Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

Exportation indienne vers la Russie en 2021, celà chiffrait 2.6 Mds de $ ( le double dans l'autre sens ).

Avec 40 Mds en roupie, la Russie a juste 15 ans d'import devant elle....:bloblaugh:

J'imagine que Vlad prendrait du Renminbi à la place de la roupie, ça reste plus...utile. 

Par contre 40 Mds ça fait 2 mois d'import de la Russie depuis la Chine. Je pense que Xi va pouvoir ouvrir une agence de change, mais le taux de change ne devrait pas plaire à Modi.....

En tout cas c'est pas bon pour l'Inde ( et ça fout un peu la merde dans les BRICS, aussi )

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 27/11/2023 à 11:47, Titus K a dit :

Le boom de consommation au Kyrgyzstan 
 

F_33yu5XIAE-vhG?format=png&name=small
 

F_3QQkoXwAAZXWP?format=png&name=small
F_34tksWsAATJz-?format=jpg&name=large

Un autre graphique que j'ai réussi a trouver avec plus de pays représentés :

Export vers le Kirghizistan en pourcentage de croissance entre 2019 et 2023

Estonie > Finlande > Pologne > Grèce > Norvège > "GB" > Allemagne ...... Belgique > France > Danemark 

GACpZJdWcAAxKrS?format=png&name=small

Attention ce n'est que par le prisme de l'export vers le Kirghizistan, il faudrait voir ces chiffres pour d'autres pays limitrophes de la Russie. 

Modifié par Titus K
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 5 heures, Alexis a dit :

L'exploitation du gaz en mer Caspienne a été et demeure un projet pour l'avenir.

D'aucuns murmurent même qu'il le restera...

 

Lavrov a bien raison. Mais ce que dans son innocence il oublie de dire, c'est qu'on ne peut exclure que les Occidentaux suscitent aussi des régimes nazis dans les pays Baltes ou en Moldavie.

Et alors, quelles que soient ses réticences, la Russie ne serait elle pas forcée d'intervenir :huh: ?

De toute façon, le moindre prétexte qu'elle trouvera, la Russie s'y engouffrera. Depuis plus de 15 ans elle réalise des déstabilisations tous azimuts, cyberattack, espionnage, terrorisme, influences d'élections, réseaux dormants, ... Les Baltes seront probablement les suivants sur la liste du Tsar Poutine une fois certaines échéances passées. Nous voici de retour dans un monde où il faut montrer sa force sans faiblir ni laisser de faille... Malheureusement pour les démocraties d'Europe, nous n'y sommes pas contrairement aux Russes et autres Chinois notamment. Ils verrouillent leurs sociétés et fait monter le nationalisme, réoriente à marche forcée leurs économies et les préparent aux durs temps à venir. A la vue du carnage en Ukraine avec 500000 morts et blessés (cela paraît irréel quand on y pense mais pourtant c'est bien la et cela à moins de 1000km de la France...), rien ne semble plus impossible. Il faudrait passer la seconde et préparer la population au grand combat à venir, comme la rappelé d'une certaine manière le CEMA il y a quelques temps (haute intensité, force morale, résilience, cohésion nationale, redondance, esprit de sacrifice...). Cela rappel ces temps anciens ou crise économique, différents civilisationnel, dirigeants ultra-nationaliste et l'envie de revanche se mêlent pour créer un cocktail explosif... 

  • Haha (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Putin calls on Russian women to have 'eight or even more children' after population fell by 550,000 during first year of his war in Ukraine

https://www.dailymail.co.uk/news/article-12804539/Putin-calls-Russian-women-eight-children-population-fell-550-000-year-war-Ukraine.html

Vladimir Putin is demanding that Russian women give birth to 'seven, eight or more' children to halt a population slump.

Warning it is impossible to solve Russia's 'catastrophic demographic problems' with more money, benefits and social payments, he urged citizens to have more children while speaking via video link at the World Russian People's Council on Tuesday.

