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La direction du parti Républicain n’a plus le choix sur ce domaine. La pression du Tea-Party pour avoir un impeachement d’Obama est trop brutale pour être ignorée.

Les militants Démocrates de l’époque se souviennent de l’impeachement de Clinton comme d’un combat laborieux. Pour eux, cela été une période difficile quand il fallait répondre quotidiennement aux militants Républicains qui proclamaient que Clinton étaient une menace pour la démocratie aux USA. Et la victoire finale de Clinton était pour certains une victoire à la Pyrrhus même s’il avait gagné 20 % en popularité.

Pour les militants Démocrates actuels,  la menace  actuelle ne leur fait pas autant peur car les accusations les fonts plutôt marrer.

Même les juristes Républicains reconnaissent que l’impeachement n’est pas une méthode  facile et automatique pour se débarrasser  d’un président qui ne vous plait plus.  Il faut suivre rigoureusement les étapes suivantes :
1 – Prouver qu’un officiel a fait un crime.
2 – Vérifier que ce crime fait partie de ceux qui justifient la procédure d’impeachement (trahison, corruption, crime grave)
3 – Faire voter par le Parlement une procédure d’impeachement. Le Parlement est actuellement avec une majorité Républicaine. C’est donc facile si les Républicains votent ensemble.
4 - Faire voter par le Sénat l’approbation de cette procédure d’impeachement avec une majorité des 2/3. Le Sénat est avec une majorité Démocrate. Ce ne peut donc passer que si beaucoup  de Démocrates votent avec les Républicains.

Quand Clinton a subis l’impeachement, c’est suite à des accusations de mensonge sous serment, d’obstruction à la Justice, d’abus de pouvoir et d’autres. Le Parlement a voté oui pour le mensonge et l’obstruction et  non pour le reste. Le Sénat a ensuite voté non pour le mensonge et l’obstruction. Les Républicains espéraient que la honte du scandale allait empêcher les Démocrates de voter pour Clinton. Cela n’a pas marché.

Un impeachment ne peut passer actuellement que si de nombreux Sénateurs Démocrates eux-mêmes sont convaincus qu’il faut faire partir Obama.

C’est tout a fait possible si les accusateurs prouvent sans erreur possible qu’Obama a fait un crime grave.

Or que reproche le Tea-Party à Obama? Beaucoup de chose mais quoi précisément?

D’avoir trahi la constitution. C’est grave mais qu’elles sont les preuves?

Obama a signé des « executive orders ». Pour le Tea-Party, c’est une preuve qu’il ne respecte pas la constitution.

Un « executive order » est une décision gouvernementale qui  passe sans vote du  Parlement  ou du Sénat. Ce n’est pas aussi solide légalement qu’une vrai loi et c’est facile à casser.

Pour le Tea-Party, comme ces « executive orders » passent sans vote, les utiliser est une déclaration de mépris vis-à-vis du Parlement. Or la constitution dit le président doit protéger tout ce qui est dans la constitution. Le Parlement est dans la constitution.  Donc le Président méprise quelque chose qui est dans la constitution. Donc le président est un traitre !

Cette accusation est totalement ridicule. Tous les présidents des USA qui ont travaillé ont utilisé des « executive orders » sans que l’on ne leur reproche rien.  Leur usage est parfaitement légal.

La direction du parti Républicain voudrait bien qu’Obama parte.  Mais ces tentatives d’impeachement maladroites ne peuvent pas réussir.  Pire, elle sait très bien elles vont aider la popularité Obama à monter.

Mais s’il n’y a pas d’impeachement, le Tea-Party fera payer aux responsables  Républicains qu’elle estime responsable comme elle sait si bien le faire. Il y aura des morts politiques.

