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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


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Le 15/04/2023 à 09:13, herciv a dit :

Le président russe Vladimir Poutine a promulgué vendredi un projet de loi sur la mise en place de procédures électroniques d'appel sous les drapeaux visant à rendre la mobilisation militaire plus efficace et à combler les lacunes.

On n'arrête pas le progrès :mellow: ...

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On 4/15/2023 at 9:13 AM, herciv said:

zone bourse :

 

Poutine signe une loi russe instaurant l'appel sous les drapeaux par voie électronique

Le 14 avril 2023 à 21:54

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Le président russe Vladimir Poutine a promulgué vendredi un projet de loi sur la mise en place de procédures électroniques d'appel sous les drapeaux visant à rendre la mobilisation militaire plus efficace et à combler les lacunes.

Un site web décrivant les procédures législatives indique que M. Poutine a signé la loi, approuvée cette semaine par la chambre basse du parlement, la Douma d'État.

La Russie affirme avoir mobilisé un peu plus de 300 000 hommes l'année dernière pour soutenir son "opération militaire spéciale" en Ukraine.

Comme ça, celui qui est à Erevan ou Tbilissi pour échapper à la conscription ne pourra pas prétexter ne pas avoir reçu le courrier.

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Il y a 4 heures, olivier lsb a dit :

Petite visite à l'intérieur d'un T-62M, pour Moderne. J'en ai le tétanos rien qu'à voir les images.

 

Le "M" a 40 ans, le "T62" en a 60 et le truc a forcement passé minimum 10 ans en goulag... pardon stockage à la russe, du coup son aspect extérieur ne me semble pas extraordinaire surtout que nombre d'entre eux dû être envoyés en urgence sans passer par la case reconstruction et mise à jour (cf les joints craquelés par le temps par exemple).

zzzz3438.jpg

Pour l'intérieur, le coté chargeur a semble-t-il subit une assez forte élévation de température qui a cramé le revêtement autour et noirci le reste la peinture blanche blanche de l'intérieure de la tourelle. Même les cadrans sont couverts de suie. Comme l'a souligné @Heorl, dans ces conditions l'acier rouille très vite.

Destroyed_M1A1_Abrams.jpg

 

Ensuite à la vue du nombre d'éléments démontés (dont le moteur), cette carcasse a finit par servir de magasin à pièces détachés (pour les russes ou les ukrainiens?), du coup difficile de savoir depuis combien de temps il prend l'eau en plus.

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il y a 53 minutes, Joab a dit :

Comme ça, celui qui est à Erevan ou Tbilissi pour échapper à la conscription ne pourra pas prétexter ne pas avoir reçu le courrier.

Certes, mais il devrait, cependant, y rester à l'abri de la mobilisation si c'est ce motif qui l'y a fait "émigrer".

Il sera juste "réfractaire", ce qui lui interdira probablement tout retour en Russie s'il ne veut pas passer par la "case prison" (et peut-être la porte de sortie Wagner).

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Ça permettra peut-être aussi aux russes d'avoir des listes fiables de réfractaires et peut-être la mise en place contre certains avantages économiques ou politiques l'expulsion de ceux ci vers la Russie, pour avoir un peu la paix et voir l'étau russe ce relâcher un peu certains pays serait peut-être prêt à le faire...

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Il y a 6 heures, Clairon a dit :

Ce qui veut donc dire que la Russie se "sépare" définitivement de plusieurs centaines de milliers d'hommes éduqués et assez jeunes, c'est encore pire économiquement et socialement que 200.000 morts ...

Clairon

Boarf, la révolution Russe quoi. Le Pouvoir passe avant. 

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il y a 48 minutes, olivier lsb a dit :

Un peu tordue cette façon de présenter les choses, mais l'impossible effort de transparence sur les pertes montre que la société Ukrainienne plus que la Russe, peut entendre la douloureuse. 

 

Je ne vois pas dans cette déclaration une réelle volonté de transparence, plutôt (au contraire ?) une volonté de faire accepter des pertes qui demeurent non communiquées mais trop importantes pour être excessivement minimisées….

Modifié par gustave
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1 hour ago, olivier lsb said:

Un peu tordue cette façon de présenter les choses, mais l'impossible effort de transparence sur les pertes montre que la société Ukrainienne plus que la Russe, peut entendre la douloureuse. 

Bon et le leak récent de documents US a du quelque peu forcer la chose.

