'il a déclaré fin 2014 dans une conférence publique qu'il s'attendait à ce que les difficultés économiques durent un maximum de deux ans. Si le prix du pétrole est toujours dans les toilettes dans un an, et l'économie russe stagnante, il faudra bien qu'il explique pourquoi, alors que deux années seront passées.

Cela dit, même dans ce cas, les manœuvres diverses saoudiennes autour du prix du pétrole pourraient lui fournir un prétexte commode pour mettre tout sur le dos des ennemis du pays. Sans compter que si le prix du pétrole est dans les 30 voire 20$ pour longtemps, cela ne pourra être que par déficit de demande, donc en toute probabilité dans un contexte de stagnation voire de récession mondiale - et alors si fin 2016 le pétrole est à 25$ mais que d'un autre côté l'économie mondiale est en récession, il sera facile à Poutine de dire que les circonstances ont changé, que personne n'avait vu venir cette crise économique mondiale, et que bien sûr la Russie ne peut pas être la seule prospère dans un monde qui va mal.

 

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Pour Poutine, "les frontières ne sont pas importantes"

Le président russe Vladimir Poutine, qui a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, a déclaré lundi au quotidien allemand Bild que les frontières n'étaient à ses yeux "pas importantes" et qu'il ne s'intéressait qu'au "destin des gens". "Pour moi, ce ne sont pas les frontières ou les territoires nationaux qui sont importants, mais le destin des gens", a déclaré M. Poutine dans une longue interview au tabloïd.

"Il faut toujours s'en tenir au droit international. C'est ce qui est arrivé aussi dans le cas de la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a-t-il assuré.

"La population russe est parfaitement claire sur la situation (de la Crimée) (...). Je vous dis: la réunification de la Crimée avec la Russie est juste", a-t-il ajouté, qualifiant les sanctions occidentales contre son pays "d'insensées". (...)

 

Suite: http://www.lalibre.be/actu/international/pour-poutine-les-frontieres-ne-sont-pas-importantes-5693c04d3570b38a581488e8

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Comme quoi il peut aussi avoir le sens de l'auto-dérision le Vladimir, qui l'eût cru ? En ce qui concerne les fontières "pas importantes" on se demande alors pourquoi il maintient l'existance des gardes-frontières de son pays, une force populaire équipée comme une petite armée :rolleyes:  

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Il y a 16 heures, Bruno a dit :

Comme quoi il peut aussi avoir le sens de l'auto-dérision le Vladimir, qui l'eût cru ? En ce qui concerne les fontières "pas importantes" on se demande alors pourquoi il maintient l'existance des gardes-frontières de son pays, une force populaire équipée comme une petite armée :rolleyes:  

comment tirer une phrase de son contexte, et s'en servir pour en rire, en pleurer... ou faire du mauvais esprit :(

 

 

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Petit article sur la réaction US vis à vis les systèmes de défenses russe installés dans l'enclave de Kaliningrad (dont des S-400, des missiles sol sol, 3 brigades d'infanterie)

http://www.nationalinterest.org/blog/the-buzz/us-air-force-fears-russias-s-400-europe-14883

En résumé, même si l'article se refuse à critiquer le déploiement russe, l'USAF est inquiète.

Ce qui est drôle, c'est que l'article ne fait nulle part mention des bases US prévues en Europe Centrale pour le "bouclier" anti-missile.

Ce déploiement russe est l'image miroir ce que les russes redoutent à propos de ces bases supposément anti "rogue-state" :
il suffirait de rajouter des troupes et des armes plus offensives (avions, missiles ballistiques) pour recréer très rapidement le réseau de bases qui faisaient le "containment" du PAVA.

 

 

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Des missiles sol-sol, c'est un système offensif. Un bouclier anti-missile, c'est un système défensif. J'ai du mal à mettre les deux sur le même plan.

J'ai similairement du mal à voir l'intérêt de déployer des forces à Kaliningrad, à quelques heures de marches des capitales de pays, quand symétriquement la Russie se plaint de la présence de 2000 (?) soldats en Estonie qui menaceraient Saint-Pétersbourg.

Cela étant, les russes font ce qu'ils veulent sur leur territoire (si ça les amuses de balader leurs troupes), tant qu'ils n'en sortent pas. Mais avec les dernières déclarations de M. Poutine sur son faible intérêt porté aux frontières, j'ai comme une appréhension.

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il y a 12 minutes, true_cricket a dit :

Des missiles sol-sol, c'est un système offensif. Un bouclier anti-missile, c'est un système défensif. J'ai du mal à mettre les deux sur le même plan.