Pour l’instant, ce que la direction du parti Républicain a trouvé de mieux, c’est cette accusation qu’Obama  n’applique pas Obamacare assez vite.  On reproche à Obama de ne pas respecter une loi  que les Républicains ont essayé de casser 59 fois…

Certains sénateurs Démocrates reprochent effectivement  à Obama que son Obamacare est trop timide. Néanmoins, je ne pense pas que cette accusation va suffire à les faire voter pour  l’impeachement.  Ces sénateurs savent bien ce que risque Obamacare quand les Républicains seront  au pouvoir.

Il ne reste donc que la corruption pour acheter en secret des votes de sénateurs.  Sauf qu’il faut en corrompre beaucoup pour réussir ici...
 

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http://www.lefigaro.fr/international/2014/08/06/01003-20140806ARTFIG00119-le-renseignement-americain-trahi-par-une-deuxieme-taupe.php (6 août 2014)

 

The Intercept aurait un autre informateur en plus d'Edward Snowden.

Le texte [publié récemment par The Intercept], qui décrit les bases TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment) et TSDB (Terrorist Screening Database), est daté du mois d'août 2013. Or Snowden a quitté son poste à la NSA en mai 2013.

Modifié par Wallaby
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Un article intéressant paru sur slate : Tous ceux qu'Obama surveille pour «terrorisme présumé»: les nouvelles fuites qui inquiètent l'Administration

Que les US espionnent peut être un peu trop tout le monde, interdise des choses sur de vagues soupçons et s'immiscent dans la vie des gens qui ne sont pas américains donc pas protégés par la constitution, rien de nouveau vraiment. Ce qui l'est par contre c'est que le "traitement Snowden", avec ou sans jeu de mots, ne refroidit les lanceurs d'alerte au sein de l'administration...

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Pas en lien direct mais USA mais une nouvelle technique d'étudiants du MIT qui pourrait avoir des applications pour l'écoute :

reconstituer des sons juste en filmant un objet dans la pièce et en analysant ses vibrations de surface.

Ca marche sur une plante verte et un paquet de chips.

 

 

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États-Unis : la mort d'un adolescent noir provoque des émeutes

 

Une altercation mortelle entre un agent de police et un jeune Afro-Américain met à nouveau en relief les tensions raciales au centre du pays.

 

http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-la-mort-d-un-adolescent-noir-provoque-des-emeutes-11-08-2014-1853030_24.php

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Ce sont les policiers qui sont racistes ou les émeutiers ? sujet taboue n'en parlons pas...

Qu'est ce qui te permet de croire que les problémes viennent du racisme des uns ou des autres et pas de la société dans laquelle ils vivent? Qu'est qui te fait penser que ce serait l'un OU l'autre? Bref le "c'est celui qui l'a dit qui y est" est pas forcément l'argument le plus pertinent pour décrire la situation.

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Ce sont les policiers qui sont racistes ou les émeutiers ? sujet taboue n'en parlons pas...

 

Le émeutes ne sont pas concommitantes avec la "bavure", elles arrivent seulement ensuite ... il n'y a donc pas a comparer le supposer racisme des policier lors de la bavure" initiale, le le supposer racisme des émeutiers, sauf a essayer d'allumer un contrefeu, en justifiant la "bavure" par un supposer racisme anti blanc.

 

Le point sur cette dramatique affaire

 

http://www.rfi.fr/ameriques/20140811-etats-unis-ferguson-apres-adolescent-noir-tue-par-policier/

 

Tout a commencé dans la nuit de samedi à dimanche quand Michael Brown, un Noir de18 ans, qui marchait dans la rue avec un autre jeune, a été pris à partie par un policier. Ce qui s’est passé après varie selon les témoins et la police. Selon les premiers, Brown, qui n’était pas armé, n’a pas offert de résistance et avait les bras en l’air. Selon les autorités, c’est le garçon qui a agressé le policier et a essayé de lui dérober son revolver.