 

Ça s'appelle du relativisme ... et les ukrainiens savent au moins aussi bien leur ministre les proches qu'ils enterrent.

Cette déclaration n'est pas destiné aux ukrainiens ...

Qui fréquente quotidiennement des ukrainiens ici d'ailleurs?

---

Le risque pour les ukrainiens c'est a lassitude de la communauté internationale devant le désordre. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/16/guerre-en-ukraine-lula-propose-une-mediation-conjointe-avec-la-chine-et-les-emirats_6169757_3210.html

L'idée en expliquant chaque jour qu'ils n'ont pas de pertes, qu'ils produisent une armée capable d'une victoire rapide etc. c'est de désamorcer le risque que cette lassitude prennent un tour plus autoritaire, et qu'on finissent par leur tordre le bras pour céder ci ou là.

Parce qu'aujourd'hui il n'y a pas infiniment d'issue envisageable.

  • Le conflit se met en sommeil comme en 2014.
  • Le conflit perdure ad vitam comme tout un tas de conflit dans le monde qui n'intéresse plus personne.
  • Les ukrainiens chassent les russes de leur territoire officiel. Est ce que ça suffirait à faire cesser le conflit. Même pas sur.
  • Les russes "gagnent", on ne sait toujours pas vraiment quoi au juste d'ailleurs, et impose une sorte de ligne de démarcation ... comment? sous menace nucléaire?
  • Les deux parties se retrouve contrainte - par qui? - de signer un traité de paix ... sur des base merdiques?!
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il y a 26 minutes, gustave a dit :

Je ne vois pas dans cette déclaration une réelle volonté de transparence, plutôt (au contraire ?) une volonté de faire accepter des pertes qui demeurent non communiquées mais trop importantes pour être excessivement minimisées….

La communication est tout sauf claire et directe on est d'accord, mais enfin je trouve difficile de le reprocher aux Ukrainiens.

Pendant la 1ère guerre mondiale, est-ce que le gouvernement français communiquait clairement sur les pertes ? Je ne sais pas, mais je ne serais pas surpris qu'on ait communiqué bien davantage sur les pertes adverses - en les gonflant au passage.

 

il y a 16 minutes, g4lly a dit :

Parce qu'aujourd'hui il n'y a pas infiniment d'issue envisageable.

  • Le conflit se met en sommeil comme en 2014.
  • Le conflit perdure ad vitam comme tout un tas de conflit dans le monde qui n'intéresse plus personne.
  • Les ukrainiens chassent les russes de leur territoire officiel. Est ce que ça suffirait à faire cesser le conflit. Même pas sur.
  • Les russes "gagnent", on ne sait toujours pas vraiment quoi au juste d'ailleurs, et impose une sorte de ligne de démarcation ... comment? sous menace nucléaire?
  • Les deux parties se retrouve contrainte - par qui? - de signer un traité de paix ... sur des base merdiques?!

On peut à mon avis regrouper les "états finaux" après la guerre en trois groupes :

- Victoire ukrainienne, Kiev non seulement récupérant l'ensemble de son territoire de 1991 mais surtout "convaincant" Moscou d'abandonner la partie - il y faudrait probablement un effondrement sociétal à la 1991 en Russie

- Victoire russe, l'Ukraine étant "convaincue" d'abandonner la partie c'est-à-dire d'accepter les conditions de Moscou donc absorption de tout ou partie de l'Ukraine dans la Russie, le reste s'il y en a un devenant un Etat dépendant, moins autonome que la Biélorussie - il y faudrait probablement un effondrement de l'armée ukrainienne

- Une "mauvaise paix", qu'à la fois Moscou et Kiev refusent aujourd'hui, avec une ligne de démarcation et probablement des concessions ukrainiennes ou occidentales - type garantie de non-intégration à l'OTAN ou une autre alliance occidentale. Il y faudrait un épuisement prononcé à la fois de l'Ukraine et de la Russie et probablement la "médiation" de puissances tierces ou plus précisément des "parrains" - des "voix bienveillantes" qui expliquent aux deux pays qu'il faut arrêter maintenant, en s'appuyant sur leur influence prépondérante. En clair : Pékin et Washington

Depuis la fin de l'année dernière, Macron notamment me semble préparer ce dernier scénario. C'est l'une des raisons principales, si ce n'est la première raison du rapprochement en cours avec la Chine

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Il y a 5 heures, Alexis a dit :

Pendant la 1ère guerre mondiale, est-ce que le gouvernement français communiquait clairement sur les pertes ?