'Many of our peoples maintain the tradition of the family, where four, five or more children are raised. Recall that in Russian families our grandmothers and great-grandmothers had both 7 and 8 children. Let us preserve and revive these traditions,' Putin said.

'Having many children, a large family, should become a norm, a way of life for all the peoples of Russia. A family is not just the foundation for state and society, it is a spiritual phenomenon, the source of morality,' he continued.

Putin himself is believed to have at least six children, with three partners, although he only publicly admits to two daughters.

Many blame his war in Ukraine for a massive decline in the birth rate - and rise in deaths, wounding his popularity in the leadup to the March 2024 elections. Russia's population fell by some 550,000 during the first year of his invasion, with many families reluctant to start a family amid economic uncertainty and conflict.

Putin is demanding a big change in attitudes from Russians with parents currently producing an average of just 1.42 children between them.

Russia has endured a staggering collapse of its birthrate since prior to the collapse of the USSR. 

Demographers cite a crashing economy and strict abortion regulations as deterrents for would-be parents.

Life expectancy has barely climbed since 1991, reaching just 71.34 years in 2020. Conflicts in central Asia and Ukraine have not helped this, nor a widespread drinking problem.

According to the Carnegie Endowment for International Peace, 'some of the objective reasons for Russia's demographic problems reflect historical dynamics: the number of women of childbearing age is falling, and the average age at which women are having children is rising steadily in modernized, urban, well-educated populations.'

The think tank also noted the Covid-19 pandemic and Russia's 'special military operation' in Ukraine have 'created a backdrop of extreme uncertainty about the future'.

'This has predictably changed family planning: some people are deciding not to have children or to postpone starting a family or having another child until more psychologically and financially stable times.

'Nor does the militarization of life in Russia encourage people to add to their families, except for those who consider it their duty to supply the motherland with cannon fodder for future wars,' a 2023 report observed starkly.

[...]

C'est dommage qu'on puisse pas réagir à ses propres posts, j'aurai mis un beau :biggrin:.

  • Haha (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a une constante depuis quelques mois, notamment dans des prises de position publiques de représentants russes de l'Eglise orthodoxe et de députés de la Douma sur la nécessité de limiter voire d'interdire l'avortement, de faciliter l'augmentation des naissances via des politiques plus ou moins incitatives et de renforcer les mesures de soutien aux familles.

Ils ont déjà mené des politiques par le passé, avec un succès disons mitigé. En parallèle, la mortalité s'était un peu réduite et le retour de populations russes qui s'étaient installées dans les parties annexées en 1940, 1945 ou que l'on avait motivé à aller s'installer là-bas après-guerre, plus l'immigration d'Asie centrale avaient permis à la Russie de récupérer des habitants et de gommer quelques pertes démographiques.

Mais là, ça ne suffit plus. La natalité repart à la baisse depuis le milieu des années 2010, la mortalité remonte, les pertes en Ukraine n'arrangeront rien et niveau immigration... il n'y a plus guère de réserves exploitables côté balte ou ukrainien.

  • Upvote (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 3 heures, Ciders a dit :

Il y a une constante depuis quelques mois, notamment dans des prises de position publiques de représentants russes de l'Eglise orthodoxe et de députés de la Douma sur la nécessité de limiter voire d'interdire l'avortement, de faciliter l'augmentation des naissances via des politiques plus ou moins incitatives et de renforcer les mesures de soutien aux familles.

Ils ont déjà mené des politiques par le passé, avec un succès disons mitigé. En parallèle, la mortalité s'était un peu réduite et le retour de populations russes qui s'étaient installées dans les parties annexées en 1940, 1945 ou que l'on avait motivé à aller s'installer là-bas après-guerre, plus l'immigration d'Asie centrale avaient permis à la Russie de récupérer des habitants et de gommer quelques pertes démographiques.

Mais là, ça ne suffit plus. La natalité repart à la baisse depuis le milieu des années 2010, la mortalité remonte, les pertes en Ukraine n'arrangeront rien et niveau immigration... il n'y a plus guère de réserves exploitables côté balte ou ukrainien.