 

A la suite de cet événement, dimanche soir, les habitants de Ferguson, dont les deux tiers sont noirs, se sont donc réunis pour une veillée à la mémoire de la victime, et pour protester contre la brutalité policière. Ce qui devait être une manifestation sans violence a dégénéré : selon un résident, des voyous ont voulu profiter de l’occasion pour se livrer à des actes de vandalisme, et une douzaine de magasins ont été pillés et incendiés. Deux policiers ont été blessés et 32 personnes interpellées. Hier, lundi dans la journée, le calme était revenu et de nouvelles manifestations se sont déroulées sans violence cette fois, les autorités locales faisant tout pour calmer les esprits et promettre une enquête approfondie.

 

...

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Émeutes à Ferguson: Obama appelle au calme

 

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/08/14/97001-20140814FILWWW00299-affaire-ferguson-obama-appelle-au-calme.php

 

Décès de Michael Brown : quelle photo les médias retiendraient-ils de vous si vous vous faisiez tuer ?

 

Après la mort du jeune homme, certains médias ont utilisé une photo de lui vêtu du costume de sa remise de diplôme quand d'autres ont préféré une photo en maillot de basket, faisant un signe pouvant évoquer l'appartenance à un gang.

 

http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/deces-de-michael-brown-quelle-photo-les-medias-retiendraient-ils-de-vous-si-vous-vous-faisiez-tuer-14-08-2014-1853930_47.php

Modifié par zx
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deux articles parus sur Slate.

Le premier sur la non ouverture des forces de police aux minorités noires et hispaniques, ce qui induit une méconnaissance des situations et des préjugés parfois désastreux...

Le second paragraphe traite de la police de Los Angoles, et de ce qu'a apporté la représentativité sur le terrain et sur la vision de la population sur sa police. Dans la conclusion, une analogie est faite avec nos BAC, et, sans être alarmiste, averti que ce qui arrive là bas peut aussi arriver chez nous (la bavure, pas forcément la suite)

http://www.slate.fr/story/90989/ferguson-noirs-blancs-police

 

Le second article traite du surarmement de la police, de sa militarisation, de la vision qu'elle a d'elle même, et de l'envie de se servir de ses jouets

http://www.slate.fr/story/90999/ferguson-police-americaine-militarisee

ce petit graphique illustre l'article et résume à mon sens le problème d'une certaine police américaine.

Bu9_itfCIAAbVvt.jpg

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On a évoqué plus haut dans le topic cette discussion naissante aux USA: cette militarisation grandissante de la pensée, des méthodes et des réflexes de la police remonte aux années 80 (avec la multiplication, parfois absurde, des unités SWAT, leur "mise à la mode", le recours croissant -souvent abusif- à leur action, et "l'extension" de nombre de leurs approches et méthodes aux "réguliers"), mais a réellement pris son envol dans les années 2000, après le 11 septembre plus précisément. Outre la parano montante et la croissance de la mentalité SWAT/militarisée/"action before prevention" (due, donc aussi bien à la généralisation des SWATs, mais aussi à tout ce qu'a amené la "war on drugs"), il y a eu une réelle vague de l'antiterrorisme, jusqu'à l'absurde et au-delà, dans les forces de police, plus les Police Department et Sheriff's Offices d'ailleurs que chez les polices d'Etat et agences fédérales où la mouvance était plus développée certes, mais aussi mieux pensée et maîtrisée (jusqu'alors, elles avaient notamment la charge d'offrir ces capacités "haut du spectre" aux autorités locales, entre autres spécialités).

 