J'ai similairement du mal à voir l'intérêt de déployer des forces à Kaliningrad, à quelques heures de marches des capitales de pays, quand symétriquement la Russie se plaint de la présence de 2000 (?) soldats en Estonie qui menaceraient Saint-Pétersbourg.

Cela étant, les russes font ce qu'ils veulent sur leur territoire (si ça les amuses de balader leurs troupes), tant qu'ils n'en sortent pas. Mais avec les dernières déclarations de M. Poutine sur son faible intérêt porté aux frontières, j'ai comme une appréhension.

Et un bouclier anti-missile destiné à annuler la dissuasion nucléaire d'un pays ? C'est un usage qui est quasiment offensif puisqu'il vise à empêcher toute forme de riposte à une agression. Son efficacité est une autre question bien entendu. Mais le principe est là. Certes, il peut aussi servir à empêcher une frappe russe mais j'ai comme l'impression que même en forçant un peu sur la vodka, ils ne tireront pas les premiers si la Russie n'est pas menacée directement et massivement. 

Pour le faible intérêt des frontières, on peut répondre à cela que l'on a un peu tendance à oublier le concept du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, notamment dans l'Est de l'Ukraine. Alors que l'on s'en souvient notamment en Syrie mais bizarrement pas au Yémen, en Ukraine ou en Géorgie. Marrant non ? Pardon, c'est de la vulgaire propagande anticapitaliste. Sinon, je rappelle que c'est notre sens inné de la création de frontières qui est en partie responsable des merdiers actuels au moyen-orient et de ceux en Afrique. 

 

Pour le renforcement de Kaliningrad, je ne vois pas pourquoi ils n'auraient pas le droit de renforcer leur enclave. Pour les missiles sol-sol effectivement cela ne se justifie pas vraiment. Pour les S-400, bah faudra juste choisir de nouvelles routes maintenant ou passer à très basse altitude maintenant. C'est tout. 

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il y a 28 minutes, judi a dit :

Pour le faible intérêt des frontières, on peut répondre à cela que l'on a un peu tendance à oublier le concept du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, notamment dans l'Est de l'Ukraine. Alors que l'on s'en souvient notamment en Syrie mais bizarrement pas au Yémen, en Ukraine ou en Géorgie. Marrant non ? Pardon, c'est de la vulgaire propagande anticapitaliste. Sinon, je rappelle que c'est notre sens inné de la création de frontières qui est en partie responsable des merdiers actuels au moyen-orient et de ceux en Afrique.

Donc c'est là qu'on recommence le match sur le droit des peuples à disposer d'eux même en Tchétchénie et en Sibérie?

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il y a 12 minutes, true_cricket a dit :

Donc c'est là qu'on recommence le match sur le droit des peuples à disposer d'eux même en Tchétchénie et en Sibérie?

Ouaip, mais je ne leur nie pas ce droit. Pour la Tchétchénie je ne dis pas le contraire. On l'a d'ailleurs dit à un moment ou l'autre. Ils y ont le droit. Pour la Sibérie, je n'ai pas vu de traces récentes de révoltes ou de trucs dans le genre. Tu as des liens pour me le montrer ? 

En revanche, j'ai noté que les Occidentaux, comme les Russes et les Chinois/Japonais/mettez ce que vous voulez ont tendance à soutenir le droit des peuples à disposer d'eux-même que lorsque cela les arrange. Normal me direz-vous. Mais quand un pays présente sa politique internationale comme fondée sur le droit international et les Droits de l'Homme (oui je parle de la France) s'assoie magistralement dessus, c'est logique que ça ne passe pas partout comme une lettre à la poste. 

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Le 11 janvier 2016à18:36, Alexis a dit :

 (...) L'idée de disposer ou non de suffisamment de réserves dépend d'un présupposé comme quoi la Russie aurait besoin de les dépenser pour assurer son train de vie. Ce présupposé ne résiste guère à l'examen :

- D'abord, les réserves sont plutôt en augmentation depuis le printemps derniers, même si c'est légèrement. Moscou n'a vraiment pas l'air d'être en train de taper dans son bas de laine

- Si on tient compte du fait que la politique monétaire (banque centrale sous contrôle), commerciale, ainsi que les principales sources de rentrées de devise (pétrole et gaz sous contrôle d'entreprises publiques) sont dans les mains de l'Etat, la nécessité ou non de dépenser les réserves pour faire face aux dépenses courantes peut s'apprécier en regardant simplement la balance commerciale. Celle de la Russie était positive d'environ 10 milliards de dollars par mois en octobre 2015... moins certes qu'il y a un ou deux ans lorsqu'il s'agissait plutôt de 15 milliards par mois, mais quand même !