Il reste bien le Niger, le Mali et la Centrafrique, mais quelque chose me dit qu'un petit problème d'attractivité se pose...

  • Haha (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://english.elpais.com/international/2023-11-29/poland-is-encouraging-truckers-and-farmers-to-block-thousands-of-ukrainian-trucks-at-the-border.html

Vinar [routier ukrainien] dit comprendre l'agitation polonaise, car les travailleurs ukrainiens sont moins chers que ceux du pays voisin, mais il maintient que lui et ses compatriotes ne fonctionnent qu'en important et en exportant vers l'Ukraine.

Les manifestants affirment le contraire : Les entreprises de transport ukrainiennes chargent des produits entre les pays de l'UE à des salaires trois fois inférieurs et sans respecter les normes européennes, telles que les heures de repos hebdomadaires. Dans un rapport publié le 10 novembre pour la société de conseil ukrainienne GMK, Yurii Shchuklin, homme d'affaires du secteur et membre de l'association patronale ukrainienne EBA, admet que la guerre a conduit les entreprises de transport à acquérir une flotte excessive de véhicules qui sont utilisés dans l'UE.

M. Schchuklin admet que la demande polonaise de revenir au système de quotas de permis de conduire de l'UE pour les Ukrainiens est logique, mais pas selon les quotas d'avant l'invasion, comme ils le demandent, car cela signifierait l'effondrement de leur économie.

Karol est un transporteur polonais qui se rend en Ukraine depuis sept ans. Il est arrivé à Medyka le 21 novembre et espérait pouvoir franchir la frontière le 26 novembre avec sa cargaison d'appareils ménagers. Le blocus l'a affecté comme les camionneurs ukrainiens, mais il sympathise avec les autres manifestants. Il ajoute que, du côté ukrainien, les douaniers donnent la priorité aux véhicules ukrainiens.

"Nous ne sommes pas anti-Ukrainiens, j'ai moi-même passé deux mois à accueillir des réfugiés dans ma maison, explique Toborowicz, mais je dois défendre la survie de notre petite entreprise familiale. Le marché céréalier de sa région, explique ce jeune homme de 28 ans, a été inondé de céréales ukrainiennes et les prix sont tombés à moins de 30 % des prix d'avant-guerre. M. Toborowicz souligne qu'ils ne peuvent pas rivaliser avec l'industrie agricole ukrainienne, qui ne répond pas aux exigences de qualité de l'UE et qui est aux mains d'oligarques et de grandes entreprises : "Certains en Ukraine gagnent beaucoup d'argent grâce à l'UE".

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Peter Hitchens :

https://hitchensblog.mailonsunday.co.uk/2023/11/the-warmongers-are-losing-heart-in-ukraine-plushow-did-suella-braverman-fail-to-spot-that-the-police.html (12 novembre 2023)

Le conflit en Ukraine a toujours été inutile. Il n'a fait que nuire à l'Ukraine et aux Ukrainiens. L'Ukraine a été utilisée comme un bélier dans la querelle de quelqu'un d'autre. Tout cela a été préparé dans la même cuisine de Washington DC où a été préparée l'invasion encore plus folle de l'Irak. Et j'ai essayé de vous dire que la politique consistant à rendre la Russie folle par l'expansion de l'OTAN nous rendrait moins sûrs, et non plus.

  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, Wallaby a dit :

on les entendait moins râler quand les règles européennes leur ont permis de défoncer les transporteurs français. Je me souviens des témoignage de terrain de @Gibbs le Cajunsur ce sujet... 

  • J'aime (+1) 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

et celà ne concerne pas que la pologne, mais globalement tous l'est.

Tu parles du transport, c'est pas les camionnettes slovaques et roumaines qui manquent non plus sur nos routes. Et c'est aussi pour celà que l'Est UE freinera des 4 fers pour l'entrée Ukrainienne, voir poussera aprés guerre ( in espère un jour quand même ) pour que les règles actuelles, trés facilitante sur certains sujets, soient amoindries. 