Et avec ce mouvement, sur la vague de ce mouvement et à la base de ce mouvement, il y a eu une vague politique qui l'a instrumentalisé, développé, à tous les échelons: quoi de mieux dans une atmosphère parano que de voir des politiciens se dire "tough on crime" et préoccupés de la sécurité de tous favoriser ces développements qui, s'ils n'ont pas nécessairement de grand impact sur la réalité du crime et créent des effets de moyen et long terme désastreux, ont cependant l'attrait du "visible et tout de suite". Ca en jette! Plus encore, ce suréquipement ne s'est pas inscrit dans un vide absolu: le gouvernement Bush-Cheney en a été le dealer, incitant à l'extrême. En grande majorité, le hardware (matériels, véhicules) et le software (formations, organisation, acculturation) de ce changement ont été largement financés par l'échelon fédéral qui a fait la braderie en grand, s'est fait la centrale d'achat pour obtenir des prix imbattables et/ou offrir tout connement les goodies, dans l'énorme gaspillage sécuritaro-militaire des années 2000, le même qui a multiplié les agences et officines de renseignements, fait exploser le budget militaire et les dépenses de guerre.... Ce grand programme de sécurité intérieure a été moins visible, mais pas moins vaste, surtout dans son impact général. L'incarnation fédérale en fut le Department of Homeland Security, la nouvelle grande agence d'alors qui réunit nombre de services existant avant et bénéficia d'énormes investissements pour son l'expansion de sa taille, de ses moyens et de ses attributions. Et cette même DHS est l'organisme par lequel ce changement de la police aux USA est passé: formations, distributions ou vente préférentielle de matériels militaires/paramilitaires....

 

Ce fut aussi un des plus grands programmes de cadeaux politiques un peu partout, pour les "bons" élus et candidats comme pour les sources de financement: contrats de sécurité (la militarisation de la police est une chose, mais faut voir aussi le domaine de la sécurité privée -prestataires, consultants et fournisseurs- et son explosion à la même période), contrats de fourniture, fonds investis dans tel ou tel Etat, tel ou tel comté, tel ou tel district électoral, nouvelles implantations fédérales (et leurs retombées économiques locales).... La dernière loi de financement votée pour la frontière mexicaine était d'ailleurs de la même eau: alors que le bilan de l'immigration clandestine via cette frontière (ceux qui passent les mailles) est désormais très limité, voire négatif, depuis une décennie et plus, il a encore été voté plus de 40 milliards de dollars de nouveaux investissements par an pour plusieurs années, en sachant très bien que ça ne changera quasiment rien (crise actuelle mise à part, dont le traitement ne relève pas de réponses sécuritaires liées à la frontière). Du pur susucre politique pour redistribuer aux copains, dans les 4 Etats de la frontière (Californie, Arizona, Nouveau Mexique et Texas), qui est une des illustrations de l'évolution du domaine de la sécurité intérieure aux USA, de ses raisons, logiques et conséquences.

 

Mais on peut être sûr que cette frontière aura des miradors, des réseaux de CCTV, des drones en pagaille, des blindés, des mitrailleuses partout, des armes de sniping pour les secrétaires, des millions d'heures de "formation" plus ou moins inutiles.... Alimentant toute une industrie de copains et favorisant la carrière de tout un tas de candidats et élus voulant se donner des airs de durs en suscitant des paniques injustifiées auprès de portions spécifiques (et actives) de l'électorat, et apportant des fausses réponses.

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Le second paragraphe traite de la police de Los Angoles, et de ce qu'a apporté la représentativité sur le terrain et sur la vision de la population sur sa police. Dans la conclusion, une analogie est faite avec nos BAC, et, sans être alarmiste, averti que ce qui arrive là bas peut aussi arriver chez nous (la bavure, pas forcément la suite)

http://www.slate.fr/story/90989/ferguson-noirs-blancs-police

 

 

Je vais faire un petit hors sujet désolé mais étant dans le milieu police et de banlieue parisienne je m'insurge contre ce genre de recrutement. En gros on nous explique qu'une communauté x ou y accepte mieux une réprimande par une personne de la même "couleur" de peau :mellow: On nage en plein délire. Ensuite oui certains policiers viennent de province, mais bon de nos jours lorsqu'on vient de Roubaix, Marseille, Bordeaux, Rouen et j'en passe on a les mêmes soucis qu'ailleurs. On a eu la bonne idée de construire des cités partout.

 

Puis pour finir de toute façon faire un parallèle entre la France et les USA faut oser...