Vu les factions & opinions divergentes au sein de l'Etat Major (qui trouvaient des relais chez les politiques..)  l'accès des députés aux militaires sur le terrain, l'opposition "pacifiste" à la chambre, l'existence de journaux à la solde des allemands (et oui.. le Bonnet Rouge par exemple) la liberté de la presse, qui avait aussi accès aux permissionnaires etc...  c'était difficile à cacher. Voir même exagéré pour des raison partisanes, les pro Pétain (et anti Nivelle) et les pacifistes, exagérant les pertes lors de l'offensive Nivelle au Chemin des Dames (pertes qui étaient réellement très importantes) les uns par volonté d'arrêter la guerre les autres pour avoir la peau de Nivelle (et au passage la peau du gouvernement en place...) 

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Dès le 5 août 1914 est promulguée la loi sur la répression des indiscrétions de la presse, il est formellement interdit à la presse de diffuser des informations autres que celles du gouvernement ou du commandement militaire sur la guerre.

la grippe espagnole s’appelle ainsi car c’est la presse espagnol qui en parlait, pour les pays en guerre pas d’épidémie officiellement , pas un mot dans la presse.

les pertes étaient minorées de chaque côté et celles de l’adversaire exagérées.( propagande classique).

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Après, si les chiffres américains sont vrais, avec 17k KIA ukrainiens à la mi février (ça me semble quand même très bas..), ça signifierai que le chiffre public communiqué par le MOD ukrainien à l'automne d'environs 10k KIA n'était pas si loin de la vérité, et donc qu'ils n'ont pas menti effrontément à ce niveau.

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il y a 37 minutes, CortoMaltese a dit :

Après, si les chiffres américains sont vrais, avec 17k KIA ukrainiens à la mi février (ça me semble quand même très bas..), ça signifierai que le chiffre public communiqué par le MOD ukrainien à l'automne d'environs 10k KIA n'était pas si loin de la vérité, et donc qu'ils n'ont pas menti effrontément à ce niveau.

10 kia, c'était déjà le chiffre officiel au 1ier juin....

Les chiffres officiels sont faux de part et d'autre 

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Le 11/04/2023 à 21:15, Clairon a dit :

Je suis très sceptique à propos de ces documents, qui veut enfumer qui ?

Il faudra que je comprenne un jour ce quasi-réflexe très français de chercher un enfumage dès qu'on a une info pas ordinaire.

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Il y a 9 heures, gustave a dit :

Je ne vois pas dans cette déclaration une réelle volonté de transparence, plutôt (au contraire ?) une volonté de faire accepter des pertes qui demeurent non communiquées mais trop importantes pour être excessivement minimisées….

La notion de transparence est relative en temps de guerre, était-ce besoin de le rappeler ? Et c'était aussi par comparaison avec l'autre belligérant qui reste sur un bilan officiel de 5 000 morts. 

Alors est-ce 45, 47 ou 55k pour les Ukrainiens ? Dans le fond peu importe, ça oscille autour de ce nombre et c'est une approximation assez précise au final. Avant, on était tous sur du pifomètre. AMHA, si le MAE dit que c'est moins que le tremblement de terre en Turquie, c'est de l'ordre de -1 mort seulement, ou quelque chose dans ce genre: l'info étant classifiée, ça permet aussi de gérer la contradiction du secret, pour des besoins politiques.  

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Excellent reportage auprès de "l'As" du drone de la 108e, dont on a effectivement vu bon nombre de vidéos. Pas mal de détails tactiques également, dont ce témoignage un peu surprenant avec un tir d'élimination à l'Iskander. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/17/dans-le-donbass-un-as-des-drones-decime-les-russes_6169801_3210.html

Citation

Dans le Donbass, le soldat ukrainien Skyba, expert en drones tueurs

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Par Emmanuel Grynszpan  (à Sloviansk, Ukraine)Publié aujourd’hui à 04h15, modifié à 12h24

Article réservé aux abonnés

Portrait« Le Monde » a pu s’entretenir avec ce soldat de 23 ans, qui opère des drones transformés pour lâcher bombes et grenades sur les troupes russes. Un exercice dans lequel il est passé maître et qui lui vaut une certaine notoriété dans les rangs ukrainiens.