Il y a aussi la solution intermédiaire, mais 1 seul état c'est déjà trop puisqu'il sert de plate forme à toutes truanderies, c'est la moldavie. Pas dans l'UE mais un libre échange avec l'UE.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, ksimodo a dit :

Il y a aussi la solution intermédiaire, mais 1 seul état c'est déjà trop puisqu'il sert de plate forme à toutes truanderies, c'est la moldavie. Pas dans l'UE mais un libre échange avec l'UE.

Tu veux sans doute parler non de la Moldavie, mais de la République moldave du Dniestr, cet Etat reconnu par personne, mais dont le beau drapeau rappelle tout plein de souvenirs émus à base de faucille et marteau :smile: ?

320px-Flag_of_Transnistria_(state).svg.p

La Transnistrie, une plate-forme pour trafics divers tout autant que variés ? Allons donc... ça se saurait :tongue:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

3 minutes ago, herciv said:

Je mets un extrait en lecture directe qui me semble intéressant :

Quote

As part of the European Union’s ammunition procurement program, 480,000 artillery shells “have been either delivered (to Ukraine) or are on the pipeline,” European Commission President Ursula von der Leyen said on Nov. 30.

The EU will be able to produce one million ammunition rounds per year starting from 2024, von der Leyen added, speaking at the European Defense Agency’s annual conference.

[...]

Russia's war against Ukraine has demonstrated that the EU’s defense industry must produce more not only to meet Ukraine’s needs but also to cater to its own deterrence and defense system, von der Leyen said.

“The war in Ukraine consumes more hardware than any other war in recent history. Russia has fired 10 million shells in a year. Ukraine consumes 10,000 drones per month. This means that the European defense industry must mobilize too,” she told European defense officials, lawmakers, and industry representatives.

“The reality is that we didn’t have sufficient ammunition and weapons available. No large stocks and a lack of spare capacity. Because in peacetime, we thought we didn't need them. This needed to change.”

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 30 minutes, ksimodo a dit :

Oui j'ai raccourci, je parle de ceci

spacer.png

Et bien je suis surpris. La Moldavie est un petit Etat qui vit de l'argent envoyé par ses émigrés ainsi que de son agriculture. Je ne lui connais pas de place importante dans le trafic de quoi que ce soit. :huh:

  • Haha (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 9 heures, Banzinou a dit :

Media: France to finalize bilateral security agreement with Ukraine by start of 2024

https://kyivindependent.com/france-aims-to-finalize-bilateral-security/

https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/03/diplomatie-le-neoconservatisme-est-une-doctrine-exclusivement-americaine_5154917_3232.html

74428f5_23259-blvrx9.4g2zlivn29.jpg

Dans l’entretien qu’il a accordé le 21 juin [2017] à plusieurs quotidiens européens, Emmanuel Macron a lancé un pavé dans la marre diplomatique : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. »

  • Haha (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@Alexis

Wiki parle de 40% du PIB en économie souterraine ( pas de lien sourcé cependant ) mais là je n'ai pas besoin de wiki.

Sa situation de libre échange avec l'UE en fait une lessiveuse de choix.

Le produit A aux caractéristiques B vient du pays C non communautaire, il ressort en produit X avec caractéristique Y et venant de Z communautaire. Quand je parle du produit, le pire, c'est que ça se limite au transit du papier moyennant commission, pendant le produit physique fait son chemin. Certaines filières sont rodées et efficaces :)

90% du PIB du pays repose sur l'import export, alors que le PIB per capita et les salaires devraient en faire un lieu de choix pour la production ( secteur industrie et secteur agri ). Si tu veux tirer le fil de la pelote, cherches ce qui se produit moins mais qui s'exporte bcp plus.