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Je vais faire un petit hors sujet désolé mais étant dans le milieu police et de banlieue parisienne je m'insurge contre ce genre de recrutement. En gros on nous explique qu'une communauté x ou y accepte mieux une réprimande par une personne de la même "couleur" de peau :mellow: On nage en plein délire. Ensuite oui certains policiers viennent de province, mais bon de nos jours lorsqu'on vient de Roubaix, Marseille, Bordeaux, Rouen et j'en passe on a les mêmes soucis qu'ailleurs. On a eu la bonne idée de construire des cités partout.

 

Puis pour finir de toute façon faire un parallèle entre la France et les USA faut oser...

Il y a justement une énorme différence entre la France et les USA, et sur ce point, il faut souligner deux aspects spécifiques aux USA:

 

- on parle de communautarisme croissant en France, mais par rapport aux USA, c'est queud'chi: la communauté de référence, culturellement, sur le plan des organisations et représentations locales, sur le plan du scrutin, sur le plan de la résolution des conflits locaux.... Sont des éléments structurants de la vie en Amérique, pour le meilleur et pour le pire. Dans la logique de pensée américaine, la communauté a une légitimité qu'on ne connaît pas en France (différence d'approche); c'est le premier truc auquel on pense quand on a un problème ou un besoin, le premier truc vers lequel on se tourne.... C'est pas la mairie, les services de l'Etat ou ceux de l'Etat fédéral, mais bien les organisations locales/religieuses/civiles/civiques (à base souvent ethno-culturelles et géographique) vers qui on se tourne, dans un système politique très indirect, qui passe en grande partie par ces organisations qui sont la base de la négociation politique (et avec les autorités), de la participation politique, de la promotion d'élus.... C'est là qu'est la confiance de façon primaire, instinctive. Et le fait est que, surtout pour les communautés minoritaires extrêmement souvent désavantagées (et souvent INTENTIONNELLEMENT/ACTIVEMENT désavantagées), il y a des biais effectifs de toutes sortes, des allocations diverses au logement en passant par le découpage électoral, l'accès au vote, l'accès à l'emploi ou à l'école, le traitement par la police.... dans la plupart des processus politiques, judiciaires, économiques.... En conséquence, dans ces communautés, le réflexe et la confiance sont inversement proportionnels à ceux qu'il y a envers les autorités; la distance est plus grande. C'est particulièrement vrai dans le Vieux Sud (le Missouri est l'un des pires Etats en la matière). La police étant essentiellement locale aux USA (pas de police nationale: il y a des agences gouvernementales comme le FBI, mais qui traitent des problèmes qui les mettent peu au contact de la population), elle est donc l'émanation des autorités d'échelon local, donc précisément des rapports de force politiques locaux, extrêmement défavorables le plus souvent aux dites communautés (même quand elles sont majoritaires comme c'est le cas à Ferguson). Ce sont souvent des baronnies locales dont l'histoire et les comportements remontent très loin (à des époques encore moins enviables pour les dites minorités), bien tenues par la structure sociale et politique de pouvoir dans le coin.

 