A 23 ans, il a déjà rempli l’équivalent d’un cimetière et de plusieurs hôpitaux militaires russes. Parmi ses compagnons d’armes, Andri Skyba, opérateur de drones, est plus qu’un modèle : un « as ». Ses exégètes parlent de 600 soldats ennemis tués par les bombes et grenades qu’il largue au moyen d’engins fabriqués en Chine. Pour Le Monde, de sa base dans le nord du Donbass, tout en pouffant de rire, il corrige le tir : « Ce n’est pas exact. Le vrai chiffre est bien supérieur », mais s’oppose à ce que le bilan exact de son action soit rendu public. Pour des raisons de sécurité, explique l’officier qui l’accompagne.

Une partie de son tableau de chasse circule sur les réseaux sociaux, sous la forme de centaines de vidéos, signées de la 108e brigade d’assaut alpine. Filmées du drone quadrirotor bombardier, les vidéos suivent invariablement la cible pendant de longues secondes. Une grenade finit par se détacher de l’engin, plongeant à la verticale, heurtant le sol et explosant à proximité immédiate d’un ou de plusieurs soldats russes.

La caméra du quadrirotor zoome ensuite sur les corps pour évaluer le succès de l’attaque. « Une nuit, nous avons liquidé soixante-dix ennemis et fait deux fois plus de blessés. C’étaient des vagues de groupes d’assaut qui continuaient à monter vers nous malgré les pertes », raconte Andri Skyba.

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Andri Skyba, 23 ans, opérateur de drones dans l’armée ukrainienne, dans le Donbass, en Ukraine, le 13 avril 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

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« Œil pour œil, dent pour dent, le Trident vous mordra », annonce le blason (à gauche). A droite, un cahier de chants ukrainiens dans un atelier de fabrication de munitions, à quelques kilomètres de la ligne de front, dans le Donbass (Ukraine), le 13 avril 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Parfaitement détendu et prompt à la plaisanterie, l’as des drones raconte son parcours, assis devant une table garnie de tartines beurrées et de gobelets de thé très sucré. A sa droite se dresse sur ses ailettes un long obus insolite, blanc comme neige, « au phosphore, piqué à l’ennemi », précise-t-il. « Je suis ici depuis onze mois, et depuis trois ans et demi dans l’armée », explique ce soldat, qui était auparavant conducteur assistant de locomotive dans une entreprise sidérurgique de Kryvy Rih, la ville de naissance du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il y retrouve son épouse, lors de ses rares permissions.

« Tuer davantage d’envahisseurs »

Sur sa vie en dehors de l’armée, Andri Skyba demeure discret. De caractère jovial mais peu expansif, il ne semble pas habitué à se trouver au centre de l’attention. Un objectif simple l’anime. « Tuer davantage d’envahisseurs russes », résume dans un rire juvénile ce militaire de petite taille aux yeux légèrement bridés.

Au-dehors, les bruits de la guerre font rage : roquettes, mortiers et rafales, sans fin. Les premières positions russes sont à quelques kilomètres de distance, ce qui constitue le cadre habituel de la 108e brigade d’assaut alpine. Andri Skyba n’est pas un de ces opérateurs de puissants drones militaires bourrés d’électronique opérant à des milliers de kilomètres de leur centre de commandement. Il n’a ni l’ambition de piloter l’un des Bayraktar turcs achetés par l’Ukraine, ni celle de superviser les plans de bataille au sein d’un état-major. « Je veux rester combattre sur le front au sein de mon bataillon, tout en perfectionnant mes outils, car la victoire viendra de la supériorité technologique. »

 

Modifié par olivier lsb
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partie 2

Citation

Ces dernières semaines, l’as des drones travaille d’arrache-pied à développer un engin kamikaze capable de détruire des blindés ennemis en mouvement. Il montre dans sa chambre à coucher quatre quadrirotors FPV, des bolides utilisés dans les courses de drones. « Ces appareils volent jusqu’à 110 km/h. Nous leur accrochons divers types de munitions, dont des grenades antichars pouvant percer 7 millimètres de blindage. Je teste divers matériels et tactiques. » Il fait ensuite visiter une pièce de 6 mètres sur 3, l’atelier où sont fabriqués des explosifs et où sont assemblées des pièces permettant de militariser les quadrirotors chinois, des appareils civils à l’origine.