Modifié par ksimodo
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/03/diplomatie-le-neoconservatisme-est-une-doctrine-exclusivement-americaine_5154917_3232.html

74428f5_23259-blvrx9.4g2zlivn29.jpg

Dans l’entretien qu’il a accordé le 21 juin [2017] à plusieurs quotidiens européens, Emmanuel Macron a lancé un pavé dans la marre diplomatique : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. »

 

Je vais élargir ta citation de l'article si tu me permets, car si la source honorable du Monde fait bon chic bon genre, le papier dit justement que le bouquin et son auteur sont allés un peu loin en simplification. Je dis çà juste au cas où on serait tenté d'en tirer de mauvaises conclusions par mauvaise foi ;)

 

Citation

Diplomatie : le néoconservatisme est une doctrine exclusivement américaine

Dans son ouvrage, le géopoliticien Hadrien Desuin n’évite pas l’écueil de la simplification et traite du sujet avec un regard, hélas, exclusivement souverainiste.

Par Gaïdz Minassian

Publié le 03 juillet 2017 à 14h57, modifié le 03 juillet 2017 à 18h56

« La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie », Hadrien Desuin, Cerf (avril), 192 pages, 19 euros. DR

LE LIVRE. Dans l’entretien qu’il a accordé le 21 juin à plusieurs quotidiens européens, Emmanuel Macron a lancé un pavé dans la marre diplomatique : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. » En rompant ainsi avec le « sarkollandisme », la France aurait pour ambition de sortir d’une décennie de diplomatie atlantiste. Le géopoliticien Hadrien Desuin dresse un constat équivalent dans l’ouvrage qu’il vient de publier en apportant toutefois une touche personnelle qui l’éloigne – hélas – de tout discernement.

S’emparer d’une thématique aussi sensible est un exercice difficile. La démonstration de cet ancien Saint-Cyrien est d’autant plus méritoire qu’il n’existe quasiment pas d’ouvrages sur le sujet en France. Mais aussi salutaire qu’elle puisse être, son initiative ne lui interdit pas d’éviter la simplification, voire parfois la caricature souverainiste. En effet, si la lecture est accrocheuse, le ton est souvent excessif et les conclusions à charge. Bref, seuls les souverainistes devraient se satisfaire de ce réquisitoire qui prône le retour intégral à l’indépendance des nations fondée sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats.

Il faut se réjouir de l’existence en France d’un débat autour des différentes approches en relations internationales. A condition toutefois de faire preuve de nuances. Placer, par exemple, dans une même inspiration néoconservatrice toutes les interventions militaires occidentales depuis dix ans relève au moins de la myopie ; chaque opération armée répondant à une logique propre et un corpus idéologique différent.

Mais en fait, de quoi parle-t-on au juste ? Peut-on sortir de ce brouhaha où les partisans du souverainisme voient du « néoconservatisme » partout ? De même que le gaullo-mitterrandisme est un courant spécifiquement français, le néoconservatisme est une doctrine exclusivement américaine, élaborée par des penseurs issus, à l’origine, de la gauche libérale, et valable aussi bien en politique intérieure qu’en politique extérieure. Ses principes sont simples : la défense de la démocratie, des droits de l’homme et d’une morale contre les dictatures et le cynisme, le refus du déclin de la puissance américaine et la valorisation des capacités militaires.

S’ils sont tous les deux attachés à l’Occident, le gaullo-mitterrandisme le conçoit comme un principe qui, tenant compte des réalités, doit sans cesse s’adapter aux défis, alors que le néoconservatisme le brandit comme une idéologie au nom d’une prééminence de ses valeurs qui doivent s’imposer dans le monde, y compris par l’usage de la force.

Les deux courants comptent aussi plusieurs atouts : aux premiers le fait de privilégier le multilatéralisme comme technique de gestion des crises. Aux seconds le soin de ne pas faire de différence entre les « petites » et les « grandes » nations, la démocratie pouvant s’implanter partout.

Mais ils présentent aussi tous les deux un handicap majeur. Les premiers pensent que l’histoire des « petits peuples » passe après celles des grandes puissances alors que les seconds ne retiennent de l’histoire que ce qui correspond à leur grille de lecture. Autrement dit, deux systèmes de domination de l’Occident – soit par les intérêts, soit par les valeurs – qui ne rendent pas service à l’Histoire.