- le niveau de la confiance et des relations police-populations (surtout les populations de couleur et défavorisées) a franchi dans les dernières décennies des seuils incroyablement bas, si bien que le recrutement de personnels "représentatifs" des communautés (non seulement par l'ethnie/communauté d'appartenance, mais par la provenance effective d'une communauté particulière: recruter réellement local au sens le plus étroit du terme) dans lesquelles ils sont appelés à opérer est devenu un impératif sans lequel la distance existante entre police et population ne pourra pas être réduit. A cause du point précédent, de l'importance de la communauté dans le système culturel de référence, c'est un facteur incontournable; le niveau de défiance atteint ne pourra pas être guéri, même partiellement, par des communications sur une "nouvelle police", des efforts réels ou supposés de "formation" et "d'épuration des mauvais éléments", des campagnes de sourire.... Ce niveau de défiance est aujourd'hui réellement dangereux. Encore plus quand on regarde les analyses statistiques sur l'ensemble du pays, chose assez nouvelle aux USA où les bases de données nationales en la matière (comme sur l'effet des armes sur la société) étaient jusqu'ici bloquées par l'échelon politique national: il est par exemple démontré que blancs et noirs de la même tranche d'âge sont aussi enclins à avoir sur eux des substances illicites, mais que les noirs ont 7 à 8 fois plus de chances d'être arrêté (au faciès) et contrôlés, plus de chances de passer en justice (à nombre d'arrestation égal), et plus de chances d'être condamnés (et mal défendus au passage). De même, une démarche violente dans le contrôle et l'appréhension est hautement plus probable à l'encontre des noirs et hispaniques, si bien qu'a été pris l'exemple (caricatural) de mettre en opposition le cas d'un militant "open carry" qui s'est présenté sur la pelouse de la Maison Blanche avec un M-16 vs ce cas à Ferguson: le type devant la Maison Blanche (blanc) a été gentiment reconduit hors du périmètre (sans suite), le gamin à Ferguson (sans casier) a été abattu dans des circonstances douteuses. Dans la même veine, on peut aussi comparer à l'histoire récente du ranch Bundy, où une foule d'excités idéologues débiles, beurrés et armés jusqu'au dent a enfreint un tas de loi (dont la menace de passant avec arme), voulait en découdre avec la police (pour soutenir un fraudeur fiscal à délire de grandeur), et n'a rien pris d'autre qu'une tape sur la main (z'avaient la bonne couleur), l'affaire se résolvant parce que le con qu'ils soutenaient a dit des conneries face caméra.

 

Ils ne passeront pas à côté d'un recrutement volontairement ciblé sur les locaux, sous peine d'écoper de problèmes plus graves encore. Ca va avec la mentalité américaine, mais je comprends que ça puisse choquer notre mentalité d'Etat et de République "unitaires" et "nationales".

 

 

 

Pour la note: le suremploi des SWAT et autres Emergency Response Teams en tous genres, mais aussi d'équipes de police "normale" suréquipées pour l'occasion (et avec un surcroît d'entraînement en la matière allant de "rien du tout" à "superficiel"), est une réalité désormais dominante, aux causes multiples (voir mon post plus haut), et qui est désormais profondément implantée dans les mentalités policières (aidées en cela ou non par l'esthétique de la violence et de l'action policière qu'on trouve dans les médias). Mais il faut y ajouter aussi l'incitation effective à agir ainsi, au-delà de l'incitation à avoir matériel et formation (et les tentations, réflexes et mentalités que ces choses amènent): pour bénéficier de ces aides, dons en tous genres, programmes de formation.... Les polices locales sont incitées à agir de cette façon: en somme, plus on fait d'entrées en force (dûment enregistrées dans les registres) et autres actions de type "dur" (notamment en liant des interventions à "l'antiterrorisme"), plus le secteur est vu et présenté comme dangereux, et plus il y a d'aides, donc de financements. Si on y ajoute le politique local qui veut se la jouer dur à cuire et joue sur les peurs inter communautaires (et sur celles de menaces imaginaires), et les incitations des industriels du secteur désormais puissant de la sécurité intérieure (on parle désormais d'un "Police Industrial Complex" autonome à Washington, là où il y a 20 ans, ce lobbying était un auxilliaire des lobbies militaires), notamment dans le financement du dit politique (et de son grand frère à la capitale de l'Etat, et l'autre grand frère à Washington), on a un tableau réjouissant. Saint Louis (Missouri), au centre de la zone où se trouve Ferguson, est un cas extrême en la matière si on regarde ses statistiques policières et l'évolution des types d'intervention. Désormais, la moindre visite ou perquisition a beaucoup de chances de s'y faire en force, le FA au poing: ça aide à récolter des financements, ça fait bien pour la carrière des officiers de police et ça facilite la vie des décideurs financiers du police department (politiques et police) qui sont incités à aller acheter sans que ça leur coûte beaucoup toujours plus de véhicules et matériels militarisés, toujours plus de formations à l'action violente.... Plutôt qu'avoir à dépenser dans de nouveaux "vrais flics" et matrériels de gardien de la paix qu'il faudrait payer sans aide et qui sont moins sexy et "sérieux" à l'image.