Naturellement le pétrole a continué de baisser depuis octobre quand il était encore à 45 dollars, alors qu'il touche maintenant les 32, mais si on se rappelle qu'une bonne partie des exportations russes sont constituées de gaz dont le prix est beaucoup plus stable, il est permis de douter que la balance commerciale russe passe en négatif prochainement. Alors, de là à être en déficit grave et prolongé au point d'épuiser les réserves financières...

- En ce qui concerne l'Etat russe, il est endetté à moins de 20% du PIB - à comparer avec 80%+ pour l'Allemagne, 100% pour la France, davantage pour les Etats-Unis ou l'Italie... Et un déficit de 3% voire 5% du PIB n'a rien de vraiment effrayant dans ces conditions. Sans compter que les impôts sont bas, et pourraient sans doute être augmentés sans que la pression fiscale devienne écrasante.

La position économique russe est en réalité très solide. La clé, c'était de laisser flotter le rouble plutôt que de défendre sa valeur, décision beaucoup critiquée en 2014, mais qui s'est avérée judicieuse. Dans ces conditions de monnaie (très) flottante, un prix bas du pétrole, cela signifie pour la Russie une croissance faible, voire une stagnation, ce qui est certes désagréable, mais... de là à menacer un président dont le taux d'approbation est dans la stratosphère, et alors que le principal partenaire commercial l'Europe maintient ses sanctions économiques, ce qui fournit une explication toute trouvée à toute difficulté économique éventuelle...

La seule difficulté potentielle pour Poutine, c'est qu'il a déclaré fin 2014 dans une conférence publique qu'il s'attendait à ce que les difficultés économiques durent un maximum de deux ans. Si le prix du pétrole est toujours dans les toilettes dans un an, et l'économie russe stagnante, il faudra bien qu'il explique pourquoi, alors que deux années seront passées.

Cela dit, même dans ce cas, les manœuvres diverses saoudiennes autour du prix du pétrole pourraient lui fournir un prétexte commode pour mettre tout sur le dos des ennemis du pays. Sans compter que si le prix du pétrole est dans les 30 voire 20$ pour longtemps, cela ne pourra être que par déficit de demande, donc en toute probabilité dans un contexte de stagnation voire de récession mondiale - et alors si fin 2016 le pétrole est à 25$ mais que d'un autre côté l'économie mondiale est en récession, il sera facile à Poutine de dire que les circonstances ont changé, que personne n'avait vu venir cette crise économique mondiale, et que bien sûr la Russie ne peut pas être la seule prospère dans un monde qui va mal.

Merci pour ta réponse Alexis. Même si ses réserves de change augmentent, il semble cependant que le PIB russe aie baissé de 4% en 2015 

( http://investir.lesechos.fr/marches/actualites/enquete-le-pib-russe-vu-en-baisse-de-3-8-en-2015-et-de-0-3-en-2016-1515953.php avec Reuters) 

Je persiste à penser que l'économie russe souffre des sanctions occidentales et de la baisse du prix du pétrole. En ce qui concerne le second point, j'ai lu que la banque centrale russe prévoyait PIB une chute de plus de 2%. si les cours du pétrole restent à 40 dollars toute l'année 2016.

( http://prixdubaril.com/news-petrole/61656-russie-record-de-la-production-de-petro.html )  

Je m'interroge sur les coûts d'extraction, la valeur (moyenne) à partir de laquelle, les compagnies gagnent de l'argent sur les gisements dépendant de Moscou  Tout ce que j'ai trouvé, c'est un article de sputniknews : " (...)les gisements russes sont situés à une grande profondeur dans des régions au climat rigoureux. Cela (...) augmente le coût de production. (...) "

http://fr.sputniknews.com/economie/20150922/1018317380.html 

Par contre je trouve intéressante l'information comme quoi "L'OPEP (...) a appelé à maintes reprises la Russie, la Norvège et le Mexique à adhérer au cartel." Jusqu'ici, je creusais plutôt du coté de la déstabilisation des gros producteurs les plus fragiles, mais la carte diplomatique pourrait s'avérer intéressante également.

Modifié par Desty-N
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Le 11 janvier 2016à14:34, Alexis a dit :

(...) Les réserves internationales de la Russie sont de 370 milliards de dollars, non de 100 milliards. Après être descendues de plus de 500 jusqu'aux environs de 350 milliards entre la fin 2013 et printemps 2015, elles sont depuis en train de remonter lentement (dans le lien, changer l'échelle du graphique à 5 ans)

Exprimées par rapport au PIB, qui était en 2015 de 71 trillions de roubles, soit environ 940 milliards de dollars au cours actuel, les réserves internationales de la Russie se montent à 39% du PIB, non 6,5%.