« Néoconservatisme à la française », expression approximative

Ce constat, Hadrien Desuin n’a pas voulu le voir dans son travail, lui qui s’est concentré sur la recette du souveranisme comme seule riposte aux néoconservateurs. Or, comme l’indépendantisme des gaullo-mitterrandiens est aussi discutable que l’interventionnisme des néoconservateurs, il aurait été préférable de dépasser ce cap et d’ouvrir la réflexion sur d’autres options plus inclusives. Car entre ceux qui ferment les yeux sur les massacres chez les voisins et ceux qui ont la gâchette facile, les laissés-pour-compte de ces querelles sont toujours les mêmes.

Dès lors, l’expression « néoconservatisme à la française » fait-elle sens ? Difficile d’y répondre, car celles et ceux que l’on désigne en France sous ce label sont à diviser en deux sensibilités. Il y a d’une part les atlantistes, héritiers de l’adhésion de la France à l’OTAN dès sa création en 1949 et proches du pôle nucléaire.

Cette approche n’est pas tombée du ciel, mais elle s’inscrit dans l’histoire de France, pas celle des Etats-Unis. D’autre part, il y a toute une frange de diplomates, d’experts et d’observateurs, moins attachés aux penseurs d’outre-Atlantique qu’au philosophe Pierre Hassner, principal théoricien des relations internationales en France. Ce disciple de Raymond Aron, qui avait dénoncé l’aventure américaine en Irak en 2003, a non seulement fréquenté les pères du néoconservatisme, qu’il qualifie de « wilsonisme botté », mais a fait de la défense des droits de l’homme contre le totalitarisme son cheval de bataille tout en inspirant une génération d’experts au retour des passions dans la politique depuis la fin de la guerre froide.

Par prudence donc, retenons plutôt les termes d’atlantisme et d’hassnérisme au lieu de pratiquer la surenchère avec l’expression approximative du « néoconservatisme à la française ». D’autant que hassnériens et gaullo-mitterrandiens sont deux sensibilités qui tirent leur légitimité du réalisme de Raymond Aron...

 

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, ksimodo a dit :

@Alexis

Wiki parle de 40% du PIB en économie souterraine ( pas de lien sourcé cependant ) mais là je n'ai pas besoin de wiki.

Sa situation de libre échange avec l'UE en fait une lessiveuse de choix.

Le produit A aux caractéristiques B vient du pays C non communautaire, il ressort en produit X avec caractéristique Y et venant de Z communautaire. Quand je parle du produit, le pire, c'est que ça se limite au transit du papier moyennant commission, pendant le produit physique fait son chemin. Certaines filières sont rodées et efficaces :)

90% du PIB du pays repose sur l'import export, alors que le PIB per capita et les salaires devraient en faire un lieu de choix pour la production ( secteur industrie et secteur agri ). Si tu veux tirer le fil de la pelote, cherches ce qui se produit moins mais qui s'exporte bcp plus.

Entre la France poutiniste et l'atlantiste : nous voilà cernés !

  • Haha (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://kyivindependent.com/odesa-oblast-air-defense-officer-suspected-of-selling-units-fuel/ (1er décembre 2023)

Un commandant de section des forces de défense aérienne de l'Oblast d'Odesa est soupçonné d'avoir vendu illégalement le carburant diesel de son unité, a déclaré le Bureau d'enquête de l'État le 1er décembre.

Dans une autre affaire, des responsables militaires de l'oblast de Kiev ont été inculpés le 27 novembre pour avoir vendu illégalement à leur profit des fournitures alimentaires destinées à une unité militaire.

En collusion avec des entrepreneurs privés, les fonctionnaires auraient volé au moins 30 % des fournitures alimentaires militaires stockées dans un entrepôt, qui ont ensuite été vendues dans des magasins, des restaurants et des marchés, a déclaré le bureau.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • pascal locked this sujet
  • pascal unlocked this sujet

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 963
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Lecteur de passage
    Membre le plus récent
    Lecteur de passage
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...