Modifié par Tancrède
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Apparemment, nombre de vétérans et associations de vétérans se sont publiquement exprimés (certaines des assoces ont d'ailleurs manifesté dans les mouvements pacifiques/festifs d'hier) sur l'absurdité de la réponse, et surtout sur l'équipement employé par la police: le "on est entré dans Baghdad ou Kaboul avec beaucoup moins" est devenu récurrent dans les médias.

 

Si bien que je me demande, hors des évolutions et incitations de tous échelons institutionnels et de lobbying qui ont amené à cette militarisation de la police américaine, quelle est la part venant de l'institution elle-même, soit l'élément proprement "culturel" interne aux forces de police. Ce sont évidemment des tendances qui s'alimentent entre elles (la culture interne change et recherche les soutiens et financements, les financements et soutiens se multiplient, et alimentent l'évolution de la culture interne....), et il est sans doute inutile de chercher un point d'origine unique (dans le genre la poule et l'oeuf, c'est un cas d'école), mais quand on lit ou entend l'argument présentant la disponibilité de ces jouets (matériels, véhicules, savoirs-faires) comme incitant très fortement à s'en servir, on se demande jusqu'à quel point c'est de la critique facile, et à partir de quand c'est pas non plus faux. Après tout, Platon le disait bien: "l'épée, par elle-même, incite aux actes de violence".

 

Les mentalités collectives de groupes fermés, réfléchissant sur eux-mêmes et s'encourageant toujours plus dans leurs tendances internes, proclivités et tentations, vivant à certains égards dans une mentalité de "citadelle assiégée" (paranos, morts et service, peu de reconnaissance individuelle) ou de "guerre éternelle" (particulièrement développée aux USA depuis les années 80: la mentalité de la "war on drugs"....), disposant de protections politiques de tous échelons qui sont souvent des passes droits (pas illimités heureusement).... Sont souvent enclines à créer avec le temps des tendances lourdes de comportement qui s'autojustifient et deviennent des logiques fondamentales rendants les dits groupes peu aptes à réellement comprendre la moindre critique, et donc à y réagir défensivement par instinct, produisant des évolutions inverses de celles souhaitées.

Le cas de Ferguson survient en même temps que celui de Los Angeles, et peu après la grande polémique lancée autour de la mort d'un individu à NY lors d'une appréhension outrageusement violente (étranglé par un flic devant une caméra de smartphone), alimentant un débat récurrent aux USA, mais qui a pour l'instant échoué à produire des résultats.

La dernière fois que les USA ont regardé en face ce problème était dans les années 60, particulièrement après la répression brutale d'une manif étudiante dans l'Ohio (le "Kent State shooting") où police et Garde Nationale avaient tiré sur les étudiants à balles réelles et chargé à la baïonnette (4 morts, 19 blessés graves). Le débat, là aussi longtemps intermittent, était devenu priorité politique, nationalement et dans beaucoup d'Etats, donnant naissance à des changements majeurs comme le "community policing" (instauré par le remplaçant du chef de la police ayant ordonné la répression du Kent State).

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Ce qui est amusant c'est de qualifié qui est déguisé en quoi. Et en général ce sont les policiers qui ont le moins de responsabilité qui sont le plus déguisé en wannabe. Les police "locale" genre sherif ou comté, meme microscopique dans le fin fond du trou du cul du desert se sont équipé de SWAT armées comme un porte avion. L'amusant c'est que ce sont les meme benets redneck de sheriff fait moi peur, qui se déguise en SWAT en cas de SWAtidude, avec le bigleux qui devient tireur d'élite, le cocainomane négociateur, et l'alcoolique chef de groupe.

En meme temps les américains n'ont qu'a s'en prendre qu'a eux meme il vote pour leur sheriff...