(...) Ce qui me dérange le plus là-dedans, ce n'est pas l'incompétence crasse du directeur de ce cabinet de conseil "Trusted Sources".

C'est le fait que l'Usine Nouvelle n'ait pas vérifié un minimum ses dires, ce qui était pourtant très simple à faire. 

Annonce officielle: "(...) Le gouvernement de Dmitri Medvedev a annoncé, ce mercredi 13 janvier, une réduction de son budget pour 2016 de l'ordre de 10 %. (...) . Le président du gouvernement russe a justifié ces mesures drastiques d'austérité par le risque d'une crise financière d'une ampleur égale à celle de 1998, qui avait été marquée par une dévaluation brutale du rouble et un défaut sur la dette, suite à la crise économique asiatique de 1997 qui avait entraîné un ralentissement mondial (...)
L'effondrement que connaissent les cours du pétrole en ce début d'année 2016 a (...) changé la donne pour la Russie, qui tire des hydrocarbures un quart de ses revenus, 70 % de ses exportations et la moitié de son budget. Le gouvernement tablait (...) cette année, [sur] 2 % de croissance, suite à la profonde récession qui a secoué le pays l'année passée, avec (...) une contraction du PIB estimée (...) à 3,7 % (...), et une chute libre du rouble pénalisant le pouvoir d'achat et la consommation. La monnaie nationale tombait ce mardi 12 janvier à son niveau le plus bas, (...) depuis décembre 2014.
(...) « Nous devons prendre des mesures réfléchies pour adapter notre budget à la nouvelle réalité », a expliqué Anton Silouanov, le ministre des Finances. Confirmant des informations parues ces derniers jours dans la presse russe, le ministre a indiqué que chaque ministre devrait lui présenter un plan de réduction des dépenses de 10 % (...) Les ministres auraient jusqu'à vendredi, d'après le quotidien économique Vedomosti (...) Selon le même quotidien, les coupes budgétaires ne devraient pas concerner les salaires des fonctionnaires ni les soldes des militaires. Ces rectificatifs budgétaires représentent environ 500 milliards de roubles (soit 6 milliards d'euros), a précisé le ministre (...
)  Celui-ci a également souligné que le gouvernement œuvrait à la recherche de nouvelles rentrées de fonds publics, notamment par le biais des ventes de participations dans des entreprises publiques, qui pourraient rapporter (...) 1.000 milliards de roubles (...) en 2 ans.
Le budget 2016 avait également prévu un déficit de 3 % du PIB, seuil en dessous duquel, selon le président Vladimir Poutine, « l'indépendance financière » du pays ne peut être garantie.
Anton Silouanov a indiqué que, si le déficit avait pu être contenu à 2,6 % l'an dernier, 2016 s'annonçait plus difficile. Ces difficultés économiques interviennent quelques mois avant les prochaines élections législatives, qui doivent se tenir en septembre, alors que l'intervention militaire du pays en Syrie est estimée à un coût de plusieurs millions de dollars par jour. Les sanctions économiques européennes prises (...) dans le cadre de la crise ukrainienne ont participé à la récession qui a touché le pays l'an passé. Mais c'est surtout l'ère des prix historiquement bas de l'or noir qui enfonce le pays dans une récession durable, ère que le ministre de l'Économie, Alexeï Oulioukaïev, annonce « très longue ».
http://www.latribune.fr/economie/international/la-russie-reduit-son-budget-de-10-pour-s-adapter-a-la-chute-du-prix-du-petrole-542485.html 

J'ai vérifié, la source est une dépèche AFP, donc à priori digne de foi :
http://www.afp.com/fr/info/russie-le-gouvernement-confirme-de-nouvelles-coupes-des-depenses-budgetaires 

Il y a un point qui m'échappe: je pensais que la Russie disposait d'importantes réserves de liquidités:

http://www.bloomberg.com/quote/RUREFEG:IND

Dans ce cas, pourquoi n'y fait-elle pas appel, plutôt que de recourir à des mesures d'austérité aussi importantes? Faut-il y voir un lien avec la déclaration de Poutine comme quoi un déficit de plus de 3% mettrait à mal l'indépendance financière du pays?
Pour le reste, l'article conforte mon analyse. Pour sortir de la récession, le Kremlin doit rester attentif à deux facteurs : les sanctions occidentales et le prix du baril. Je ne crois toujours pas que Poutine restera les bras croisés, en attendant que le vent tourne.

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