Reliées à des ordinateurs, quatre imprimantes 3D fonctionnent en permanence, fabriquant silencieusement des ailerons, des stabilisateurs et des systèmes permettant de larguer les munitions sans bruit, pour surprendre les soldats terrés la nuit dans les tranchées. De simples grenades à main sont transformées en bombes volantes dans cet antre de technoguérilla à portée de l’artillerie ennemie.

Modestie à toute épreuve

A force de décimer les rangs ennemis, ce sniper du ciel constitue une cible de première importance pour l’armée russe. « Les dronistes sont attaqués massivement et immédiatement dès que les Russes détectent notre présence. S’ils détectent notre signal, c’est tout de suite la totale. Ils nous balancent des [roquettes multiples] Ouragan, envoient l’aviation. Ils mettent toute leur puissance de feu sur nous, nous sommes la cible numéro un. Un jour, ils m’ont balancé deux [missiles balistiques emportant une charge d’une demi-tonne] Iskander. L’un d’eux est tombé à 30 mètres, j’étais dans un blindage [abri souterrain]. L’onde de choc était si forte qu’elle m’a projeté d’une couchette à l’autre. »

Snipers et unités de reconnaissance s’efforcent de le débusquer, dirigeant aussitôt sur lui l’artillerie. Il dit avoir déjà frôlé la mort maintes fois, sans jamais être vraiment blessé, mais a subi plusieurs commotions depuis un an.

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Andri Skyba, 23 ans, opérateur de drones de la 108ᵉ brigade d’assaut alpine, prépare son matériel, à quelques kilomètres de la ligne de front, dans le Donbass (Ukraine), le 13 avril 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

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Un soldat de la 108ᵉ brigade d’assaut alpine regarde une vidéo d’une attaque de drone contre l’armée russe, dans le Donbass (Ukraine), le 13 avril 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

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Préparation du matériel, près de la ligne de front, dans le Donbass (Ukraine), le 13 avril 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

« Je suis obligé de travailler à proximité immédiate du front, à 700 ou 800 mètres de notre première ligne, pour opérer derrière les lignes ennemies. Mon rayon d’action est d’environ 5 kilomètres. » Pour masquer leur signature électronique, les dronistes ukrainiens font installer sur leurs appareils un programme qui leurre les radars ennemis en indiquant des positions fictives tant pour l’engin que pour son pilote. « Ma cible principale, c’est l’infanterie adverse, les groupes d’assaut. C’est le principal danger et je dois les neutraliser tout en signalant leur présence au bataillon », raconte-t-il.

Comme tout droniste confirmé, Andri Skyba remplit plusieurs fonctions : bombardement, correction de tir pour l’artillerie, reconnaissance du terrain. Son comparse Mikhaïl, avec qui il travaille souvent en tandem, remarque en souriant : « Skyba possède une telle maîtrise des drones qu’il lui arrive d’écrire un SMS à son épouse d’une main, tout en larguant de l’autre une grenade sur un Rachiste [contraction des mots “Russe” et “fasciste”]. » Mikhaïl veille à la sécurité du droniste et lui sert aussi d’intendant, changeant les batteries, dégoupillant les grenades puis les montant sur les drones en partance. Il arrive à la paire d’effectuer jusqu’à cinquante vols en vingt-quatre heures.

« Notre métier voit des progrès très rapides. La productivité a décuplé ! Au début, nous devions retourner à la base pour recharger la batterie. C’était à chaque fois deux heures perdues entre chaque vol. Maintenant que j’ai une certaine renommée, je ne manque plus de rien : des volontaires [civils] m’apportent des quantités de drones et de pièces détachées… On travaille à la chaîne. Un engin se pose, l’autre part tout de suite chargé, se réjouit l’as des drones, qui se désole cependant. Il n’y a que les munitions qui parfois manquent. »

Affichant une modestie à toute épreuve, il précise que l’idée de larguer des grenades depuis un drone n’est pas de lui mais « d’autres dronistes ukrainiens ». Au bout du compte, il finit par confesser qu’il aspire à d’autres horizons que les tranchées. « Je ne vais pas larguer des grenades toute ma vie. C’est pourquoi j’entraîne d’autres pilotes. Deux sont déjà prêts dans la brigade. Chaque bataillon comptera bientôt au moins cinq pilotes. » Pour libérer son territoire, l’Ukraine compte démultiplier son soldat Skyba.

 

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