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Ce qui est amusant c'est de qualifié qui est déguisé en quoi. Et en général ce sont les policiers qui ont le moins de responsabilité qui sont le plus déguisé en wannabe. Les police "locale" genre sherif ou comté, meme microscopique dans le fin fond du trou du cul du desert se sont équipé de SWAT armées comme un porte avion. L'amusant c'est que ce sont les meme benets redneck de sheriff fait moi peur, qui se déguise en SWAT en cas de SWAtidude, avec le bigleux qui devient tireur d'élite, le cocainomane négociateur, et l'alcoolique chef de groupe.

En meme temps les américains n'ont qu'a s'en prendre qu'a eux meme il vote pour leur sheriff...

 

Le pire c'est qu'ils n'ont quasiment rien à payer. C'est finançé par un programme fédéral.

Un véhicule blindé anti-mines peut être acheté pour 3000 dollars alors que cela vaut pas loin de 800 000 dollars.

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Ce qui est amusant c'est de qualifié qui est déguisé en quoi. Et en général ce sont les policiers qui ont le moins de responsabilité qui sont le plus déguisé en wannabe. Les police "locale" genre sherif ou comté, meme microscopique dans le fin fond du trou du cul du desert se sont équipé de SWAT armées comme un porte avion. L'amusant c'est que ce sont les meme benets redneck de sheriff fait moi peur, qui se déguise en SWAT en cas de SWAtidude, avec le bigleux qui devient tireur d'élite, le cocainomane négociateur, et l'alcoolique chef de groupe.

En meme temps les américains n'ont qu'a s'en prendre qu'a eux meme il vote pour leur sheriff...

 

 

Y'a pas tant de SWATs et ERT que ça: c'est surtout lié aux villes/agglomérations importantes d'avoir ce genre d'unités: comme tu le pointes, ce qui est plus dramatique est d'avoir une masse énorme de polices locales qui ont un genre de "qualification" SWAT-like, avec tout l'équipement, la mentalité et l'agressivité (et la propension générale à sortir le grand jeu), alors que la dite qualification doit pas reposer sur grand chose de plus qu'un vague séminaire de quelques heures et/ou quelques heures de pseudo-entraînement par an (fournies par tel ou tel prestataire qui par ailleurs finance tel politicien et/ou a X emplois dans la zone).... Quand ce n'est pas sur juste le fait d'avoir l'équipement de guerre et rien de plus. Et en amont bien sûr, l'autorité politique qui "note" les PD et Sheriff Departments au nombre d'entrées en force et déploiements "military-style". On doit maintenant en être à une ou deux générations de policiers qui n'ont rien connu d'autre que cette mentalité. Ca laisse des traces et ça complique le changement.

Le pire c'est qu'ils n'ont quasiment rien à payer. C'est finançé par un programme fédéral.

Un véhicule blindé anti-mines peut être acheté pour 3000 dollars alors que cela vaut pas loin de 800 000 dollars.

Tandis que financer la formation et l'embauche d'un vrai flic (formé en flic, j'entends) en plus, d'un véhicule de patrouille normal ou de tout autre équipement ou formation lié à un pur travail de police, ça se paie au comptant, et ça affiche moins politiquement. 

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Combien pèse la police dans le PIB américain lui-même et en comparaison avec ce qui se fait dans d'autres pays développés. Ça m’a l'air de pomper beaucoup de ressources pour un rendement pas fameux ?

 

 

On m’objectera que c’est un business (non délocalisable en plus O0 …) comme les prisons  qui sont de vrais Call Center et réservoirs de mains d’œuvres. Mais même de ce point de vue, je soupçonne le coup d’opportunité d’être supérieur aux avantages.

Modifié par Shorr kan
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Le pire c'est qu'ils n'ont quasiment rien à payer. C'est finançé par un programme fédéral.

Un véhicule blindé anti-mines peut être acheté pour 3000 dollars alors que cela vaut pas loin de 800 000 dollars.

 

 

L'entretien est payé par le fédéral aussi ?

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